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  • Inde : les guerilleros maoïstes actifs dans l'Est du pays

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    De Fabrice Deprez sur le site de La Croix :

    En Inde, la guérilla maoïste frappe à nouveau

    Les autorités ont promis « d’intensifier l’opération » contre ce groupe implanté depuis des décennies dans l’Est du pays, après la mort de 22 policiers dans une attaque samedi 3 avril. Ce conflit aurait fait près de 10 000 morts depuis le début des années 2000.

    ► Que s’est-il passé ?

    Une opération des forces de sécurité indiennes dans l’État du Chhattisgarh s’est soldée par la mort d’au moins 22 policiers, samedi 3 avril. C’est le plus lourd bilan humain depuis 2017 dans la lutte que mène le gouvernement contre la rébellion maoïste. 30 membres des forces de sécurité indiennes ont aussi été blessés dans l’affrontement, qui s’est déroulé durant plus de quatre heures samedi dernier. Les autorités ont, depuis, annoncé leur intention de renforcer leur activité dans cette région tropicale devenue bastion du groupe maoïste. Parsemée de collines et de denses forêts, elle abrite aussi d’immenses réserves de diamants, d’or, de charbon et d’autres minerais.

    ► Qui sont ces rebelles ?

    Cette insurrection maoïste indienne, aussi connue sous le nom de « naxalite », opère depuis plusieurs décennies dans une diagonale de l’est du pays parfois qualifiée de « corridor rouge ». Tirant leur nom de Naxalbari, un village dans le Bengale occidental où le groupe est d’abord apparu en 1967, ils émergent comme mouvement de soutien aux paysans, mais mènent depuis le début des années 2000 des attaques régulières contre les forces de sécurité indiennes. Au point d’en faire, d’après une déclaration du premier ministre Manmohan Singh en 2009, « la plus grave menace à la sécurité intérieure de notre pays ».

    Depuis, « les incidents de violence maoïste ont clairement diminué, si vous regardez les statistiques » assure Yashovardhan Azad, ancien directeur adjoint du renseignement intérieur indien. « La zone d’opération des naxalites s’est réduite, et elle est maintenant limitée à environ 90 districts dans tout le pays, mais les maoïstes se sont profondément enfoncés dans la jungle de Chhattisgarh, qui est extrêmement difficile d’accès » ajoute ce policier à la retraite, en notant tout de même qu’il « faut se méfier des statistiques : si ce groupe est capable d’attaquer et de tuer 22 membres des forces de sécurité, c’est qu’il représente encore une menace très sérieuse ».

    ► Quelles sont les conséquences du conflit ?

    Le conflit entre le gouvernement indien et l’insurrection maoïste a fait près de 10 000 morts depuis le début des années 2000, d’après un décompte du « South Asia Terrorism Portal ». Et si des tentatives pour arriver à un accord de paix ont été réalisées durant cette période, le processus semble aujourd’hui au point mort.

    « Le gouvernement combat ce problème uniquement par des méthodes militaires, critique Ghazala Wahab, une spécialiste des questions de sécurité en Inde et directrice du magazine Force IndiaL’approche du gouvernement a été de coincer les maoïstes, de les encercler, d’en tuer autant que possible, afin qu’une fois la zone nettoyée, ils puissent démarrer le travail de développement, construire des routes et des écoles pour convaincre les tribus locales de soutenir le gouvernement plutôt que l’insurrection. »

    Tout en dénonçant l’attaque du 3 avril, l’Union populaire pour les libertés civiles (PUCL), une ONG de défense des droits de l’homme indienne, s’est inquiétée de la « militarisation extensive de la région », responsable selon elle de « l’aliénation des tribus locales »« Pris entre deux feux », les locaux sont « harcelés » par les forces de sécurité et parfois exécutés en tant qu’informateurs par les maoïstes, affirme l’organisation.

    Dans un contexte de pauvreté, de débat sur la propriété des terres et d’accès aux richesses minières de la région, les autorités ont, d’après Ghazala Wahab, échoué à convaincre les autochtones du bien-fondé de leur politique. « Dans cette région, le gouvernement est représenté par la police ou les groupes paramilitaires, qui sont vus comme des outsiders » note-t-elle. Assurant ainsi au groupe un soutien toujours réel.

  • Le catalogue Netflix : un catalogue particulièrement orienté

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    De Ronan Planchon sur le Figaro Vox via ce blog :

    Progressisme, diversité… quelle idéologie derrière Netflix ?

    FIGAROVOX/ANALYSE – Si la célèbre plateforme de vidéos à la demande par abonnement se dit soucieuse de montrer le monde tel qu’il est, dans toute sa diversité, le catalogue Netflix semble pourtant particulièrement orienté.

    7 avril 2021

    Le temps des barricades révolu, le feu de la révolte se répand désormais à coups de hashtags. Sur Twitter, on énonce, on dénonce, on appelle au boycott aussi. Et cette année-là, en 2018, les conservateurs américains prirent Netflix en grippe avec le mot-dièse : #boycottNetflix, une façon d’exprimer leur indignation face au virage bleu (la couleur des démocrates aux États-Unis) qu’a selon eux enclenché la marque au logo rouge, ces dernières années. Dans leur viseur : les sympathies affichées par le PDG fondateur, Reed Hastings, à l’égard du parti démocrate, des prises de position contre Donald Trump, la levée de fonds de Ted Sarandos, le directeur des contenus de l’entreprise, pour Barack Obama lors de sa deuxième campagne électorale, un juteux contrat signé avec les Obama pour développer une série de contenus autour du couple, et l’arrivée au conseil de direction d’une ancienne conseillère de l’ex-locataire de la Maison Blanche. La goutte d’eau pour la droite conservatrice. Sur les réseaux sociaux, elle interpelle les dirigeants de la plateforme de vidéos en ligne ; les tweets indignés pleuvent par dizaines de milliers dans l’espoir de voir des internautes renoncer à leur abonnement… avec le succès que l’on connaît. L’insolente réussite de Netflix se poursuit, au point que les chiffres de l’année 2020 sont si impressionnants qu’ils ne nous disent rien. Pour paraphraser l’espion OSS 117 dans le film de Michel Hazanavicius, vous voyez ce que ça fait 204 millions d’abonnés dans le monde (+37 millions en un an), 6,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 542 millions de dollars de bénéfice ?

    Racisme systémique, destruction du patriarcat et féminisme intersectionnel

    Par-delà cette série d’événements, le contenu des productions ulcère une frange plutôt conservatrice de la population. Les séries et les films valoriseraient avec une bienveillance doucereuse les concepts en vogue au sein d’une partie de la gauche, comme le féminisme intersectionnel ou le «racisme systémique», ou s’emploieraient à «détruire le patriarcat». C’est le cas du film «Moxie», l’histoire d’une ado timide de 16 ans qui publie une revue anonyme dénonçant le sexisme dans son établissement scolaire, dont les réseaux sociaux de l’entreprise ont fait la promotion début février. Faut-il y voir le fantasme de réactionnaires zélés qui verraient du «gauchisme partout» ou alors, le monde selon Netflix est-il vraiment empreint de progressisme ? Une chose est sûre, les adeptes de fictions aux thématiques ouvertement progressistes en ont pour leur argent, et les médias ne s’y trompent pas.

    Le magazine féminin belge L’Officiel a listé «six séries pour s’éduquer/lutter contre le racisme systémique», le défunt site Buzzfeed a noté «16 séries à regarder sur Netflix quand vous en avez marre du patriarcat» et Konbini a recensé «dix séries pour comprendre le racisme systémique» (actant ainsi l’idée selon laquelle il existerait un racisme inhérent à notre société) – parmi lesquelles «Pose», série qui coche toutes les cases de l’idéologie dominante au sein de l’aile gauche du parti démocrate américain. Elle se déroule dans le New York des années 1980 et raconte les multiples discriminations subies par des travailleuses du sexe, transsexuelles et noires essayant tant bien que mal de s’intégrer dans cette «société hétéronormative et cisgenre», dixit Konbini, qui en tire cette conclusion: «Pose nous dit une chose primordiale : black trans lives matter». Une fois la série visionnée, l’algorithme dirige d’ailleurs le spectateur vers d’autres productions similaires, à l’image d’un documentaire-enquête sur les «identités trans», ou la série «Dear white people». Le synopsis: Samantha White, une étudiante afro-américaine profite de son temps de parole dans une émission de radio de son campus pour s’en prendre aux comportements racistes dans son établissement où ses camarades s’adonnent au «blackface» (le fait de se grimer en noir), s’attirant ainsi la haine et la rancœur des blancs. On voudrait donner du grain à moudre aux pourfendeurs de Netflix qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

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  • Quand est venu le temps de la peur...

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    De la Revue Catholica (Bernard Dumont), numéro 151 :

    Le temps de la peur

    5 Avr 2021

    En 2009, Jacques Attali, qui assume volontiers un rôle de conseiller du prince, avait émis une sentence qui acquiert aujourd’hui un relief particulier : « L’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur[1] ».

    La formule est grandiloquente mais elle suggère une intention politique derrière la généralité du propos. Pour ceux qui entendent profiter d’une occasion telle que l’actuelle attaque virale mondiale pour orienter le cours des choses dans le sens qui leur convient, il est utile d’obtenir la soumission des masses par un moyen psychologique plutôt que seulement par l’usage de la force. Dans cette optique que l’on peut qualifier d’économique, il est tout naturel que l’utilisation de la peur soit un ingrédient privilégié de la fabrique du consentement, de la propagande de guerre à la « communication sociale »[2]. Il s’agira donc d’alterner séduction et menace, promesse de protection et annonce des pires calamités en fonction de l’acceptation ou du rejet des contraintes imposées.

    Parmi les nombreuses – et inégales – analyses des manipulations qui se sont multipliées depuis l’irruption du dernier coronarirus, un documentaire belge[3] produit l’extrait d’une conférence donnée par un important virologue, belge lui aussi, Marc Van Ranst, en 2019, au Royal Institute of International Affairs, à Londres. Cet autre conseiller du prince y explique avec complaisance comment il avait déjà procédé, dix ans auparavant, pour obtenir une réaction massive en faveur de la vaccination contre le virus H1N1. Tout d’abord, il avait pris contact avec des journalistes afin d’être considéré comme « l’expert incontournable » et toujours disponible, ensuite il leur avait répété avec insistance un message alarmiste et compté sur eux pour le diffuser avec toute la dramatisation souhaitée, sur le thème : le vaccin ou la mort[4]. La peur est donc utilisée non pas tant pour briser les résistances que pour obtenir l’acceptation volontaire de toutes sortes de contraintes, y compris lorsqu’elles sont déclassées pour être remplacées par d’autres présentées comme tout aussi impératives. Que le procédé puisse servir à satisfaire des intérêts particuliers ou des projets de domination sous couvert d’expertise, ou qu’il soit simplement un instrument de fortune au sein d’une société de masse sensible aux émotions plus qu’aux arguments élaborés, le fait est là.

    L’instrumentalisation de la peur a fait l’objet d’études scientifiques, au même titre que d’autres éléments entrant dans le champ de la psychologie des masses. Serge Tchakhotine, disciple de Pavlov, estime, dans son maître livre Le viol des foules par la propagande politique, une première fois réédité en 1952, et adapté à la situation alors actuelle du monde, que l’« on vit sous deux facteurs capitaux, qui ont la même origine – la peur, la Grande Peur Universelle. D’un côté, c’est la peur de la guerre […] celle de la bombe atomique ; de l’autre, la peur qui est à la base de méthodes actuelles de gouvernement : le viol psychique des masses. » Un peu plus loin, Tchakhotine précise, sur le même registre : « Aujourd’hui, le viol psychique des masses est sur le point de devenir une arme d’une extrême puissance et épouvantablement dangereuse. Les découvertes scientifiques récentes contribuent à ce danger dans une mesure jusqu’alors insoupçonnée même dans ce domaine. C’est la télévision qui menace de devenir un véhicule terrible du viol psychique.[5] »

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