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  • Les deux vrais poumons de l'Europe...

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    De Guillaume d'Alançon sur Baskulture (La Lettre du Pays Basque) (et merci au Salon Beige)

    2033 ou les deux vrais poumons de l’Europe

    Guillaume d’Alançon parmi la délégation de « Life Europe » au Mont Athos © DR

    La péninsule de l’Athos est un lieu haut. Située à l’est de la Grèce, ce bras de terre long d’une cinquantaine de kilomètres n’est relié à la terre que par une maigre bande recouverte de végétation. Il n’y a que le bateau pour entrer dans cet Etat dans l’Etat. Oui, cela fait mille ans que ce territoire étonnant n’est peuplé que de … moines. C’est aussi pour cela qu’on l’appelle la Sainte Montagne. Ici la Mère de Dieu, la Theotokos, est partout chez elle ; près de 3000 moines, quelques visiteurs de passage, pour l’essentiel des orthodoxes. Malgré la grande rupture entre l’Orient et l’Occident en 1054, des bénédictins latins sont restés sur l’Athos environ trois siècles encore. On peut admirer ce que furent leurs monastères : une haute tour émerge de la cime des arbres, bien plantée. Quelques catholiques, quoiqu’en nombre réduit, sont aujourd’hui autorisés à se rendre chaque année dans cette patrie du monachisme byzantin.

    Rattachés au Patriarcat de Constantinople, une vingtaine de monastères compose ce terroir de traditions et de spiritualité. Les offices sont souvent nocturnes et durent longtemps. La psalmodie est grave et solennelle ; on est là pour adorer Dieu. Voici quelques noms de ces forteresses de la contemplation : Vatopedi, Saint Panteleimon, Simonos Petra, Chilandar, Koutloumousiou…

    Le sommet de la péninsule n’est autre que le fameux Mont Athos. Il culmine à 2033 mètres d’altitude. Lorsque le soleil couchant libère ses derniers feux, l’ombre de la croix plantée tout en haut se couche littéralement sur la mer. Elle nous dit que le sacrifice du Christ est étroitement lié à la lumière, que la souffrance ne fait jamais écran à l’espérance.

    Catholique, j’empruntais l’an dernier les chemins de la Sainte Montagne, pèlerin vers la Vierge ma Mère, en ami des orthodoxes, avec eux. Nous étions un groupe réuni par la conviction que la société n’est vraiment libre que lorsqu’elle choisit le Christ.

    In hoc signo vinces – par ce signe tu vaincras - avait pu lire sur le fronton du ciel l’empereur Constantin, à la veille d’une bataille. Et c’était une croix qui lui était apparue, incandescente. C’est cette croix que les moines ont choisi de porter, dans leur cœur, comme un appel à marcher à la suite de celui qui est la Résurrection et la Vie. Nous en étions sûr, et nous le demeurons plus que jamais, le relèvement de notre vieille Europe ne pourra se faire en dehors de ses racines. 

    Toujours en Europe, en Occident cette fois, il est une autre citadelle de prière, comment ne pas parler d’elle… Adossée comme sa sœur d’Orient à un calvaire situé sur un sommet à 2033 mètres d’altitude, le « Grand Som », il faut le voir pour le croire, elle est consacrée à la Mère de Dieu depuis les origines.

    Blotti au cœur des Alpes dans un désert de silence et de solitude, le monastère de la Grande Chartreuse prie depuis bientôt mille ans. Près de trois cents monastères sont issus de ce tronc qui ressemble plus à un baobab qu’à un noisetier. Ses hôtes ne sont pas cénobites mais plutôt ermites, comme les anachorètes des kalyves de l’Athos. Et leurs chants, empruntant leurs douces mélodies au pape saint Grégoire le Grand, sont un hymne d’adoration. Plus encore, c’est le Christ lui-même qui chante et aime le Père, dans l’Esprit-Saint. Mystère de don, de vie, capable de susciter chez l’homme le désir de se consacrer tout entier et pour toujours selon les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

    Bientôt, je retournerai à l’Athos, avec au cœur un mot d’ordre de saint Bruno, fondateur de la Chartreuse et homme de l’an mil : « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d'utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont fait l'expérience ».

    Et cette expérience est unifiante, elle donne un avant-goût du mystère de communion dans le Christ et son Eglise auquel nous sommes tous appelés. Maintenant et à jamais.

    Guillaume d’Alançon

    NDLR.: bien détachés du monde de par leur situation géographique et spirituelle (au statut protégé par le droit international et la Constitution grecque), une bonne partie des vingt monastères athonites – pourtant rattachés au Patriarcat de Constantinople – ont refusé de suivre le patriarche Bartholomée dans sa création de toutes pièces et sur l’instigation (géo-stratégique d'isolement de la Russie, et financière) des USA d’une église ukrainienne « autocéphale » à lui entièrement soumise, envers et contre l’église ukrainienne canonique sous l’omophore du Patriarcat de Moscou (depuis quatre siècles), d’où un ferment de division hélas introduit artificiellement sur la « sainte montagne »… Par ailleurs, voilà déjà près d'une décennie que l'archimandrite Parthénius, abbé du monastère athonite de Saint-Paul (une centaine de moines) avait prédit aux croyants chrétiens « des souffrances qui dépasseraient celles infligées aux grands martyrs des premiers siècles » (…), les événements dans le monde indiquant que « bientôt, les hommes devaient perdre la liberté que le Seigneur leur a donnée - la liberté personnelle - en devenant totalement soumis (…) à ceux qui complotent tout cela, qui sont dans le mal, et veulent régner et gouverner le monde en tous lieux. Par exemple, un Constantin cessera de porter son (pré)nom et sera le numéro cent-trente-cinquième ou cent-cinquante-troisième ». Le Père Parthénius n'en exprimait pas moins sa confiance dans « le renouveau de la Foi en Russie dont témoigne le si grand nombre de saints dans le peuple russe ». Et d’ajouter : « vous pouvez résister à tout ce mal qu’il faut combattre avec courage comme un lion se bat, mais seulement avec la foi et l’espérance en Dieu ».  L'année dernière, le saint moine déclarait encore : « Seul le Seigneur peut nous délivrer de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons. La nouvelle ère va tout détruire. Elle détruira la famille, elle essayera de détruire l'Église, tout détruire afin qu'il ne reste plus rien. Les gens se dirigent vers le mal à une allure vertigineuse. Qui peut arrêter cette course ? Seul le bon Dieu qui garde le monde... Une tempête arrive, qui est pire que le communisme... Ce qui s'approche maintenant est pire. Que le Seigneur nous bénisse tous ! », concluait l'archimandrite Parthenius Murelatos, un des plus anciens moines d'Athos, bientôt nonagénaire. Installé sur le Mont Athos en 1954, il est depuis plus de 40 ans l’abbé du monastère de Saint-Paul, connu pour conserver les dons des mages parmi ses saintes reliques. ALC 

  • La baisse de la foi en l'Eucharistie est au coeur de la crise actuelle

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    De la messe

    La première messe célébrée par Mgr Michel Aupetit à Notre-Dame de Paris depuis l’incendie, le 15 juin, a suscité des réactions fort instructives, sans doute plus révélatrices de la profonde déchristianisation du pays que bien des démonstrations savantes. Car ce qui était en cause, finalement, c’était le principe même de la célébration de la messe dans ce sanctuaire dévasté. Autrement dit, de l’intérêt d’y célébrer le culte pour lequel il a été construit. Que des personnes étrangères à la foi catholique en la Présence réelle n’en voient pas l’utilité est normal. Mais qu’une telle question puisse seulement se poser parmi les chrétiens, voilà ce qui est particulièrement symptomatique de la déchristianisation des chrétiens eux-mêmes. Georges Bernanos écrivait avant la guerre : "Nous répétons sans cesse, avec des larmes d’impuissance, de paresse ou d’orgueil, que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ – non pro mundo rogo – c’est nous qui l’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables !" (1).

    L’insondable mystère de l’Eucharistie

    Et le signe infaillible de cette déchristianisation des chrétiens est la relativisation de l’importance capitale et centrale de la messe dans toute vie chrétienne, à commencer par celle du prêtre. Toute baisse de la foi en l’Eucharistie engendre inévitablement des situations de crise ou de déclin. Ce n’est pas pour rien que le concile Vatican II a affirmé que la liturgie était "sommet et source de la vie de l’Église" (2). Le Christ, deuxième personne de la Trinité, a vécu parmi les hommes, admirable mystère ; et il nous a donné l’Eucharistie pour que nous le retrouvions là, au milieu de nous, quels que soient le lieu et le temps : réalisons-nous ce que cela signifie d’avoir le Christ lui-même vraiment présent sous nos yeux sous les espèces eucharistiques, mystère plus admirable encore qui ne devrait cesser de nous émerveiller si nous avions un peu plus de foi et si nous n’étions pas aussi blasés ? C’est pourquoi l’Eucharistie est absolument vitale pour la vie chrétienne – puisque c’est le lieu privilégié où nous rencontrons réellement le Christ en personne – et c’est aussi pourquoi il convient toujours de la soigner et de la rendre aussi belle et priante que possible, le culte rendu au Dieu vivant qui s’est incarné parmi nous devant refléter, par sa splendeur et sa sacralité, cet insondable mystère (3) !

    Or, ce que nous nommons la "sécularisation", comme l’a si bien dit Bernanos, plus que les attaques du "monde" contre l’Église (qui, certes, existent bel et bien), n’est-elle pas d’abord la conséquence du recul de la foi des chrétiens, et de la foi en l’Eucharistie en particulier ? En notre époque ubuesque où l’on se demande souvent comment on en est arrivé là – au point, par exemple, de ne plus savoir faire la différence entre un homme et une femme ou entre un humain et un animal, de ne plus voir dans l’avortement, totalement banalisé en raison de nos consciences anesthésiées, un "crime abominable" (Vatican II), ou encore de ne pas se scandaliser que l’enfant devienne, avec la PMA et la GPA, un simple objet de désir que l’on achète sur un marché –, on devrait peut-être réfléchir à nos propres responsabilités de chrétiens. Car infine, c’est bien l’évacuation de Dieu de nos vies et de nos sociétés qui, en bannissant la notion même de limite, a libéré l’hubris prométhéenne qui dort en chacun de nous.

    Horizontalisme et déchristianisation

    Ainsi, tous ceux qui, dans l’Église et depuis bien longtemps, travaillent à tout séculariser, à aplanir au maximum le surnaturel, à désacraliser tout ce qu’ils peuvent, favorisant systématiquement l’horizontalité aux dépens de la verticalité, notamment dans la liturgie, ont, de fait, contribué, bien plus efficacement que les adversaires les plus acharnés du christianisme, au grand mouvement de sécularisation dont crèvent les sociétés occidentales. Et à l’heure des actions à mener contre les "abus sexuels" dans l’Église, ce n’est certainement pas en "désacralisant la figure du prêtre" (Sr. Véronique Margron) que l’on résoudra le problème, cela ne contribuerait qu’à aggraver la sécularisation des chrétiens eux-mêmes.

    Il est dans l’ADN d’un chrétien de s’occuper des pauvres et d’avoir un souci social de justice. Cependant, si cela se fait au détriment de la primauté de la vie intérieure, de la prière et de la messe, on risque fort d’y perdre l’essentiel : la charité. Combien de prêtres ont donné la priorité au "social" en délaissant l’Eucharistie et, absorbé par les combats du monde, ont fini par quitter le sacerdoce ? Sainte Mère Teresa l’a souvent dit : la réussite de son œuvre de charité tient d’abord à l’enracinement de ses religieuses dans la prière continue et la messe quotidienne, tel est le secret de toute "efficacité" chrétienne selon des critères non mesurables par des statistiques !

    Le renouveau dans l’Église ne passera pas par de nouvelles "méthodes" d’évangélisation tirées du marketing, mais par un retour à l’essentiel dans nos vies : la prière et la messe ; le reste nous sera donné par surcroît et nos engagements dans la Cité, évidemment absolument nécessaires, n’en seront que plus fructueux.

    (1) Nous autres, Français, dans Scandale de la vérité, Points/Seuil, 1984.
    (2) Constitution Sacrosanctum concilium (1963), n. 10.
    (3) Cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia (2003), n. 48-52.
    Paru dans La Nef, Edtorial juillet-août 2019

  • Les jeunes en ont assez de cette surdose de sexe

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    De Philippe Oswald sur le site "La sélection du jour" :

    SURDOSE DE SEXE ! LES JEUNES EN ONT MARRE…

    27 juillet 2019

    Le rêve soixante-huitard de la libération sexuelle appartient au passé. L’hypersexualisation de la société a miné la sexualité : trop de sexe tue le désir. Et l’injonction libertaire du « jouir sans entraves ! », qui s’étalait sur les murs du Quartier latin en mai 68, est apparue non pas libératrice mais liberticide. Pour de plus en plus de jeunes du troisième millénaire, le sexe, comme les antibiotiques, « c’est pas automatique ! » Dans les pays occidentaux, les statistiques montrent que les rapports sexuels entre jeunes adultes sont en baisse. Aux Etats-Unis, selon l'Institut General Social Survey, 23% des 18 à 29 ans n'ont eu aucun rapport sexuel l'an passé contre 8% en 2008.

    Les causes de ce phénomène sont multiples et souvent, s’additionnent : invasion de la pornographie accessible dès qu’on a un smartphone (dès 10-12 ans !), omniprésence des écrans destructrice de la relation (selon une étude publiée par le Wall Street Journal, 36% des 18-38 ans auraient décliné un rapport sexuel au cours des six derniers mois pour regarder une série ou Netflix…), manque de sommeil, course aux examens, à l’emploi, mode de vie urbain, stress… Sans oublier la crainte des infections sexuellement transmissibles dont la recrudescence, chez les 15-24 ans, préoccupe les médecins, certaines pouvant avoir des conséquences lourdes, telle l’infection à gonocoque qui peut rendre une femme stérile.

    Constatant les ravages causés par la pornographie, la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale lance une alerte. Les gynécologues observent un dégoût croissant des filles pour la caricature de l’amour qui exalte les « performances » essentiellement masculines : « De plus en plus de jeunes filles nous disent qu'elles n'ont pas de plaisir avec leurs partenaires », rapporte Pia de Reilhac, présidente de cette fédération. « Ces jeunes femmes, qui n'ont pas encore 25 ans, n'aiment pas faire l'amour avec leur partenaire qui imite les acteurs pornos. »  Mais les garçons sont loin d’en sortir indemnes comme en témoigne la croissance des trouble érectiles qui deviennent presqu’aussi fréquents chez les moins de 30 ans que chez les quinquagénaires, les consommateurs de vidéos pornographiques étant largement plus atteints que la moyenne (dans une proportion de 55% contre 33% selon une étude de l’Ifop). Supportant mal l’humiliation de la « panne », près d’un sur quatre de ces moins de trente ans recourt à des aphrodisiaques, aux produits psychoactifs du type Viagra, à l’alcool ou à la drogue.

    Mais d’autres, interviewés par Le Parisien qui enquête sur cette « génération no sex », trouvent, comme Matheo, 17 ans, « que le sexe sans relation sentimentale, ça ne mène à rien, ça ne comble pas les moments de solitude ». Certes, ce désenchantement ne conduit pas encore à la redécouverte de « vraies fiançailles » dans lesquelles l’abstinence sexuelle, contrairement aux idées reçues, favorise la connaissance, l’estime mutuelle, et pose les bases d’une communication durable. Mais certains jeunes, des chrétiens notamment, ont fait l’expérience de l’abstinence prénuptiale et osent en témoigner (comme ici sur le plateau de l'émission « C'est mon choix » de la chaîne Chérie 25). Ces chastes fiancés réenchantent le monde. Loin d’être des passéistes, ils sont des précurseurs !

  • La traduction intégrale de texte du Cardinal Gerhard Müller à propos du processus synodal en Allemagne et du synode sur l’Amazonie est en ligne

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    C'est ici : Traduction intégrale de texte du Cardinal Gerhard Müller à propos du processus synodal en Allemagne et du synode sur l’Amazonie