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Réaffecter ou élargir l’affectation des bâtiments du culte ?

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Salle Bourgie.jpgCe jeudi 27 octobre un projet de réaffectation de l’église Sainte-Foy à Liège sera présenté, à titre informatif, au Comité de quartier de Saint-Léonard de la métropole wallonne. Selon l’organiste Serge Schoonbroodt, promoteur de ce projet, il s’agirait de transformer cette église en un lieu « de rencontre, de culture et de foi » et de mixité communautaire où chacun respecte la pensée de l'autre.

Voici l’exposé des motifs de ce projet :

« Liège compte de nombreuses églises, la plupart toujours en activité, d'autres désacralisées, certaines abandonnées. Force est de constater que la fréquentation des églises par les fidèles est en diminution constante. Depuis longtemps on se pose la question de l'utilisation future de certains de ces lieux. La question se pose surtout pour des églises au caractère patrimonial mineur, à l'architecture moins remarquable, qui n'attirent l'attention ni des autorités publiques ni du grand public.

Et pourtant les bâtiments existent et sont aussi des témoins d'un temps révolu. Entretenir, restaurer et conserver ces églises demandent des moyens considérables qui se justifient difficilement dans le contexte de la diminution de la fréquentation du culte, mais aussi des contingences de la crise économique actuelle. Du projet de restaurer le splendide orgue Pereboom est venue l'idée de faire de Sainte-Foy un lieu culturel, un espace dans lequel cohabiteraient culture et culte. Sainte-Foy ouvrirait ainsi davantage encore ses portes et accueillerait la diversité culturelle et sociale que reflète son quartier. D'autres pays, d'autres sanctuaires ont adopté l'idée. Ici ce serait le premier du genre à Liège : faire cohabiter en un seul et même lieu des cultures et pensées différentes. En clair, on aménage l'église tout en conservant sa structure originale. Des éléments nouveaux se greffent sur les parties anciennes.Les paroissiens devraient voir très favorablement pareil partage de l'espace et l'activité liturgique ne pourrait qu'en être stimulée. D'un autre côté, les autres participants à l'expérience trouveraient à Sainte-Foy un lieu d'accueil. La réalisation de ce projet dépend de la bonne volonté des autorités religieuses et civiles, mais aussi des différents acteurs culturels du quartier ».

A première vue et jusqu'à plus informé, ce projet s’apparente plus à la transformation d’une église en un immeuble à appartements, où chacun des cohabitants entretiendrait des relations de bon voisinage avec les autres, qu’à un véritable projet intégré autour d’une finalité proprement religieuse.

Face à la désertification des lieux de la foi dans nos contrées, trois solutions sont en effet possibles : les plus radicales consistent à les démolir ou à les réaffecter (photo) -entièrement ou partiellement- à des fonctions purement séculières : c’est la tentation d’une Eglise malade qui désespère de guérir.

Ceux qui n’ont pas  "laissé toute espérance", comme Dante au seuil du troisième Chant de l’Enfer,  choisissent de doter simplement le sanctuaire d’un parvis des gentils pour accueillir des activités culturelles (expositions, conférences, concerts, cours de chant etc.) en symbiose avec la finalité cultuelle proprement dite. Ce ne peut être qu’une pierre d’attente, celle du jour où nos diocèses en crise s'ouvriront enfin, sans réticence, à l’œuvre missionnaire des pays ou des congrégations nouvelles qui ont reçu la grâce qui leur a été retirée.   

C’est un peu en ce sens que, voici bientôt 8 ans, l’ asbl « Sursum Corda » a choisi, avec l’aide de trois cents amis, de relever un défi auquel l’évêché de Liège s’est refusé à faire face : sauver, au cœur de la Ville du Saint-Sacrement, l’église du même Nom, qui est spécialement dédiée à l’adoration eucharistique. Ce bel édifice classé du XVIIIe siècle, l’asbl a d’abord du payer son rachat (300.000 €) à l’association diocésaine qui l’avait mis en vente au plus offrant. Ensuite, elle a entrepris de mettre en œuvre l’objectif convenu : organiser et pérenniser l’affectation de l’église au triple service du culte, de la culture et de la conservation du patrimoine religieux liégeois. Pareil engagement (un peu à rebours de la désacralisation ambiante) a peut-être –qui sait ?- quelque chose de prophétique pour répondre aux problèmes que pose le désamour entre la religion et la société sécularisée d’aujourd’hui. Pour en savoir plus sur cette expérience lire ici : Sursum Corda: le rapport annuel

Commentaires

  • Chapeau, pour l'église du Saint Sacrement de Liège! Combien de forces mobilisées, de travail par des bénévoles, soutenus par des prêtres convaincus et enthousiastes. A montrer en exemple. Vraiment, j'applaudis!

  • Je pense pour ma part, que les églises où le nombre de fidèles diminue constamment, sont particulièrement celles qui sont au préalable abandonnées par l'âme du prêtre qui en a la charge spirituelle! Les curés ont mille fois mieux à faire que de rester dans leur église, à Liège, à Bruxelles, et ailleurs! Ils remplacent volontiers l'autel de la paroisse, par la table de conférence, en ville, où ils préfèrent aller enseigner. Dans ces églises vouées à l'abandon, les prêtres ne sont en général jamais là quand il le faudrait; écoutes, confessions, Adoration, ... . Ces églises sont fermées en semaine, alors qu'une église devrait être ouverte toute la journée et le prêtre n'a qu'a trouver un sacristain. Ils ont de moins en moins ce charisme de sauver en profondeur les âmes. Ils ne connaissent plus leurs fidèles, qui sont devenus des numéros. Cet amour pour le peuple de Dieu ne peut se faire qu'au travers de la célébration des messes, de l'enseignement et du suivi des sacrements, EN EGLISE. Au travers également de l'incitation à la participation de l'Adoration, à la prière du chapelet ou du rosaire en Eglise, tout en donnant personnellement l'exemple par une réelle présence! Dans beaucoup d'églises les laïcs ont une place beaucoup plus dynamique que le prêtre. Ce n'est pas correct pour des "serviteurs de Dieu" que représente le prêtre.

    Par contre, d'autres églises sont remplies et même bondées le dimanche. Même en semaine, certaines sont bien remplies le soir! Je ne sais pas trop sur quel ton il faut le dire, car ça n'entre pas dans les oreilles de ceux qui préfèrent rester sourds. Il faut reconnaître que les prêtres, dans ces églises là, sont ... des "saints-prêtres"! Les fidèles vont là où ils se sentent "aimés" de Dieu, au travers de l'Esprit du prêtre, qu'ils sentent monter vers Dieu, en cherchant à les entraîner à sa suite!

    On parle dans ce texte des "églises au caractère patrimonial mineur, à l'architecture moins remarquable, qui n'attirent l'attention ni des autorités publiques ni du grand public". Est-ce bien cela qui est important? Je ne trouve pas! Qu'importe le bâtiment! encore une fois c'est l'esprit des lieux et l'âme des lieux qui compte. Qui devrait compter, pour le catholique.


    Je lis aussi "... Entretenir, restaurer et conserver ces églises demandent des moyens considérables qui se justifient difficilement dans le contexte de la diminution de la fréquentation du culte, mais aussi des contingences de la crise économique actuelle. "
    Comme c'est pathétique!
    Ce n'est pas la crise économique actuelle qui empêche les gens de vivre dans l'opulence, de se gaver aux moments des fêtes, et de gâter leurs enfants de façon exagérées et fort couteuse. Ce n'est pas cela non plus qui empêche le monde de voyager à des prix exorbitant dans tous les pays lointains, ou de se payer de luxueuses voiture, maisons, ou encore de s'acheter tous les derniers appareils électroniques et autres de derniers cri!
    Ce qui fait la diminution du culte, c'est l'attitude totalement négative et athéiste de nos gouvernements belges, et le soutien en ce sens de la part des médias. Tout est fait dans nos pays pour détruire la foi chrétienne. A cause de cela, les parents démissionnent de leur DEVOIR de transmettre la foi, les enfants ne savent que dalle de qui est Dieu, la foi, l'église, l'espérance, la foi, la charité/amour. ... . Les gens ne savent plus ce que signifie, "faire un don" dans/pour l'église où ils aiment aller prier.
    La générosité gratuite et la gratitude ont disparus au rythme de la montée de l'athéisme dans les pays d'Europe.

    Je pense qu'il faudrait donc arrêter d'inventer des excuses qui n'en sont pas, pour justifier la diminution de fréquentation des églises, ou les raisons de leurs mauvais entretiens, ou pour justifier leur désacralisation, ou leur transformation en diverses choses pour lesquelles elles n'ont pas été créées.

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