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Manifestations anti-christianophobes : réprouver et condamner ne suffit pas

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Il est trop facile de condamner sans appel les jeunes manifestants qui ont cru devoir défendre leur foi contre des spectacles qui leur paraissent blasphématoires et outrageants à l'égard de la personne du Christ.

Ne serait-ce pas la tâche des évêques, avant qu'on en arrive là, d'éclairer la lanterne de leurs ouailles en se chargeant (ou en chargeant des gens compétents) de proposer une analyse rigoureuse des contenus des spectacles en question, d'en expliquer la portée et d'indiquer la façon la plus appropriée de réagir à ce type de programmation "culturelle"?

Faute d'avoir pris les devants et d'avoir prodigué les sages conseils qu'on serait en droit d'attendre des autorités religieuses, on laisse des groupements qualifiés d'extrémistes se charger de mobiliser les catholiques désarçonnés par ces programmations. Et, de fait, ces mouvements enrôlent d'honnêtes gens sous leurs bannières, au risque de compromettre la défense de la foi amalgamée avec des causes contestables, tout en apparaissant comme des idiots bornés.

Ensuite, on condamne et on dénonce "ex cathedra", lorsque le mal est fait et quand l'opinion publique est matraquée par la presse qui recourt à une terminologie caricaturale pour livrer à la vindicte ces "fondamentalistes", ces "extrémistes", ces "intégristes", etc.

Et d'autres commentateurs de se draper dans leur bienpensance pharisaïque pour fustiger ces manifestants sans doute mal avisés (mais peut-être bien intentionnés), en se retranchant derrière les propos réprobateurs de l'archevêque de Paris ou de tel évêque coadjuteur qui retrouvent tout à coup l'usage de la parole pour s'en servir du haut de leur balcon...

Décidément, nous voilà bien mal livrés, et ceux qui devraient veiller sur le troupeau qui leur est confié ne sont pas les derniers responsables de ce grabuge.

Commentaires

  • L'article ci-dessus paraît judicieux, permettez une justification de cet avis.
    Il y a bien deux problèmes connexes.
    - D'un côté, chacun peut observer une production culturelle (?)récurrente, souvent financée par des pouvoirs publics, qui conduit à dénigrer voire mépriser l'image du Christ et son Eglise. A Paris, de ces jours-ci, on n'est pas au coup d'essai.
    Des fidèles manifestent leur émotion et leur mécontentement... Cela n'est pas absurde : l'Eglise ne peut pas être missionnaire si elle tolère une politique durable de dénigrement et de marginalisation du Christ et de son Eglise.
    - De l'autre côté. Quant à savoir si ces manifestations sont adaptées ou maladroites... On verra bien.
    En tout état de cause, les Catholiques (fidèles et hiérarchie) qui n'ont pas été émus par l'offense sont-ils bien placés pour s'émouvoir des réactions des autres ? Ils ont choisi la posture du Bouddha. Mais ils se réveillent pour critiquer publiquement leurs frères : curieuse mentalité.

  • Le plus paradoxal, de la part des évêques qui se taisent (sauf pour parfois condamner ceux qui ne se taisent pas ...), serait qu'ils se réfugient derrière la séparation de l'Église et de l'État en France.

    Or, que voyons-nous ? L'État français subsidie plusieurs spectacles qui insultent la religion catholique (et seulement celle-là ...). Et tout cela avec de l'argent public, donc l'argent de tous les citoyens, y compris catholiques. Ces derniers sont donc obligés de payer pour se faire insulter.

    Mais en outre, cela montre qu'il n'y aurait donc pas de séparation de la religion et de l'État, lorsqu'il s'agit d'insulter publiquement la religion catholique. Alors pourquoi des évêques se sentiraient-ils contraints au silence, pour simplement défendre le respect dû à leur religion ?

    Si l'État peut librement participer au financement de gens qui disent tout le mal qu'ils pensent du catholicisme, pourquoi des catholiques devraient-ils se priver de leur droit de dire qu'ils ne sont pas d'accord avec eux ?

    L'intégriste est celui-là qui insulte l'autre, ce n'est pas celui-ci qui lui demande d'arrêter.

    On va bientôt nous dire qu'en Égypte, les intégristes sont les Coptes, parce qu'ils en ont assez du manque de liberté religieuse et qu'on incendie leurs églises.

    Bref, comme la laïcité est le respect de toutes les religions, sans en privilégier aucune, la laïcité n'existe donc pas en France, puisque toutes les religions n'y ont pas droit au même respect garanti par l'État.

  • Merci Job.

    "L'intégriste est celui-là qui insulte l'autre, ce n'est pas celui-ci qui lui demande d'arrêter.

    On va bientôt nous dire qu'en Égypte, les intégristes sont les Coptes, parce qu'ils en ont assez du manque de liberté religieuse et qu'on incendie leurs églises."

    Excellentes remarques.

  • Le cardinal Vingt-Trois, visé sans doute ici par Belgicatho, eût en effet été plus crédible si, au lieu de se joindre (c'est facile)à la meute médiatique déchaînée par la réaction des tradis, il avait formulé une réflexion sur le fond de la question posée par leurs manifestations de rue: quelle doit être, selon l'esprit de l'Evangile, la réponse chrétienne face aux provocations et à l'outrage (peu importe le qualificatif) perpétrés dans un spectacle public ? Sur ce point on n'a pas entendu, que je sache,le point de vue de l'archevêque de Paris. C'est trop simple de réduire l'affaire à une manipulation politique à dénoncer vertement.

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