Nous avions signalé la programmation ce mardi d'une émission consacrée aux jeunes pro-life sur la Une (et non sur la Deux comme nous l'avions écrit erronnément). Samedi, la Libre (version papier, p. 37 du "Momento") présentait cette émission en se prêtant à une surenchère odieuse et révélatrice de ce qu'est devenue cette publication qui défendait jadis le trône et l'autel; qu'on en juge plutôt :
"Après s'être intéressée aux militants de Sharia4Belgium et aux Belges convertis à l'islam radical, la journaliste tourne cette fois sa caméra vers d'autres extrémistes, chrétiens ceux-là. Elle suit en effet une poignée d'étudiants des FUNDP à Namur qui militent contre l'avortement. Pas besoin de forcer le trait. Il suffit de les laisser parler pour obtenir la distance un peu moqueuse (...). La petite vingtaine, accent pincé, ces jeunes gens sont en effet de vraies caricatures ambulantes.... "C'est un peu anarchiste, mais il faut changer complètement ce monde pourri! Le mur de Berlin est bien tombé. C'est la lutte finale!" déclare Antony Burckhardt, le plus motivé, keffieh au cou. (...)
On remarque au passage la belle inversion des termes. On n'est plus contre l'avortement, un droit acquis de haute lutte par les femmes dans leur combat pour disposer de leur corps, on est désormais "pro life". Difficile en effet d'être contre la vie! Reste évidemment l'éternelle question, plus morale que scientifique, de savoir quand débute la vie.
Passionnant, ce nouveau sujet de "Tout ça" marque quand même les limites de la grammaire sans commentaire quand il s'agit d'aborder certains sujets plus "sérieux". On aurait en effet aimé savoir, même si on s'en doute, de quel milieu viennent ces jeunes et ce qui les a poussés à s'engager dans ce combat rétrograde. Mais dont l'internationalisation prouve qu'il faut toujours rester vigilant si l'on souhaite éviter un retour en arrière de l'histoire..."
Pas besoin non plus d'enquêter beaucoup pour savoir de quel bois se chauffe ce critique (H.H.) qui se contente d'entonner tous les refrains rebattus du politiquement et culturellement correct. Décidément, le Belge est tristement formaté par un monde médiatique parfaitement univoque où plus aucun organe de presse n'est susceptible de faire entendre une quelconque différence. Dans de telles conditions, la démocratie d'où les débats sont bannis se fait totalitaire et ces journalistes qui croient faire preuve d'indépendance ne sont en vérité que de tristes serviteurs de la pensée unique.
N.B. Pour être équitable, nous devons signaler que Ricardo Guttierez s'était montré infiniment plus objectif - et plus sympathique - lorsqu'il avait ouvert les pages du Soir à ces jeunes pour les interviewer (c'était en mars 2011) : http://archives.lesoir.be/le-nouveau-visage-de-la-lutte-contre-l-8217-ivg_t-20110326-01APKA.html et aussi http://www.belgicatho.be/archive/2011/03/26/quand-le-soir-ouvre-toutes-grandes-ses-pages-a-la-marche-pou.html
Commentaires
Je ne suis pas catholique et pourtant je trouve anormal que le fait de supprimer la vie soit devenu acceptable par une grande partie de nos concitoyens.Je fais partie de la génération anti-nazi, celle qui refusait les méthodes nationales-socialistes d'élimination d'êtres humains quels qu'en soient les raisons ou les motifs. Serais-je devenu ringard en 2012 ?
On croit rêver, propos odieux en effet et quasi satanique ! Ils n'écrivent pas avec de l'encre mais avec du venin !!
Ils feraient bien de méditer aussi sur ce qu'ils écrivent :
"Mais dont l'internationalisation prouve qu'il faut toujours rester vigilant si l'on souhaite éviter un retour en arrière de l'histoire...""
Ils ne réalisent donc pas que l'avortement est carrément un retour au nazisme ? Ou si on voit encore plus loin, il y a 2000 ans, au massacre des saints innocents. Eh oui l'histoire se répète mais pas dans le camps des Pro Life !
Philippe
La virulence et l'exagération caricaturale de ce billet démontrent en tout cas que ces jeunes « pour la vie » dérangent et font peur au camp des « pour la mort ». Lorsqu'on n'a rien de rationnel à opposer, le technique est de se lancer dans des attaques et calomnies ad hominem pour pallier la vacuité des arguments. Espérons que ces jeunes tiendront bon face à la meute qui s'acharnera contre eux. Il ne faut évidemment pas s'attendre à une lutte courtoise et respectueuse de la part de gens qui n'ont aucun respect pour la vie d'un bébé.
En effet, s'agissant d'un reportage de la RTBF, il faut s'attendre au pire. Dommage que la chaîne KTO ne fasse pas un "contre-reportage" qui présenterait ces jeunes sous un jour plus équitable. Soyons nombreux à les soutenir en participant à la marche pour la vie du 24 mars 2013 à Bruxelles. Quant à "La Libre", cela fait longtemps à mes yeux que ce journal a rejoint la presse conformiste anti-catholique.