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Roberto de Mattei : « Sint ut sunt aut non sint »…

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Lu sur le site « Riposte Catholique » (extraits) :

En relation avec la douloureuse question des Franciscains de l’Immaculée (voir ici : Liturgie de la messe : François en contradiction avec Benoît XVI ?), le professeur Robert de Mattei va faire paraître dans la prochaine livraison de l’édition en français du mensuel Correspondance Européenne (10 septembre), un remarquable texte de controverse. Très hardi et très intéressant… Nous avons obtenu de l’éditeur, que nous remercions, la permission de le reproduire ici en avant-première… Bonne lecture ! À noter que la traduction en français de l’ouvrage fondamental du professeur de Mattei,Vatican II. Une histoire à écrire, vient de paraître aux Éditions Muller. Une formidable contribution d’un grand historien de l’Église à notre compréhension du dernier en date des conciles œcuméniques (…) :

« Un pape franciscain, Clément XIV, supprima les Jésuites en 1773. Le Pape jésuite François sera-t-il celui qui supprimera ou, pire encore, “réformera”, un Institut franciscain en 2013 ? Les Franciscains de l’Immaculée n’ont pas le passé glorieux des Jésuites mais leur cas présente quelque analogie avec celui de la Compagnie de saint Ignace et représente surtout une expression symptomatique de la profonde crise dans laquelle se débat aujourd’hui l’Église catholique... 

Fondés en 1970 par le Père Stefano Maria Manelli, les Franciscains de l’Immaculée conduisent une vie évangélique et pénitente et se sont caractérisés, depuis l’origine, par leur attachement à la morale et à la foi traditionnelles. Le Motu proprio par lequel Benoît XVI a restitué tous ses droits au Rite romain antique, a représenté pour eux la possibilité de vivre également au plan liturgique cet amour de la Tradition. Le Père Manelli n’a jamais imposé le Vetus Ordo, mais l’a suggéré à ses religieux, dont les ordinations sacerdotales ont été faites, au cours de ces dernières années, par d’éminents princes de l’Église, selon la ligne de la « réforme dans la continuité » de Benoît XVI.

De la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et pour les Sociétés de vie apostolique (CIVCSVA), aujourd’hui présidée par S. Ém. le cardinal João Braz de Aviz, dépendent des congrégations, masculines et féminines, qui ont abandonné, en tout ou partie, l’habit religieux et vivent dans le relâchement moral et le relativisme doctrinal sans qu’aucun rappel à l’ordre ne leur soit adressé par les autorités compétentes. Les Franciscains de l’Immaculée représentent une pierre d’achoppement, qui explique le désir de la CIVCSVA de les “normaliser” c’est-à-dire de réaligner leur vie religieuse sur les “standards” en vigueur. La présence d’un petit nombre de religieux “dissidents” a offert à la Congrégation l’occasion d’intervenir par l’envoi d’un visiteur apostolique, Mgr Vito Angelo Todisco, le 5 juillet 2012. Sur la seule base d’un questionnaire captieux envoyé aux religieux par Mgr Todisco, sans qu’il les ait rencontrés personnellement, la CIVCSVA a disposé, le 11 juillet 2013, la mise sous tutelle de l’Institut par un décret qui contient une interdiction, absolument illégitime, de célébrer la Messe traditionnelle (selon la forme extraordinaire du Rite romain).

Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, nous connaîtrons mieux le plan du commissaire, le Père Fidenzio Volpi, dont il est cependant déjà possible de pressentir les grandes lignes : isoler le fondateur, le Père Manelli ; décapiter le conseil qui lui est fidèle ; transférer en périphérie les religieux “traditionnels” et attribuer le gouvernement central de l’Institut aux dissidents ; confier les maisons de formation à des Pères non suspects de sympathies “traditionalistes” ; stériliser les publications des Franciscains abordant des thèmes “controversés”, en particulier éviter le “maximalisme” mariologique, l’excessive “rigidité” dans le domaine moral et surtout toute critique, même respectueuse, à l’égard du concile Vatican II ; ouvrir l’Institut au “dialogue œcuménique” avec les autres religions ; limiter la célébration du Vetus Ordo à des situations exceptionnelles ; dénaturer en somme l’identité des Franciscains de l’Immaculée, qui est quelque chose de bien pire que de les supprimer.

Si telle devait être la “réforme”, il faut souhaiter une séparation des deux âmes qui coexistent actuellement au sein des Franciscains de l’Immaculée : d’une part, les religieux qui interprètent le concile Vatican II à la lumière de la Tradition de l’Église et qui ont, dans cet esprit, redécouvert le Rite romain antique, dans toute sa vérité et sa beauté ; et, d’autre part, ceux qui réinterprètent le charisme de l’Institut à la lumière du progressisme postconciliaire. Le pire est naturellement la confusion et la crise d’identité et, aujourd’hui, le garant de l’identité des Franciscains de l’Immaculée ne peut qu’être leur fondateur, le Père Stefano Maria Manelli, sur les épaules duquel pèse la responsabilité des décisions ultimes. Il est en effet le seul à pouvoir répéter, comme cela a déjà eu lieu dans l’histoire : Sint ut sunt aut non sint.

Roberto de Mattei »

Ici:  Roberto de Mattei : « Sint ut sunt aut non sint

Ancien assistant du philosophe  Augusto Del Noce et de l'historien Armando Saitta à la Faculté de Sciences Politiques de l' Université La Sapienza de Rome , Roberto de Mattei a beaucoup étudié l'histoire européenne du 16ème et 20ème siècle avec un accent particulier sur l'histoire des idées religieuses et politiques. . Parmi d' autres postes universitaires, il a été professeur d' histoire moderne à la Faculté des Lettres de l'Université de Cassino et est actuellement professeur d' histoire moderne et l'histoire du christianisme à l'Université européenne de Rome , où il est également coordonnateur du cours de Licence en histoire Sciences Il est vice-président du Conseil national de recherches de l'Italie (depuis 2004). membre du conseil d'administration de l " Institut historique italien de l'époque moderne et contemporaine “ JPSC.

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