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Nier les distinctions entre les sexes nuit à l'enfant

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Au moment où l'on voit se multiplier articles et rapports visant à éliminer les stéréotypes qui sont censés reproduire les clivages entre les sexes, Philippe Coste, dans l'Express, a eu la bonne idée d'interviewer Leonard Sax, auteur d'un ouvrage consacré à cette question :

"Nier ce qui distingue les sexes nuit à l'enfant"

Leonard Sax est devenu célèbre aux Etats-Unis en écrivant qu'un garçon et une fille ne devraient pas être traités à l'identique. Son dernier ouvrage, 'Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger' sort ce 15 janvier dans l'Hexagone. 

Diplômé en biologie et nanti d'un doctorat en psychologie, Leonard Sax est médecin généraliste dans une banlieue de Washington. Il s'est documenté, parcourant la planète, visitant des dizaines d'écoles et suivant personnellement des enfants pendant des années, avant de devenir un consultant pédagogique prisé dans le monde anglophone. Il estime que les filles et les garçons demandent chacun une attention particulière.  

Vos livres sur les différences naturelles entre les sexes sont des best-sellers aux Etats-Unis. Ils vous ont valu les Unes de la presse américaine, dont celle de Time Magazine, mais aussi des attaques violentes. On vous a mal compris?

On m'a accusé d'être rétrograde, sexiste, adepte des stéréotypes. Tout cela parce que je cite des différences entre hommes et femmes. Différence ne veut pas dire inégalité. Egalité ne veut pas dire uniformité. Or des intellectuels, des psychologues et des enseignants s'acharnent à nier la notion même de genre. Certains préconisent même de bannir l'usage des mots "fille" et "garçon" dans les écoles élémentaires, parce qu'ils évoquent des stéréotypes discriminatoires !  

En niant, en occultant ces distinctions entre sexes, on nuit à l'enfant. Chez lui comme à l'école, il se sent incompris, laissé en plan, sommé de se débrouiller seul face à une société qui, elle, fourmille de préjugés sexistes absurdes et se chargera de le façonner de manière malsaine.

Votre livre paraît en France au moment où notre gouvernement vient de lancer une campagne contre les stéréotypes fille-garçon dans les rayons jouets des grands magasins. Qu'en pensez-vous?

A la fac, pendant mes études de psychologie, j'étais convaincu, comme tout le monde, que le choix d'un jouet était une construction sociale. Le garçon prend plutôt le camion et la fille la poupée parce qu'il ou elle sent qu'on lui en intime l'ordre. Il y a du vrai, mais cela n'explique pas tout.

Des chercheurs de l'université de Yale ont donné ces mêmes jouets à des petits singes, nos plus proches cousins. Ces primates ignorent le signifiant masculin ou féminin de ces objets. Or, une large majorité des mâles a choisi les camions. Voilà pour l'inné : des recherches démontrent qu'en raison de petites différences cérébrales les garçons sont plus intéressés par le mouvement d'un objet, et les filles, par sa texture et sa couleur. Mais les petits humains sont considérablement plus nombreux à choisir le camion que les petits singes. En raison de la pression sociale. La culture amplifie la biologie. 

Il y a donc du vrai dans les stéréotypes?

Entendons-nous bien sur une évidence: hommes et femmes ont exactement les mêmes capacités intellectuelles, la même capacité d'acquérir une connaissance. Du point de vue de la psychologie cognitive, qui domine toutes les études depuis des décennies, il n'y a pas la moindre différence. Les hommes et les femmes se distinguent, en revanche, par leurs motivations. Par ce qu'ils ont envie d'apprendre, par ce qui suscite leur intérêt lors d'un apprentissage.  

En prenant en compte ces particularités dans l'enseignement, au lieu de les ignorer, on peut corriger le tir, éviter de perpétuer des aberrations et des inégalités professionnelles. Pourquoi trouve-t-on aujourd'hui, en France comme ailleurs, si peu de femmes dans le domaine de la programmation informatique, alors qu'elles étaient majoritaires au début de l'ère des ordinateurs? A mesure que ce job gagnait en prestige et en salaire, il s'est masculinisé.  

Et l'enseignement des bases de cette discipline est maintenant plus adapté, par sa pédagogie, à la psychologie et à la culture des garçons. Prenez la physique, une autre discipline boudée par les filles : parfois, la couverture même de nos manuels américains annoncent la couleur, en montrant un garçon faisant une acrobatie à skateboard.  

Dans plusieurs écoles de filles que j'ai visitées, les profs ont considérablement augmenté l'intérêt et le niveau de leurs élèves en changeant tout simplement l'ordre du programme, pour aborder un peu plus tard, par exemple, l'étude de la vélocité, du mouvement, tout le vroum-vroum, boum-boum qui barbe de nombreuses filles, mais captive de nombreux garçons, probablement une majorité. 

Vous faites grand cas de l'hypersexualisation des toutes jeunes filles. L'école pourrait-elle les en préserver?

Elle pourrait au moins aider nombre d'entre elles à se forger une identité en paix. L'une des mouvances du féminisme des années 1960-1970 récusait la pudeur sexuelle comme un diktat du patriarcat. Cette libération s'est muée, quarante ans plus tard, en hypersexualisation de la culture, qui opprime les adolescentes, les façonne très jeunes en objets sexuels au service des ados.

Je considère comme avéré que la plupart des femmes s'épanouissent mieux sexuellement dans le cadre d'une relation affective. Or, à un âge immature, elles singent sans les comprendre des fantasmes purement masculins. Elles vivent une sexualité sans affection ni lendemain pour le seul plaisir des jeunes garçons. Elles se définissent essentiellement dans le regard de l'homme et oublient qui elles sont. 

Lire la suite sur le site de l'Express

Commentaires

  • ÉVIDENCES
    un peu de bon sens, svp

    La « théorie du genre » est fausse et dangereuse.
    C'est un pur mensonge, une idéologie construite de toute pièce en porte à faux,
    une dangereuse poursuite d'un fantasme, d'une utopie irréalisable.
    C'est la confusion de l'égalité et de la non différence.
    C'est un déni de réalité qui comme tout déni est souffrance,
    tentative de réponse à une souffrance qui est enfermement dans la souffrance.
    La réduction de la souffrance ne peut se faire que par acceptation de la réalité.
    « Déconstruire les stéréotypes de genre » est une phraséologie idéologique pseudo sociologique derrière laquelle se cache une volonté d'empêcher un enfant, au moment où se construit sa personnalité, de mettre en place des automatismes de pensée qui lui permettront de faire face à une réalité qu'il ne peut pas changer selon ses rêves d'enfants et de s'intégrer dans la société. C'est préparer des inadaptés, des chômeurs de demain. C'est sacrifier les enfants à une idéologie fumeuse. C'est une attitude criminelle.
    Que nous le voulions ou non, Tous nous sommes nés d'un homme et d'une femme, quelle que soit la manière dont s'est faite la rencontre. Tous nous n'avons qu'un seul père et une seule mère.
    Que nous le voulions ou non, Tous nous avons été portés pendant neuf mois dans le ventre de notre mère et pas dans celui de notre père.
    L'expérience et la relation de la mère à son enfant est radicalement et définitivement différente de celle du père à son enfant. Aucune femme ne peut oublier les neufs mois pendant lesquels elle a senti la vie grandir en elle, devenir de plus en plus pesante et encombrante jusqu'à ce qu'elle sorte d'elle pour devenir plus autonome. Quel que soit son désir, Aucun père ne peut avoir cette expérience et ce vécu. La filiation paternelle est seconde et fiduciaire.
    Tous que nous le voulions ou non, nous avons un héritage génétique XX ou XY non modifiable.
    Tous nous avons un corps d'homme ou de femme avec des organes sexuels radicalement et définitivement différents, (même si de la maltraitance hormonale ou chirurgicale peut essayer (en vain) de modifier plus ou moins les apparences, toujours avec des succès très relatifs qui soient toujours des demi échecs ou des échecs totaux voire de franches catastrophes).
    Un corps d'homme n'est pas un corps de femme. Un cerveau d'homme ne fonctionne pas comme un cerveau de femme. Personnellement je préférerai toujours un homme avec des biceps et une femme avec des seins plutôt qu'un homme avec des seins et une femme avec des biceps.
    A l'évidence, la sexualité est faite pour la reproduction, même si on peut l'utiliser pour le plaisir. La reproduction implique nécessairement deux sexes différents, complémentaires. La seule façon de tenter de gommer cette complémentarité est le non engendrement. Mais la manière « d'être au monde » reste marquée irréversiblement par ce que nous sommes au fond de nous, intrinsèquement.
    Il n'y a pas de rôles identiques et interchangeables, d'« égalité » entre l'homme et la femme.
    Tout enfant a le droit de connaître ses parents et être aimé d'eux et éduqué par eux.
    Tout enfant impose au couple parental une triangulation dans les relations affectives.
    Tout enfant passera donc aussi par des périodes de rejet par ses parents qui devront faire le deuil de projets illusoires de parents.
    Tout enfant aussi à certains moments de sa vie rejettera ses parents pour conquérir son autonomie lui permettant de devenir parent..
    Ainsi va la vie, ainsi est faite la nature qu'il est vain de vouloir nier à la poursuite d'un rêve utopique délirant. La vie est forte et s'adapte. La vie est un don.

    John-Paul L., le 15 janvier 2014
    en la fête de Saint Rémi, archevêque de Reims et apôtre des francs.

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