Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Belgique : les dhimmis veulent discuter

IMPRIMER

De l'abbé Eric de Beukelaer sur son "minisite":

« Dans mon post précédent, je suggérais que l’enseignement pourrait être le prochain grand chantier porté par le Centre d’Action Laïque (CAL) en Belgique. En entendant l’interview de Pierre Galand ce matin sur la radio Première (RTBF), je me dis que j’ai eu du flair. Au nom d’une salutaire modernisation du système scolaire, le président sortant du Centre d’Action Laïque (CAL) en appelle à – je le cite : « donner un coup de canif dans le pacte scolaire »pour aboutir à un seul réseau – public et sans cours philosophiquement engagés s’entend (cours de religion et de morale laïque, remplacés par des cours de philosophie et de citoyenneté).

Dans le quotidien « le Soir » de ce jour (p.8), l’enjeu s’élargit avec l’intervention du très laïque député socialiste (et médecin) Philippe Mahoux. Ce dernier propose de faire voter une loi, obligeant les établissements de soins (hôpitaux, maisons de repos) subsidiés par l’état à pratiquer des euthanasies. Je le cite : « Aux élus du peuple de trancher ? Soit. Le fait que, pour être agréés, des hôpitaux ou des maisons de repos doivent effectivement appliquer la loi sera clairement inscrit dans une proposition de loi au programme du PS pour la prochaine législature. C’est une question de respect de droit du patient ».

Ces deux prises de position ont le mérité de la cohérence : En finir avec un réseau scolaire philosophiquement situé et avec des institutions de soin ayant une éthique particulière. Face à cela, que va faire l’opinion catholique ?

Hurler au scandale et monter aux barricades? Inconséquent – les laïques ne font que jouer le jeu du débat démocratique. Alors ? – pratiquer la politique du gros dos et/ou du ventre mou ? L’histoire récente a démontré le peu d’efficacité d’une réaction attentiste et défensive. Mon conseil serait donc de faire preuve de créativité et de prendre les devants.

Un seul réseau scolaire ? Je ne suis pas persuadé que ce soit la panacée – la diversité des offres scolaires étant un gage d’émulation et de diversité. (Je rappelle que j’ai fait les « deux écoles »). Mais si cela devient le débat du jour, n’ayons pas peur d’en parler. Mais différemment. Revenons à l’esprit de la constitution belge, qui énonce que l’enseignement est libre et que l’état ne supplée qu’en cas de carence. L’enseignement libre avec des pouvoirs organisateurs entre les mains des parents et des enseignants a démontré son efficacité, son fonctionnement à moindre coût et sa capacité de résistance face à la politisation de l’enseignement. Alors – si le réseau unique est la seule option d’avenir – pourquoi ne pas promouvoir un seul réseau libre – sans orientation confessionnelle, mais offrant à chaque pouvoir organisateur le loisir de choisir son orientation philosophique ? Voilà une idée qui trouverait de nombreux partisans dans plusieurs partis politiques, dont les mandataires choisissent souvent de placer leurs enfants… dans les écoles du réseau libre.

Idem pour le monde de la santé. Je trouve que le fait d’avoir des institutions de santé avec différentes orientations philosophiques, est une richesse. Si le fait d’être subsidié par l’état empêche toute forme d’objection de conscience institutionnelle – comme le pense le sénateur Mahoux – au nom de quoi peut-on encore défendre les subsides versés à toute activité culturelle critique du système ? A tous les organes de presse qui s’en prennent aux gouvernants ? A toutes les associations humanitaires qui prônent un pacifisme anti-militaire ? Voire… à tous les partis politiques qui sont dans l’opposition ? Par ces exemples, je ne cherche pas à noyer le poisson, mais à pousser une certaine logique jusqu‘au bout.  

Amis cathos, n’ayons pas peur du débat. Soyons réactifs, avec le sourire et le respect du contradicteur – qui parfois sera un ami. Ne pas être durs, n’implique pas… de devenir mous. »

 Réf. Laïcité philosophique et opinion catholique : c’est quand qu’on va où ?

 Lorsque de deux côtés il y a force égale, on cherche les conditions d’un consentement mutuel. Quand quelqu’un n’a pas la faculté de refuser, on ne va pas chercher une méthode pour obtenir son consentement.  Nous voyons cela partout : dans la société comme dans l’Eglise elle-même. Au-delà, on est dans l’ordre de l’amour ou de la charité. Cela existe, mais pas ordinairement, hélas. JPSC.

Les commentaires sont fermés.