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  • Luther ou l'inauguration d'une ère dominée par la haine et la guerre contre l’Eglise catholique

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    unnamed.jpgMartin Luther  La face cachée d’un révolutionnaire
    Auteur : Angela Pelliciari
    Traduit de l’italien par Esther Barbier
    Office : 21 avril 2017
    Broché, 160 p. – 14,50 euros
    Pierre Téqui éditeur
     
    Présentation
    Si 2017 marque le 500ème anniversaire de Luther, gageons que les médias présenteront un Luther très consensuel, héraut de la lutte contre les abus de l’Eglise catholique et propagateurs d’une religion nouvelle, sans dogme.
    Pourtant, à rebours de l’hagiographie actuelle, Angela Pelliciari livre un portrait très différent. Partant des textes, toujours avec sa rigueur reconnue, elle dévoile la face cachée d’un révolutionnaire.
     
    Antisémitisme, haine de l’Eglise catholique et du pape, mensonges, calomnie, réécriture de la Bible pour qu’elle corresponde à ses thèses, appel au meurtre de ceux qui s’opposent à la Réforme… Le portrait que dresse Angela Pellicciari de Martin Luther est sans concession. Difficile de contredire l’enseignante italienne quand elle constate avec regret que « même dans les milieux catholiques on tient presque pour acquis que Luther avait raison et l’Eglise catholique tort ». C'est ne pas connaître le vrai Luther que de penser cela.
     
    Angela Pellicciari s’appuie sur les écrits du « Moïse allemand » qu’elle cite abondamment en lui opposant les paroles de Jésus. Elle montre les conséquences désastreuses de la révolte du prêtre allemand : détachement de l’Eglise allemande de Rome pour la soumettre aux princes qui s’emparent des biens du clergé, paupérisation du peuple, destruction des couvents et des œuvres de charité, guerre entre les nations. La réforme préconisée par Luther s’appuie certes sur les abus du haut clergé et de la curie romaine que personne ne conteste mais elle n’apporte aucune solution d’apaisement. Elle enfonce au contraire l’Europe dans un cataclysme qui ne s’achèvera pas de sitôt. La révolution luthérienne ouvre la porte à la grande Révolution française et aux idées jacobines. Angela Pellicciari voit dans la Réforme luthérienne la marque contemporaine d’une pensée affranchie de toute recherche de la vérité au nom d’une conscience individuelle qui place la liberté de pensée au-dessus de tout dogme. L’individu tout puissant est né en 1517 avec les thèses de Luther. Ce dernier est prophétique : « Son testament a été collecté et divulgué dans les siècles qui ont suivi par la pensée gnostique, jacobine et franc-maçonne, dominée par la haine et la guerre contre l’Eglise catholique. Au nom de la sainteté de cette haine (…) le sang a coulé à flots ».
     
    Auteur
    Angella Pellicciari, historienne du Risorgimento et spécialiste des rapports entre la papauté et la maçonnerie, enseigne l'Histoire de l'Église dans les séminaires Redemptoris Mater. Elle a publié une histoire de l’Eglise, disponible en français et en cours de traduction dans d’autres langues.

  • Belgique : les Frères de la Charité veulent autoriser l'euthanasie dans leurs institutions

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    Lue sur le site du quotidien De Standaard (notre traduction), une information troublante qui ne manquera pas, espérons-le, de susciter une réaction de la part des évêques belges :

    Les Frères de la Charité veulent autoriser l'euthanasie

    Le conseil d'administration du groupe belge des Frères de la Charité a décidé que l'euthanasie dans ses centres psychiatriques serait possible, même pour ceux qui ne sont pas en phase terminale.

    C'est le magazine chrétien Tertio qui rapporte cette nouvelle significative dans son édition de mercredi prochain.

    Jusqu'ici, les Frères de la Charité ont refusé de pratiquer l'euthanasie dans toutes leurs institutions de par le monde, mais il y a donc à présent un changement dans notre pays. C'est ce qui ressort d'une lettre émanant du conseil belge des Frères de la Charité adressée à toutes les directions et au corps médical des centres psychiatriques au sein du groupe.

    La lettre indique que le conseil a approuvé un texte "reflétant la vision du groupe des Frères de la Charité en Belgique sur la question importante et complexe de l'euthanasie pour souffrance psychologique dans une situation non-terminale."

    En outre, il déclare que « si elle répond à certaines exigences d'urgence, le médecin et le patient peuvent choisir le lieu où l'euthanasie sera effectuée en tenant compte du contexte, y compris de l'impact sur les autres patients. (...)

    Il est frappant de constater que la lettre se termine par l'affirmation selon laquelle le conseil général des Frères à Rome, dirigé par le Flamand René Stockman, rejette explicitement ce changement de cap. « Nous déplorons cette nouvelle vision, » a déclaré René Stockman ce matin sur Radio 1. « Nous partageons les mêmes préoccupations, mais pour en arriver à une décision différente. » Stockman est clair: il n'y a pas d'euthanasie pratiquée dans les murs de leurs institutions. « La ligne entre Rome et les Frères de la Charité en Belgique a été perturbée », conclut-il.

  • Présidentielles françaises : Jacques Attali sur LCI le 21 avril …2016

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    JPSC

  • Qui déclenche les guerres ? La Civilta Cattolica ne rejoint pas les analyses du pape

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    De Sandro Magister, traduit sur l'excellent site diakonos.be :

    Qui déclenche les guerres. « La Civiltà Cattolica » contredit le pape

    Les véritables et seuls coupables de cette « guerre mondiale par morceaux » dénoncée sans arrêt le pape François ce sont – d’après lui – « ceux qui fabriquent et trafiquent des armes » et qui « font du profit avec le sang des hommes et des femmes ».

    Il s’agit d’une explication très matérialiste et économiste aux relents vaguement marxistes.  François l’a pourtant réitérée à de nombreuses reprises en l’appliquant également aux actes terroristes, encore dernièrement pendant la semaine sainte.

    Curieusement pourtant, la revue qui d’habitude reflète le plus sa pensée, « La Civiltà Cattolica » dirigée par le jésuite Antonio Spadaro qui est également son conseiller et son écrivain fantôme, a récemment publié un article remarquable sur les « conflits armés en Afrique » et surtout sur « l’échec des méthodes traditionnelles d’analyse » qui ignore complètement la fabrication et le trafic d’armes dans les causes de ces conflits et pointe au contraire des motivations très différentes.

    Dans la dizaine de pages que compte cet article, le mot « armes » n’apparaît d’ailleurs qu’une seule fois, de façon marginale et sans lien de cause à effet.

    L’auteur, Arsène Brice Bado, est un jésuite de Côte d’Ivoire qui a étudié à l’Université de Yale aux Etats-Unis et à l’Université de Laval au Canada et qui a réalisé des recherches sur le terrain dans plusieurs pays africains impliqués dans des conflits.

    La thèse de départ de son analyse c’est que « la difficulté de la communauté internationale à contribuer à mettre un terme aux conflits » en cours en Afrique découle en réalité de « la mauvaise compréhension » de l’un ou l’autre conflit, « de ses causes, de ses acteurs, de son évolution et des questions qui sont en jeu ».

    Et il écrit, au terme de son exposé: « Toutes les explications fournies ont dans le fond une part de vérité.  Toutefois, aucune d’entre elles ne parvient à rendre compte intégralement de la complexité des conflits armés qui éclatent dans le contexte africain.  D’où la nécessité de privilégier une approche holistique qui soit en mesure d’intégrer le mieux possible les différents aspects des conflits ».

    En outre, poursuit Brice Bado, un « élément supplémentaire de complexité » réside dans le fait que « les causes et les motivations initiales subissent des changements et se transforment au cours du conflit » comme cela s’est produit, par exemple, en République Centrafricaine que le Pape a visitée en 2015 et qui est secouée par « un conflit aux connotations interconfessionnelles avec l’émergence de nouveaux acteurs dont les ‘anti balaka » ou ‘milices chrétiennes' ».

    Pour réaliser une analyse « holistique et dynamique » des conflits – soutient l’auteur – il faut donc combiner « les causes structurelles, les facteurs amplificateurs et les éléments déclencheurs des conflits armés ».

    Parmi les « causes structurelles » et les éléments amplificateurs respectifs, Brice Bado pointe « aussi bien la position de l’Afrique dans le système international que la fragilité institutionnelle des Etats africains au niveau politique, économique, socio-démographique et environnemental ».

    Mes ces causes ne suffisent généralement pas:

    « Pour qu’un conflit finisse par éclater, il faut qu’il y ait des activistes capables de mettre idéologiquement en action l’état conflictuel latent à travers des événements que nous pourrions qualifier de ‘catalyseurs’.  Par exemple, au Niger un fait de violence de la part de l’armée contre trois anciens Touaregs a suffi a déchaîner une guerre civile entre les communautés Touareg d’une part et l’armée et le reste de la population nigérienne d’autre part, dans un conflit qui a duré de février 2007 à octobre 2009.  La révolte Touareg, née au Niger, a été à l’origine de la guerre civile du Nord du Mali en 2009.  Au Kenya, la guerre civile de 2007 a éclaté suite à un conflit sur le résultat des élections.  La même chose s’est passée en Côte d’Ivoire à l’occasion des élections de 2010.  Le cas de Mohamed Bouazizi en Tunisie est un autre exemple parlant: le suicide de ce vendeur ambulant a déchaîné une vague de protestations qui ont à leur tour contribué à déclencher le ‘printemps arabe’ de 2011 ».

    Pas un mot donc, sur le rôle ces « seigneurs des armes » comme moteurs des guerres africaines.  L’auteur de l’article reste également très prudent quant aux motivations économiques.  « La priorité des questions économiques ne fait actuellement pas consensus » chez les analystes, écrit-il.  Et de citer l’exemple du Libéria et de la Sierra Leone où le « commerce des diamants a surtout servi à financer la guerre et ne constituait en rien la cause initiale » et « ce constat vaut également pour la Côte d’Ivoire, la République Centrafricaine, l’Angola, le Mozambique, etc. ».  A la rigueur, poursuit Brice Bado, elles ont pu jouer un rôle ça et là dans l’éclatement de conflits civils autour du contrôle des ressources comme la terre et l’eau.

    Dans son dernier numéro « La Civiltà Cattolica » est revenue sur le génocide Rwandais dans un article d’un jésuite originaire de ce pays d’Afrique, le père Marcel Uniweza.

    Là non plus, on ne trouve aucune référence aux « seigneurs des armes » comme cause du massacre qui en à peine trois mois l’année 1994 a causé la mort de presque un million de tutsis et de hutus modérés massacrés pour des raisons de divisions ethniques.

    Et dans ce cas également les armes furent inutiles.  Les machettes et le feu ont suffi.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Belgique : oui, l'avortement d'un enfant presque à terme est bel et bien pratiqué

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    L’avortement d’un enfant presque à terme est bien possible

    En droit belge, il est possible d’avorter un enfant à la veille de sa naissance. C’est le constat douloureux qui alimente la polémique dans les médias suite aux propos de la porte-parole de la Marche pour la Vie, Constance du Bus. La jeune demoiselle n’a en effet pas hésité à déclarer dimanche que la loi sur l’avortement est interprétée largement, et que des avortements tardifs se pratiquent parfois pour des motifs légers, tels une surdité ou des doigts manquants, « jusqu’au jour avant l’accouchement ». Des propos, qui n’ont pas manqué de faire réagir, violemment parfois à l’encontre de la jeune femme. La RTBF s’en est vivement emparé puis a partiellement rectifié son propos[1].     

    Un examen de la loi nous apprend que « Au-delà de 12 semaines, l’interruption volontaire de grossesse ne pourra être pratiquée que lorsqu’il est certain que l’enfant à naître sera atteint d’une affection d’une particulière gravité ET reconnue comme incurable au moment du diagnostic »[2]. La loi ne fixant pas de limite maximale au-delà de 12 semaines pour ces cas, l’interruption volontaire de grossesse est donc possible tant que l’enfant n’est pas né.

    Reste l’affirmation la plus contestée des déclarations de Mme du Bus, à savoir si de tels motifs pourraient donner lieu à un avortement pour raisons médicales, lesquels seraient réservés uniquement « à des cas très graves ».

    La loi prévoit qu’il doit être certain que l’enfant sera atteint d’une affection grave et incurable, ces trois critères étant cumulatifs. Ces critères sont aujourd’hui, contrairement au texte de loi, pris de façon isolée, la Commission d’évaluation de la loi sur l’avortement parlant elle-même « d’affection grave OU incurable ». Et cela change tout !

    Une affection peut être grave, mais parfaitement curable, une autre sera incurable, mais pas nécessairement grave, et beaucoup d’autres seront possibles, mais non certaines. De plus, si l’incurabilité est facile à objectiver, le législateur n’a pas jugé bon de spécifier ce qu’il entend par une « affection d’une particulière gravité ». Or, ce qui est « grave » pour l’un ne l’est pas pour l’autre, et certainement pas pour la totalité des médecins. Il n’existe aucune liste des pathologies pouvant justifier un avortement jusqu’au 9ème mois (une telle liste serait légitimement perçue comme stigmatisante par les patients atteints de ces affections). Il appartient donc à chaque patient et médecin d’en décider, ce dernier ayant l’obligation de demander un deuxième avis.

    Les rapports de la Commission d’évaluation de la loi sur l’avortement détaillent les raisons invoquées pour justifier un avortement pour raisons médicales au-delà de 12 semaines (et donc théoriquement sans délai maximum). Le rapport 2006[3] mentionne bel et bien la surdité congénitale parmi les motifs invoqués. Un enfant de ma famille proche, atteint de ce type de surdité, a été opéré il y a quelques années dans un hôpital bruxellois. Accompagné par des parents et une équipe formidable, aujourd’hui il entend, est joyeux, bilingue et excelle à l’école, même si certains sports lui sont interdits. Autres motifs relevés en 2012 : l’absence du bras gauche, motif pour lequel l’avortement n’est pourtant pas autorisé en France en raison des grands progrès en matière de prothèses ; l’hémophilie, de mieux en mieux prise en charge ; des infections au cytomégalovirus (dont 90% sont asymptomatiques à la naissance, et 75% asymptomatiques au cours de la vie de l’enfant), etc…

    Qu’en est-il des chiffres ?

    Le rapport de la « Commission avortement » mentionne qu’en 2011, 95 avortements pour affections graves ou incurables ont été déclarés.

    Or les chiffres du réseau EUROCAT[4], réseau européen qui a pour but de surveiller l’occurrence des malformations congénitales dans différentes régions d’Europe - dont trois provinces belges - démontrent que la plupart des avortements tardifs ne sont pas déclarés.  On pourrait même aller jusqu’à estimer à plus de 360 avortements[5] pour cause d’affections graves ou incurables chez l’enfant. La différence est significative.

    EUROCAT nous apprend aussi que si la plupart des avortements sont effectués avant 24 semaines, un nombre significatif sont exécutés entre 24 et 25 semaines, et même au-delà de 26 semaines. Comment justifier un avortement à 7 mois de grossesse, là où un prématuré de 6 mois serait protégé de l’infanticide? Sans vouloir entrer dans le débat sur le bien-fondé de l'avortement, ne faudrait-il pas au moins fixer pour cette pratique des repères plus précis et établir un contrôle plus rigoureux?

    Par ailleurs, même si la plupart des médecins aident les patients par leur expérience et leurs conseils bienveillants dans certains cheminements douloureux, il me semble urgent de mener une réflexion approfondie sur l’accueil et l’accompagnement du handicap et de la différence en Belgique. Il en va de l'égalité des chances pour tous. Nous pouvons saluer l’audace et le courage d’une nouvelle génération qui aujourd’hui nous le rappelle.

    Eléonore Delwaide, juriste

    Présidente de l’Institut Européen de Bioéthique

    Ancien membre de la Commission d’évaluation de la loi sur l’avortement

    [1] https://www.rtbf.be/info/societe/detail_en-belgique-on-avorte-meme-la-veille-de-l-accouchement-quand-la-porte-parole-de-la-marche-pour-la-vie-raconte-n-importe-quoi?id=9564854

    [2] Loi du 3 avril 1990 relative à l’interruption de grossesse

    [3] Rapport 2006, p.42 : http://www.ieb-eib.org/fr/pdf/rapport-20080801-com-avortement-part-4-annexes-p.pdf

    [4] http://www.eurocat-network.eu/pubdata et aussi

    http://www.eurocat-network.eu/prevdata/resultsPdf.aspx?title=A6&datefrom=2011&dateto=2011&allanom=false&allregf=&allrega=&anomalies=1&registriesf=2&registriesa=&winx=1342&winy=628

    [5] Pour les seules provinces du Hainaut et Namur : 57 avortements pour raison médicale en 2011. Si l’on extrapole ce nombre pour l’entièreté de la Belgique, on arrive à environ 360 avortements pour affection grave et incurable chez l’enfant à naître (en admettant que le comportement des parents face à l’annonce d’un handicap soit le même dans tous les provinces belges).