Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :
Après le Manuel de bioéthique des jeunes, La Fondation Jérôme Lejeune publie un deuxième opus consacré cette fois à la Procréaton Médicalement Assistée. Gratuit, disponible sur demande, ce manuel de plus de 90 pages ne se contente pas de donner un apercu de la situation. Il s'attache à poser les bonnes questions et apporter des solutions. Victoire de Jaeghere, membre de la Fondation Jérôme Lejeune a bien voulu répondre aux questions de notre rédactrice en chef adjointe, Adélaïde Pouchol.
La Fondation Jérôme Lejeune vient de publier un manuel sur la Procréation Médicalement assistée. Un travail de synthèse très complet et didactique, mais la Fondation Lejeune n’en est pas à son coup d’essai...
Ce manuel sur la PMA est le cinquième manuel publié par la Fondation Jérôme Lejeune. Ces manuels sont la principale publication bioéthique en termes de diffusion. Le premier de la série, le Manuel de bioéthique des jeunes a été diffusé à plus de 500 000 exemplaires depuis sa sortie, un vrai best-seller. Ils sont gratuits et sont destinés en priorité à ceux qui s’adressent aux jeunes : parents, professeurs, éducateurs... pour leur donner tous les outils nécessaires à la réflexion bioéthique.
Votre manuel sort au moment de l’ouverture des états généraux de la bioéthique dont nous savons qu’ils traiteront en particulier de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires. J’imagine que ce n’est pas un hasard !
Effectivement, le contexte de la révision de la loi de bioéthique rend nécessaire la mise au point proposée par ce manuel. Le projet de loi doit être examiné en janvier 2019. Il sera rédigé sur la base du travail des états généraux de la bioéthique. C’est pourquoi il est essentiel que chacun y participe. Nous voulons informer le grand public sur cette question et l’inciter à participer au débat public pour soulever les problématiques posées par la conception artificielle des êtres humains.
Parler de la PMA dans ce contexte-là est assez compliqué, puisque cette année le débat sera centré sur l’ouverture de cette pratique aux couples de femmes et aux femmes célibataires et nous serions tentés de nous focaliser sur ce point. En réalité, si nous allons vraiment dans le sens du respect de l’enfant, c’est la PMA en général qu’il faudrait remettre en cause.
La « PMA pour toutes » sera en haut de l’affiche médiatique. Elle a d’importantes implications sociales, notamment sur le plan de la filiation. Et même si la Fondation Jérôme Lejeune défend l’idée que la PMA n’est pas un geste médical à proprement parler, reste que jusqu’à présent, elle était limitée dans sa pratique par un certain nombres de verrous médicaux... lesquels sauteraient avec l’autorisation de la PMA pour toutes, qui nous fait entrer dans une logique où l’acte médical doit obéir au désir social de n’importe quel couple ou personne seule. Mais notre manuel montre comment la PMA est déjà un problème, même lorsqu’elle est réservée aux couples hétérosexuels, parce qu’elle est une négation de la dignité de l’embryon et dissocie la sexualité et la procréation, ce qui est le lien fondamental d’un couple humain.
N’est-il pas trop tard pour se battre sur la question de la PMA « pour toutes » dans la mesure où des personnes célibataires peuvent déjà adopter des enfants ? N’est-ce pas là l’une des racines du problème ?
L’adoption par les personnes célibataires est l’accueil d’un enfant qui est déjà là, qui existe, et qui a été privé de ses parents par les accidents de la vie. La PMA est dans une logique inverse : logique de production d’un enfant à qui l’on donne naissance en le privant volontairement d’un ou de deux parents.