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  • "Damnatio Memoriae"

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    D’un lynchage symbolique à un autre, le directeur du Figaro Histoire, Michel de Jaeghere,  met en garde contre l’autolâtrie de l’époque, qui conduit à jeter l’opprobre sur notre propre histoire :

    Léopold II chahuté à Bruxelles

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    Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg

    ...mais paisiblement demeuré à Kinshasa

    «Quelle joie de jeter à terre ces visages superbes, de courir dessus le fer à la main, de les briser avec la hache, comme si ces visages eussent été sensibles et que chaque coup eût fait jaillir le sang.» Ainsi parle Pline le Jeune, évoquant dans son Panégyrique de Trajan l’enthousiasme et la fièvre avec lesquels le Sénat et le peuple romain avaient, au lendemain de son assassinat, détruit les effigies de marbre de l’empereur Domitien.

    La damnatio memoriae était apparue au début du Ier siècle: elle visait à bannir du souvenir des hommes, post mortem, ceux qui s’étaient rendus coupables de haute trahison. Soupçonné d’avoir comploté contre Tibère, Marcus Scribonius Libo Drusus avait cru se tirer d’affaire en se plongeant lui-même une épée dans le ventre. On avait interdit à sa famille d’utiliser à l’avenir le surnom de Drusus, de même que de porter ses images lors des funérailles gentilices. À la mort de Caligula, ses actes furent cassés par le Sénat tandis qu’on enlevait, de nuit, ses statues des rues de la Ville. Déclaré ennemi public, Néron eut droit, après son suicide, à un enterrement grandiose. Mais on changea le visage du colosse qui ornait le vestibule de la Domus aurea pour remplacer les traits de l’empereur par ceux du Soleil. Son palais lui-même fut abandonné et devint, pour partie, une décharge.

    Avec Domitien, qui avait humilié l’aristocratie sénatoriale par ses pratiques de prince hellénistique, et dont elle avait organisé elle-même l’élimination, la damnatio memoriae allait prendre toute son ampleur. Les sénateurs avaient fait apporter à la Curie cordes, haches et échelles pour marteler les inscriptions et fracasser les statues. «Personne ne fut assez maître de ses transports et de sa joie tardive pour ne pas goûter une sorte de vengeance à contempler ces corps mutilés, ces membres mis en pièces ; à voir ces portraits menaçants et horribles jetés dans les flammes et réduits en fusion.»

    La damnatio memoriae est pour tous les autres un avertissement.

    Le procédé se révélerait efficace: le souvenir de Domitien est longtemps resté celui d’un tyran sanguinaire, quand rien ne justifie, dans les actes de son administration, qu’il figure au banc d’infamie parmi les douze Césars. Mais Pline nous fait voir aussi que le débordement de violence avait eu quelque chose d’un exutoire: la damnatio memoriae est un lynchage symbolique. Elle a une dimension cathartique pour ceux qui s’en prennent avec d’autant plus de hargne aux images d’un mort qu’ils n’avaient pas eu le courage de l’affronter vivant. Elle est pour tous les autres un avertissement. Elle les prévient de ce qui les attend s’ils s’inscrivent dans les traces de celui dont on a profané l’image. Après leur mort, ou même dès avant: l’année qui suivit le martelage des statues de Néron, les prétoriens ne se contentèrent pas d’assassiner l’empereur Galba, qui lui avait succédé et qui avait entrepris de rétablir la discipline militaire. Ils s’acharnèrent à lui couper bras et jambes, alors même que sa tête avait déjà roulé dans la poussière. L’empereur Vitellius fut traîné, après lui, les mains liées derrière le dos, sous les insultes, à travers les rues de Rome, tué à petit feu par les coups d’épée et les coups de lance tandis qu’on renversait ses statues sur son passage : «outragé mort, dit Tacite, avec la même bassesse qu’il avait été adoré vivant»

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  • L’hérésie féministe ne recule devant aucune divagation

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    De FSSPX News :

    L’hérésie féministe ne recule devant aucune élucubration

    30 JUILLET, 2020
     
    La candidature d’Anne Soupa à l’archevêché de Lyon, le 25 mai 2020, a fait des émules. Un collectif de sept femmes, baptisé « Toutes Apôtres ! », s’est constitué pour présenter leurs candidatures à divers postes dans l’Eglise : évêque, prêtre, diacre ou prédicateur laïc. Ces candidatures ont été déposées à la nonciature de Paris le 22 juillet.

    Le collectif s’est fendu d’un communiqué de presse, et a rendu public le dossier des candidates. Le manifeste de l’association explique que « l’absence des femmes en situation de responsabilité – que ce soit à la gouvernance de nos paroisses, de nos diocèses, au Vatican ou comme ministres ordonnées – constitue un scandale autant qu’un contre-témoignage de l’Eglise. Cette immense injustice n’est pas un problème mineur mais blesse l’ensemble du corps ecclésial ».

    Le manifeste continue en affirmant qu’il « semble nécessaire, face à l’urgence de la situation, d’enclencher les réformes par quelque part. Or, la discrimination dont les femmes font l’objet est l’une des plus visibles et des plus violentes. (…) L’obstacle à l’ouverture aux femmes, et plus largement aux non-ordonné.e.s, de ces ministères et instances n’est ni théologique ni spirituel, il est politique et culturel ».

    Comment le féminisme mène à l’hérésie

    Tout ramener à un conflit politique ou culturel est habituel dans la rhétorique féministe. Mais en l’occurrence, ce discours blesse la structure immuable de l’Eglise telle qu’elle a été fondée par Jésus-Christ et ouvre la voie à de multiples hérésies.

    Ainsi, le manifeste affirme que « la multiplicité des embûches auxquelles les femmes sont confrontées est révélatrice d’enjeux profonds pour l’Eglise : sortir de la partition clercs-laïcs ; d’une structure de gouvernance excessivement verticale et peu transparente ; de la confusion entre le pouvoir, le sacré et le masculin ; du couplage entre les fonctions sacerdotales et les fonctions exercées dans les instances décisionnelles ; de la discrimination des personnes en raison de leur genre ou de leur style de vie ».

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