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Belgique : une Eglise arc-en-ciel ?

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De Jeanne Smits sur LifeSiteNews :

Un évêque catholique belge cosigne une charte de protection des LGBT

Le jour même où l'évêque Johan Bonny a signé la charte au Parlement flamand, le site officiel de l'Église catholique de Belgique a marqué la "Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie".

25 mai 2021

L'évêque Johan Bonny d'Anvers, en Belgique, s'est joint à une série de leaders religieux et politiques pour signer une charte par laquelle tous s'engagent à combattre la "discrimination" contre la communauté "LGBTQ+" et ses membres. L'événement a eu lieu au Parlement flamand lundi dernier, à l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (IDAHOT). Bonny, qui avait déjà fait part de sa "colère" face au récent "responsum" de la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelant que l'Église catholique ne peut pas bénir les "unions homosexuelles", était le représentant officiel de l'Église.

L'événement a eu lieu le lundi 17 mai, en souvenir du jour où l'Organisation mondiale de la santé a officiellement retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990.

La journée a été marquée par de nombreuses initiatives, dont le déploiement du drapeau arc-en-ciel sur les bâtiments officiels de toutes les municipalités flamandes "en solidarité avec la communauté LGBTQ+", tandis que les enseignants et les élèves de 190 écoles de la région ont porté du violet (voire des masques violets) en classe en signe de non-discrimination, de même que le personnel et les étudiants des universités. Des écoles évidemment catholiques - reconnaissables sur les reportages vidéo grâce au crucifix accroché au mur de la classe - se sont également jointes à la manifestation. Le grand média VRT a montré une adolescente dans une telle école disant : "Je suis moi-même amoureuse d'une fille. Je pense que c'est formidable qu'ils fassent cela".

L'idée que les personnes "LGBTQ+" sont victimes de discrimination et de violence même en Belgique a donné de l'élan à ces initiatives. Le ministre belge de "l'égalité des chances", Bart Somers (Open-VLD, parti conservateur-libéral), a déclaré : "Neuf holebi [homosexuel, lesbienne, bi] sur dix ont déjà eu affaire à la violence physique ou verbale. Quatre-vingt pour cent des personnes trans ont déjà pensé au suicide. Une journée comme celle d'aujourd'hui offre un soutien et rend ces questions ouvertes à la discussion."

La charte signée lundi par les cinq grands partis politiques et les représentants des "visions du monde reconnues" - dont le catholicisme et l'islam - au Parlement de Flandre a été déclenchée par un incident violent qui a conduit à la mort d'un homme homosexuel, David Polfliet, qui a été attiré dans un parc de la ville de Beveren en mars dernier par des messages sur un site de rencontres homosexuelles, puis tué. Plusieurs suspects, tous mineurs et connus de la police pour vol et agression, sont en détention.

Évidemment, aucun catholique ne cautionnerait un tel crime pour des raisons soi-disant "morales" ou de désapprobation de l'activité homosexuelle. Le meurtre est un crime, et celui de Polfliet a été particulièrement brutal. Des questions ont été soulevées quant aux antécédents des suspects : s'agit-il de musulmans radicaux, fascinés par la répression violente de l'islam fondamentaliste - y compris la peine de mort - à l'encontre des homosexuels condamnés ?

Mais l'événement a été utilisé pour condamner toute discrimination à l'encontre d'une "minorité" ou d'une catégorie de personnes - ce qui conduit à l'affirmation de l'égalité des droits et de l'interchangeabilité entre les cultures, les religions, les choix de vie, etc. - au lieu de parler de la discrimination injuste, en l'occurrence un crime particulièrement barbare qui serait condamné par toute norme raisonnable, et quels que soient les choix personnels de la victime.

La charte parlementaire a été mise en place par Lorin Parys, un membre homosexuel autoproclamé du parlement flamand sous les couleurs de la N-VA, un parti "conservateur" de centre-droit et sécessionniste en Flandre. Le 15 mars, il a lancé sur Twitter un appel au dialogue au sein du Parlement entre les politiciens et les chefs religieux "sur l'homosexualité et le rôle de la religion."

"Nous devons vraiment faire des pas en avant", a-t-il écrit, illustrant son message par une photo du pape François célébrant la messe dans des ornements roses et citant un article de presse sur la condamnation par la CDF de la bénédiction des couples de même sexe.

Dans un texte publié par Parys sur le site Internet de la N-VA, le message principal de la charte a été souligné : "Nous condamnons toute forme d'intimidation, de discrimination et de violence fondée sur l'orientation sexuelle d'une personne. Point final. Chaque personne est égale, aucune personne de la communauté LGBTQI+ ne peut être discriminée." Le glissement du crime violent à l'interdiction générale de toute forme de discrimination est ici très évident. Il convient de rappeler que le sens premier du mot "discrimination" est de faire des distinctions - et celles-ci peuvent utiliser des catégories justes ou injustes.

Dans un autre message, Parys parle de son "mari depuis 18 ans" et de ses trois "adorables enfants", proclamant : "Nous n'aurons de cesse que tout le monde soit convaincu que nos familles sont tout aussi ordinaires et fatigantes que les vôtres. Jusqu'à ce que la personne dont vous êtes amoureux soit aussi banale que la couleur de vos cheveux. Et si vous promettez tous d'aimer vos enfants - même s'ils sont gays - Bart et moi promettons d'aimer les nôtres, même s'ils s'avèrent être hétéros."

Parys a déploré que deux "LGBT" sur trois craignent soi-disant de tenir la main en public avec leur compagnon du même sexe, et qu'un jeune homme sur cinq en Belgique soit opposé à l'égalité des droits pour les personnes "LGBT", selon une enquête de l'Université de Gand.

N'oubliez pas que cela inclut en fin de compte l'accès des couples de même sexe au "mariage" ou à un type d'union civile équivalent au mariage, l'adoption et la procréation artificielle ou la maternité de substitution. L'étude parle principalement de violence et d'attitudes négatives, mais souligne que les croyances religieuses traditionnelles sont un facteur commun d'"homophobie", qu'elle attribue à la fois aux Belges conservateurs des zones rurales et aux groupes ethniques principalement islamiques des grandes villes.

Lors de la réunion du lundi 17 mai, les représentants politiques se sont tournés vers les chefs religieux pour tenter de les amener à s'engager à aborder la question des droits des "LGBT" : "Nous faisons également appel à chaque vision du monde, tout en respectant l'unicité de chaque religion, pour sensibiliser à cette question. Par exemple, nous demandons que les communautés religieuses s'engagent également à agir comme un refuge où les personnes de la communauté LGTBQI+ et les jeunes en questionnement peuvent se rendre.  Elles peuvent entamer elles-mêmes la conversation avec eux, dans le cadre de leur propre référence de vision du monde, mais aussi les orienter vers des organismes spécialisés."

Les chefs religieux ont répondu : "Nous aimerions répondre à l'appel à maintenir ouvert le dialogue entre les politiques et les idéologies et à se voir régulièrement. Se parler dans le calme sur des sujets difficiles apporte un éclairage et une meilleure compréhension mutuelle."

Ces lignes ont été incluses dans la Charte, ainsi que les mots : "Nous soulignons aujourd'hui que chaque personne a la même valeur et que la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre ne sera pas tolérée. Ensemble, nous rappelons le Traité européen des droits de l'homme... y compris le respect du libre choix de son partenaire."

Ce ne sont pas seulement les droits des personnes homosexuelles qui sont proclamés ici, mais l'idéologie du genre elle-même, qui affirme le droit de chaque personne à décider à quel "genre" elle appartient.

Outre l'évêque Johan Bonny, les signataires comprennent des représentants protestants, anglicans, orthodoxes, musulmans, bouddhistes et "humanistes" (libres penseurs).

La charte complète est disponible ici.

Alors que l'évêque Bonny signait la Charte au Parlement flamand, le site officiel de l'Église catholique en Belgique a publié sa propre déclaration le 17 mai à l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (IDAHOT) :

Ensemble contre toute forme de discrimination et de haine. Ensemble pour une société où toutes les personnes sont respectées dans leur dignité fondamentale.

La discrimination et la haine, pour quelque raison que ce soit, ne sont pas compatibles avec la dignité fondamentale de tout être humain, ni avec la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu pour tout être humain.

Le pape François, dans l'article 250 de la lettre mondiale Amoris laetitia - La joie de l'amour - souligne que tous les êtres humains, quelle que soit leur orientation sexuelle, doivent être respectés dans leur dignité et traités avec respect, et que toute forme d'agression et de violence doit être évitée. En tant que Bureau Interdiocésain de la Pastorale Familiale, nous voulons également insister sur ce point.

Nous encourageons toutes les victimes de violence LGBT à en parler avec un confident, à contacter un service d'assistance téléphonique - comme www.1712.be (pour les questions sur la violence et les abus) et www.tele-onthaal.be (tél. 106) - ou à le signaler à la police.

La page "Pastorale des familles" où ce message a été posté comprend également des liens vers le livre de James Martin, SJ Building a Bridge, vers une vidéo de sa conférence lors des Journées mondiales des familles à Dublin en 2018 et vers l'évaluation critique par Bonny et la Conférence épiscopale belge du responsum de la CDF sur les bénédictions pour les couples de même sexe.

Cette dernière déclaration se lit comme suit :

Les évêques belges ont pris connaissance du responsum du 15 mars 2021 par lequel la Congrégation pour la Doctrine de la Foi réitère que la bénédiction de la communauté de vie de personnes de même sexe n'est pas possible. Ils sont conscients que cela est particulièrement douloureux pour de nombreux croyants homosexuels, leurs parents et grands-parents, leurs familles et leurs amis.

Depuis des années, la communauté ecclésiale catholique de notre pays, dans tous ses rangs (évêques, prêtres, diacres et personnel pastoral, théologiens, scientifiques, politiques et travailleurs sociaux), ainsi que d'autres acteurs sociaux, s'efforcent de créer un climat de respect, de reconnaissance et d'intégration. Beaucoup d'entre eux sont d'ailleurs engagés dans une association ecclésiastique ou une institution chrétienne. Les évêques encouragent leurs collaborateurs à poursuivre dans cette voie. Ce faisant, ils se sentent soutenus par l'exhortation Amoris laetitia, La joie de l'amour, que le pape François a rédigée après le synode des évêques de 2015 : discerner, accompagner et intégrer, tels restent les principaux mots-clés des évêques.

Le communiqué du 17 mai de l'Église catholique fait également référence aux réflexions des théologiens moralistes de l'Université (catholique) de Louvain publiées le 1er avril de cette année, qui rejettent complètement le responsum de la CDF et soulignent que l'utilisation du mot "péché" pour parler d'une "relation d'amour fidèle, mutuelle, durable et qualitative entre personnes homosexuelles."

Commentaires

  • Les catholiques dignes de ce nom ne devraient protester vigoureusement face à un tel autoritarisme !

  • Tout cela ne mérite pas une ligne, c'est plutôt le dégoût ressenti à la lecture de ces attitudes, tant en Flandre qu'ailleurs en Belgique. A côté de cela, on ferme les yeux sur les persécutions des chrétiens dans le monde. Comme c'est petit.

  • Ce qui me choque le plus c'est que l'on dise et redise "contre toute discrimination et toute haine". Ce sont deux choses tout à fait différentes. On doit compter sur les doigts d'une main les chrétien haïssant les homosexuels et cela bien sûr doit être condamné.
    Par contre ne pas être d'accord avec leurs pratiques et réprouver celles-ci est un droit. Ce n'est même pas une discrimination, car c'est une situation très différente de celle d'un couple hétérosexuel et on peut faire des différences.
    Je ne crois pas que c'est avec de tels discours que l'on va attirer de nouveaux fidèles.
    Visiblement nos évêques pensent que les églises sont encore trop pleines !

  • Nos seigneurs qui, pendant la crise sanitaire, ne se sont même pas battu pour défendre un accès libre aux messes dominicales...
    Voilà qu'ils se discréditent encore plus, par eux-mêmes, en accordant une importance excessive à un phénomène périphérique mis à la mode pour nuire à l'Eglise.
    Nos seigneurs paraissent irrécupérables. Hélas.

  • L' accueil des personnes homosexuelles et l'amour que l'on DOIT leur porter comme à toute personne va de soi.

    Mais en bénissant leur union, ces prêtres complètement avoeugles se permettent ni plus ni moins de "parler comme Dieu" dans la Genèse selon l'expression des ses versets: "Dieu vit que cela était bon...".

    Seul Dieu béni et ce qui est béni par Lui est très prècisément répertorié dans toute l'Ecriture.
    L'union d'un homme avec un autre homme et d'une femme avec une autre femme n'y figure pas.

    Ainsi, ces prêtres bénissent ce que Dieu ne veut pas (je ne parle pas des personnes mais des unions de personnes de même sexe).

    Se rendent-il compte de la gravité de ce qu'ils font, de l'égarement qu'ils génèrent?

  • Mgr. Bonny - alias Bätzing II - et James Martin LGTBSJ sont appelés à sauver des âmes et ils ne devraient pas les induire en erreur. Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme? Dans leur pastorale inclusive ou politiquement correcte ces bergers risquent de perdre toute communion avec l’Eglise catholique.

    “Dans l’accomplissement de la charge qui m’a été confiée au nom de l’Eglise, je conserverai en son intégrité le dépôt de la foi; je le transmettrai et l’expliquerai fidèlement; je me garderai donc de toutes les doctrines qui lui sont contraires.” (canon 833, nn. 5-8) Qu'est-ce qu'il en est de votre serment de fidélité, de votre promesse Mgr. Bonny?

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