Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La liberté religieuse des catholiques en Chine est en danger

IMPRIMER

De Franca Giansoldati sur Il Messaggero via Il Sismografo :

Les États-Unis mettent en garde le Vatican : "La liberté religieuse des catholiques en Chine est en danger".

"Je ne crois pas que le pape François soit aveugle à ce qui se passe en Chine, je pense plutôt qu'il n'est pas pleinement informé". Nury Turkel, avocat américain d'origine ouïgoure et actuel président de la Commission américaine pour la liberté religieuse, ne cache pas sa "déception" face à l'ouverture de crédit que le Vatican continue d'accorder à Pékin malgré les nouvelles décourageantes provenant de nombreuses zones intérieures, où les catholiques qui refusent de souscrire aux règles édictées par l'Association patriotique (l'Église contrôlée par le Parti communiste) ont de gros problèmes avec la loi. Menaces, contrôles étouffants, pressions et, dans certains cas, restriction de leur liberté, pouvant aller jusqu'à la prison. Ce n'est pas la persécution musclée des camps de détention des Ouïghours, la minorité musulmane de Chine, mais la situation concernant le manque de liberté religieuse qui est également jugée alarmante par plusieurs cardinaux, missionnaires et évêques.

Ce matin, M. Turkel a eu un long entretien au Vatican avec le ministre des affaires étrangères du pape François, Monseigneur Paul Gallagher, pour discuter des effets négatifs de l'accord diplomatique signé avec le gouvernement de Pékin il y a quatre ans, dans le but de normaliser les nominations d'évêques. Ce qui s'est partiellement produit, même si le gouvernement de Pékin, suggère Turkel, tente ainsi de "siniser la religion" de manière rampante, en orientant le choix vers des évêques presque aplatis par le parti communiste. "Le problème de cet accord reste son caractère secret. Le gouvernement de Pékin ne veut pas que cela se sache". La ligne de conduite du gouvernement chinois consiste à exercer une pression constante sur les chefs religieux, afin de guider la diffusion de la doctrine communiste par le biais de nominations. "Dommage que la religion soit autre chose et qu'elle se base sur la Parole, la Bible, les livres saints et non sur les directives du parti".

Lors de la longue conversation au Vatican avec Monseigneur Gallagher, la grande question de Taïwan n'a pas été abordée. Pour le Saint-Siège, il s'agit d'un nœud diplomatique qui traîne en longueur depuis des années : l'île considérée comme rebelle par Pékin entretient des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège depuis 1949, lorsque l'arrivée au pouvoir de Mao Tsé Toung a entraîné l'expulsion du nonce apostolique de l'époque, M. Riberi, qui a dû se réfugier à Formose. Les Chinois font depuis longtemps pression sur le Vatican pour qu'il révise les accords diplomatiques avec Taïwan, en déplaçant la nonciature de Taipei à Pékin, mais cette hypothèse ne semble pas se profiler à l'horizon pour le moment. "Nous n'avons pas parlé de ce sujet, le temps a manqué. Nous nous sommes uniquement concentrés sur les questions liées à la "liberté religieuse".

Nury a ensuite raconté son histoire à un groupe de journalistes invités à l'ambassade des États-Unis. Il est lui-même né dans un camp de rééducation pendant la révolution culturelle chinoise : sa mère a été emprisonnée alors qu'elle était enceinte, tandis que son père était détenu dans un autre camp de travail agricole. "J'ai perdu mon père en avril de cette année et je n'ai même pas pu le pleurer".

M. Nury a également qualifié d'"homme de paix et de courage" le cardinal émérite de Honk Kong, Zen Ze Kiung, qui a récemment été condamné par un tribunal pour avoir aidé des manifestants lors de manifestations contre l'introduction d'une législation sur la sécurité dans l'ancien protectorat britannique. Le cas de Zen pour moi reste emblématique. Selon lui, il n'y a toutefois aucun signe indiquant que le Vatican souhaite annuler l'accord avec la Chine.

Les commentaires sont fermés.