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  • Léon XIV, le premier pape de l'histoire originaire des États-Unis

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    D'Elise Ann Allen et John Allen sur Crux :

    Habemus papam : le cardinal américain Robert Prevost élu pape Léon XIV

    8 mai 2025
    ROME – L'histoire a été écrite jeudi lorsque les cardinaux réunis à Rome pour le conclave ont élu le cardinal Robert Prevost comme le premier pape des États-Unis, avec son nom papal déclaré Léon XIV.

    Dans une brève allocution prononcée après être sorti sur la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre jeudi après-midi, le pape Léon XIV a déclaré que ses paroles marquaient « la première salutation du Christ ressuscité, le bon pasteur qui a donné sa vie pour le Seigneur ».

    Il a demandé que les cœurs des individus et des familles soient remplis de paix : « qui qu’ils soient, tous les peuples et la terre entière, la paix soit avec vous. »

    La paix du Christ est « une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante », a-t-il dit, précisant que cette paix s’étend à tous, sans condition.

    « Dieu vous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne triomphera pas ! Nous sommes entre les mains de Dieu », a-t-il déclaré, ajoutant : « Sans crainte, unis, main dans la main, avec Dieu et entre nous, nous avançons. »

    Il a déclaré que l’humanité avait besoin de la lumière du Christ et de lui « comme le pont vers lequel Dieu et son amour peuvent tendre ».

    Léon XIV a également remercié les cardinaux qui l’ont élu « pour marcher avec vous, comme une Église unie en quête de paix et de justice, cherchant toujours à travailler ensemble comme hommes et femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour annoncer l’Évangile, pour être missionnaires ».

    Il a fait allusion à l'Ordre de Saint Augustin auquel il appartient, appelé « les Augustins », citant le saint disant : « avec vous je suis chrétien et pour vous je suis évêque ».

    « Dans ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu nous a préparée », a-t-il dit, et il a adressé un salut particulier à l'Église de Rome, qui est techniquement son diocèse, puisqu'il est l'évêque de Rome.

    Léon XIV a également adressé un message de salutation en espagnol au diocèse de Chiclayo, où il a servi comme évêque pendant huit ans avant d'être amené à Rome par le pape François pour diriger le Dicastère des évêques du Vatican.

    Il a conclu en demandant l'intercession de la Vierge Marie, affirmant que la Madone « veut toujours marcher avec nous, être proche de nous et nous aider par son intercession et son amour ».

    « Prions pour cette nouvelle mission, pour toute l’Église, pour la paix dans le monde, et demandons cette grâce spéciale à Marie, notre mère », a-t-il dit, et a conduit les fidèles à prier le Je vous salue Marie.

    Après son salut, le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré que le nom de Léon XIV était une référence claire à saint Léon le Grand, ou pape Léon Ier, qui a essentiellement créé la doctrine sociale de l'Église, et à l'encyclique Rerum Novarum de 1891 du pape Léon XIII décrivant cette doctrine, indiquant qu'elle sera un aspect essentiel de son pontificat.

    Le mercredi 9 mai, une messe sera célébrée par le pape Léon XIV dans la chapelle Sixtine avec le Collège des cardinaux qui l'a élu, et le dimanche 11 mai, il prononcera son premier discours Regina Coeli depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre.

    Comme le pape François avant lui, Léon XIV rencontrera les journalistes accrédités auprès du Saint-Siège lors d'une audience spéciale le lundi 12 mai.

    On disait depuis longtemps que l'idée d'un pape américain était impensable. Au début, ce fut essentiellement pour des raisons logistiques : les navires en provenance du Nouveau Monde mettaient tellement de temps à atteindre Rome que les cardinaux américains arrivaient souvent trop tard pour voter, et de toute façon, ils ne participaient jamais aux tractations politiques précédant le conclave.

    Plus tard, le veto contre un pape américain est devenu géopolitique. On pensait qu'il était impossible d'avoir un « pape superpuissant », car trop de gens dans le monde se demanderaient si les décisions papales étaient réellement élaborées au Vatican ou au siège de la CIA à Langley.

    Cependant, l'élection de Prevost comme pape a dissipé cette idée. L'Amérique n'est plus la seule superpuissance mondiale et, quoi qu'il en soit, la dynamique au sein du Collège des cardinaux a changé. La géographie est en grande partie un enjeu électoral disparu ; les cardinaux ne se soucient plus du passeport d'un candidat, mais plutôt du profil spirituel, politique et personnel qu'il incarne.

    Léon XIV, qui a dirigé le très puissant Dicastère des évêques du Vatican sous le pape François au cours des deux dernières années, était chargé de conseiller le pape sur le choix de nouveaux évêques dans le monde, ce qui est, entre autres, un excellent moyen de se faire des amis dans la hiérarchie catholique.

    Au fur et à mesure que ses collègues prélats ont appris à connaître l'ancien supérieur augustinien, beaucoup d'entre eux ont aimé ce qu'ils ont vu : une personnalité modérée et équilibrée, connue pour son jugement solide et sa grande capacité d'écoute, et quelqu'un qui n'a pas besoin de se frapper la poitrine pour être entendu.

    Né à Chicago en 1955 dans une famille d'origine italienne, française et espagnole, Léon XIV fit ses études secondaires au petit séminaire de l'Ordre de Saint-Augustin, appelé les « Augustiniens ». Il s'inscrivit ensuite à l'Université Villanova de Philadelphie, où il obtint une licence de mathématiques en 1977. Il rejoignit les Augustins la même année et commença ses études à l'Union théologique catholique, où il obtint une maîtrise en théologie en 1982. (Il fut d'ailleurs le premier ancien élève de l'UCT à être nommé cardinal.)

    Il fut ensuite envoyé à Rome, où il obtint un doctorat en droit canonique de l’Université Saint-Thomas d’Aquin, dirigée par les Dominicains, connue sous le nom d’« Angelicum ».

    En 1985, Léon XIV rejoint la mission augustinienne au Pérou. Ses qualités de dirigeant sont rapidement reconnues, puisqu'il est nommé chancelier de la prélature territoriale de Chulucanas de 1985 à 1986. Il passe quelques années à Chicago comme curé des vocations de sa province augustinienne avant de retourner au Pérou, où il passera la décennie suivante à diriger un séminaire augustinien à Trujillo, tout en enseignant le droit canonique et en étant préfet des études au séminaire diocésain.

    Il existe une vieille règle dans la vie cléricale : la compétence est sa propre malédiction : la charge de travail tend à augmenter proportionnellement à la perception de votre talent. C'est ainsi qu'en plus de ses emplois quotidiens, Prevost a également occupé les fonctions de curé, de fonctionnaire au siège diocésain, de directeur de la formation à Trujillo et de vicaire judiciaire du diocèse.

    Léon XIV retourna à Chicago en 1999, cette fois pour exercer les fonctions de prieur de sa province. C'est à cette époque qu'il fut confronté aux scandales d'abus sexuels commis par des prêtres, signant une décision autorisant un prêtre accusé à résider dans un prieuré proche d'une école. Bien que cette décision ait par la suite suscité de vives critiques, elle intervint avant l'adoption par les évêques américains de nouvelles normes pour le traitement de ces cas en 2002, et sa signature n'était qu'une formalité pour un accord déjà conclu entre l'archidiocèse et le conseiller spirituel du prêtre accusé, responsable d'un plan de sécurité.

    En 2001, Léon XIV fut élu Prieur général de l'ordre augustinien, dont le siège était à Rome, à l'Institut pontifical patristique augustinien, connu sous le nom d'« Augustinianum », situé juste à côté de la place Saint-Pierre et généralement un lieu privilégié pour rencontrer le clergé et les évêques en visite du monde entier. Prévost occupa ce poste pendant deux mandats, se forgeant une réputation de dirigeant et d'administrateur habile, avant de retourner brièvement à Chicago de 2013 à 2014 comme directeur de la formation de l'ordre.

    En novembre 2014, le pape François le nomma administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, au Pérou, et un an plus tard, il en devint l'évêque diocésain. Historiquement, les évêques péruviens ont été profondément divisés entre une gauche proche du mouvement de la théologie de la libération et une droite proche de l'Opus Dei. Dans ce mélange instable, Léon XIV en vint à être perçu comme une influence modératrice, comme en témoigne son appartenance au conseil permanent de la conférence et sa vice-présidence de 2018 à 2023.

    En février dernier, le pape François a intronisé le cardinal Prevost dans l'ordre exclusif des cardinaux-évêques, un signe clair de la confiance et de la faveur papales - et ce malgré le fait, selon les observateurs, que lui et feu François n'étaient pas toujours d'accord, mais François a néanmoins vu dans le prélat américain un homme sur lequel il sentait qu'il pouvait compter.

    Fondamentalement, les cardinaux recherchent trois qualités à chaque fois qu’ils doivent tester un pape potentiel : ils veulent un missionnaire, quelqu’un qui peut donner un visage positif à la foi ; un homme d’État, quelqu’un qui peut se tenir sur la scène mondiale avec les Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi Jinping du monde et tenir tête ; et un gouverneur, quelqu’un qui peut prendre le contrôle du Vatican et faire en sorte que les trains roulent à l’heure, y compris en gérant sa crise financière.

    Il existe un argument solide selon lequel Léon XIV coche ces trois cases.

    Il a passé une grande partie de sa carrière au Pérou comme missionnaire, et une partie du reste au séminaire et dans le travail de formation, ce qui lui a permis d'apprécier ce qu'il faut pour entretenir la flamme de la foi. Son expérience internationale serait un atout pour relever les défis de la gouvernance, et sa personnalité naturellement réservée et sereine pourrait bien se prêter à l'art de la diplomatie. Enfin, ses succès à divers postes de direction – supérieur religieux, évêque diocésain et préfet du Vatican – témoignent de sa capacité à gouverner.

    De plus, il ne se laisse pas berner par les stéréotypes classiques de l'arrogance américaine. Au contraire, comme l'ont récemment déclaré le journal italien La Repubblica et la chaîne de télévision nationale RAI, il apparaît comme « il meno americano tra gli americani », « le moins américain des Américains ».

    Fondamentalement, l'élection de Léon XIV peut être vue dans ses grandes lignes comme un vote en faveur de la continuité avec une grande partie du contenu de l'agenda du pape François, mais pas nécessairement du style, car il est plus pragmatique, prudent et discret que le défunt pape.

    Il est plutôt discret sur de nombreuses questions controversées de la vie catholique. Qu'il s'agisse de l'ordination des femmes diacres, de la bénédiction des personnes vivant en union de même sexe ou de la messe en latin, il a joué la carte de la discrétion.

    De plus, il fait partie des nombreux cardinaux américains contre lesquels le Réseau des survivants des victimes d'abus commis par des prêtres (SNAP) a porté plainte pour mauvaise gestion présumée de plaintes pour abus. L'une concerne le prêtre accusé à Chicago, les deux autres à Chiclayo, au Pérou. Il y a un revers de la médaille convaincant : plusieurs parties ont défendu sa conduite dans les deux affaires, le canoniste qui a initialement représenté les victimes péruviennes est un ancien prêtre déshonoré qui a des comptes à régler, et, à Chiclayo, il dirigeait avec succès une commission diocésaine pour la protection de l'enfance.

    En fin de compte, l'élection de Prevost comme pape répond en grande partie aux attentes traditionnelles des cardinaux, et même son manque de crédibilité sur certaines questions controversées s'est avéré plus un atout qu'un handicap. Un hommage rendu par la CTU en 2023, lors de son accession au Collège des cardinaux, résumait plus ou moins son attrait.

    « Prevost apporte au Collège des cardinaux l'âme d'un missionnaire et des années d'expérience pastorale, des salles de classe aux quartiers défavorisés, en passant par les hautes sphères de l'administration », a-t-il déclaré. « Il incarne l'appel de l'Évangile à être prêt à servir partout où l'Esprit nous conduit. »

    Étant donné son élection comme pape Léon XIV, le premier pape de l'histoire originaire des États-Unis, il est clair que ses collègues cardinaux électeurs partageaient ce sentiment.

  • L'Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus « Ô Seigneur Jésus, soyez le Roi » du Pape Léon XIII

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    Du "site catholique" :

    Acte de Consécration au Sacré-Cœur par Léon XIII


    Voici l'Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus « Ô Seigneur Jésus, soyez le Roi » composé par Léon XIII (1810-1903) surnommé le « Pape des ouvriers », 256ème Patron de l'Église Universelle de 1878 à 1903 et auteur de nombreuses Encycliques dont « Rerum novarum » et « Humanum Genus » (Lettre Encyclique condamnant le relativisme philosophique et moral de la franc-maçonnerie). Cet Acte de Consécration modifié par le Pape Pie XI en 1925 est récité à la fin de la « Sainte Messe de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi » (Dominim Nostrum Iesu Christi Regis) du dernier Dimanche d’octobre avant la Sainte Fête de la Toussaint le 1er novembre



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    L'Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus « Ô Seigneur Jésus, soyez le Roi » du Pape Léon XIII :

    « Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard favorable sur nous, qui sommes humblement prosternés au pied de Votre autel. Nous sommes et nous voulons être à Vous ; mais, pour que nous puissions Vous être unis par des liens plus solides, voici qu'en ce jour chacun de nous renouvelle spontanément sa Consécration à votre Sacré Cœur. Beaucoup d'hommes ne Vous ont jamais connu ; beaucoup Vous ont méprisé en transgressant vos Commandements ; ayez pitié des uns et des autres, ô très bon Jésus, et entraînez-les tous vers votre Sacré Cœur. Ô Seigneur, soyez le Roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de Vous, mais aussi des enfants prodigues qui Vous ont abandonnés. Faites que ceux-ci se hâtent de regagner la maison paternelle pour ne pas périr de misère et de faim. Soyez le Roi de ceux que des opinions erronées ont trompés ou qu'un désaccord a séparés de l'Eglise ; ramenez-les au port de la vérité et à l'unité de la foi, afin qu'il n'y ait bientôt qu'un troupeau et qu'un Pasteur. Soyez enfin le Roi de tous ceux qui sont plongés dans les antiques superstitions du paganisme, et ne refusez pas de les arracher aux ténèbres pour les ramener dans la lumière et le royaume de Dieu. Donnez, Seigneur, à votre Eglise la liberté et le salut. Accordez à toutes les nations l'ordre et la paix, et faites que, d'une extrémité à l'autre de la terre, résonne une seule parole : Louange au divin Coeur qui nous a donné le salut ; à Lui soient honneur et gloire dans tous les siècles. Ainsi soit-il ! »

    Pape Léon XIII (1810-1903) - Consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus, le 11 juin 1899

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    Lire également du Pape Léon XIII :

    La Prière de « conversion des francs-maçons » du Pape Léon XIII
    Les Prières et Méditations sur « Saint Joseph » du Pape Léon XIII
    La Prière de Léon XIII « Ô Bienheureux Joseph, Gardien très vigilant de la Sainte Famille »
    La Prière de pardon et de réparation du Pape Léon XIII « Ô Jésus, mon Sauveur et mon Rédempteur »
    La Prière du Pape Léon XIII « Très glorieux Prince des Armées célestes, saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat »
    La Méditation du Pape Léon XIII « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir »
    La Prière du Pape Léon XIII de Consécration au Sacré-Cœur « Ô Seigneur Jésus, soyez le Roi »
    La Prière de conversion du Pape Léon XIII « Christ Jésus, réveillez ceux qui dorment dans les ténèbres et dans les ombres de la mort »

  • Vendredi 9 mai 2025, à 18:00 à la Cathédrale de Liège - Messe de grâce pour l'élection du pape Léon XIV

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    Vendredi 9 mai 2025, à 18:00 à la Cathédrale de Liège - Messe de grâce pour l'élection du pape Léon XIV

    Ce vendredi 9 mai 2025 à 18:00, Monseigneur Jean-Pierre Delville vous invite à participer en la cathédrale Saint-Paul de Liège  à une célébration d'action de grâce pour l'élection de notre nouveau pape Léon XIV.

    Bienvenue à tous.

  • Léon XIV : une approche nuancée et équilibrée ?

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    Peut être une image de texte

    Lu sur facebook (Joseph Sin) :

    Tendances progressistes :

    Proximité avec l’héritage de François : Prevost partage plusieurs priorités du pape François, notamment un fort engagement envers la justice sociale, l’attention aux pauvres, aux migrants et aux populations marginalisées. Son expérience missionnaire au Pérou, où il a travaillé auprès de communautés pauvres, et ses déclarations sur le rôle de l’évêque comme pasteur proche du peuple, humble et non isolé, s’inscrivent dans une vision pastorale ouverte, souvent associée au progressisme catholique.

    Soutien à certaines réformes : Il a appuyé des évolutions sous François, comme la possibilité pour les catholiques divorcés et remariés civilement de recevoir la communion, une position considérée comme progressiste dans l’Église.
    Inclusivité dans les processus : En tant que préfet du Dicastère pour les évêques, il a supervisé l’inclusion de trois femmes dans le processus de sélection des évêques, une réforme significative de François visant à diversifier les voix dans la gouvernance de l’Église.

    Synodalité et communion : Prevost met l’accent sur la communion, la participation et la mission, des thèmes centraux du Synode promu par François, qui favorise une Église plus collaborative et moins centralisée.

    Tendances conservatrices :

    Réserves sur les questions LGBTQ+ : Contrairement à François, qui a ouvert la voie à des gestes d’accueil (comme Fiducia Supplicans autorisant des bénédictions non liturgiques pour les couples de même sexe), Prevost a exprimé des réserves. En 2012, il critiquait la culture occidentale pour sa « sympathie » envers le « mode de vie homosexuel » et les « familles alternatives » avec des partenaires de même sexe, suggérant une position plus traditionnelle sur les questions doctrinales et morales. Il a toutefois nuancé son soutien à Fiducia Supplicans en insistant sur l’autonomie des conférences épiscopales pour interpréter ces directives localement, ce qui reflète une approche prudente.

    Attachement à la doctrine : Son parcours, marqué par une formation en droit canonique et son rôle dans la sélection des évêques, montre un respect pour l’unité de l’Église et l’autorité de la doctrine. Sa devise épiscopale, « In Illo uno unum » (« un seul en un seul Christ »), inspirée de saint Augustin, souligne l’unité et la fidélité à la tradition.

    Gestion des abus : Bien qu’il ait été critiqué pour sa gestion de cas d’abus sexuels (notamment au Pérou et dans l’ordre augustinien), ses défenseurs affirment qu’il a suivi les procédures canoniques et a contribué à établir des lignes directrices pour protéger les mineurs, ce qui peut être vu comme une approche rigoureuse et conservatrice des règles ecclésiastiques.

    Un profil centriste et pastoral :Prevost est souvent décrit comme un « modéré » ou un « centriste », cherchant à concilier les polarisations au sein de l’Église. Son rôle au Pérou, où il a agi comme une figure d’apaisement entre des factions épiscopales divisées (libérationnistes et conservateurs proches de l’Opus Dei), témoigne de sa capacité à naviguer entre des courants opposés.Discrétion et écoute : Connu pour sa discrétion médiatique, son sens de l’écoute et sa maîtrise des dossiers, il évite les postures idéologiques tranchées, préférant une approche pragmatique et pastorale.

    Influence de François : Sa nomination par François à des postes clés (préfet du Dicastère pour les évêques, cardinal, puis cardinal-évêque d’Albano) indique une confiance dans sa capacité à poursuivre une vision d’Église ouverte mais ancrée dans la tradition. Cependant, des observateurs notent qu’il ne partageait pas toujours les vues de François, suggérant une certaine indépendance.

    Perception publique et politique :

    Sur X : Certains posts sur X le qualifient de « plutôt conservateur » en raison de ses positions doctrinales, tout en notant sa proximité avec François sur les questions sociales comme les migrants.Critiques : Sa nationalité américaine pourrait être perçue comme un frein par certains cardinaux, en raison d’un tabou historique contre un pape des États-Unis, et ses positions modérées pourraient ne pas satisfaire les factions les plus polarisées (ultraconservateurs ou ultraprogressistes).

    Conclusion :
    Robert Francis Prevost, en tant que pape Léon XIV, incarne un profil centriste avec des accents progressistes sur les questions sociales (migrants, pauvres, synodalité) et conservateurs sur les questions doctrinales (morale, unité de l’Église). Il n’est ni un progressiste audacieux comme François sur certains aspects, ni un conservateur rigide. Son pontificat pourrait chercher à maintenir l’équilibre, en poursuivant l’héritage pastoral de François tout en renforçant l’unité doctrinale, dans un contexte où l’Église fait face à des divisions internes et des attentes divergentes."
  • Belgicatho ne s'était pas trompé !

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    En publiant ceci le 3 mai :

    Un pape américain ? Le cardinal Prevost pourrait être le premier pape venant d'une « superpuissance »

    et en mettant à l'honneur Notre-Dame de Pompéi que le nouveau pape s'est empressé d'invoquer :

    8 mai : Supplique à la Reine du Rosaire de Pompéi

  • Léon XIV : un "recentreur" ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Élection rapide de Robert Francis Prévost qui devient Léon XIV. Et après ?

    Pour l’Académie française, on parlerait d’« élection de maréchal » : le deuxième jour du conclave, au quatrième vote, Robert Francis Prévost vient d’obtenir la majorité absolue, plus vite que le cardinal Ratzinger en 2005 et que le cardinal Bergoglio en 2013.

    Né en 1955 à Chicago, religieux de l’ordre des augustins, juriste très compétent, ayant une longue expérience pastorale au Pérou où il deviendra évêque de Chiclayo, il fut appelé par le pape François à devenir Préfet du Dicastère des Évêques en 2023.

    Tous les commentateurs vont maintenant se demander s’il sera un fidèle continuateur du pape François. On peut répondre oui et non. Oui, car il appartient à ce que Benoît XVI, distinguant les deux interprétations possibles selon lui de Vatican II, avait qualifié d’« herméneutique de la rupture », ou que l’on nommerait en termes de politique politicienne, forcément approximatifs en ce qui concerne les choses d’Église, de centre gauche (l’« herméneutique de la réforme dans la continuité », celle de Jean-Paul II et Benoît XVI, étant quelque chose comme le centre droit de l’univers conciliaire). Grand ami du cardinal Blase Cupich, l’archevêque de Chicago, faiseur des évêques bergogliens depuis deux ans, porté avant le conclave par les progressistes les plus décidés (ainsi Andrea Grillo, fougueux militant anti-liturgie traditionnelle, ne pouvait pas s’empêcher de se féliciter hautement de son élection à venir avant l’ouverture du conclave).

    Non, car sa personnalité est vraiment très différente de celle de son prédécesseur. Homme sage, pondéré, qui écoute attentivement ses interlocuteurs et collaborateurs, il se présente, y compris par les vêtements à l’ancienne qu’il a revêtus pour apparaître à la loggia de Saint-Pierre, comme un recentreur, un progressiste modéré. Léon XIV sera également différent de François, que le vent synodal continue à souffler ou non, car il ne pourra pas gouverner seul. Certains « poids lourds » du Sacré-Collège de François, qui étaient avec lui sur la ligne de départ du conclave, comme les cardinaux Parolin, Secrétaire d’État de François, Pizaballa, le patriarche latin de Jérusalem, Zuppi, archevêque de Bologne et Président de la Conférence des Évêques, pourraient former avec d’autres une sorte de gouvernement fort qui pourrait bien s’imposer pour faire face aux grandes turbulences à prévoir dans l’Église et dans le monde. Certes ces hommes sont tout le contraire de conservateurs, même si Pizaballa leur est compatible, mais ce sont des réalistes.

    Qui plus est, l’avancée comme irréversible, depuis Vatican II, de la liberté religieuse appliquée à l’intérieur de l’Église a produit une sorte d’anglicanisation du catholicisme. Désormais chaque catholique, théologien ou fidèle de la base, peut « bricoler » lui-même son Credo et sa morale. Et cette fragmentation, inévitable dans la mesure où la règle de foi a été en quelque sorte mise entre parenthèses – pour le dire rapidement, il y a eu remplacement de l’exercice du magistère ordinaire par celui du magistère pastoral ou authentique –, est d’ailleurs théorisée par ces jésuites, penseurs d’un post-catholicisme, que sont le franco-allemand Theobald et l’influent italien Spadaro.

    Le P. Christoph Theobald, professeur émérite du Centre Sèvres, à Paris, prône « une vision polyédrique » de la Communion des Églises (par exemple dans l’ouvrage collectif dirigé par Angelo Maffeis, Una Chiesa « Esperta in Umanità ». Paolo VI interprete del Vaticano II, Studium, 2019). Dans la même veine, le P. Antonio Spadaro, ancien directeur de La Civiltà Cattolica, a publié le 4 mai, dans un article de La Repubblica, un article intitulé « Le véritable défi n’est pas l’unité mais la diversité », affirmant que « l’Église future sera plurielle ». Puisque « les différences sont une caractéristique de la société globale et une condition structurelle », l’Église, comme n’importe laquelle réalité collective, ne peut plus « s’exprimer de manière uniforme et monocorde », car cela signifierait ignorer cette transformation. Très symptomatiquement il remplace l’unité de l’Église par sa cohésion, prix de son intégration dans l’univers mental de la démocratie moderne : « La cohésion ne peut être cherchée dans l’uniformité, mais dans la capacité d’accueillir et d’harmoniser la multiplicité. » C’est d’ailleurs un des thèmes favoris de Matteo Zuppi.

    Le P. Spadaro défend assurément la « liberté » du Chemin synodal allemand, mais aussi, paradoxalement, comme le cardinal Zuppi, celle des traditionalistes ! Il ne voit pas d’inconvénient à ce que l’on tienne à la liturgie d’avant et au catéchisme d’avant, et fait remarquer que le pape François a donné aux prêtres de la FSSPX la faculté de confesser validement, de même qu’archevêque de Buenos Aires, il avait donné aux prêtres lefebvristes la possibilité d’avoir une présence catholique légale en Argentine.

    Si on fait l’hypothèse que le nouveau pontificat va tenter de diriger tant bien que mal le navire au milieu d’un archipel d’îles et de récifs, ceux du sacerdoce d’hommes mariés, du diaconat féminin, des revendications des chrétiens LGBT, et aussi des catholiques qui s’en tiennent à la doctrine d’avant le concile, on se perd en interrogations et conjectures.

    Alberto Melloni, le chef de file de l’École de Bologne, qui a largement dirigé une monumentale Histoire de Vatican II (à laquelle a d’ailleurs participé le cardinal Tagle) aime à dire que le concile de Trente est toujours présent en arrière-fond dans les conclaves depuis Vatican II. Comme une mauvaise conscience, dirons-nous pour notre part. Dans le conclave qui vient de s’achever, Trente était plus ou moins représenté par le groupe de conservateurs (20 cardinaux ?), d’un poids numérique bien faible après le rouleau-compresseur qu’a représenté pour cette tendance le pontificat de François, mais d’une présence morale significative. Notamment, les déclarations du cardinal Müller sur ce qu’est le rôle du pape, à savoir confirmer ses frères dans la foi, restent comme une borne. Le fait que les cardinaux Burke et Sarah soient connus comme des défenseurs de la liturgique traditionnelle, de même.

    On peut imaginer que ce pontificat, par-delà l’enthousiasme des débuts, notamment tout simplement parce que la Curie et les évêques vont respirer et ne plus sentir peser sur eux l’autoritarisme tatillon du précédent, va se heurter à des difficultés insurmontables. Qui seront des difficultés doctrinales. Il restera à ces témoins épiscopaux et cardinalices, dont on peut espérer en vertu de l’espérance chrétienne qu’ils seront de plus en plus nombreux, de se montrer, le Christ et sa Mère aidant, à la hauteur de ces temps de crise dramatique, laquelle a été accrue par un pontificat qui a promulgué des documents tels que la déclaration Fiducia supplicans et l’exhortation Amoris lætitia (qui, dans son n. 301 dit que dans certains cas des époux adultères connaissant la norme morale peuvent être dans la grâce divine). Ces Successeurs des Apôtres auront à s’opposer prophétiquement à l’enseignement d’hétérodoxies de tous ordres qui subsistent et pourront émerger. Et ils auront à presser le pape de confesser la foi et de confirmer ses frères.

  • La première bénédiction « Urbi et Orbi » du Saint Père Léon XIV

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    Première bénédiction « Urbi et Orbi » du Saint Père Léon XIV,

    08.05.2025

    Ce soir, le Saint-Père Léon XIV, précédé de la Croix, est apparu à la Loggia de la Bénédiction extérieure de la Basilique vaticane pour saluer le peuple et lui donner la Bénédiction apostolique « Urbi et Orbi ».

    Avant la bénédiction, le nouveau pape a adressé les paroles suivantes aux fidèles :

    Paroles du Saint-Père

    Que la paix soit avec vous tous !

    Chers frères et sœurs, c'est la première salutation du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Je voudrais moi aussi que cette salutation de paix entre dans vos cœurs, qu'elle parvienne à vos familles, à tous les hommes, où qu'ils soient, à tous les peuples, à la terre entière. Que la paix soit avec vous !

    C'est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmante et une paix désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, de Dieu qui nous aime tous inconditionnellement. Nous gardons encore dans nos oreilles cette voix faible mais toujours courageuse du pape François bénissant Rome !

    Le pape bénissant Rome a donné sa bénédiction au monde, au monde entier, ce matin de Pâques. Permettez-moi de poursuivre cette même bénédiction : Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ! Nous sommes tous entre les mains de Dieu. C'est pourquoi, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu et les uns avec les autres, allons de l'avant. Nous sommes les disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. L'humanité a besoin de lui comme pont vers Dieu et son amour. Aidez-nous aussi, les uns les autres, à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix. Merci au pape François !

    Je tiens également à remercier tous mes frères cardinaux qui m'ont choisi pour être le successeur de Pierre et pour marcher avec vous, en tant qu'Église unie, toujours à la recherche de la paix, de la justice, toujours à la recherche d'un travail d'hommes et de femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour annoncer l'Évangile, pour être des missionnaires.

    Je suis un augustinien, un fils de saint Augustin, qui a dit : « Avec vous, je suis chrétien et pour vous, évêque ». En ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu a préparée pour nous.

    À l'Église de Rome, une salutation spéciale ! [Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui dialogue, toujours ouverte à recevoir, comme cette place, à bras ouverts. Tous, tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue et de notre amour.

    Y si me permiten también, una palabra, un saludo a todos aquellos y en modo particular a mi querida diócesis de Chiclayo, en el Perú, donde un pueblo fiel ha acompañado a su obispo, ha compartido su fe y ha dado tanto, tanto para seguir siendo Iglesia fiel de Jesucristo.

    Et si vous me permettez un mot, un salut à tous et de manière spéciale à mon cher diocèse de Chiclayo, au Pérou, où un peuple fidèle a accompagné son évêque, a partagé sa foi et a donné tant, tant pour continuer à être une Église fidèle de Jésus-Christ.

    À vous tous, frères et sœurs de Rome, d'Italie, du monde entier, nous voulons être une Église synodale, une Église qui marche, une Église qui cherche toujours la paix, qui cherche toujours la charité, qui cherche toujours à être proche surtout de ceux qui souffrent.

    Aujourd'hui est le jour de la Supplication à Notre-Dame de Pompéi. Notre Mère Marie veut toujours marcher avec nous, être proche, nous aider par son intercession et son amour.

    Je voudrais donc prier avec vous. Prions ensemble pour cette nouvelle mission, pour toute l'Église, pour la paix dans le monde, et demandons à Marie, notre Mère, cette grâce spéciale.

    Je vous salue Marie...