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  • Les pièces grégoriennes du dimanche après l'Ascension

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    Du site d'Una Voce :

    Dimanche après l’Ascension – Argentan (1975)

  • En Pologne, 15 religieuses tuées lors de l'invasion soviétique en 1945 béatifiées

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    D'Isabella Piro sur Vatican News :

    Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses. Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses.  
    En Pologne, 15 religieuses «témoins de la paix» tuées en 1945 béatifiées
    Le préfet des Causes des saints a présidé la messe à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, pour l'élévation aux autels de sœur Christophora Klomfass et de ses quatorze compagnes, religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre. Elle sont été martyrisées en 1945 lors de l'invasion soviétique du pays. «Elles ont opposé à l'oppression la force de la faiblesse», a estimé le cardinal Marcello Semeraro, tournant ses yeux vers l’Ukraine voisine.

    Sœur Christophora Klomfass et ses quatorze compagnes «réaffirment aujourd'hui par leur témoignage la valeur éternelle de Dieu et de la bonté, tandis que leurs meurtriers ne sont commémorés que pour l'horreur du mal qu'ils ont commis». Ainsi le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints et représentant du Pape Léon XIV a résumé la vie et le martyre des quinze religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre qui ont été béatifiées ce samedi 31 mai, à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, dans l’ouest de la Pologne.

    Le cardinal Stanisław Dziwisz, archevêque émérite de Cracovie, et l'archevêque métropolitain de Warmie, Mgr Józef Górzyński ont participé à la messe célébrée sur le parvis de la basilique Sainte-Catherine, entourés de nombreux fidèles. Il s'agit de la deuxième béatification dans le pays en quelques jours: le 24 mai, en effet, à Poznań, le père Stanisław Streich a été proclamé bienheureux.

    Pardon et conversion

    Présidant la célébration, le cardinal Marcello Semeraro a décrit les religieuses, martyres de l'invasion soviétique en 1945, comme des «voix de la conscience qui ne peuvent être réduites au silence» et des prophétesses «toujours actuelles de la paix sur la terre et d'une humanité réconciliée et unie». L'enseignement qu'elles ont délivré, a ajouté le cardinal italien, se résume en deux mots: «pardon et conversionElles nous invitent à pardonner, c'est-à-dire à éloigner de nous la tristesse du ressentiment et de la haine. Elles nous exhortent à nous convertir et à convertir: dans nos milieux de vie, en choisissant chaque jour la paix, la fraternité, le respect de la liberté d'autrui, la sérénité dans les relations humaines», a -t-il déclaré.

    Victimes de violence et d'abus à cause de leur foi

    Sœur Klomfass et ses compagnes ont souffert le martyre en raison de leur foi. La première à mourir fut Christophora elle-même, tuée le 21 janvier 1945, alors qu'elle n'avait pas encore 42 ans. Une semaine plus tard, le 27 janvier, les sœurs Sekundina Rautenberg et Adelgard Bönigk sont capturées par l'armée russe. Les chapelets qu'elles portent à la taille sont attachés à une voiture et elles sont traînées dans les rues de Rastenburg (aujourd'hui Kętrzyn), jusqu'à ce qu'elles meurent.

    La violence, les mauvais traitements, les marches forcées et les blessures mortelles ont écourté la vie des autres religieuses: Mauritia Margenfeld a été capturée par l'Armée Rouge à Allestein, a été maltraitée à plusieurs reprises par les soldats, puis emmenée à marche forcée à Praschnitz (aujourd'hui Przasnysz), pour être forcée le lendemain à marcher jusqu'à Zichenau (aujourd'hui Ciechanów), à 27 km de là. De là, elle a été déportée à Toula où elle a soigné des patients atteints du typhus. Elle meurt des suites des mauvais traitements subis le 7 avril. La dernière à mourir dans l'ordre chronologique est Saveria Rohwedder, le 25 novembre, des suites des coups qui lui ont été infligés par un soldat russe qui s'est acharné sur elle simplement parce qu'elle portait un habit religieux. Alors qu'elle était impitoyablement battue, elle a dit à son bourreau: «Je te pardonne».

    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses
    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses   (Montage: Norbert Block/Fotos: Katharinenschwestern)

    La persécution «subtile» des chrétiens aujourd'hui

    80 ans plus tard, la persécution des chrétiens existe toujours et elle est réelle, bien que «plus subtile, parfois, effectuée avec les armes de la culture et des moyens de communication», a noté le préfet. Elle se manifeste comme «une action contradictoire, fausse et moqueuse qui inonde continuellement les foyers et les familles, les esprits et les consciences». Le véritable martyre quotidien, a souligné le cardinal Semeraro, est donc de «s'opposer aujourd'hui à cette culture, un engagement qui n'est pas sans conséquences pour tous ceux qui accomplissent un travail éducatif en pleine cohérence avec le message du Christ et pour la promotion d'une humanité authentique».

    La force de la faiblesse surmonte les atrocités

    Dans l'histoire des 15 nouvelles bienheureuses, le préfet du dicastère des Causes des saints identifie deux éléments significatifs: le premier est «l'atrocité» avec laquelle les soldats de l'Armée Rouge ont infligé des violences aux religieuses, les contraignant à une mort violente et féroce. «Une atrocité qui semblait dépasser toutes les limites, a souligné le cardinal, qui n'avait aucun scrupule à piétiner la dignité de l'être humain et ne respectait pas la dignité de ces femmes, ni leur statut de femmes consacrées». Le cardinal a également relevé «la force d'esprit et la persévérance de ces religieuses, qui ont su s'opposer à l'oppression avec la force de leur faiblesse», mettant en œuvre une véritable «pédagogie du martyre».

    La charité comme accomplissement de la foi

    Les nouvelles bienheureuses auraient pu fuir et se mettre à l’abri, mais elles ne l'ont pas fait, choisissant de rester proches des personnes qu'elles soignaient au quotidien, démontrant ainsi que «la charité, l'amour gratuit et la désintérêt de soi pour le Christ et les frères sont des valeurs fondamentales de la foi»a encore fait remarquer le cardinal Semeraro. «C'est un élan vers l'avenir, qui donne un sens au temps et l'oriente vers une rencontre; c'est vivre chaque circonstance avec la certitude de ne pas être seul, de pouvoir compter sur une présence qui est plus grande que tout et que tous».

    Ainsi, «face à ceux qui semblaient alors les plus forts et qui, ivres de matérialisme, remplaçaient l'unique vrai Dieu par des idoles humaines fragiles et éphémères», les quinze religieuses ont démontré que «le bien triomphe toujours du mal» et que le message évangélique d'amour l'emporte sur «l'idéologie de la haine et de la violence».

    L'invocation de la paix

    Enfin, quelques jours après le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, célébré le 8 mai, le préfet du dicastère des Causes des saints a souhaité que la béatification des religieuses puisse représenter «une invocation à la paix pour le monde entier, avec une pensée particulière pour la guerre qui se déroule» en Ukraine, non loin de la Pologne. «Plus jamais la guerre! -a conclu le cardinal, rappelant l'appel de Léon XIV dans son premier Regina Cæli du 11 mai- surtout lorsqu'elle frappe cruellement des innocents, souvent des enfants».

  • Dieu existe-t-il ? Quand le cardinal Sarah répond à nos sociétés déchristianisées

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    D' sur Boulevard Voltaire :

    [LIVRE] Dieu existe-t-il ? Le cardinal Sarah répond à nos sociétés déchristianisées

    Une réflexion pour tout lecteur à la recherche de sens dans un monde qui semble avoir perdu sa boussole.

    Le cardinal Sarah ne sera pas sorti pape du dernier conclave, mais il y a fort à parier que ses pensées et ses paroles toujours fortes y auront marqué les esprits. Avant la fumée blanche, les bookmakers vaticanistes avaient commencé à scruter les signes du Ciel : à la recherche de synthèse et d’apaisement, les cardinaux n’allaient-ils pas élire le premier pape noir en portant leurs suffrages sur ce cardinal guinéen incarnant à la fois la Tradition et le vent catholique nouveau venu du Sud ? Un cardinal qui, miraculeusement, était encore éligible et ne le serait plus quelques jours après, lorsqu'il aurait atteint ses 75 ans ? Llorsqu’après le célèbre « Habemus Papam », le prénom de Robert fut prononcé, on retint son souffle un instant… avant de découvrir que c’est un autre Robert qui venait d’être élu pape !

    La vocation du cardinal Sarah n’est donc pas de porter la soutane blanche, mais il n’en est pas moins l’une des voix qui compte, urbi et orbi, au conclave comme dans nos sociétés déchristianisées. A l'instar de saint Thomas d’Aquin, il pourrait faire de cette vérité sa devise : « Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement ». Après les bestsellers Dieu ou Rien (Fayard/Pluriel), La Force du silence (Fayard/Pluriel) ou Des profondeurs de nos cœurs (Fayard), livre coécrit avec le pape Benoît XVI, c’est toujours à cette défense de la vérité qui rend libre, que s’attèle le cardinal dans son dernier ouvrage paru à nouveau chez Fayard, Dieu existe-t il ?

    Plus qu’un catéchisme, mieux qu’un voyage dans la pensée chrétienne des apôtres jusqu’aux papes, ce livre d’entretiens propose un témoignage personnel de foi, enrichi d’une vie intérieure et d’une réflexion intellectuelle profondes, tout en restant accessible et attractif pour tout lecteur à la recherche de sens dans un monde qui semble avoir perdu sa boussole.

    À ce sujet — Cardinal Sarah : « L’Occident est en grand péril »

    De l'absence de Dieu à notre absence à Dieu

    Une lecture stimulante au moins à double titre : de manière personnelle, pour ne pas rester au seuil des habituelles accusations faites à Dieu ou à l’Église : si Dieu existe, pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la pédophilie de la part de prêtres ? Pourquoi ne pas chercher sans entrave le bonheur que nous ne trouvons pas sur terre ?... A ces questionnements, le cardinal propose une réponse apparemment paradoxale : et si, justement, c’est d’avoir chassé Dieu de nos vies qui était à l’origine du mal ? Et si la question n’était pas l’absence de Dieu, mais notre absence à Dieu ?

    D’où découle un second niveau de lecture, de méditation et d’action, sur le terrain civique, social, sociétal et politique cette fois. Nos sociétés occidentales fatiguées de Dieu et d’elles-mêmes, et érigeant le bonheur individuel en nouveau dieu, n’ont-elles pas abouti à l’inverse de ce qu’elles recherchent ? Une société contre ou sans Dieu devenant avant tout, une société contre ou sans l’Homme. Avec son lot de faux progrès qui nous détruisent, de fausses conquêtes qui nous font reculer, de fausses fraternités qui nous éloignent ? Des pages sur le pronostic vital engagé d’une société qui promeut le suicide assisté, le consumérisme étouffant, l’hédonisme forcené, le relativisme indifférent, prennent une actualité particulière dans notre France manifestement tournée vers sa fin de vie…

    Le livre a été écrit avant le conclave. Avant l’élection du nouveau pape. Avant que ce dernier ne prenne le nom de Léon XIV en référence à ses prédécesseurs, promoteurs de l’enseignement social de l’Église, feuille de route des catholiques qui s’engagent dans la vie publique. En nous exhortant à nous engager « pour le bien commun, non comme une valeur d’avant-garde, mais comme (...) la suprématie du Christ sur le monde », le cardinal nous invite à sauver notre Humanité en perte totale de repères.

  • La prière sacerdotale de Jésus (7e dimanche de Pâques)

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    Lors de l'audience générale ddu mercredi 25 janvier 2012, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à cette prière "sacerdotale" de Jésus dont l'évangile de ce 7e dimanche de Pâques reprend un passage clé :  

    Chers frères et sœurs,

    Dans la catéchèse d’aujourd’hui, nous concentrons notre attention sur la prière que Jésus adresse au Père à l’« Heure » de son élévation et de sa glorification (cf. Jn 17, 1-26). Comme l’affirme le Catéchisme de l’Eglise catholique : « La tradition chrétienne l’appelle à juste titre la prière “sacerdotale” de Jésus. Elle est celle de notre Grand Prêtre, elle est inséparable de son Sacrifice, de son “passage” [pâque] vers le Père où il est “consacré” tout entier au Père » (n. 2747).

    Cette prière de Jésus est compréhensible dans son extrême richesse surtout si nous l’inscrivons dans le cadre de la fête juive de l’expiation, le Yom kippour. Ce jour-là, le Grand Prêtre accomplit l’expiation d’abord pour lui-même, puis pour la classe sacerdotale et enfin pour toute la communauté du peuple. Le but est de redonner au peuple d’Israël, après les transgressions d’une année, la conscience de la réconciliation avec Dieu, la conscience d’être un peuple élu, un « peuple saint » au milieu des autres peuples. La prière de Jésus, présentée dans le chapitre 17 de l’Evangile selon saint Jean, reprend la structure de cette fête. Jésus, cette nuit-là, s’adresse au Père au moment où il s’offre lui-même. Lui, prêtre et victime, prie pour lui-même, pour les apôtres et pour tous ceux qui croient en Lui, pour l’Eglise de tous les temps (cf. Jn 17, 20).

    La prière que Jésus fait pour lui-même est la demande de sa propre glorification, de son « élévation » à son « Heure ». En réalité c’est davantage qu’une demande et qu’une déclaration de pleine disponibilité à entrer, librement et généreusement, dans le dessein de Dieu le Père qui s’accomplit dans le fait de se remettre et dans la mort et la résurrection. Cette « Heure » a commencé avec la trahison de Judas (cf. Jn 13, 31) et culminera dans la montée de Jésus ressuscité vers le Père (Jn 20, 17). La sortie de Judas du cénacle est commentée par Jésus avec ces mots : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (Jn 13, 31). Ce n’est pas par hasard qu’il commence la prière sacerdotale en disant : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie » (Jn 17, 1). La glorification que Jésus demande pour lui-même, en tant que Grand Prêtre, c’est l’entrée dans une pleine obéissance au Père, une obéissance qui le conduit à la pleine condition filiale : « Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde » (Jn 17, 5). Cette disponibilité et cette requête sont le premier acte du sacerdoce nouveau de Jésus qui est un don de soi total sur la croix, et c’est sur la croix — l’acte d’amour suprême — qu’Il est glorifié, parce que l’amour est la gloire véritable, la gloire divine.

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  • Lettre encyclique "Dilexit nos" du pape François sur l'amour humain et divin du Coeur de Jésus-Christ

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    LETTRE ENCYCLIQUE DILEXIT NOS DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
    SUR L’AMOUR HUMAIN ET DIVIN DU CŒUR DE JÉSUS-CHRIST

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    1. « Il nous a aimés » dit saint Paul, en parlant du Christ (Rm 8, 37), nous faisant découvrir que rien « ne pourra nous séparer » (Rm 8, 39) de son amour. Il l’affirme avec certitude car le Christ l’a dit lui-même à ses disciples : « Je vous ai aimés » (Jn 15, 9.12). Il a dit aussi : « Je vous appelle amis » (Jn 15, 15). Son cœur ouvert nous précède et nous attend inconditionnellement, sans exiger de préalable pour nous aimer et nous offrir son amitié : « Il nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Grâce à Jésus, « nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (1 Jn 4, 16). 

    I L’IMPORTANCE DU CŒUR

    2. On utilise souvent le symbole du cœur pour parler de l’amour de Jésus-Christ. Certains se demandent si cela a encore un sens aujourd’hui. Or, lorsque nous sommes tentés de naviguer en surface, de vivre à la hâte sans savoir pourquoi, de nous transformer en consommateurs insatiables, asservis aux rouages d’un marché qui ne s’intéresse pas au sens de l’existence, nous devons redécouvrir l’importance du cœur [1].

    Quelle compréhension avons-nous du “cœur” ?

    3. Dans le grec classique profane, le terme kardia désigne le tréfonds des êtres humains, des animaux et des plantes. Il indique chez Homère, non seulement le centre corporel, mais aussi le centre émotionnel et spirituel de l’homme. Dans l’ Iliade, la pensée et le sentiment relèvent du cœur et sont très proches l’un de l’autre. [2] Le cœur apparaît comme le centre du désir et le lieu où se prennent les décisions importantes de la personne. [3] Le cœur acquiert chez Platon une fonction de “synthèse” du rationnel et des tendances de chacun, les passions et les requêtes des facultés supérieures se transmettant à travers les veines et confluant vers le cœur. [4] C’est ainsi que nous voyons depuis l’antiquité l’importance de considérer l’être humain non pas comme une somme de diverses facultés, mais comme un ensemble âme-corps avec un centre unificateur qui donne à tout ce que vit la personne un sens et une orientation.

    4. La Bible affirme que « vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace […] elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur » (He 4, 12). Elle nous parle ainsi d’un centre, le cœur, qui se trouve derrière toute apparence, même derrière les pensées superficielles qui nous trompent. Les disciples d’Emmaüs, dans leur marche mystérieuse avec le Christ ressuscité, ont vécu un moment d’angoisse, de confusion, de désespoir, de désillusion. Mais au-delà et malgré tout, quelque chose se passait au fond d’eux : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin ? » (Lc 24, 32).

    5. En même temps, le cœur est le lieu de la sincérité où l’on ne peut ni tromper ni dissimuler. Il renvoie généralement aux véritables intentions d’une personne, ce qu’elle pense, croit et veut vraiment, les “secrets” qu’elle ne dit à personne et, en fin de compte, sa vérité nue. Il s’agit de ce qui est authentique, réel, vraiment “à soi”, ce qui n’est ni apparence ni mensonge. C’est pourquoi Dalila déclarait à Samson qui ne lui révélait pas le secret de sa force : « Comment peux-tu dire que tu m’aimes, alors que ton cœur n’est pas avec moi ? » (Jg 16, 15). Ce n’est que lorsqu’il lui confia son secret, si caché, qu’elle « comprit qu’il lui avait ouvert tout son cœur » (Jg 16, 18).

    6. Cette vérité propre à toute personne est souvent cachée sous beaucoup de feuilles mortes, au point qu’il est difficile de se connaître soi-même et plus difficile encore de connaître l’autre : « Le cœur est rusé plus que tout, et pervers, qui peut le pénétrer ? » (Jr 17, 9). Nous comprenons ainsi pourquoi le livre des Proverbes nous interpelle : « Plus que sur toute chose, veille sur ton cœur, c’est de lui que jaillit la vie. Écarte loin de toi la bouche perverse » (4, 23-24). L’apparence, la dissimulation et la supercherie abîment et pervertissent le cœur. Nombreuses sont nos tentatives pour montrer ou exprimer ce que nous ne sommes pas ; or, tout se joue dans le cœur. On y est soi-même, quel que soit ce que l’on montre extérieurement et ce que l’on cache. C’est la base de tout projet solide pour la vie, car rien de valable ne se construit sans le cœur. L’apparence et le mensonge n’offrent que du vide.

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  • Le culte du Sacré Coeur

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    Historique sur le culte du Sacré Cœur

    Il n’est plus étrange aujourd’hui que d’affligeants démagogues entretiennent chez les fidèles l’illusion que la dévotion au Sacré Cœur n’est pas plus ancienne que le XVII° siècle. Il faut être bien ignorant de la réalité pour le croire ou essayer de le faire croire, puisque les origines de cette dévotion qui a pris de nos jours un si vaste et si heureux développement, remontent haut dans l'histoire de la piété chrétienne. « Le culte du Cœur de Jésus, écrivait au siècle dernier le cardinal Pie, c'est la quintessence du christianisme, c'est l'abrégé et le sommaire substantiel de toute la religion.[1]  » Néanmoins, il ne faudrait pas non plus exagérer démesurément l’histoire de cette dévotion, en lui assignant une origine trop ancienne. Certes, si dès sa naissance, l'Eglise offrit à Dieu un culte d'amour, multipliant les hommages envers l'immense charité du Christ pour nous, cela ne suffit point pour dire que les premiers chrétiens ont honoré le Sacré Cœur, ni même qu'ils ont rendu un culte spécial à l’amour de Jésus. Ce n’est que l'un après l’autre, et même assez lentement, que les éléments de cette dévotion furent mis en lumière.

    Dans l'Ancien Testament, le cœur désigne la source même de la personnalité de l'homme, qui lui permet de choisir librement et intelligemment. C'est dans le cœur que l'homme rencontre Dieu.

    Quand l'Ancien Testament parle du cœur de Dieu (une dizaine de fois) il semble désigner son attachement et le don profond de lui-même qu’il fait à l'homme. Lorsque le Seigneur vit «  que la malice de l'homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que pensées mauvaises à longueur de journée…il s'affligea dans son cœur [2] » ; mais, après le déluge, lorsqu'il agréa les sacrifices de Noé comme « le parfum apaisant »c'est « en son cœur » qu'il fait serment de ne plus frapper la terre et de sauver définitivement la création[3].

    David reçut comme un don de l'amour du Seigneur sa connaissance des choses divines : « A cause de ta Parole et selon ton cœur, tu as fait toute cette grande chose que d'instruire ton serviteur[4] . » Après que Salomon en eut achevé la construction, Yahvé consacra le Temple, promettant sa protection au peuple qui observera ses commandements ; Dieu y accueillera les prières et les sacrifices, ses « yeux et son cœur y seront tous les jours[5]. »

    Job dit que le Seigneur est « sage de cœur et robuste de force.[6]  » Au prophète Jérémie, Dieu révèle son cœur comme l'expression de ce qu'il est, don d'amour : « J'ai livré ce que mon cœur a de plus cher [7] » ; « Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi, mon cœur ne reviendrait pas vers ce peuple.[8]  » « Mais lorsque Dieu entend les désolations d'Ephraïm : voilà pourquoi mon cœur frémit pour lui.[9]  » Enfin, lors de l'annonce de l'Alliance, Dieu dit : « Je mettrai ma joie à leur faire du bien, je les planterai solidement dans ce pays, de tout mon Cœur et de toute mon âme.[10]  » On entend le même cri de Yahvé chez le prophète Osée : « Mon cœur bouleversé en moi, toutes mes compassions s'émeuvent.[11] »

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  • Acte d’offrande de soi-même au Sacré-Coeur de Jésus, composé par Saint Claude de La Colombière

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    Acte d’offrande de soi-même au Sacré-Coeur de Jésus, composé par Saint Claude de La Colombière.

    Profitons de ce mois du Sacré-Coeur, pour lire, relire et pour apprendre à redire fréquemment cette très belle prière, tirée des oeuvres de Saint Claude de La Colombière * :

           Sacré Coeur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en Vous. Enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel Vous m’avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de Vous plaire, et une grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de Vous…

       Faites en moi votre volonté, Seigneur! Je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien, ce me semble, ne pas m’y opposer. C’est à Vous à tout faire, divin Coeur de Jésus-Christ ; Vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint : cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour Vous une grande gloire et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. 

    Ainsi soit-il.

    * Jésuite, que Notre-Seigneur Lui-même qualifia de « fidèle serviteur et parfait ami » et qu’Il envoya à Paray-le-Monial afin qu’il y devint le confesseur de Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici) et que, par là, soit reconnue la vérité des voies mystiques de la religieuse, jusque là soupçonnée d’être le jouet d’illusions diaboliques (voir sa biographie et son acte de confiance en Dieu > ici).

  • Mois de juin, mois du Sacré-Coeur

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    Le Sacré-Coeur par Georges Rouault

    L'encyclopédie en ligne Wikipedia consacre une page détaillée au culte du Coeur sacré de Jésus que nous vous suggérons de consulter : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sacr%C3%A9-C%C5%93ur.

    "Le mois de juin lui est consacré, mois pendant lequel a lieu la Fête du Sacré-Cœur qui est célébrée dans toute l'Église catholique romaine depuis 1856. Cette solennité est célébrée 19 jours après le dimanche de Pentecôte, soit un vendredi."

    La Belgique fut consacrée au Sacré-Coeur en 1868.

    Léon XIII introduisit cet Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Coeur, qu'il était de coutume de réciter chaque premier vendredi du mois avant que le vent de l'aggiornamento post-conciliaire ne vienne balayer toutes ces dévotions "traditionnelles" :

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