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Nouvelle béatification : 11 prêtres martyrs sous le nazisme et le communisme

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De Tiziana Campisi sur Vatican News :

Les neuf martyrs salésiens dans les camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau entre 1941 et 1942.Les neuf martyrs salésiens dans les camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau entre 1941 et 1942. 
Il s'agit de neuf salésiens polonais, morts dans les camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau, et de deux prêtres diocésains tués par haine de la foi pendant le régime communiste tchécoslovaque. Des décrets ont été promulgués pour quatre nouveaux vénérables: une religieuse cistercienne espagnole, un prêtre dominicain espagnol, un prêtre sarde et un frère carmélite ligure.

L'Église comptera onze nouveaux bienheureux. Lors de l'audience accordée vendredi 24 octobre, au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints, Léon XIV a autorisé la promulgation des décrets concernant le martyre de 9 salésiens polonais, tués entre 1941 et 1942, en haine de la foi, dans les camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau, et de deux prêtres diocésains de l'ancienne Tchécoslovaquie assassinés entre 1951 et 1952, suite à la persécution menée contre l'Église catholique par le régime communiste qui s'était installé dans le pays après la Seconde Guerre mondiale.

Ont également été promulgués les décrets reconnaissant les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu qui deviennent ainsi vénérables: Maria Evangelista Quintero Malfaz, religieuse cistercienne; Angelo Angioni, prêtre diocésain, fondateur de l'Institut missionnaire du Cœur immaculé de Marie; José Merino Andrés, prêtre dominicain; Joachim de la Reine de la Paix, frère de l'Ordre des Carmes déchaux.

Martyrs dans les camps de concentration nazis

Les salésiens Jan Świerc, Ignacy Antonowicz, Ignacy Dobiasz, Karol Golda, Franciszek Harazim, Ludwik Mroczek, Włodzimierz Szembek, Kazimierz Wojciechowski et Franciszek Miśka, religieux engagés dans des activités pastorales et éducatives, ont été victimes de la persécution nazie pendant l'occupation allemande de la Pologne, qui a commencé le 1er septembre 1939 et qui s'est déchaînée avec une violence particulière contre l'Église catholique.

Étrangers aux tensions politiques de l'époque, ils ont été arrêtés simplement parce qu'ils étaient prêtres catholiques. À leur égard transparaît la persécution particulière réservée au clergé polonais, persécuté et outragé. Dans les camps de concentration, les religieux ont offert un réconfort spirituel à leurs compagnons de captivité et, malgré les humiliations et les tortures subies, ils ont continué à manifester leur foi. Raillés et insultés dans leur ministère, ils ont été torturés et tués ou conduits à la mort par les conditions inhumaines de leur détention.

Conscients que leur ministère pastoral était considéré par les nazis comme une opposition au régime, ils ont poursuivi leur œuvre apostolique, restant fidèles à leur vocation et acceptant sereinement le risque d'être arrêtés, déportés puis tués.  

Martyrs sous le régime communiste tchécoslovaque      

Prêtres du diocèse de Brno, Jan Bula et Václav Drbola ont été tués à Jihlava, en haine de la foi. Tous deux, en raison de leur zèle pastoral, étaient considérés comme dangereux par le régime communiste qui s'était installé en Tchécoslovaquie en 1948 et qui avait lancé une persécution ouverte contre l'Église. Arrêté le 30 avril 1951, victime d'un complot de la police secrète d'État, Bula, bien qu'il fût en prison, a été accusé d'avoir inspiré l'attentat au cours duquel, le 2 juillet 1951, à Babice, plusieurs fonctionnaires communistes ont été tués. Jugé et condamné à mort, il a été pendu le 20 mai 1952 dans la prison de Jihlava. Drbola, arrêté par ruse le 17 juin 1951, également accusé de l'attentat de Babice alors qu'il était détenu dans la même prison, condamné à mort, a été exécuté le 3 août 1951.

Trompés et emprisonnés à la suite d'un piège tendu par de faux témoins, les deux prêtres ont subi des violences et des tortures qui ont conduit à une déformation des faits et à la signature forcée de faux aveux de culpabilité. Victimes de procès truqués, ils ont donc été condamnés à mort. Conscients des dangers qu'ils couraient dans le contexte dramatique d'hostilité envers l'Église et malgré la dureté de leur captivité et les tortures subies, ils ont accepté leur destin avec foi et confiance en la volonté de Dieu, comme en témoignent les lettres écrites avant leur exécution et le témoignage du prêtre appelé à confesser Jan Bula.

 Les quatre nouveaux Vénérables

Avec les décrets promulgués, quatre nouveaux vénérables sont désormais reconnus: Maria Evangelista Quintero Malfaz, qui vécut entre le XVIe et le XVIIe siècle. Originaire de Cigales, en Espagne, elle naquit le 6 janvier 1591 dans une famille de profonde foi chrétienne. Orpheline de père et de mère, elle suivit sa vocation religieuse et entra au monastère cistercien de Sainte-Anne de Valladolid. Exemplaire dans l'accomplissement des tâches qui lui sont confiées, elle a vécu des expériences mystiques qu'elle raconte par écrit, guidée par ses pères confesseurs Gaspar de la Figuera et Francisco de Vivar.

En 1632, après la fondation d'un monastère cistercien à Casarrubios del Monte, dans la province de Tolède, elle est envoyée dans la nouvelle communauté et en devient abbesse le 27 novembre 1634, encourageant la vie de prière et de contemplation. Elle continuait à vivre des expériences mystiques ayant laissé des marques visibles sur son corps, puis, en 1648, sa santé se détériora. Atteinte d'une grave maladie, elle rendit l’âme le 27 novembre de la même année.

Enterrée dans la salle capitulaire du monastère, cinq ans plus tard, à la suite d'une reconnaissance, ses restes mortels sont retrouvés intacts tandis que sa réputation de sainteté grandit. Le dialogue constant avec Dieu a été l'élément dominant de son cheminement spirituel qui l'a amenée à se percevoir comme une victime offerte avec le Christ pour la conversion de ses frères pécheurs. Elle a pratiqué avec ardeur les vertus théologales, confiante dans le Seigneur pour affronter les difficultés de la vie, et a supporté avec patience les adversités et la fragilité physique. Elle a également vécu la charité envers Dieu en s'engageant à accomplir sa volonté en toutes circonstances avec une grande humilité.

Angelo Angioni

Angelo Angioni, prêtre diocésain, est né le 14 janvier 1915 à Bortigali, en Sardaigne, dans une famille nombreuse. Après une enfance passée dans un climat caractérisé par une foi religieuse vivante, il est ordonné prêtre le 31 juillet 1938, après avoir fait ses études au séminaire. Exerçant pendant dix ans le ministère de vicaire puis de curé, il est nommé en 1948 recteur du séminaire diocésain d'Ozieri et s'engagea à constituer une communauté diocésaine de prêtres oblats, consacrés aux missions populaires et étrangères, à l'exemple du bienheureux Paolo Manna. Il arriva ainsi comme prêtre fidei donum à Rio Preto, où il a pu réaliser son idéal missionnaire, en s'engageant non seulement dans l'activité pastorale, mais aussi dans le domaine social et éducatif, en favorisant la création d'une école paroissiale et en lançant l'Institut missionnaire du Cœur immaculé de Marie, composé de prêtres, de diacres, de religieuses de vie contemplative et de laïcs.

Grâce à son initiative, des églises, des chapelles, des maisons de retraite, des résidences religieuses et des espaces pour les personnes âgées et les activités paroissiales sont construits. On lui doit également de nombreuses brochures d'information qu'il imprimait, grâce à l'imprimerie dont il avait doté l'Institut missionnaire qu'il avait fondé.

Parmi ses dernières activités apostoliques et missionnaires, citons la création d'un Institut des sciences religieuses. Son intense activité pastorale a été ralentie par deux accidents vasculaires cérébraux qui l'ont frappé en 2000 et en 2004, le laissant gravement affaibli. Sa vie terrestre s'est achevée le 15 septembre 2008. Son apostolat reflète son amour pour le Seigneur et son ardeur à le transmettre à ceux qui lui avaient été confiés dans le cadre de son ministère pastoral. Tout au long de sa vie, il a vécu dans la pauvreté selon l'exemple évangélique, ne possédant que le strict nécessaire.

José Merino Andrés

José Merino Andrés a mûri sa vocation en fréquentant la paroisse et l'Action catholique. Il est né à Madrid, en Espagne, le 23 avril 1905 et est entré au couvent dominicain de San Esteban, à Salamanque, le 22 juillet 1933. Six ans plus tard, il a été ordonné prêtre, puis affecté au couvent de La Felguera dans les Asturies, puis au couvent de Notre Dame d’Atocha, à Madrid. Il s'est engagé intensément dans la prédication de la Parole de Dieu et la célébration des sacrements et, en 1949, il a été envoyé au Mexique où il s'est consacré aux missions populaires. Rappelé dans son pays natal pour assumer la charge de maître des novices, il s'installa à Palencia et y entama la phase la plus longue et la plus féconde de son ministère sacerdotal, formant, entre 1950 et 1966, plus de 700 jeunes.

Malgré une santé de plus en plus fragile et précaire, il consacra ses dernières énergies à la prédication populaire. Il mourut le 6 décembre 1968. Religieux exemplaire, il s'est distingué dans les missions par sa prédication vibrante, spirituellement puissante, et par le temps qu'il consacrait à la prière. Dans son apostolat, il a toujours témoigné d'une espérance inébranlable et d'une confiance constante en la miséricorde divine, manifestant sa fervente dévotion à la Vierge Marie, pratiquant la charité envers son prochain et vivant toujours dans l'humilité et l'esprit de pauvreté, dans l'obéissance à ses supérieurs.

Joachim de la Reine de la Paix

De son vrai nom Leone Ramognino, Joachim de la Reine de la Paix est originaire de Sassello, dans la province de Savone, où il est né le 12 février 1890. Son prénom lui a été donné en l'honneur du Pape Léon XIII. Il grandit dans un milieu familial très religieux et était actif dans la paroisse. Il a exercé le métier de menuisier, puis a participé à la Première Guerre mondiale en tant que caporal-chef, se distinguant dans la construction de ponts et de canaux sur l'Isonzo et le Piave, ce qui lui valut le titre de l'ordre de Chevalier de Vittorio Veneto.

De retour à Sassello, il collabora avec le curé à la fondation du Cercle Saint Louis pour l'éducation des jeunes, devint membre actif de la Società di Mutuo Soccorso di Sant'Alfonso Maria de' Liguori (Société d'entraide de Saint Alphonse Marie de Liguori), et coopèra à la fondation d'un groupe d'explorateurs catholiques dans son village. Il s'est efforcé de faire ériger le sanctuaire en l'honneur de la Reine de la Paix sur le mont Beigua et, en 1927, il en devient le gardien. Il y a vécu pendant environ dix ans comme ermite, mais reste disponible pour accueillir les pèlerins, et c'est dans ce lieu que mûrit sa vocation religieuse.

En 1951, il entra au couvent du Désert de Varazze des Carmélites déchaussées et continua à se consacrer au sanctuaire de la Reine de la Paix, où il est resté gardien jusqu'à sa mort, survenue à l'âge de 95 ans, le 25 août 1985. Il passait de nombreuses heures en prière et en recueillement devant le tabernacle, et nourrissait une profonde dévotion envers la Vierge Marie, considérant comme une grâce le fait d'être gardien d'un sanctuaire qui lui était dédié. Charitable envers tous, il était un exemple pour les jeunes novices, par son intense vie de prière, son sourire accueillant et sa gentillesse, et les gens l'appelaient «Ninu u santu».

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