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RDC : Cardinal Ambongo : « un sentiment de joie et d’un peu de crainte pour ma nomination au Conseil des cardinaux »

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Ambongo-Maluku.jpgL’archevêque métropolitain de Kinshasa, en République démocratique du Congo, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, nommé tout récemment par le Pape François au Conseil des Cardinaux, réagit à sa nomination au sein de ce Conseil dans une interview donnée au Père Jésuite Jean-Pierre Bodjoko pour « Vatican News ».

Le Cardinal Ambongo en a profité pour donner aussi son opinion sur la nouvelle encyclique du Pape « Fratelli tutti » et s’exprimer sur les questions abordées lors des dernières réunions de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), sans oublier la problématique des enseignants dans les écoles conventionnées catholiques en RDC. Extrait :

« Question : « Dernièrement, vous avez été « incompris », si je peux utiliser ce terme, à la suite de votre rappel que les enseignants des écoles conventionnées catholiques, surtout au niveau primaire, doivent être catholiques. Pourtant, cela fait partie de la convention signée entre l’Eglise et l’Etat en RDC ?

Réponse :

Toutes ces réactions dérivent clairement du fait de comment on arrive à tout mélanger au Congo. Ça donne l’impression que nous sommes tombés dans une sorte de médiocrité, où on veut tout ramener au plus petit commun dénominateur. Le point de départ de notre prise de position est une convention avec l’Etat depuis 1977, à travers ce que l’on appelle les écoles conventionnées catholiques. Toutes les écoles de l’Etat au Congo sont publiques. Mais, il y en a qui sont conventionnées catholiques, protestantes, kimbanguistes, etc. Il y a aussi des écoles qui sont gérées directement par l’Etat. Nous devons apprendre à prendre au sérieux les parents des élèves. Quand un parent décide d’envoyer son enfant dans une école conventionnée catholique, c’est parce que ce parent a réfléchi, a évalué et est arrivé à la conclusion selon laquelle il veut que son enfant soit éduqué selon les valeurs de telle ou telle convention. S’il envoie son enfant chez nous les catholiques, c’est parce qu’il veut que son enfant soit éduqué conformément aux valeurs catholiques. L’enfant qui étudie dans nos écoles catholiques et qui est formé par un musulman, un protestant ou quelqu’un issu des églises de réveil, aura-t-il, au sortir de l’école, les valeurs catholiques auxquelles les parents ont cru et pour lesquelles ils ont envoyé leurs enfants chez nous ? Si nous nous comportons de cette manière, c’est que nous avons failli devant les parents qui ont cru aux valeurs catholiques. C’est pourquoi, nous avons levé l’option qu’à l’école primaire, où l’enseignant est aussi catéchète, que ce dernier soit aussi de confession catholique, parce qu’un enseignant de l’école primaire enseigne toutes les matières y compris la religion. Je ne sais pas qui accepterait que le cours de religion, dans l’église catholique, soit enseigné par un musulman, par exemple. C’est le bons sens. Et nous sommes vraiment déterminés sur cette question. Nous allons tenir à notre identité catholique. Mais, cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas des autres. Nous sommes des catholiques et nous voulons être des catholiques. Que les protestants soient des protestants et que les musulmans soient des musulmans. Nous allons collaborer avec eux. Mais, chacun doit garder son identité. C’est la question de savoir ce que nous voulons. Ou nous sommes des catholiques, ou nous ne le sommes pas. Et, si nous sommes des catholiques, nous devons aussi éduquer conformément aux valeurs auxquelles les catholiques croient. C’est une question de responsabilité vis-à-vis des parents d’élèves. Il serait inacceptable et irresponsable de notre part qu’un parent envoie son enfant chez nous et que cet enfant parte de chez nous avec des valeurs qui ne sont pas catholiques .

Q.- Un mot de la fin, notamment à propos de votre nomination comme membre du Conseil des Cardinaux ?

R.- Tout ce que je peux dire aujourd’hui, au regard de mes limites et de ma petitesse, comparées à la grandeur et à la noblesse de la tâche qui m’est confiée désormais, est de demander aux uns et aux autres de prier pour moi et de ne jamais se fatiguer de prier pour moi. Fort de ces prières et avec l’aide de la Vierge Marie, je saurai donner le meilleur de moi-même. »

Toute l'interview, cliquer  ici:

Ref. RDC : Cardinal Ambongo : « un sentiment de joie et d’un peu de crainte pour ma nomination au Conseil des cardinaux »

  • Schématiquement, en République Démocratique du Congo (RDC), l’enseignement national est composé de deux catégories d’écoles : les écoles publiques et les écoles privées agréées.
  • Dans les écoles publiques on retrouve :
  • les écoles non conventionnées gérées directement par l’Etat (*) ;
  • les écoles conventionnées dont la gestion est assurée par les confessions religieuses signataires de la convention de gestion scolaire avec le Gouvernement : dans ce groupe on a les écoles conventionnées catholiques, protestantes, kimbanguistes et de l’Armée du Salut : les écoles conventionnées catholiques (70%) forment le plus grand réseau des écoles du pays (**). 

Ces écoles publiques sont financièrement prises en charge par l’Etat, surtout en ce qui concerne les salaires des enseignants. Compte tenu des difficultés que connaît le pays depuis des années, les ménages interviennent financièrement et de façon significative dans le fonctionnement de ces écoles.

  • Les écoles privées agréées sont celles créées par des particuliers (personnes physiques ou morales), et qui sont soumises à la réglementation officielle en matière d’agrément, de programmes d’études, de contrôle et d’évaluation pédagogiques. Elles ne bénéficient d’aucun subside de la part de l’Etat. Toutes leurs charges financières reviennent aux parents.
  • Il est à observer que le qualificatif « catholique » est utilisé, tant chez le public, que chez les privés. Ainsi, on distingue les écoles conventionnées catholiques, les écoles privées catholiques agréées, et les écoles catholiques agréées.

JPSC

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(*) Les écoles publiques non conventionnées puisent leur origine dans une séquelle de la politique coloniale de la Belgique des années 1950 tendant à introduire un réseau d’écoles laïques au Congo.

(**) 50% des Congolais sont catholiques

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