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Le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté fête ses 40 ans

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Pèlerinage de Chartres 2016

Un entretien recueilli par Xavier Le Normand sur le site du journal La Croix :

Depuis 40 ans, des catholiques attachés à la forme traditionnelle marchent de Paris à Chartres lors du week-end de la Pentecôte, avec le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté. « Nous avons besoin d’être encouragés, pas sanctionnés », demande Jean de Tauriers, directeur du pèlerinage, après la décision du pape François de restreindre fortement la possibilité de célébrer selon la forme traditionnelle.

La Croix : Le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté fête ses 40 ans. Pourquoi marcher de Paris à Chartres ?

Jean de Tauriers : Faire un pèlerinage, c’est avant tout faire une retraite spirituelle. Cela peut être un moment entre amis, mais c’est avant tout un moment physiquement difficile et spirituellement exigeant. Faire un pèlerinage, c’est faire l’expérience que la fatigue physique permet d’élever l’âme, de rapprocher de Dieu. Nous le vivons particulièrement le samedi soir, avec un salut au Saint-Sacrement, dans le silence et la fatigue de cette première journée de marche.

Marcher vers Chartres, c’est aussi s’inscrire dans le pèlerinage marial historique de France, vers une des plus anciennes et plus belles cathédrales du pays. Nous partons du cœur de Paris et avançons dans les pas de ceux qui ont parcouru ce chemin depuis plus de 1 000 ans. Nous ne sommes que l’un de ces nombreux pèlerinages, sur cette route suivie par tant de personnes, connues ou inconnues, dont Charles Péguy qui a écrit dessus de très beaux vers.

Qui sont les pèlerins de Notre-Dame de chrétienté ?

J.T. : Nous principale caractéristique est que nous sommes des pèlerins attachés à la forme traditionnelle du rite romain. C’est le charisme propre de cette marche et c’est pour cela que les personnes veulent aller à Chartres avec Notre-Dame de chrétienté. Les gens viennent souvent en famille ou entre amis. Certains viennent pour y confier leur mariage à venir, d’autres y voient éclore une vocation religieuse. La moitié des participants a moins de vingt ans.

Il faut aussi compter les non-marcheurs, c’est-à-dire les personnes qui prient pour nous sans participer physiquement au pèlerinage. Il peut s’agir de personnes à l’étranger, isolés, âgés ou encore de prisonniers. Au total, nous devrions être autour de 20 000. À cela, s’ajoutent encore ceux qui suivent la retransmission en direct sur Internet de notre messe de clôture à Chartres. Ils sont également autour de 20 000 chaque année.

Après deux années de pèlerinages locaux en raison des restrictions sanitaires, nous pouvons enfin nous retrouver. C’est également une année importante pour nous, car c’est le 40e anniversaire de notre marche, mais c’est également une année troublée, avec les décisions du pape François par son motu proprio Traditionis custodes, de juillet dernier.

Cette décision du pape vient fortement restreindre l’autorisation de célébrer selon la forme traditionnelle. Comment est-elle vécue par les pèlerins de Notre-Dame de chrétienté ?

J.T. : C’est avant tout l’incompréhension et la tristesse. Nous sommes en quelque sorte les héritiers de ceux à qui en 1988 le pape Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger ont fait des promesses très fortes en leur disant qu’ils avaient toute leur place dans l’Église (1). Les mots du pape François dans Traditionis custodes sont très vifs, blessants, même s’il y a depuis eu un adoucissement avec l’exemption accordée aux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre.

Ce n’est pas nos habitudes car je n’estime pas représenter qui que ce soit, mais samedi soir, j’adresserai directement quelques mots au pape François. Je lui dirai simplement qui nous sommes, à savoir des catholiques qui essayons d’élever nos enfants dans la foi et d’évangéliser du mieux que nous pouvons. Mais pour cela nous avons besoin d’être encouragés, pas sanctionnés.

Nous ne sommes pas à part, nous sommes dans l’Église. Notre pèlerinage le montre bien, par exemple avec les célébrants de nos cérémonies, équitablement répartis entre clergé diocésain et prêtre d’instituts de forme traditionnelle. Notre messe de départ à Paris sera ainsi célébrée par Mgr Éric Aumonier, évêque émérite de Versailles, tandis qu’à l’arrivée l’évêque de Chartres Mgr Philippe Christory marchera avec nous et prononcera l’homélie de la messe de clôture. Cela témoigne d’une bienveillance à notre égard.

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(1) En 1988, Mgr Lefebvre, chef de ceux qui refusent la réforme liturgique, ordonne quatre évêques sans mandat du Saint-Siège. Certains proches refusent de le suivre pour rester unis à Rome, qui les permet de continuer à célébrer selon la liturgie préconciliaire. Traditionis custodes est largement revenu sur cette autorisation.

Commentaires

  • Finalement, il n'y a plus que cela de vrai.

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