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  • A l’Est de la RDC : la tension monte chaque jour d’un cran

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    RDC : le pape arrive...à Kinshasa, mais pour quoi faire précisément? Lu dans la « Libre afrique » :

    « Kinshasa et Kigali s’accusent mutuellement de provocation dans un climat de plus en plus exacerbé.

    Mardi 24 janvier, un des deux avions Sukhoï-25 de la République démocratique du Congo a essuyé des tirs de l’artillerie rwandaise alors qu’il volait à basse altitude sur la frontière entre les deux pays dans le Nord-Kivu. Pour Kigali, l’avion a violé son espace aérien et “le Rwanda demande à la RDC d’arrêter cette agression”, selon Yolande Makolo, la porte-parole du gouvernement rwandais. Kinshasa, de son côté, dément tout survol de l’espace aérien rwandais et condamne “l’attaque” de l’appareil par l’armée rwandaise, “une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre”.

    Le Rwanda avait déjà accusé en novembre et en décembre des avions de chasse congolais d’avoir violé son espace aérien. L’un d’entre eux s’est même posé quelques instants sur un aéroport rwandais situé à moins de 5 kilomètres de la piste congolaise dans la ville de Goma.

    Com’ massive

    En dépit d’annonces de cessez-le-feu et de retrait des troupes, les combats persistent dans l’est de la RDC entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. Une rébellion tutsie qui se présente comme un mouvement congolais, là où Kinshasa voit la “main noire” de son voisin.

    “Ils ne partiront pas car ils sont chez eux”, nous explique une Congolaise du Nord-Kivu qui indique, carte à l’appui, certaines avancées récentes du M23 dans le Nord-Kivu.

    Entre Kigali et Kinshasa, la guerre des mots s’envenime quotidiennement. Depuis plusieurs semaines, la force de frappe médiatique congolaise a marqué des points et enregistre un soutien populaire massif dans sa dénonciation d’une guerre menée par le Rwanda à travers le M23 sur son sol, stigmatisant au passage une communauté. Face à cette guerre médiatique, Kigali pourtant dépositaire d’une communication efficace et rodée, a paru pris de court par la virulence et la répétition des accusations congolaises qui peuvent s’appuyer sur des images onusiennes montrant des mouvements de troupes rwandaises sur la frontière congolaise ou sur des rapports écrits qui mettent en cause Kigali.

    “Si la communauté internationale a lancé au Rwanda des appels à la retenue, si certains gouvernements sont allés un pas plus loin, il n’y a pas eu jusqu’ici de sanctions, ce qui montre aussi un malaise certain. La RDC de Tshisekedi bénéficie aujourd’hui d’un climat économico-politique favorable. Tout le monde lui fait les yeux doux et ne veut prendre le risque de se priver de ses matières premières”, explique un universitaire congolais. Le récent sommet États-Unis-Afrique l’a démontré. Washington veut éviter que Pékin, qui a pris de l’avance dans les pays qui disposent de quantité de matières premières importantes, n’en prive les autres. Washington est prêt à se montrer conciliant vis-à-vis des prochaines échéances congolaises en échange d’une promesse de Kinshasa de ne plus laisser filer toute sa matière première brute vers Pékin. »

    La “compréhension” américaine vis-à-vis d’un éventuel léger retard dans le processus électoral congolais n’est pas un chèque en blanc pour escamoter ce passage par les urnes. Et les tensions à l’est vont faire peser une véritable hypothèque sur l’avenir de ce scrutin et du pays. L’enregistrement des électeurs de cette région, en février-mars, s’annonce compliqué. La Ceni ne peut pourtant rater ce rendez-vous sous peine d’envenimer la situation et de donner un nouveau prétexte au M23 et certains autres mouvements de reprendre l’offensive face à une armée congolaise exsangue et des bataillons des pays de l’East African Community incapables de s’interposer sur un terrain qu’ils ne maîtrisent pas. “La situation au sein de l’armée congolaise n’évolue pas”, explique Jean-Jacques Wondo, expert militaire de cette région qui détaille : “En 2022, ce fut la débandade dans les rangs de l’armée face au M23 et les troupes ne sont toujours pas restructurées aujourd’hui. Qui plus est, il y a eu beaucoup d’armes qui sont passées à l’ennemi et on ne comprend rien à la structure de commandement. Au Nord-Kivu, on ne sait pas qui est le directeur opérationnel”, poursuit M. Wondo qui pointe aussi les liaisons dangereuses de l’armée congolaise qui “s’allie avec des milices locales et les arme. Sans oublier le manque de moyens et son corollaire, le vol à tous les niveaux. À Goma, le stock de carburant pour les Soukhoï et les hélicoptères, prévu pour plusieurs jours, a été pompé en quelques heures”. Un chaos qui démontre que l’armée congolaise ne contrôle pas le territoire et que le pays entier reste dès lors à la merci d’un mouvement qui pourrait repartir à l’offensive s’il se sent exclu du processus électoral.

    Ref. L’est de la RDC : la tension monte chaque jour d’un cran

     

  • Que pèsent les paroles du cardinal Müller sur la succession du pape François ?

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    De Giovanni Maria Vian sur Domani via Il Sismografo :

    Le poids des paroles de Müller sur la succession du Pape François

    Rien ne présage l'ouverture d'une sede vacante dans l'Eglise de Rome, mais l'entretien de Franca Giansoldati avec le cardinal Gerhard Müller (In buona fede, Solferino) sera gardé en mémoire par ses collègues qui devront élire le successeur de François. D'accord ou pas avec les opinions de l'ancien évêque de Ratisbonne, qui a été préfet de l'ancien Saint-Office de 2012 à 2017; le quatrième de la série ininterrompue des gardiens de la doctrine catholique qui ne sont plus italiens depuis plus d'un demi-siècle, alors que la rumeur veut que le brillant dehonien Heiner Wilmer, aux tendances progressistes et qui serait le troisième allemand après Ratzinger et Müller, vienne remplacer le jésuite espagnol Luis Ladaria.

    Les deux cents pages de questions et réponses bien menées et fluides ont le mérite d'être inhabituellement franches, parfois rudes et explicites dans leurs critiques du pape François et de ses conseillers. Mais le livre ne doit pas être réduit à une opposition au pontife, comme il l'a semblé dans les avant-premières de presse, car il vise à offrir un aperçu de "la religion au XXIe siècle", comme l'indique le sous-titre.

    Même si la vision de Müller souffre d'une approche exclusivement théologique et insensible à l'histoire : par exemple, sur la présence des femmes dans l'Eglise, qu'il voit même dans des rôles importants comme celui de secrétaire d'état, mais à qui il refuse la possibilité du cardinalat qui, dans les siècles passés, n'était pas lié à l'ordination sacerdotale.

    Je défends les règles

    "Müller est un gardien et sa vision ressemble à une boussole", résume Giansoldati dans la préface qui introduit les différents chapitres. Celles-ci racontent d'abord l'histoire du prélat rhénan de 75 ans qui a édité les écrits de Ratzinger avant son pontificat (seize volumes des Gesammelte Schriften, en cours depuis 2008 et désormais presque achevés).

    Le livre traite de sujets incandescents : les abus, tout d'abord ; "le clivage" avec les restrictions liturgiques à l'encontre des traditionalistes ; la situation du catholicisme en Allemagne, qui se dirige vers l'"apostasie" ; la renonciation papale ; l'avenir qui se profile ; la question des femmes ; l'Église en Amérique ; la Chine.

    Élève du théologien Karl Lehmann (le disciple de Karl Rahner qui fut le puissant président de la Conférence épiscopale allemande pendant plus de deux décennies), Mgr Müller peut difficilement être contraint de se glisser dans la peau d'un conservateur. La théologie des sacrements chez Dietrich Bonhoeffer, le pasteur luthérien pendu par les nazis, a fait l'objet de sa thèse de doctorat, suivie de publications telles que Dogmatica cattolica (Edizioni San Paolo) et Dalla parte dei poveri (Edizioni Messaggero Padova - Emi), écrites avec son ami Gustavo Gutiérrez, le dominicain péruvien fondateur de la théologie de la libération. Et parmi les contemporains que le cardinal suggère pour comprendre le christianisme, il signale, outre Ratzinger, des auteurs novateurs comme Yves Congar, Hans Urs von Balthasar et Rahner.

    En 2012, Benoît XVI l'a nommé comme successeur de l'Américain William Levada à la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais à la fin du premier mandat de cinq ans, Müller n'a pas été confirmé par Bergoglio. "Un coup de tonnerre", résume-t-il dans le livre, ajoutant : "Ils me voyaient comme le professeur allemand rigide qui voulait donner des leçons même au pape, mais tout cela était faux, une fabrication. Je ne faisais que défendre les règles. Plus simplement, je suppose que le pape a cultivé au fil du temps une forme de méfiance, d'aversion envers les théologiens, les "universitaires allemands".

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  • Guerre en Ukraine : la politique consistant à écarter toute solution de paix est une folie

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    D'Eugenio Capozzi sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Guerre ukrainienne, la politique folle d'écarter toute solution de paix

    28-01-2023

    La réalité nous dit que seule une guerre mondiale pourrait ramener l'Ukraine à ses frontières d'avant 2014 : les pays occidentaux disent ne pas vouloir d'escalade mais refusent de fixer un objectif concret au moins pour le " retrait ". La ligne de conduite semble être "le pire est le meilleur", au détriment de la population ukrainienne. Pourtant, les chances de poser au moins les bases sur lesquelles construire une négociation seraient là...

    L'attitude des pays de l'OTAN face au conflit entre la Russie et l'Ukraine sombre de plus en plus dans une schizophrénie surréaliste. D'une part, ils continuent à alimenter une rhétorique triomphaliste, cette fois autour de la énième livraison d'armements à l'Ukraine - les chars Leopard 2 et Abrams - et ils continuent à lancer des proclamations sur une possible victoire de Kiev sur la Russie grâce au soutien occidental. D'autre part, ils admettent, sur un ton plus modéré, que les livraisons actuelles de systèmes d'armes, comme les précédentes, ne pourront certainement pas opérer un tournant décisif dans la guerre, mais tout au plus ralentir ou freiner l'avancée des troupes de Moscou.

    Un aveu, ce dernier, qui photographie une évidence, soulignée par les responsables des affaires militaires : les véhicules blindés précités ne seront guère plus d'une centaine au total, contre plus de 3 000 chars russes, et plusieurs mois devront s'écouler avant qu'ils ne soient livrés et puissent être concrètement utilisés.

    Plus généralement, après presque un an de conflit - avec toutes les souffrances, les victimes, les dévastations et les désastres économiques qu'il a entraînés jusqu'à présent dans les pays impliqués et dans toute l'Europe - une réalité clairement identifiée par certains depuis le début s'impose à tous : compte tenu de l'énorme disproportion des forces et des ressources entre les Russes et les Ukrainiens, une victoire nette de ces derniers, c'est-à-dire le recouvrement de la souveraineté sur l'ensemble de leur territoire et le rapatriement des troupes russes au-delà des frontières de 1991 (objectif toujours revendiqué quotidiennement par le président ukrainien Zelensky et son exécutif) est impossible, à moins que les pays de l'OTAN n'entrent directement en guerre contre Moscou. Une chose que tous les gouvernements occidentaux, de Washington jusqu'en bas, soulignent, aujourd'hui comme hier, qu'ils n'ont pas l'intention de faire. C'est compréhensible et heureux, car cela entraînerait la perspective apocalyptique d'une escalade vers une guerre mondiale contre la deuxième puissance nucléaire de la planète.

    En bref, dès que les nuages épais de la "narration" imposée de manière obsessionnelle pratiquement dans les réseaux unifiés de l'Ouest sur le soutien de guerre à Kiev comme frontière de la défense de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme contre la tyrannie de Poutine se dissipent ; et, dès que l'on se distrait un instant des inférences constantes dans les médias occidentaux selon lesquelles le régime de Poutine est sur le point de s'effondrer, le point central pour la compréhension rationnelle de la confrontation actuelle entre les deux pays refait surface : quelle que soit l'aide massive qu'elle peut recevoir de l'extérieur, l'Ukraine peut au mieux "égaliser" la guerre, limiter ses pertes, mais elle ne pourra certainement pas revenir au statu quo antérieur au 24 février 2022, et encore moins à celui d'avant 2014, lorsque la Crimée et certaines parties du Donbass étaient déjà passées sous contrôle russe.

    Si cela est vrai, cela révèle clairement non seulement à quel point la diabolisation de tous les observateurs qui ont simplement souligné cet état de fait par l'establishment politique et médiatique euro-américain au cours des derniers mois comme étant des "poutiniens" était injuste, de mauvaise foi et purement instrumentale, mais, surtout, à quel point la position officielle de l'administration Biden, de l'OTAN, du G7 et de l'Union européenne est absolument illogique et intenable, et dissimule le soupçon d'être elle-même de totale mauvaise foi.

    Si, en fait, on prétend ne pas vouloir faire la guerre à la Russie mais seulement permettre à l'Ukraine de défendre son existence et sa souveraineté contre une éventuelle annexion par Moscou, il faudrait aussi commencer à indiquer sur quelle base, en partant de la situation actuelle sur le terrain, les conditions d'une résolution du conflit peuvent être établies tôt ou tard ; c'est-à-dire dans quelles conditions l'objectif de sauver l'existence de l'Ukraine en tant que pays souverain et la plus grande partie possible de son territoire pourrait être considéré comme atteint.

    Puisqu'il est impossible, dans les conditions actuelles, de repousser les Russes au-delà des frontières officielles, à quoi pourrait-on renoncer pour parvenir à un "match nul" honorable ? Qu'est-ce qui, au contraire, est considéré comme absolument indispensable ?
    Au lieu de cela, il y a un silence total et assourdissant des États-Unis et de l'OTAN sur ce point précis. La "défense" de Kiev qui est promue reste dans une nébuleuse indéfinie, sans qu'aucun point ferme ne soit défini. Une indétermination dans laquelle seules les proclamations grandiloquentes du gouvernement ukrainien restent visibles, et qui semble avoir été faite exprès pour justifier une prolongation du conflit pratiquement indéfinie, alimentant le soupçon que le seul but réel des États-Unis et de leurs alliés dans cette guerre est d'user et d'affaiblir Moscou autant que possible, même au prix de nouveaux deuils innombrables et de l'hémorragie économique de tout le vieux continent.

    On dira que ce silence ambigu correspond, de l'autre côté de la barrière, à l'objectif tout aussi ambigu et instrumental de l'"opération spéciale" lancée il y a un an par Poutine - cette "dénazification" apparemment faite dans le but d'exciter les sentiments nationaux-impériaux-chauvins les plus obscurs de l'opinion publique nationale, et de poursuivre l'invasion jusqu'au renversement potentiel du gouvernement de Kiev et son remplacement par un État fantoche. Et l'on dira, de même, qu'énoncer d'éventuelles renonciations territoriales ukrainiennes circonstancielles " acceptables " pour les alliés de l'Ukraine reviendrait à inciter Moscou à relancer de nouvelles revendications plus ambitieuses. Ces deux observations sont raisonnables.

    Mais précisément pour démasquer l'ambiguïté russe et lui ôter tout alibi pour poursuivre une guerre d'usure jusqu'au bout, la ligne la plus profitable pour les nations occidentales serait de revenir aux racines profondes du conflit, comme cela n'a jamais été fait jusqu'à présent : à la division ethnique-nationaliste structurelle au sein de l'État ukrainien depuis la fin de l'URSS, aux revendications d'autonomie et d'indépendance des régions pro-russes, et à la condition historique et culturelle absolument particulière de la Crimée.
    Si seulement on le souhaitait, on pourrait, en partant des expériences douloureuses déjà vécues en ex-Yougoslavie et dans d'autres cas similaires, au moins mettre en place un discours de principe sur la manière de trouver, avec le consentement des parties et de la communauté internationale, un arrangement acceptable de coexistence entre des instances différentes et légitimes sur un territoire divisé et longtemps tourmenté.

    Si les chancelleries européennes et de Washington ne travaillent pas dans ce sens, si elles ne tracent pas les coordonnées des points de convergence possibles, cela signifie qu'elles ne font qu'opter pour le "tant pis pour le meilleur". Utiliser cyniquement l'Ukraine comme une épine pour blesser l'ours russe, pour être exploitée puis jetée. Sans tenir compte, en outre, des risques de conséquences économiques, politiques et existentielles ingérables pour leurs propres pays, à mesure que la blessure s'envenime et que les infections se propagent.

  • Les chrétiens pris à partie en Terre Sainte

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    De Vatican News :

    Jérusalem: les ordinaires de Terre sainte dénoncent les violences contre le quartier chrétien

    Dans un communiqué rendu public le 27 janvier, l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte a exprimé sa préoccupation après les nouvelles violences à Jérusalem. Le 26 janvier, un groupe de jeunes Israéliens harcelant des touristes dans un restaurant, a également détruit magasins et restaurants dans le quartier chrétien.

    «Nous condamnons de telles attaques et exprimons notre préoccupation face à l’escalade de violences dans la Ville Sainte», déclare l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte, dans un communiqué revenant sur l’épisode de ces récentes violences.

    Elle explique dans sa déclaration, qu’un groupe de «colons israéliens», portant des drapeaux, chantant et criant est entré dans la ville de Jérusalem par la Porte Neuve. Ces derniers se sont attaqués à un restaurant du quartier chrétien de Jérusalem dans la soirée du 26 janvier, dans lequel se trouvaient des touristes, qu’ils ont également harcelés.

    Les évêques catholiques de Terre sainte condamnent de telles attaques et expriment leur préoccupation face à l’escalade de violence dans la Ville trois fois sainte. Ils déplorent que ce dernier évènement s’est produit dans la rue qui mène au Saint-Sépulcre, le lieu chrétien le plus sacré au monde, et dans le quartier chrétien, qui abrite de nombreux monastères et églises.

    Dernier épisode d'une série

    Des magasins et restaurants ont été détruits, «cette violence non provoquée a fait naître la peur chez les commerçants et les résidents du quartier», affirment les Ordinaires catholiques de Terre sainte, soulignant qu’il ne s’agit que du «dernier épisode d’une série de violences religieuses, qui touche les symboles de la communauté chrétienne et au-delà».

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    23/01/2023

    Mgr Shomali: les chrétiens "fortifiés" par les attaques à leur encontre

    Ils invitent les autorités politiques et religieuses face à ces cas de violences, à tout «mettre en œuvre pour que la vie civile et religieuse de la ville retrouve une plus grande sérénité», et demandent également à la police de sanctionner les auteurs.

    Jérusalem, soulignent-t-ils, «doit rester la ville des croyants de toutes confessions et non l’otage de groupes radicaux».

    Ce samedi 28 janvier, une nouvelle attaque à Jérusalem-Est a fait deux blessés, selon les services de secours israéliens, au lendemain de la fusillade près d'une synagogue au cours de laquelle un Palestinien a tué sept personnes.

  • Appartenir à un peuple pauvre et petit qui prend pour abri le nom du Seigneur (homélie pour le 4e dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 4ème dimanche du temps ordinaire (29 janvier 2023) :

    Voulez-vous réussir votre vie ? Faites confiance au Seigneur, il s’en occupe. Écoutez-le, il vous montrera le chemin. L’ambiance actuelle est morose. Beaucoup sont même tentés de se replier sur des petits bonheurs quotidiens, sans nourrir de grands projets. Un petit bonheur au jour le jour… Mais est-ce que cela peut tenir face aux orages de la vie ? Bien sûr, nous pourrions espérer une vie qui passe entre les gouttes, mais est-ce ainsi qu’on réussit sa vie ?

    Le temps que nous vivons nous apprend que les épreuves et les crises sont inévitables. Elles peuvent nous désespérer et nous replier sur nous-mêmes dans le cynisme ou l’arrogance ; ou bien elles peuvent nous rendre pauvres et petits et sont finalement une bénédiction. Tant de gens, aujourd’hui comme hier, se coupent de la source de la vie et s’enferme dans leur suffisance. Il n’y a rien de plus terrible que de réussir tout ce qu’on veut et de se l’attribuer. Comment rester humble dans ce cas ? Oui, on peut, mais c’est si difficile. Nous voyons tant de gens ne compter que sur eux-mêmes, et puis mépriser encore plus Dieu quand ça ne va pas. Que feront-ils lorsque le Seigneur se révélera à la fin du temps, ou bien quand ils paraîtront devant lui ? Oh quelle épreuve pour eux ! D’autres, qui n’ont pas moins d’orgueil, s’enferment dans des récriminations victimaires et vivent de critiquer les autres. Ils s’enfoncent dans la jalousie. Leur vie leur échappe tout autant. Eux aussi se coupent de la source de la vie et un jour ils le découvriront amèrement. Comment éviter cela ? Au milieu des crises de son temps, le prophète Sophonie affirmait que ceux qui seront peut-être à l’abri au jour de la colère du Seigneur, ce sont ceux qui cherchent le Seigneur dans la justice et l’humilité, un peuple pauvre et petit qui prend pour abri le nom du Seigneur.

    Soyons de ce peuple, en nourrissant la grande ambition d’être riches en vue de Dieu plutôt qu’aux yeux du monde. Jésus déclare heureux les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui sont persécutés, ceux qui sont rejetés à cause de lui. Ces jours-ci, nous avons lu que la lettre aux Hébreux s’adressait à des baptisés qui ont dû affronter « le dur combat des souffrances », insultes et brimades à cause de leur foi (He 10,32). Mercredi, au temple, on nous a rappelé à quel point 2022 a été une année terrible pour les chrétiens persécutés un peu partout sur la planète (voir le site internet de Portes Ouvertes). Chez nous, c’est dans le dénigrement insidieux de notre foi et l’ivresse matérialiste que nous devons vivre. Pour certains, dans la médecine, dans l’enseignement, dans le droit, cela devient très difficile de rester fidèle à l’enseignement de l’Église sur la vie et sur l’amour.

    Au milieu de cela, le Seigneur Jésus nous dit : heureux ! Qui est capable d’ouvrir ainsi les portes de la vie au milieu des impasses ? Lui seul, le maître de la vie, par notre foi. Nous sommes venus aujourd’hui auprès de lui. Disons-lui que c’est sa vie seulement qui peut nous faire vivre ! Pensons à ce qu’ont dû endurer les premiers chrétiens et avec quelle joie et quel soutien mutuel ils ont traversé cela, au point d’être si contagieux que l’Église sans cesse se multipliait.

    Oui, nous réussirons notre vie en suivant Celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Chaque fois que nous sommes devant un choix, demandons-nous : qu’est-ce que l’Évangile nous dit ? Qu’est-ce que l’Église a déjà discerné à ce sujet ? Comment puis-je avancer dans la vraie lumière ? Cela nous coûtera peut-être beaucoup, mais le Seigneur ne nous abandonne pas et c’est ainsi que nous trouverons le bonheur. Bonne route !