Le site « Benoît et moi » publie la traduction d’un article paru ici www.fidesetforma.com/2013/12/30/il-cristo-povero-e-profugo/, à propos de l’« herméneutique » les récits de l’enfance du Seigneur transformant ceux-ci en fables sociales contemporaines. On se souvient de l’image du Christ travailleur, avec sa varlope de menuisier, popularisée dans les années 1950, du temps des "prêtres-ouvriers". L’enfant « pauvre et réfugié » en est une autre, tout aussi discutable. Extrait :
« Le premier pas dans cette direction a été accompli la veille de Noël, quand les bergers ont été qualifiés de «marginaux» et de «pauvres» à l'époque du Christ. Une définition totalement inappropriée - pour rhétoriquement efficace qu'elle soit. Les bergers, dans la Palestine de l'époque, avaient en effet une ample reconnaissance sociale. Ils fournissaient la matière première pour le sacrifice de la Pâque (et avaient donc un lien évident avec le culte, devant fournir chaque année, quelque 30 000 agneaux pour le sacrifice). Même si leur activité n'était pas au sommet de l'échelle sociale, dans le symbolisme juif, le berger a toujours constitué un exemple positif, un symbole efficace pour indiquer le rôle de guide charismatique pour le peuple d'Israël. Enfin, il convient de noter que non seulement l'annonce de la naissance du Christ est également reçue par les Mages - qui ne sont certainement ni pauvres ou marginalisés - mais que cette herméneutique sociale de Noël "décolore" (édulcore) la dimension transcendante de l'Evangile. Les bergers veillent la nuit, ils sont à l'extérieur, ils ne se verrouillent pas dans leurs maisons de ville, autrement dit, ils ne ferment pas leur cœur à l'annonce du Seigneur, ils sont libres comme leurs troupeaux, ils n'appartiennent à personne, ils ne sont pas esclaves de choses ou de personnes, ils sont simples. A cette herméneutique des bergers s'est ajoutée hier celle du Christ «réfugié», on devrait dire «immigré» en Egypte (…).
Réduire le christianisme à une simple fable d'intégration sociale, culturelle et religieuse, signifie évidemment répondre aux attentes mondialistes d'une certaine politique qui utilise l'immigration comme "pied de biche" pour démolir la base culturelle et de valeurs des pays européens, afin de transformer l'État en simple garant de la «laïcité», dans les pays avec des valeurs, des religions et des cultures de plus en plus diverses. Une méthode très efficace pour éliminer les résidus des valeurs chrétiennes encore présentes dans la société (le modèle français). Cela signifie également diluer le mystère, transformer le sacré en morale sociale, transférer la foi dans le seul domaine de l'activisme social. En somme, une fois de plus, voir dans le ciel un simple reflet de la terre, sans issue, sans aucun moyen de sortir; et substituer à un peu de sain réalisme l'idéologie buoniste qui récolte un consensus sans discernement.