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La demande d'obsèques religieuses resterait très forte, mais…

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Selon le site de "La Vie":

"Pas moins de 70 % des obsèques en France sont religieuses selon une étude menée par les Pompes funèbres générales que La Vie publie en exclusivité. Ce qui n'empêche pas une progression importante des obsèques civiles et de la crémation comme mode de sépulture.

Les obsèques religieuses se maintiennent à un niveau très élevé en France. C'est la principale information d’une étude menée par le groupe OGF (Pompes funèbres générales) et que La Vie publie en exclusivité. Pas moins de 7 familles sur 10 ont recours à cette pratique. L'étude, basée sur une observation des convois funéraires du mois de juin dernier, montre aussi que le mode de sépulture est celui de l’inhumation dans la grande majorité des cas pour les obsèques religieuses. « Pour les Français, les funérailles sont de loin la cérémonie la plus importante, bien avant le mariage. Et ce besoin de rite semble même s’accroître », explique Tanguy Chatel, anthropologue et chargé de mission à l’Observatoire national de la fin de vie. Pour lui, le maintien relatif des obsèques religieuses reflète à la fois « le besoin universel du cultuel que les cérémonies civiles ne satisfont pas toujours », et « le besoin spirituel qui est en plein essor aujourd’hui ». 

Par ailleurs, l'Eglise catholique « offre encore des repères et un lieu approprié et pratique pour accueillir des gens afin de rendre hommage au défunt, le tout indépendamment de la question du sens », constate Jean Ruellan, responsable de communication au groupe OFG et l'un des architectes de l'étude. On comprendrait ainsi pourquoi la part de funérailles religieuses dépasse largement celle des Français qui se disent croyants (60 %) et a fortiori celle des chrétiens pratiquants réguliers (5 %). 

Mais cette remarquable constance ne doit pas faire oublier une progression, spectaculaire, des obsèques civiles et de la crémation. C'est le deuxième constat établi par cette étude. Les obsèques civiles sont passées de 25 % à 30 % en seulement cinq ans (par rapport à 2008, année de la première étude d'OGF). Parallèlement, le nombre de crémations se trouve également en forte hausse : 36 % en 2013 par rapport à 28 % il y a cinq ans. Une pratique qui ne suppose pas forcément le choix d’obsèques civiles (l'Eglise catholique déconseille la crémation, mais ne l'interdit pas ; les Eglises protestantes l'acceptent). Mais la tendance est clairement en faveur d’une cérémonie non religieuse. Celle-ci est choisie par une majorité (53 %) de ceux qui recourent à la crémation. 

L'évolution des obsèques civiles s'explique à la fois par le développement du mode de vie urbain fondé sur une grande mobilité et la baisse de la pratique religieuse. Du coup, elles se développent d'une façon inégale avec de fortes disparités régionales. L'étude d'OGF montre une grosse différence entre le Sud et le Sud-Est d’un côté et le Nord de l’autre. Au-dessous d’une diagonale entre Strasbourg et Bordeaux, les obsèques religieuses restent très majoritaires. Au-dessus de cette ligne, les obsèques civiles ne cessent de gagner du terrain et frôlent parfois les 50%, notamment dans la couronne autour de Paris, comme en Essonne et dans le Val-de-Marne. Avec des exceptions notables, comme à Versailles où le nombre d’obsèques religieuses augmente légèrement. 

Quant à la crémation, elle reste très minoritaire en milieu rural, alors qu'en zone urbaine elle atteint parfois la même fréquence que l’inhumation. Bien entendu, le facteur religieux est également déterminant. « L'augmentation du nombre de funérailles civiles peut être attribuée à la perte des repères religieux en général dans la société », explique le père Jean-Marie Humeau, consulté pour l'étude d''OGF. A ces facteurs, il faudrait sans doute aussi ajouter celui de l'âge. Les défunts sont le plus souvent âgés. Or les personnes âgées sont plus enclines à respecter des traditions religieuses que les générations qui viennent après. Mathématiquement, cette sécularisation devrait accélérer la baisse du nombre d'obsèques religieuses. 

Troisième constat : les laïcs animent de plus en plus souvent les cérémonies religieuses. Ils prennent le relais des prêtres. Aujourd'hui, 68 % des obsèques religieuses dans l’église sont célébrées par des prêtres. Il y a cinq ans, ce taux était de 81 %. Quand les cérémonies ont lieu en dehors de l'église, elles se font par des laïcs à 69 %, un chiffre en augmentation de 7 points. Cette évolution correspond bien sûr à la diminution du nombre de prêtres. En France, on trouve environ 4500 prêtres de moins de 65 ans et quelque 10 000 de plus de 65 ans. « Le nombre de prêtres a été divisé par deux en 15 ans », estime Nicolas de Brémond d’Ars, sociologue des religions et prêtre. Ce changement, qui est interne à l'Eglise catholique, est en soi un facteur d'évolution du rituel. « Mais contrairement à une idée reçue, explique le prêtre, on ne peut pas dire qu’on aboutit à une diminution des obsèques religieuses quand les cérémonies sont célébrées par des laïcs ».

Réf. La Vie : La demande d'obsèques religieuses reste très forte

Contrairement à l’Islam, au Judaïsme et  aux Eglises orthodoxes,  l’Eglise catholique admet la crémation depuis l’époque « du » concile (décret romain du 5 juillet 1963), dès lors que celle-ci n’aurait pas pour objet d’exprimer le rejet, par le défunt et sa famille, du dogme de la résurrection des corps. Mais c’est là aussi, volens nolens, un coup porté à un symbole fort qui s’estompe désormais dans la mentalité sociale.

Sauf erreur, le taux des crémations en Belgique avoisine les 50 pourcents. Les funérailles y sont aussi, désormais, le plus souvent célébrées par des laïcs : certains diocèses  organisent même des formations en ce sens pour les employés des pompes funèbres et proscrivent les messes de funérailles. La  désacralisation du grand passage de la mort n’a plus de quoi étonner dans une société séculariste pour laquelle le décès est un retour au néant. JPSC

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