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Le rêve éveillé de Christian Laporte

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Le chant du cygne d’Anvers au milieu des décombres de l’Eglise belge transporte de joie l’éditorialiste de « La Libre Belgique », qui écrit sous le titre « une ‘squadra belga’ dirigée par Mgr Bonny? » :

 " Dans un peu moins d’un an, l’Eglise catholique fêtera le cinquantenaire de la fin du concile Vatican II. Le début des "sixties" chrétiennes marqua d’autant plus les Belges que nos évêques et théologiens avaient joué un rôle de pointe à ce grand "remue-méninges" qui ouvrit l’Eglise à la société contemporaine. A tel point qu’on parla de la "squadra belga" dont la contribution fut décisive dans la rédaction de moult documents toujours d’actualité.

Un demi-siècle plus tard, il n’est pas interdit de penser que, sans réorganiser radicalement l’institution comme en 1962-1965, notre corps épiscopal soit de nouveau à la pointe, notamment lors de la seconde partie du synode sur la famille où l’on annonce des ouvertures aux familles nouvelles et aux divorcés remariés, malgré les combats d’arrière-garde des conservateurs.

Eminemment centriste, donc ni exagérément progressiste ou ni outrancièrement conservatrice, l’Eglise belge de l’après-guerre avait donné le ton en insistant sur la liberté de conscience et le sens des (bons) compromis.

La lettre de l’évêque d’Anvers au synode puis ses propos forts dans "De Morgen" montrent que cet esprit - ou l’Esprit ?- souffle toujours sur l’Eglise belge qui est souvent sur la même longueur d’ondes que le pape François. Sans en appeler à la révolution qui n’a jamais été la marque de fabrique de l’institution, Mgr Bonny estime tout comme le Pape que l’heure est venue d’intégrer certaines mutations sociétales. Peu importe au fond qu’il devienne archevêque demain, sa "joie évangélique" sera d’avoir contribué à rouvrir toutes grandes les fenêtres de l’Eglise..."

Laissons-le à ses mirages. 

L’Eglise belge n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était en 1960 et ses restes anémiques bien incapables de fournir la moindre squadra épiscopale que ce soit.

On peut au demeurant s’en réjouir, si l’on jette un regard rétrospectif sur l’effondrement inexorable où l’esprit du concile qui habite Monsieur Laporte l’a conduite, tout comme ses consoeurs et voisines néerlandaise ou allemande, pour ne citer qu’elles.

Que reste-t-il en effet de l’Eglise après l’Eglise, au cœur de l’Europe lotharingienne ? Sur son site « Pro Liturgia », notre confrère alsacien Denis Crouan nous apporte un témoignage aisément transposable chez nous :    

« Selon une étude de Markus Günther publié dans “Frankfurter Allgemeine Zeitung”, en Allemagne le christianisme en est “au commencement de sa fin”. Pour le journaliste, l’Eglise ressemble à ce qu’était la RDA juste avant la chute du Mur de Berlin : derrière une apparente stabilité, tout est sur le point de s’effondrer. Aujourd’hui les belles églises et les structures diocésaines ne servent qu’à se bercer d’illusions : les chœurs des églises d’Allemagne sont parmi les meilleurs du monde et l’Eglise catholique est le deuxième employeur du pays. Mais l’Eglise peut-être prise au sérieux si, au lieu d’être une communauté de foi, elle n’est plus qu’un support du système social parmi d’autres ? Au sein de l’Eglise d’Allemagne, la foi s’est très largement évaporée : seul un tiers des fidèles qui fréquentent les églises croit encore à la résurrection de Jésus d’entre les morts. Et pas même 30% des fidèles croient en la vie éternelle. Selon Markus Günther, il est devenu bien plus facile de trouver des gens qui croient que des OVNI volent au-dessus d’Oberammergau - la ville où tous les ans se rejoue la Passion du Christ - que de trouver des fidèles catholiques qui croient au jugement dernier. A l’aide d’un sondage commandé par l’Eglise catholique, on a voulu voir ce qu’impliquait le fait de se dire catholique. Les résultats obtenus étaient si catastrophiques qu’ils n’ont jamais été officiellement publiés. 
Lorsqu’on a demandé à des fidèles pourquoi ils se voulaient catholiques, 68% ont répondu : « Parce que ça permet d'avoir de belles cérémonies à l’église à l'occasion des événements importants de la vie comme par exemple le baptême ou le mariage. » La deuxième raison avancée était : « Parce que ça permet de maintenir des traditions dans notre famille. » . Pour Markus Günther, dans sa forme actuelle, l’Eglise d’Allemagne n’a plus aucun avenir si elle en reste à énoncer ce qui ressemble à des programmes politiques ou si elle ne se préoccupe que de divertir.  Ce qu’il faut faire - ajoute le journaliste - c’est réaffirmer avec force les vérités absolues de la foi chrétienne. Tant qu’on croira attirer les fidèles avec des célébrations divertissantes, le catholicisme ne pourra pas être saisi dans sa radicalité, dans ce qu’il a d’essentiel à communiquer, et Jésus ne sera perçu que comme un grand personnage dont l’enseignement n’a ni plus ni moins d’intérêt que celui de Bouddha ou de Gandhi. Pour trop de catholiques, la résurrection du Christ n’est plus qu’une légende, n’est plus qu’un beau récit qui ne doit pas être pris à la lettre, car ce qu’il veut dire c’est que celui qui vit dans le cœur de ses proches n’est pas mort. C’est ce qui résulte de nombreux textes et de nombreux chants qu’on entend actuellement au cours des messes, spécialement des messes de funérailles.  La religion catholique a donc été réduite à une sorte de proclamation d’un bien-être collectif : « Paix dans le monde ; justice pour tous... » En fin de compte, l’Eglise, arrivée à ce niveau, ne dit pas plus que ce que dit déjà l’Unesco ou Greenpeace.  Mais - conclut Markus Günther - a-t-on besoin de Dieu et de son Eglise pour un tel programme ? »

 Ref. Édito: une "squadra belga" dirigée par Mgr Bonny?

JPSC

Commentaires

  • Ce texte est d'une désolante tristesse et même s'il se base sur des analyses véritables et malheureusement exactes de notre société et surtout des chrétiens de notre époque, tout cela ne me donne pas mal au cœur mais au contraire le remplit de joie!

    "Y AURA T IL ENCORE UN PEU DE FOI LORSQUE JE REVIENDRAI ???????""

    Pour moi, le retour du Christ est imminent, Il l'a dit, lisons les évangiles et regardons l'état de notre temps et ce qui s'y passe: guerres, tremblements de terre, épidémies, fléaux... et puis tous les messages de la Sainte Vierge aujourd'hui, .... Non mes frères Jésus n'est pas mort, Il est ressuscité et il revient bientôt, c'est pourquoi il ne faut pas tomber dans une déprime mais au contraire relever la tête et louer pour Jésus en route vers nous... préparons-nous dans la joie et l'espérance et la prière... Courage, Il est bientôt là!!!!
    C'est maintenant plus que jamais que notre foi doit être manifestée à nous, le petit reste!

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