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Europe : vous avez dit "Etat de Droit" ?
De la revue de presse ("Au quotidien") de l'Homme Nouveau :
Dans une tribune libre publié dans le Figaro du 29 décembre dernier, Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, analyse les sous-entendus idéologiques que révèlent l’opposition de l’Union européenne envers certains membres comme la Pologne et la Hongrie.
Les accusations de violation de « l’État de droit » portées contre certains États de l’Union européenne, membres de ce que l’on appelle le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), soulèvent la très grave question de la manipulation des concepts juridiques opérée dans le but de refuser aux nations européennes leur droit à l’autodétermination démocratique.
La notion d’État de droit (Rechtsstaat), forgée par les juristes allemands du XIXe siècle, recouvrait deux significations différentes selon les auteurs. Certains voyaient dans l’idée de soumission de l’État au droit un moyen d’assurer un gouvernement libéral et modéré, les autres seulement une technique d’organisation hiérarchisée de l’administration destinée à éviter l’arbitraire et à garantir la sécurité juridique en obligeant fonctionnaires et juges à décider en fonction de lois générales préétablies, connues de tous et égales pour tous. La première conception visait le contenu de la décision publique, la seconde était neutre sur le fond. Les deux, fort imprécises, se rejoignaient cependant sur deux points : la nécessité d’une hiérarchie des normes appliquées - mais non créées - par une justice indépendante. (…)
Il suffit de lire les mises en accusation de la Hongrie et de la Pologne par le Parlement ou les juges européens pour constater les détournements de procédure ainsi réalisés. Les principaux reproches s’adressent aux Constitutions mêmes des États concernés auxquels est donc refusée la première des libertés, celle de s’autodéterminer par l’exercice souverain du pouvoir constituant. Ainsi est-il par exemple reproché à la Constitution hongroise de retenir une « conception obsolète de la famille ». Cette ingérence se fait au mépris de l’article 4 du traité sur l’Union européenne : « L’Union respecte l’égalité des États membres devant les traités ainsi que leur identité nationale, inhérente à leurs structures fondamentales politiques et constitutionnelles, y compris en ce qui concerne l’autonomie locale et régionale. » Les institutions européennes se permettent aussi d’ignorer le protocole no 30 au traité de Lisbonne sur l’application de la Charte des droits fondamentaux à la Pologne et au Royaume-Uni, qui stipule : « La Charte n’étend pas la faculté de la Cour de justice de l’Union européenne, ou de toute juridiction de la Pologne ou du Royaume-Uni, d’estimer que les lois, règlements ou dispositions, pratiques ou actions administratives de ces États sont incompatibles avec les droits, les libertés et les principes fondamentaux qu’elle réaffirme. »
S’agissant de l’indépendance des juges, le deux poids, deux mesures est encore flagrant. Il est reproché à la Pologne d’avoir avancé l’âge de départ à la retraite de ses juges à 65 ans. La belle affaire ! Fort étrangement, nul ne songe à dénoncer le mode de désignation, sans nul doute exemplaire, du Conseil d’État ou du Conseil constitutionnel français. Et lorsque, aux États-Unis, les démocrates envisagent d’augmenter le nombre de juges à la Cour suprême ou de leur fixer une limite d’âge, dans le but avoué de faire basculer la majorité en leur faveur, l’on n’entend aucune grande conscience progressiste s’élever contre la violation du rule of law. (…)
Il reste alors à se poser les questions majeures auxquelles il va falloir honnêtement répondre. Oui ou non, les peuples des États membres de l’UE ont-ils encore le droit de s’autodéterminer par des élections et des référendums libres ? Oui ou non, le choix d’un bulletin de vote « conservateur » est-il encore possible en Europe ou seuls sont-ils acceptés les bulletins estampillés « progressiste » ? Oui ou non, sommes-nous tous tenus d’adhérer à une « société ouverte », toute autre option étant« fermée » par de lourdes sanctions ?
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Etats-Unis : l'IVG au coeur de batailles législatives dans plusieurs états
Une synthèse de presse de gènéthique.org :
Aux USA, l’IVG au cœur de batailles législatives, en Ohio, au Massachussetts, en Arkansas…
Publié le : 4 janvier 2021Aux Etats-Unis dans l’Etat de l’Ohio, le gouverneur Mike DeWine a signé le 30 décembre 2020 une loi obligeant à enterrer ou incinérer les fœtus avortés par voie instrumentale. Ces fœtus devront obligatoirement être placés « dans un cercueil, un caveau ou une urne ». Les frais seront à la charge de la femme enceinte. Le non-respect de cette obligation constituera « un délit de premier degré ».
Au Massachusetts, la veille de Noël, le gouverneur Charlie Baker a opposé son veto à un projet de loi facilitant l’accès à l’avortement. Mais, outrepassant ce droit de véto, le Sénat a quand même fait adopter la loi le 29 décembre. Cette loi, appelée ROE Act, élargit les conditions d’accès à l’avortement. L’âge minimum pour un avortement sans consentement parental est abaissé de 18 à 16 ans. Les avortements deviennent possibles après 24 semaines, et jusqu’au terme, en cas de malformation mortelle du fœtus, ou si un médecin le juge utile « pour préserver la santé physique ou mentale de la patiente ».
En Arkansas, quatre lois restreignant l’accès à l’avortement ont de nouveau été bloquées par ordonnance d’un juge fédéral, quelques heures après leur entrée en vigueur. La première loi interdit la technique de « dilatation et évacuation », couramment utilisée au deuxième trimestre de grossesse. La seconde règlemente le rebut des tissus fœtaux issus des IVG. La troisième interdit les avortements basés uniquement sur le sexe du fœtus. Et la dernière impose aux médecins des mesures supplémentaires de préservation des tissus fœtaux lorsque la patiente a moins de 14 ans, et les oblige à informer la police du lieu de résidence de la jeune fille. Ces quatre lois ont été votées en 2017 (cf. IVG : L’Etat de l’Arkansas en passe d’accorder un droit de veto aux pères), elles avaient été immédiatement bloquées par la juge Kristine Baker. En août dernier, la 8ème Cour d’Appel a levé ce blocage et imposé un réexamen à la lumière des décisions récentes de la Cour Suprême. La nouvelle ordonnance de blocage temporaire est valable jusqu’au 5 janvier, à moins qu’elle ne soit reconduite.
Sources : FOX News, Elizabeth Elizalde (03/01/2021) ; NPR, Vanessa Romo (29/12/2020) ; ABC (23/12/2020)
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A-men et a-women !
Du site "Pour une école libre au Québec" :
Pasteur (M.Div.) démocrate dans prière inaugurale du Congrès : ignorance crasse et correctivisme politique
L’élu démocrate Emanuel Cleaver a provoqué la fureur en clôturant une prière du Congrès avec les mots « amen et a woman » (un homme et une femme).Le pasteur du Missouri a été invité à prononcer la prière pour ouvrir le 117e Congrès américain dimanche.
Cleaver a également mentionné le dieu hindou Brahma alors qu’il faisait sa prière au Congrès.
Le pasteur Cleaver a déclaré :
We ask it in the name of the monotheistic God, Brahma, and “god” known by many names by many different faiths. Amen and a woman.
Soit :Nous le demandons au nom du Dieu monothéiste, Brahma, et « dieu » connu sous de nombreux noms par de nombreuses religions différentes. Amen (ou un homme) et une femme.
Cleaver est un pasteur méthodiste ordonné, titulaire d’une maîtrise en théologie (M. Div) de la Saint Paul School of Theology, un séminaire méthodiste uni à Leawood au Kansas. Il est surprenant qu’il ne sache pas que « amen » n’a aucun rapport avec « men » (homme) ni que Brahma n’est pas un dieu « monothéiste » (les religions ou leurs adeptes sont monothéistes…), mais le premier membre de la Trimūrti, la trinité des déités hindoues majeures, avec Vichnou et Çiva. Amen est un mot hébreu (אמן) qui signifie « vraiment, assurément », il a été transmis par le grec (ἀμήν) et le latin tel quel. Il est souvent traduit par « ainsi soit-il ». Le mot est aussi utilisé en arabe (آمين, âmîne). Ce degré d’ignorance est consternant de la part d’un diplômé en théologie.
La prière « diversitaire » a été prononcée peu après qu’un comité tenu par les démocrates a proposé des changements dans les règles de la Chambre pour « honorer toutes les identités de genre » et éliminer les mots genrés tels que « père », « mère », « fils » et « fille ».
Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre (élue avec une minorité des voix), a annoncé la proposition, affirmant que cette décision ferait de la chambre basse la « plus inclusive de l’histoire » pour les personnes transgenres et non binaires.
Les nouvelles règles de la maison supprimeraient les références spécifiques au genre telles que « homme », « femme », « mari », « belle-mère », « cousin », « oncle », « tante », « nièce », « neuve », « bru », « gendre » et « épouse » dans le texte de 45 pages qui régit la Chambre.
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2021 : une année dévolue au cardinal Wyszynski, "l'un des plus grands Polonais du XXe siècle"
Du National Catholic Register :
Le Parlement polonais déclare 2021 l'année du Cardinal Wyszynski
Dans sa résolution, le Sénat a décrit le cardinal Wyszyński comme "l'un des plus grands Polonais du XXe siècle".
Le cardinal Stefan Wyszyński avec le cardinal Karol Wojtyła, le futur Saint Jean-Paul II. (photo : Photo avec l'aimable autorisation d'Adam Bujak / Biały Kruk)
CNA - 4 janvier 2021
VARSOVIE, Pologne - Le Parlement polonais a déclaré 2021 l'année du cardinal Stefan Wyszyński, en l'honneur de l'homme d'Eglise qui a contribué à préserver et à renforcer le christianisme sous le régime communiste.
Les résolutions des deux chambres du parlement - le Sejm (chambre basse) et le Sénat (chambre haute) - ont salué les réalisations du cardinal qui a dirigé l'Eglise polonaise au plus fort de l'oppression communiste et qui devrait être béatifié prochainement.
Les résolutions ont été adoptées à une majorité écrasante.
La résolution du Sejm dit : "Dans son activité sacerdotale, le Primat du Millénaire a prêté attention à la dignité inhérente de l'homme, source de tous ses droits."
Le cardinal Wyszyński est connu comme le "Primat du Millénaire" parce qu'en tant que Primat de Pologne, il a supervisé un programme de préparation de neuf ans qui a culminé avec la célébration nationale du millénaire du baptême de la Pologne en 1966.
La résolution du Sejm a également fait l'éloge du cardinal pour sa défense vigoureuse de l'indépendance de l'Église sous le communisme. Elle faisait allusion à sa lettre de 1953 au dirigeant communiste polonais Bolesław Bierut, dans laquelle il refusait de subordonner l'Église aux autorités, déclarant "Non possumus ! (Nous ne pouvons pas). Le cardinal Wyszyński a été emprisonné plus tard dans l'année.
"En tant qu'homme de foi profonde et d'amour pour l'Église et la Patrie, il a cherché à obtenir un accord avec les autorités. Cependant, lorsque les actions des autorités de la République populaire de Pologne ont menacé les droits de l'Église et des fidèles, elles ont entendu le ferme "Non possumus ! Le primat de Pologne fut emprisonné. Il est devenu le symbole d'une attitude inébranlable d'opposition au mal", a déclaré la résolution, datée du 27 novembre et adoptée par 387 voix contre 48, avec 16 abstentions.
Dans sa résolution, le Sénat a décrit le cardinal Wyszyński comme "l'un des plus grands Polonais du XXe siècle".
"Il est impossible de décrire avec précision les mérites et le rôle que le Primat Stefan Wyszyński a joué pendant ces années pour la Pologne et l'Eglise. Lui et Jean-Paul II ont été ensemble les grands maîtres de la nation et ont soutenu les Polonais dans les moments les plus difficiles de l'histoire de notre patrie", a déclaré la résolution, datée du 2 décembre et adoptée par 77 voix contre 3, avec deux abstentions.
Elle a été adoptée par 77 voix contre 3, avec deux abstentions : "Il a veillé avec un soin exceptionnel sur le sort de l'Église polonaise pendant les années les plus sombres du stalinisme. Pour son attitude ferme envers les autorités communistes, pour son opposition à la destruction de la vie sociale et ecclésiale - exprimée par la célèbre phrase "Non possumus" - il a été emprisonné pendant plusieurs années".
Cette année marque le 120e anniversaire de la naissance du cardinal Wyszyński et le 40e anniversaire de sa mort.
Il est né le 3 août 1901 à Zuzela, à 60 miles au nord-est de Varsovie.
Avant la Seconde Guerre mondiale, il s'est engagé dans le travail social et éducatif avec des syndicats chrétiens et a organisé l'Union catholique des jeunes travailleurs.
Pendant la guerre, il devient membre de l'Armée de l'Intérieur, le mouvement de résistance clandestine de Pologne, et sert d'aumônier d'un hôpital pour insurgés à Laski, près de Varsovie.
En 1946, le pape Pie XII le nomme évêque de Lublin et, deux ans plus tard, archevêque de Gniezno et de Varsovie.
Le cardinal Wyszyński a été primat de Pologne jusqu'à sa mort à Varsovie le 28 mai 1981, quelques mois après la création du syndicat Solidarité, qui allait entraîner l'effondrement du communisme polonais en 1989.
Sa cause de béatification s'est ouverte en 1989. Le 3 octobre 2019, le Vatican a annoncé l'approbation d'un miracle attribué à l'intercession du cardinal.
Ce miracle concernait la guérison d'une femme de 19 ans d'un cancer de la thyroïde en 1989. Après que la jeune femme ait reçu le diagnostic incurable, un groupe de religieuses polonaises a commencé à prier pour sa guérison par l'intercession du cardinal.
La béatification devait avoir lieu le 7 juin 2020 à Varsovie. Mais fin avril, la cérémonie a été reportée à une date indéterminée en raison de la pandémie de coronavirus.