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Liège : enregistrée et diffusée depuis l’église du Saint-Sacrement en direct ce dimanche matin du 4 avril 2021 à 10h, la messe traditionnelle (missel de 1962) du saint Jour de Pâques

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Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur

Chants grégoriens (L Schyns, G. Lahaye) : Aspersion d’eau bénite « Vidi aquam », Propre de la messe « Resurrexi »; Kyriale de la messe I (Xe s.); credo I (XIe s.), hymne « O filii et filiae » (origine XII e s.);

Motets classiques : Micheline Viellevoye

Orgue : Patrick Wilwerth

Pour suivre la messe, cliquez ici : https://youtu.be/VYfd_Hux2vc

JESUS-LIMBES-FRA-ANGELICO-054_bat01_31 (1).jpgLa grand-messe de Pâques est le point culminant de l’allégresse pascale. Tous les événements que nous avons vus se dérouler, toutes les paroles que nous avons entendues pendant le saint triduum doivent être maintenant une réalité mystérieuse et présente : Le Christ, notre Agneau pascal, est immolé. La messe présente une grande unité de pensées et le même thème revient sans cesse. Le leitmotiv est cette parole de saint Paul : Le Christ, notre Agneau pascal, est immolé (Ép., Grad., Seq., Comm.).

L’introït est tiré du psaume 138 qui célèbre en général la science et la présence de Dieu pénétrant jusqu’au plus intime de notre être. Toutefois l’antienne a été adaptée à la solennité pascale. En effet, Jésus s’est endormi sur la croix, confiant au Père son esprit. Maintenant il se réveille entre les bras aimants de Dieu, lequel a accepté l’innocente Victime qui s’est offerte spontanément à lui. Il l’a serrée sur son cœur et l’a réchauffée de sa propre chaleur. Jésus est ressuscité. « Je me lève et me retrouve toujours avec toi ; Alléluia ; tu tiens sur moi ta main ; Alléluia ; trop élevée est devenue pour moi ta science ; Alléluia, Alléluia. » Ps. « Seigneur, tu me scrutes, tu me connais bien ; tu connais mon repos et mon lever. ».

Suit la splendide collecte. La résurrection du Christ est une anticipation de la résurrection de l’humanité. Voyant en ce jour leur Chef mystique ressuscité des morts, les membres sont confirmés dans l’espérance qu’un jour eux aussi obtiendront le même sort.

La lecture est tirée de la Ire Épître aux Corinthiens (V, 7-8). Il faut rejeter l’aigreur de l’antique ferment, pour célébrer la Pâque avec les azymes de l’innocence et de la sincérité. Le Christ est notre Pâque, parce que, par son immolation, Il a mis fin à l’Ancien Testament et a donné naissance au Nouveau. Nous devons donc, comme Lui-même, marcher devant Dieu dans la candeur et la simplicité des enfants, n’ayant plus rien de commun avec la vieille nature corrompue. Comme le Fils de Dieu reflète purement la beauté du Père, ainsi encore chaque chrétien est appelé à refléter la bonté et la beauté divine. C’est justement ce que disait l’Apôtre en une autre circonstance : Estote imitatores Dei, sicut filii charissimi [17].

Suit le répons-graduel, tiré du psaume pascal 117 : « C’est le jour qu’a fait le Seigneur, en lui exultons et réjouissons-nous. » Si, en effet, nous avons chanté avec tant de joie, le jour de Noël, que Jésus s’était incarné de Spiritu Sancto ex Maria Virgine et était né pour souffrir et pour mourir, combien plus la joie sied-elle à ce jour où, sans aucune coopération humaine, Dieu seul rend la vie à Jésus, et, pour ainsi dire, l’engendre à nouveau à sa propre gloire. Une si grande faveur fait éclater Jésus en vives actions de grâces : « Alléluia, parce qu’il est bon ; éternelle est sa miséricorde. » Il est particulièrement bon avec chacun de nous, à ce point qu’il n’a pas épargné son Fils, pour ne nous réserver, à nous, que les trésors magnifiques de sa bonté. Vis-à-vis de Jésus, il a fait triompher son inexorable justice ; vis-à-vis des hommes, sa miséricorde.

Le verset alléluiatique s’inspire des paroles de l’Apôtre : « Notre Pâque a déjà été immolée : le Christ. » Jésus est dit : Pascha nostrum, parce qu’il s’est donné entièrement à nous. Il ne veut pas célébrer seul la Pâque, mais il veut la faire avec nous, afin que nous aussi nous associions à sa passion, et, par suite, à sa triomphale résurrection. Il ne s’appelle pas simplement Pascha, mais Pascha nostrum, parce que, si sa mort et sa résurrection ne deviennent pas intimement nôtres ; si nous ne revivons pas, si nous ne nous approprions pas ses mystères dans notre vie spirituelle, ses peines et ses gloires ne nous seront pas profitables, tout comme il ne sert de rien au malade d’avoir le remède s’il ne le prend pas.

L’origine de la séquence (acolutia) doit probablement être recherchée à Byzance, d’où, par l’intermédiaire de moines grecs, elle parvint à l’abbaye de Saint-Gall en Suisse. Les très longs neumes orientaux sur l’Alléluia, d’exécution difficile, ennuyaient les chantres latins, aussi le moine Notker pensa-t-il à remplacer toutes ces vocalises à la suite de l’Alléluia par des textes rythmés auxquels s’adapteraient les neumes du iubilus alléluiatique. Telle est l’origine de la séquence.

Celle de Pâques est attribuée à Wipon (+ 1050), chapelain à la cour des empereurs germaniques Conrad II et Henri III. Le texte donné par le Missel est expurgé de tout anti-judaïsme, car on y a supprimé la cinquième strophe, laissant ainsi en l’air celle qui lui correspond :

Ve strophe.       

Credendum est magis soli

Mariæ veraci

Quam iudeorum

Turbæ fallaci.   

Il vaut mieux croire à la seule

Marie sincère,

Qu’à la foule

Menteuse d’Israël.         

La séquence, tout comme l’hymnodie de l’office, introduit dans la liturgie un élément poétique extra-scripturaire et d’inspiration privée, raison pour laquelle Rome ne l’admit que tardivement dans ses livres officiels. Dans le cérémonial de la cour papale au XIIe siècle, la place accordée à la séquence était extra-liturgique ; on l’exécutait durant le repas du clergé dans le triclinium léonien.

La séquence pascale, en particulier, introduite au cours de la messe, en guise d’hymne avant l’Évangile, a perdu beaucoup de son ancien caractère dramatique qui, en France, la rendait si chère au peuple, quand, au matin de ce jour, elle était chantée alternativement par le groupe des Apôtres, par Marie de Magdala et enfin par le chœur.

La lecture de l’Évangile, avec le récit du message de l’ange aux saintes Femmes, est prise en saint Marc (XVI, 1-7). La résurrection de Jésus-Christ est un fait dogmatique solidement prouvé. Il s’est produit dans un milieu en grande partie hostile, — les juifs, — en partie se refusant à y croire, et c’était non seulement les hommes, les Apôtres, mais les femmes elles-mêmes. On ne peut donc parler de l’autosuggestion de la première génération chrétienne, qui aurait attribué au Christ historique ce qui aurait été, au contraire, une déception de leurs espérances. Non, la résurrection de Jésus fut crue par eux, malgré eux ; ils n’étaient pas disposés à l’admettre, et ils durent s’incliner devant l’évidence. Ils crurent, mais parce qu’ils virent, parce qu’ils touchèrent sensiblement, parce qu’ils mangèrent et burent avec lui, qui était mort et ressuscita.

Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 75. « La terre frémit et fut consternée, quand le Seigneur ressuscita pour venir juger le monde. » Comme la nature a été associée à la malédiction de Dieu contre le péché d’Adam, ainsi, au dire de saint Paul, est-elle en attente impatiente du jour qui verra sa revanche et son affranchissement de l’état de dégradant esclavage où la tient le pécheur. A la première annonce de la parousie du Christ ressuscité, la terre s’agite et frémit parce que le jugement de Dieu sur le monde infidèle commence déjà ; puis lorsque, au dernier jour, Jésus viendra juger définitivement les vivants et les morts, la création tout entière sentira la présence du Créateur, et s’unira à lui pour combattre les impies, comme le dit la Sagesse : et pugnabit cum illo orbis terrarum contra insensatos [18].

L’antienne pour la Communion provient du texte de saint Paul, déjà lu dans l’Épître : le Christ est notre Pâque. Il a été immolé. Faisons donc festin, mais avec les azymes de la vérité et de la sincérité ; nourrissons-nous de Lui. Toute autre nourriture, tout autre assaisonnement profanerait notre Pâque. Le Christ immolé, aliment des fidèles, indique que nous devons imprimer la passion de Jésus dans notre esprit ; le pain azyme non fermenté ni gonflé par le levain signifie l’esprit de mortification qui doit assaisonner la vie chrétienne.

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JPSC

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