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  • Urgence humanitaire et risques d'un nouveau génocide au Nagorno-Karabakh

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    De l'Agence d'Information SIR (Chiara Biagioni) :

    NAGORNO-KARABAKH

    L'appel des Eglises : "On ne peut ignorer l'urgence humanitaire et les craintes d'un nouveau génocide"

    20 décembre 2022

    Une Lettre des Eglises chrétiennes au chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, lui demandant d'intervenir et de faire tout son possible pour aider le peuple arménien d'Artsakh/Nagorno-Karabakh bloqué par les Azéris et coupé des voies de communication et de l'accès au gaz, en ce début d'hiver.

    "Dans ces circonstances", écrivent les deux organismes œcuméniques, "les craintes des Arméniens d'un nouveau génocide à leur encontre ne peuvent être ignorées, et le blocus de l'Artsakh/Nagorno-Karabakh est un contexte dans lequel ces craintes sont grandement et naturellement exacerbées".

    La Conférence des Eglises européennes (Kek) et le Conseil œcuménique des Eglises (Wcc) ont envoyé une lettre commune au responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, pour dénoncer le blocus par l'Azerbaïdjan de la région arménienne d'Artsakh/Nagorno-Karabakh, "en violation de l'accord tripartite qui a mis fin à la guerre de six semaines en 2020, du droit international humanitaire et des droits de l'homme, ainsi que des principes moraux les plus fondamentaux". En obstruant le corridor humanitaire de Lachin et en coupant l'approvisionnement en gaz de la région au tout début de l'hiver, l'Azerbaïdjan - lit-on dans la lettre communiquée à la presse aujourd'hui par les deux organismes œcuméniques - "crée délibérément une urgence humanitaire pour ses 120 000 résidents d'origine arménienne". La lettre est signée par le secrétaire général du Kek, Jørgen Skov Sørensen, et le secrétaire général par intérim du Wcc, le révérend Ioan Sauca. Selon le Kek et le Wcc, "cela suit un modèle clair de comportement de l'Azerbaïdjan qui contredit toute prétention de bonne volonté et de responsabilité humanitaire". La lettre fait également état de preuves croissantes de graves violations des droits de l'homme commises à l'encontre des Arméniens par les forces militaires et de sécurité de l'Azerbaïdjan.

    Dans ces circonstances, les craintes des Arméniens d'un nouveau génocide à leur encontre ne peuvent être ignorées, et le blocus de l'Artsakh/Nagorno-Karabakh est un contexte dans lequel ces craintes sont fortement et naturellement exacerbées".

    En effet, le blocus empêche le transit des biens et des personnes ; certaines personnes gravement malades admises à l'hôpital républicain de Stepanakert et sur le point d'être transférées dans les hôpitaux d'Erevan ne peuvent être déplacées, ce qui a de graves conséquences pour leur santé. La lettre invite instamment l'UE à prendre toutes les initiatives diplomatiques possibles pour faire en sorte que l'Azerbaïdjan rouvre le corridor de Lachin et fournisse ensuite des garanties adéquates pour qu'il reste ouvert. "En outre, nous vous demandons de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour assurer l'extension du mandat de l'actuelle mission de surveillance de l'UE à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan afin d'inclure le corridor de Lachin, de manière à assurer une surveillance civile indépendante de la situation le long du corridor."

    Dimanche dernier, lors de l'Angélus, le pape François avait exprimé sa vive inquiétude quant à la situation dans le corridor de Lachin, dans le Caucase du Sud. "En particulier, a-t-il dit, je suis préoccupé par les conditions humanitaires précaires des populations qui risquent de se détériorer davantage pendant la saison hivernale". Ces derniers jours, Sa Sainteté Aram Ier, Catholicos de l'Église arménienne, est également intervenu sur la question, dénonçant dans une note : "L'Azerbaïdjan a coupé l'approvisionnement en gaz de l'Arménie vers l'Artsakh, laissant cette population isolée avec des réserves en baisse, luttant pour survivre - sans chauffage - dans des conditions hivernales inférieures à zéro. Les hôpitaux, les écoles et les services sociaux sont incapables de fonctionner correctement ; les perspectives deviennent sinistrement sombres. Une terrible catastrophe humanitaire est en train de se produire, spécifiquement conçue pour éliminer la population arménienne de l'Artsakh". Nous assistons, écrit Aram I, à des mesures délibérées et concrètes de nettoyage ethnique et de génocide de la population arménienne de l'Artsakh.

    D'où l'appel aux "gouvernements du monde", aux chefs spirituels, aux hommes politiques et aux militants des droits de l'homme à "ne pas rester indifférents au sort du peuple arménien, une fois de plus au bord du génocide".

    L'Œuvre d'Orient (une association catholique française créée pour soutenir les communautés chrétiennes du Proche et du Moyen-Orient) et la Communauté arménienne de Rome sont également montées sur le terrain. Ce dernier s'adresse aux "institutions italiennes" et demande que "les droits des Arméniens d'Artsakh (à la liberté de mouvement, à l'autodétermination, à la vie, à la liberté) soient respectés comme le prévoient les conventions internationales". Le Haut-Karabakh est une région du Caucase du Sud disputée par l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui se sont affrontés militairement entre janvier 1992 et mai 1994. Depuis lors, les deux pays sont toujours techniquement en guerre et le gouvernement d'Azerbaïdjan menace de reprendre le Haut-Karabakh par la force militaire. Les zones frontalières entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan restent militarisées sous un régime de "cessez-le-feu" souvent violé par les deux parties. Il s'agit d'un conflit "hybride" ou "gelé" aux frontières de l'Europe qui risque de s'aggraver et de mettre en péril la sécurité de toute la région.

  • Une sécularisation de la papauté ?

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Scandales et démissions annoncées sécularisent la papauté

    20-12-2022

    L'un des principaux objectifs de François est et reste la sécularisation de la papauté. Deux faits récents le démontrent : ses propos sur les démissions pour diverses raisons, déjà signées et stockées on ne sait où, une banalisation qui donne à la papauté l'image d'un emploi temporaire. Et la gestion du scandale de Rupnik, qui efface la demande de justice par des interventions d'en haut.

    L'un des principaux objectifs de François est et reste la sécularisation de la papauté. Cela signifie réduire le pontificat à l'humanité de celui qui l'incarne à un moment donné. Une réduction inévitable après le "tournant anthropologique". Sa récente communication sur sa propre démission fait également partie de ce projet. Au quotidien espagnol ABC, François a déclaré : " J'ai déjà signé ma démission ". C'était quand Tarcisio Bertone était Secrétaire d'Etat. J'ai signé la démission et je lui ai dit : 'En cas d'empêchement de santé ou autre, voici ma démission. Vous l'avez". Je ne sais pas à qui le cardinal Bertone l'a donnée, mais je la lui ai donnée quand il était secrétaire d'État." 

    La sécularisation de la papauté se produit ici avant tout à travers le contexte de la communication et sa forme exposée. L'emploi du mot "démission" est frappant car il est habituellement utilisé pour un président de conseil d'administration, un ministre d'un gouvernement en difficulté, un manager d'une équipe de football, un employé qui a trouvé un autre emploi. Le même mot sonne terriblement lorsqu'il s'agit du pape. En tant que père ou mère, mari ou femme, on ne démissionne pas. En tant que poète, musicien ou éducateur, on ne démissionne pas. En tant qu'homme, on ne démissionne pas. Pour Sœur Cristina, qui a quitté le voile pour monter sur scène, personne dans les journaux n'a utilisé le mot démission. La presse parle de démission, en revanche, lorsqu'une personnalité change de carrière et se consacre à la vie politique. Si le pape parle de sa propre démission, les gens finissent par le mettre sur le même plan qu'un Premier ministre après un vote de défiance au parlement. Dire qu'il a signé sa propre démission a donc une forte signification sécularisante.

    Ensuite, il y a la négligence calculée de l'annonce, quelques mots jetés comme quelque chose de peu important. Ce qui est semé à la hâte dans les interstices d'une interview rapide ne prend pas une grande importance aux yeux du lecteur. Cela devient un détail secondaire. Dans sa déclaration, François a placé sa démission comme une évidence, une étape qui est maintenant considérée comme une routine. Démissionner peut devenir une habitude, une évidence, et l'on sera plutôt surpris si, comme saint Jean-Paul II ou Léon XIII, les papes restent en place jusqu'au bout. La banalisation délibérée de l'information est également évidente à la mention du cardinal Bertone : "Je ne sais pas à qui le cardinal Bertone l'a donné...". Comme lorsqu'on dit chez soi : "Oui, ça doit traîner quelque part..., avez-vous essayé sous le lit... ?". Cela signifie que la chose est de peu d'importance. Et puis les raisons : "en cas de problème de santé ou autre...". Une telle déclaration ressemble à de nombreuses déclarations anticipées de traitement pour les soins de fin de vie, avec toutes leurs ambiguïtés bien connues, aggravées par un vide "... ou quoi que ce soit...".

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  • 2700 euthanasies en Belgique en 2021 : l'IEB a décortiqué le rapport officiel pour vous

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    Note de synthèse : Rapport 2022 de la Commission Euthanasie en Belgique

    Depuis 2002, 27 226 personnes ont été officiellement euthanasiées en Belgique. Les chiffres pour les deux dernières années (2020 et 2021) sont respectivement de 2445 cas et 2700 cas. L’année 2021 a donc été...

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  • Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (Denis Crouan)

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    Liturgie 30 : Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (42 mn) 

    https://youtu.be/Rro0pFXaLfo   

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant l’exemple significatif de l’Offertoire de la messe. À la suite de Vatican II, les rites de l’offertoire ont été modifiés. On a beaucoup glosé sur cette modification : qu’y a-t-on gagné, qu’y a-t-on perdu, était-il nécessaire de changer les choses ? Tentons de répondre à ces questions en faisant une comparaison systématique de l’ancien rite (missel « de Saint Pie V ») et du nouveau rite (missel de Saint Paul VI). Il est clair qu’il fallait cette réforme car les formules de jadis portaient des confusions, distinguant mal « le pain non consacré » et « le Corps du Christ ». 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.