Thibaud Collin met le doigt sur l’équivoque de l’ « Instrumentum laboris » du synode concernant le chemin pénitentiel supposé ouvrir l’accès des divorcés-remariés aux sacrements de pénitence et de l’eucharistie. C’est sur le blog publié par le journal « La Croix »
« Un des points du synode âprement débattus porte sur la nature du « chemin pénitentiel » que l’Eglise pourrait mettre en place pour les personnes divorcées et remariées civilement désirant retrouver la vie sacramentelle. Parfois, un tel chemin est présenté comme une troisième voie permettant de sortir de « l’impasse » du tout (l’admission immédiate) ou rien (le refus persistant). Or à lire le passage de l’Instrumentum laboris présentant cette solution, on constate qu’il n’en est rien puisque ce chemin peut se comprendre de deux manières opposées et, ultimement, réductibles à ce qui était présenté comme les termes mêmes de l’impasse dont on voulait sortir !
Qu’on en juge : « Pour affronter ce thème, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible. En référence à Familiaris Consortio 84, un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produit est suggéré, avec le repentir et la vérification de l’éventuelle nullité du mariage, l’engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence. D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation. »
Il est clair qu’entendu dans sa deuxième signification, le chemin pénitentiel introduirait une rupture majeure dans l’économie sacramentelle puisqu’elle rendrait possible l’absolution en l’absence du repentir de son péché et du ferme propos de ne pas le commettre.