Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ethique - Page 358

  • Non, le transhumanisme ne fait pas rêver tout le monde!

    IMPRIMER

    Lu sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le transhumanisme ne fait pas rêver tout le monde

    Rédigé par Adélaïde Pouchol le 13 novembre 2015 dans Éthique et tac

    « On doit considérer globalement les PMA comme un progrès mais leurs dérives sont inévitables en dépit des discours éthiques que nous entendons depuis une douzaine d’années. Un tel constat ne peut que conduire à l’inquiétude quant aux nouvelles techniques qui se développent avec l’intrusion de la génétique dans la PMA. Car on ne voit pas quels garde-fous mettraient l’humanité moderne à l’abri de dérives de type eugénique », écrit Jacques Testart, célèbre biologiste de la procréation. Lui qui, en faisant naître en France le premier bébé-éprouvette, a fait faire un bon en avant à la PMA, tire désormais la sonnette d’alarme. Il l’avait fait notamment dans son livre Faire des enfants demain paru en 2014. Il y expliquait toutes les dérives de la médecine procréative et mettait très sérieusement en garde contre le recours à la PMA pour « calibrer » l’enfant à naître (avec le diagnostic préimplantatoire) ou dans le cas d’un couple dont la stérilité n’est pas pathologique (notamment les couples homosexuels ou les couples dont la femme n’est plus en âge de procréer mais a conservé ses gamètes).

    Lire la suite sur le site de l'Homme Nouveau

  • A 24 ans, elle devait être euthanasiée; elle a choisi de vivre...

    IMPRIMER

    Du blog de Jeanne Smits :

    Des nouvelles de « Laura », la jeune Belge en bonne santé physique qui avait obtenu le droit à l’euthanasie : un reportage vidéo sur Emily

    La jeune Belge, dite « Laura », qui avait obtenu au printemps l’autorisation de se faire euthanasier en raison de « souffrances psychiatriques intolérables », a fait l’objet d’un documentaire poignant tourné par The Economist pendant les mois et les jours qui ont précédé le jour fixé pour son injection létale. Elle s’appelle en réalité Emily, c’est une Flamande de la ville de Bruges. A 24 ans, en excellente santé physique, elle avait derrière elle une vie de désespérance, de dépression profonde et de fréquents épisodes d’automutilation. Le documentaire sur sa marche vers l’euthanasie a été mis en ligne le 10 novembre. Arrêtez votre lecture ici si vous voulez voir son histoire plutôt que je ne vous la raconte…

    Voir la vidéo et la suite de l'article sur le blog de Jeanne Smits

  • Pourquoi nos évêques cautionnent-ils un prêtre dont la position sur l'euthanasie est à l'opposé de celle de l'Eglise ?

    IMPRIMER

    C'était hier (11 novembre) sur les antennes de la RTBF : une émission était consacrée à l'euthanasie avec la participation de Gabriel Ringlet sur le plateau. On peut voir cette émission "podcastée" ici : http://www.rtbf.be/video/detail_speciale-euthanasie?id=2058654. Chacun pourra juger de l'objectivité de cette émission tant au niveau de la composition du plateau, du film proposé, ou encore de l'attitude de la journaliste menant le débat.

    Quant à nous, nous nous interrogeons quand nous voyons nos évêques muets (ou complaisants ?) devant la multiplication des prises de parole et de position dudit abbé Ringlet qui s'opposent clairement à l'enseignement de l'Eglise sur diverses questions mais en particulier sur celle de l'euthanasie. Ainsi encore, à Liège, le 8 octobre dernier, sur le thème de "l'accompagnement spirituel en fin de vie", le même apôtre a tenu son discours conciliant à l'égard de la pratique de l'euthanasie devant une salle comble en présence de l'évêque en exercice et de son prédécesseur sans que jamais ceux-ci n'interviennent pour le contredire ou pour rappeler la position de l'Eglise sur cette question. On s'attendrait tout au moins à ce qu'ils offrent la même tribune à un théologien ou à un moraliste orthodoxe comme peut l'être, par exemple, le Père Xavier Dijon, mais c'est en vain; au contraire, en guise de surenchère, c'est précisément le docteur Corinne Van Oost, une praticienne qui se targue d'être catholique et de pratiquer l'euthanasie, que l'on invite pour entretenir le public des "soins palliatifs au risque de l'euthanasie" (à Verviers, au centre Maximilien Kolbe, dans les jours qui viennent).

    Il faudra tout de même que l'on nous dise de quelle manière - et dans quel sens - nos autorités ecclésiastiques comptent former leurs ouailles au respect du cinquième commandement. Et si, oui ou non, le rôle de l'"épiscope" n'est pas de veiller à ce que la foi et la morale catholiques soient enseignées sans ambiguïtés dans son diocèse.

  • compagnonnage fraternel

    IMPRIMER

    À l’aune de l’histoire et à l’heure de la mondialisation, le Cardinal Jean-Pierre RICARD, aborde avec délicatesse et subtilité, la complexité du célibat des prêtres et sœurs, la conception trinitaire du couple qui implique un décentrement et une ouverture avant d’évoquer les couples de la bible et de retenir celui de Priscille et Aquilas.
    Le Cardinal Jean-Pierre RICARD, archevêque de Bordeaux, est membre de la Congrégation de la doctrine pour la foi,
     du conseil pontifical pour la culture, pour l’unité des chrétiens, pour le culte divin et la discipline des sacrements, et membre du Conseil cardinalice pour les questions administratives et économiques du Saint-Siège depuis octobre 2011 (
    JPSC).

  • L'élimination des vieux sera-t-elle le génocide du XXIe siècle ?

    IMPRIMER

    De FigaroVox.fr :

    Robert Redeker : le «gérontocide» sera-t-il le génocide du XXIe siècle ?

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie de son dernier livre Bienheureuse vieillesse, Robert Redeker a accordé un grand entretien à FigaroVox. Pour le philosophe, il faut sauver la vieillesse de l'élimination : car sans elle, c'est notre civilisation qui risque de s'éteindre.

    Professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker est écrivain. Son dernier livre, Bienheureuse vieillesse vient de paraître aux éditions du Rocher.

    PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO

    Votre dernier livre Bienheureuse vieillesse est un éloge de l'âge. Faut-il se réjouir de de vieillir?

    La vieillesse nous libère de bien des fardeaux, dictés par la biologie et l'imaginaire, qui pèsent sur la jeunesse et l'âge mûr. Cicéron et Sénèque le savaient, notre société l'ignore: la vieillesse est libération. Elle débarrasse l'être humain de certains obstacles à sa liberté. La vieillesse est l'âge du bonheur, de la sagesse.

    L'habitude n'existe pas de présenter la vieillesse comme une libération. Il est vrai qu'elle peut, à l'extrémité de la vie, enchaîner au corps, servitude qui peut rendre enviable l'euthanasie. Pourtant la vieillesse, ce que les Stoïciens avaient remarqué, libère les êtres humains des fardeaux liés aux désirs qui rendent intempérants, qui soulèvent des tempêtes de chair, en particulier les désirs sexuels. Ces désirs rendent esclaves, c'est un fait. Mais souvent aussi ils se transforment en passions dévastatrices empêchant toute forme de bonheur. Ils partent en guerre contre le bonheur, que souvent ils détruisent. Livré à eux-mêmes, les désirs de cette farine empêchent, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire, un bonheur durable et serein (dont l'éternité en paradis, une éternité, j'insiste sur ce point, du corps et de l'âme, de la personne ressuscitée avec son corps, est la figure métaphorique) de s'installer. Cette idée-là de l'éternité laisse entendre la possibilité d'un corps non enchaîné aux désirs. La vieillesse rend plus facile l'exercice des aspirants à la sagesse et des mystiques, auquel la plupart des humains échouent quand ils veulent s'y essayer: le renoncement.

    Libération, la vieillesse est surtout une chance. Celle de redécouvrir le temps et la consistance des choses.

    Lire la suite

  • Toujours plus d'euthanasies aux Pays-Bas

    IMPRIMER

    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Pays-Bas : euthanasies en hausse / analyse du rapport annuel

    Le Rapport annuel 2014 des 5 Commissions régionales qui contrôlent la pratique de l’euthanasie aux Pays-Bas, récemment publié, fait état d'une hausse de 10% des cas rapportés par rapport à 2013, année pour laquelle une hausse des cas de 15% avait déjà été rapportée.
    Il ressort de la lecture du rapport, que la grande majorité des personnes euthanasiées l'ont été à leur domicile (4309 personnes).171 autres ont fini leurs jours à l’hôpital et 826 dans d'autres structures (maisons de repos, maisons de soins...) ou chez un membre de leur famille.
    4 cas ont été jugés non conformes à la législation par les Commissions régionales.
    Les 5302 autres cas déclarés ont donc été considérés comme valides et légaux. Parmi les 5306 cas déclarés du 1er janvier au 31 décembre 2014, la grande majorité (5064 cas) concerne des euthanasiestandis que 242 dossiers concernent des suicides médicalement assistés.
    La plupart des médecins qui répondent aux demandes d’euthanasie et provoquent la mort de leurs patients sont des médecins généralistes (4678 cas), dont certains sont en lien avec la Clinique de fin de vie (227 des cas).
    Parmi les pathologies ayant justifié l’euthanasie, on dénombre 3338 cas de cancers, 317 pathologies neurologiques, 257 pathologies multiples liées à l’âge, 247 pathologies cardiaques et respiratoires, 184 pathologies pulmonaires et 291 autres affections.

    A noter que 81 personnes atteintes de démence et 41 de souffrances psychiatriques ont été euthanasiées.

    Les autorités néerlandaises se posent aussi la question du prélèvement d’organes après l’euthanasie, étudiant les modalités à mettre en place pour que les deux opérations puissent se succéder au mieux. L’objectif est double : à la fois préserver l’indépendance des deux actes mais bénéficier de la dimension prévisible de la démarche pour garantir et préserver la qualité des organes prélevés et transplantés. 
    Enfin, dans un effort d’information et de bonne application de la loi, les Commissions régionales ont publié un « Code of Practice ».
    Rapport: : ICI

  • Vatileaks 2 : retour sur une indiscrétion méprisable

    IMPRIMER

      ...commise pour « bouster » les fausses vraies confidences à charge publiées par deux livres médiocres :« Via Crucis » (Le chemin de croix) de Gianluigi Nuzzi et « Avarizia » (Avarice) d’Emiliano Fittipaldi, sortis en librairie jeudi dernier. « Ce qu’ils publient n’est rien d’autre que le travail fait, par volonté du pape, pour chercher à rendre toute l’administration du Saint-Siège plus transparente et plus fonctionnelle », explique  le substitut  de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Angelo  Becciu qui souligne la disponibilité de la Curie pour les réformes voulues par le pape. Une indiscrétion d’autant plus méprisable s’il s’avère que les auteurs du délit sont bien Mgr Lucio Angel Vallejo Balda et Francesca Chaouqui (photo) : deux membres de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican, nommés par le pape François lui-même ! Lu sur le site de l’agence Zenit  ce commentaire d’Anita Bourdin (extrait) :

    «  […] Le contenu de ces deux livres sont des « choses que l’on savait déjà » et qui « indiquent la volonté du pape de réorganiser le système financier du Saint-Siège ».

    De fait, les documents obtenus par les auteurs sont le résultat des audits demandés par le pape lui-même pour la réforme que les cardinaux attendaient de lui en l’élisant au Siège de Pierre, le 13 mars 2013.

    Dans ce sens, les « révélations », ne sont pas tant le fruit d’un travail d’investigation de journalistes, qui publient ce qui existait dans les archives du Vatican, que le fruit du travail d’investigation interne promue par l’administration vaticane sous l’impulsion du pape François.

    « C’est clair, a-t-il ajouté, que des dysfonctionnements sont apparus, et c’est ce que les deux livres publient. Tout cela était déjà connu, c’était confidentiel à l’intérieur du Vatican, mais chaque État a sa part de confidentialité. Je pense qu’il est nécessaire de maintenir le secret, non pas pour éviter que les gens en aient connaissance, mais parce que c’était la volonté expresse du pape François, une fois découvert ce qui n’allait pas, afin d’y porter remède. »

    Lire la suite

  • Koztoujours...à Bruxelles

    IMPRIMER

    Peut-on encore être

    optimiste?

     

    koztoujours_1383899694_55 (1).jpg

    Conférence du blogueur KOZ Toujours, Erwan le Morhedec, lundi 16 novembre 20h à Bruxelles

     

    Suite à sa venue en Belgique et à la conférence qu'il donnera à l'IET (Institut d'Etudes Théologiques) le 16 novembre à 15h30, le blogueur Koz Toujours alias Erwan le Morhedec, nous fera l'honneur de donner une conférence débat à 20h, Avenue A.J. Slegers 96, 1200 Woluwe-Saint-Lambert, sur la question : "Peut-on encore être optimiste?".. KOZ est connu pour son blog qu'il anime sur des sujets politiques et chrétiens. Après six ans d’anonymat, il a révélé en 2011 son identité d’avocat et son nom, Erwan Le Morhedec. Son blog et sa Time Line Twitter @koztoujours au ton décapant ne laisse personne indifférent. N'hésitez pas à le découvrir à l'adresse  http://www.koztoujours.fr

    Informations pratiques:

    • Adresse du jour: Avenue A.J. Slegers 96, 1200 Woluwe-Saint-Lambert
    • Accessible en transport en commun (5min du métro Tomberg)
    • Parking aisé au métro Tomberg sur la place communale

    JPSC

  • Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

    IMPRIMER

    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille chrétienne » : 

    8241175-12882556.jpgRéunis en assemblée plénière jusqu’à samedi à Lourdes, les évêques de France ont évoqué, le 4 novembre, l’après-Synode sur la famille. Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio, qui avait été désigné suppléant pour participer au Synode, a fait une intervention remarquée dans l’hémicycle. 

    Est-il légitime de conclure que le Synode a ouvert aux divorcés remariés la porte de la communion ?

    Le rapport final ne parle pas explicitement de cette question. À la suite de Jean-Paul II, le pape François invite à prendre en compte la diversité des situations. Il évoque aussi des « critères de discernement » pour une meilleure intégration dans la communauté, mais sans préciser – ce qui rend le texte ambigu – si ces critères concernent aussi l’accès aux sacrements.

    Pourquoi la communion focalise-t-elle tous les débats ?

    La pastorale des personnes divorcées remariées est un peu l’arbre qui cache la forêt ! En réalité, nous avons un problème avec la pastorale de l’eucharistie. La dimension de repas a été beaucoup mise en avant, au détriment de la dimension de sacrifice. Mais si la messe n’est qu’un repas, on ne comprend plus ce que signifie participer à l’eucharistie sans communier. C’est pourtant ce que faisaient nos ancêtres qui communiaient deux fois par an. Je pense qu’il faut interroger notre pratique de la communion systématique et retrouver le lien avec le sacrement de la réconciliation.

    Sous quelle forme les divorcés remariés peuvent-ils s’associer en vérité à la vie de l’Église ?

    Le Synode invite effectivement à une meilleure intégration de ces personnes. Elles peuvent le faire de bien des manières, car la vie chrétienne ne se limite pas aux sacrements. Je pense par ailleurs qu’il n’est pas juste de dire qu’elles sont exclues de l’eucharistie. Elles peuvent réellement participer à l’eucharistie, non seulement en écoutant la Parole, mais aussi en s’associant au sacrifice du Christ, en faisant de leur vie « une vivante offrande à la louange de [sa] gloire ».

    Accepter de ne pas communier, c’est se libérer de l’autojustification et poser un acte de fidélité au Christ et à l’Église. On est là au cœur du mystère pascal, et ce n’est pas sans grâce ! »

    Ref. Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

    JPSC

  • Le synode de la confusion

    IMPRIMER

    De Thibaud Collin, dans le journal « La Croix » du 3 novembre 2015 : 

    Quel premier bilan tirer de ces deux synodes consacrés à la famille ?

    Il me semble pertinent de les remettre dans la perspective de l’intention du pape qui les a convoqués. Si on suit attentivement ses déclarations et ses choix depuis plus de deux ans, il semble clair que l’objectif premier était de susciter un débat dans toute l’Eglise afin de l’amener à vivre une « conversion pastorale ». Soucieux que l’Eglise se mette en situation d’ « hôpital de campagne », le Saint-Père souhaite lever certains obstacles rendant incompréhensible et même scandaleuse aux yeux de nombre de nos contemporains la morale de l’Eglise sur la sexualité et le mariage. Reprenant de facto l’agenda du cardinal Martini exposé en 1999 au synode sur l’Europe, il cherche comment dénouer certains « nœuds disciplinaires». Plutôt qu’une Eglise comme celle de saint Jean-Paul II apparaissant édicter des lois inaccessibles et donc contre-productives et mortifères, il souhaite promouvoir une Eglise en phase avec l’âge du care (le « prendre soin » en pleine expansion dans les sociétés occidentales postmodernes), c’est-à-dire une Eglise proche de la vulnérabilité des personnes, de leurs échecs et de leurs tortueux itinéraires biographiques. Bref, une Eglise proche et tendre (le pape a lui-même parlé de « révolution de la tendresse »), et non plus une Eglise hautaine et culpabilisante. D’où le désir de se mettre à l’école de «la pédagogie divine » et de viser « l’intégration » de tous ceux qui se sentent rejetés par un discours vu comme moralisateur et excluant. A l’aune de ce défi, il est normal que la discussion se soit focalisée sur l’accès des fidèles divorcés et remariés civilement, tant cette question cristallise les enjeux cités. Ce sujet s’est imposé comme central non pas parce qu’il serait la marotte des médias mais par la volonté même du pape qui dès le retour des JMJ de Rio (été 2013) a lancé le débat, puis a demandé au cardinal Kasper, célèbre opposant à saint Jean-Paul II et à Benoit XVI sur le sujet, d’ouvrir la réflexion et de poser la problématique au consistoire de février 2014.

    Or force est de constater que les trois  numéros du texte final consacrés à ce point (n° 84, 85 et 86) ne concluent pas la controverse. Et pour cause… ces numéros étant issus du cercle linguistique germanique dans lequel les cardinaux Kasper et Müller se trouvaient. Or leurs deux positions étant contradictoires, ils n’ont pu arriver à un consensus dans la formulation qu’en gommant tout ce qui les opposait. Le résultat est que le texte, approuvé par les pères synodaux à une voix de majorité, peut être lu selon deux herméneutiques opposées, celle de la rupture avec le magistère antérieur ou bien celle de la continuité. Un signe d’une telle indétermination est que les trois textes servant de référence (FC 84, CEC 1735 et Déclaration du 24 juin 2002 du Conseil pontifical pour les textes législatifs) sont cités de manières tellement lacunaires qu’ils peuvent autoriser soit une interprétation légitimant le statu quo ante (avec l’idée qu’un texte doit être compris selon sa logique propre et son contexte), soit une interprétation légitimant la nouveauté « pastorale » (avec l’idée que le silence volontaire ou l’omission vaut mise à l’écart).

    Lire la suite

  • Synode discordant. Vers un "schisme de fait" dans l’Église?

    IMPRIMER

    Le théologien dominicain Thomas Michelet met à nu les ambiguïtés du texte du rapport conclusif du synode d'octobre 2015: un synode qui n’a pas fait l’unité mais a couvert les divisions, le conflit entre "herméneutique de la continuité" et "herméneutique de la rupture" , et le dilemme du pape François (à supposer que celui-ci se pose la question en ces termes).  C’est, sur le site « Chiesa » de Sandro Magister, une analyse à lire ci-dessous. Les italiques et les grasses ajoutées au fil de la lecture du texte, sont de notre fait.

    La conclusion du Père Michelet est claire : si un document magistériel sans équivoque se situant dans la ligne de la tradition n’est pas publié, les différentes pratiques pastorales qui existent déjà continueront à se développer. J'ouvre ici les guillemets :« les unes étant pleinement conformes à l’orthodoxie, les autres ne l’étant pas, ce qui aura comme conséquence inéluctable un schisme de fait ».  JPSC.

    Que dit vraiment le synode sur les divorcés remariés ?

    par Thomas Michelet O.P.

    Il n’aura échappé à personne que la question des "divorcés remariés"  (que l’on devrait plutôt appeler "séparés-réengagés") aura été la plus âprement discutée tout au long de ce synode sur la famille, tant parmi les pères synodaux que chez les fidèles, et jusque dans le grand public – faisant même régulièrement la "une" des journaux, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps. Peu de questions auront finalement suscité autant d’intérêt que celle-là. 

    La complexité du débat se traduit dans les documents officiels, les points directement concernés étant ceux qui ont recueilli à chaque fois le moins de votes positifs, malgré des rédactions successives en vue d’obtenir un large consensus. Mais cela se retrouve également dans les conclusions les plus contradictoires des médias, qui crient selon les cas à la victoire de l’un ou l’autre camp, que ce soit d’ailleurs pour s’en réjouir ou pour le déplorer : les uns retenant l’accès au cas par cas des divorcés remariés à la communion comme inaugurant la révolution tranquille d’une Église nouvelle ; les autres, au contraire, son absence criante dans le rapport final et donc le maintien ferme du "statu quo ante". 

    Lire la suite

  • Rapport du synode sur la famille : l’assemblée des évêques de France réagit « en sens divers »

    IMPRIMER

    Lu sur le "Forum catholique":

    Le sujet des divorcés remariés, débattu durant les 2 années de synode, se retrouve au sein de l’assemblée des évêques de France, réunie jusqu’à dimanche. Ce sujet a fait l’objet d’échanges d’abord informatifs et assez consensuels, puis au ton plus aigre-doux mercredi à Lourdes.

    Les évêques attendaient d’être éclairés sur le rapport final du synode, dont la version en français n’a été publiée que mardi. Mais ce texte consensuel respire l’ambiguïté, ouvrant la voie à leur « plus pleine participation à la vie de l’Église ».

    Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a relevé « des questions à creuser, qui ont été animées entre nous »:

    « Comment parler d’état de péché pour un couple certes remarié, mais qui vit pendant trente ans ensemble ? Peut-on parler d’adultère ? »

    « Est-ce qu’on peut figer la vie de quelqu’un sans l’accès aux sacrements ? Que signifie le fait de désacraliser notre vie chrétienne ? »

    L’évêque d’Ajaccio, Mgr Olivier de Germay, s’est montré perplexe devant l’article le plus discuté (n°85) du document final, qui n’a obtenu que d’une voix la majorité requise des deux tiers, sur le « discernement » pour accompagner les divorcés remariés.

    « On risque de tomber dans le subjectivisme et dans des situations d’injustice ».

    L’évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a enchaîné :

    « L’intervention de mon prédécesseur mériterait débat entre nous ».

    Le jeune archevêque de Fort-de-France, Mgr David Macaire, a rétorqué :

    « Houston, we have a problem » (référence au message transmis par les astronautes d’Apollo XIII après une explosion). « On va entrer dans une ère de test pastoral ».

    L’évêque de Gap, Mgr Jean-Michel Di Falco-Léandri, a commenté :

    « Les clivages qu’il y a eu devant le synode, on les trouve dans notre assemblée ». « Cela fait parfois mal d’entendre certaines interventions, on se dit: +dans quel monde vivent-ils+ ? Ils sont pourtant confrontés à la diversité des situations et aux souffrances des personnes ».

    Ref. Divorcés-remariés : une ère de test pastoral

    JPSC