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Ethique - Page 364

  • Afrique : les évêques publient une déclaration commune pré-synodale

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    Archeveques-Gh.jpgLu sur le site « aleteia » :

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar rendent aujourd’hui publique une déclaration commune adoptée en juin dernier (8-11 juin 2015) à Accra (capitale du Ghana) lors d’une réunion de tout l’épiscopat africain et de Madagascar, préparatoire au synode ordinaire de la famille qui s’ouvrira le 4 octobre prochain.

    Dans cette déclaration signée par 45 prélats africains dont 32 présidents de Conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains, les évêques africains et malgaches lancent un appel pressant aux dirigeants politiques mais aussi « aux fils et filles du bien-aimé continent africain », demandant à tous de « respecter, aimer et servir l’Afrique en vérité ». Ils le font alors qu’à la fin de la semaine s’ouvre à New York (États-Unis) le Sommet des chefs d’État devant adopter un plan mondial de développement d’ici 2030.

    Dans la tradition de saint Gélase, Pape africain, ils invitent les dirigeants politiques à « écouter la voix de leur conscience » et à se souvenir « que chaque personne humaine aura des comptes à rendre à Dieu pour ses actes ».

    Avertis des avancées culturelles, politiques et juridiques d’agents externes à l’Afrique promouvant « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et « la perspective du genre » sur le continent africain, les évêques africains et malgaches dénoncent sans ambages le mensonge des politiques néo-colonialistes imposant aux cultures et aux gouvernements africains, « comme conditions d’aide au développement », préservatifs, contraceptifs, « services abortifs », « éducation sexuelle » purement technique et immorale, « déconstruction des stéréotypes de genre » : ces denrées, disent-ils, sont devenues plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral. Ils disent un « non catégorique à ce plan qui assassine [leur] continent ».

    Les évêques ciblent en particulier le Protocole de Maputo et les Observations générales n°2 sur son article 14 qui mettent les gouvernements sous pression notamment de légaliser ou dépénaliser l’avortement et de procurer à leurs populations un accès universel aux contraceptifs modernes. Ils notent que ce programme mortifère, « piloté par des agents externes à l’Afrique », se retrouve également dans des déclarations politiques panafricaines, telles que le Plan d’action de Maputo pour la Mise en œuvre du cadre d’orientation continental pour la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs, la Déclaration d’Abbis-Abeba sur la population et le développement en Afrique après 2014, ou la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015.

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar se déclarent « unanimement blessés au plus intime de [leur] cœur de pasteur » par « une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste ». Les Africains ne sont pas des partenaires serviles des agents de la gouvernance mondiale. Ils ont une contribution humaine et spirituelle prophétique à apporter à l’humanité en ce temps où la famille et la foi sont si gravement menacées.

    La déclaration a déjà été envoyée personnellement aux chefs d’État et de gouvernements africains, au Secrétaire général de l’ONU et aux responsables des institutions panafricaines, entre autres.

    Ref. Les évêques d’Afrique disent non au néocolonialisme et à l’esclavagisme idéologique 

    JPSC

  • Migrants : le pape François fait preuve d’un réalisme inattendu

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    42f52940f2005cf4c8b1182df33b45689d9343b3.jpgLa menace terroriste que les vagues migratoires actuelles font peser sur l’Europe ne fait aucun doute selon le Saint-Père qui a reconnu le danger potentiel d’une infiltration par des terroristes de l’EI. Lu sur le site « aleteia » : 

     « Je dois reconnaître que, de nos jours, les conditions de sécurité aux frontières ne sont plus les mêmes qu’autrefois. La vérité c’est qu’à moins de 400 kilomètres des côtes siciliennes sévit un groupe terroriste incroyablement cruel. Donc, les risques d’une infiltration existent. » Taxé un peu rapidement d’angélisme, le pape François a fait preuve d’un réalisme inattendu au cours d’une interview exclusive accordée à la radio portugaise Renascença : « Personne n’a dit que Rome serait à l’abri de cette menace ».

    Néanmoins, le Saint-Père a tenu à réaffirmer la primauté de l’accueil spontané sur la méfiance même légitime : « Si un réfugié arrive, malgré toutes les précautions de sécurité à prendre, nous devons lui souhaiter la bienvenue, parce qu’il s’agit d’un commandement biblique ». Mais, se référant à la « très grande crise du travail » sévissant en Europe, le pape François met en garde contre tout « simplisme » dans la façon de traiter les migrants et demandeurs d’asile.

    Appel aux communautés catholiques

    François a ensuite renouvelé son appel aux institutions catholiques à prendre en charge des familles de réfugiés : « Chaque paroisse, chaque institut religieux et chaque monastère, devrait prendre dans une famille. Une famille, pas une personne seule. Une famille donne plus de garanties de sécurité et de confinement, pour éviter les infiltrations d’un autre genre ».

    Précisant sa pensée, François a poursuivi : « Quand je dis que la paroisse doit accueillir une famille, je ne veux pas dire qu’ils doivent aller vivre dans la maison du prêtre au presbytère, mais que chaque communauté paroissiale doit trouver un endroit, un coin pouvait être transformé en petit appartement ou bien, si nécessaire, elle peut louer un petit appartement pour cette famille. [Les migrants] doivent être munis d’un toit, accueillis et intégrés dans la communauté… Il y a des couvents qui sont presque vides ! ».

    Avec le Catholic Herald

    Ref. Le pape François met en garde contre les terroristes infiltrés parmi les réfugiés

    JPSC

     

  • Face aux migrants, quelle doit être l’attitude des chrétiens ? Dialogue entre Mgr Rey et Rémi Brague

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    monseigneur-rey-eveque-de-frejus-toulon-et-remi-brague_article.jpgLa crise des migrants que connaît l’Europe renvoie les chrétiens aux racines bibliques de leur foi et à la construction même de l’Occident. Pour sortir du débat actuel par le haut, la foi et l’annonce leur seront d’une précieuse aide. Regards croisés de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, et du philosophe Rémi Brague. Un article de Samuel Pruvot dans « Famille chrétienne » :

    Mgr Dominique Rey : Quand on voit ces barques fragiles ballottées par les vagues de la Méditerranée, comment ne pas penser aux origines du peuple de Dieu ? L’histoire du salut est façonnée par l’exil. Adam et Ève ont été chassés de l’Éden. Abraham quitta Ur pour se rendre à Canaan sur une route semée d’arrêts, d’embûches et d’épreuves. Le destin d’Israël est marqué par l’exil de tout un peuple à Babylone et en Égypte. Dans la douleur, les Juifs entretiennent le souvenir heureux de Jérusalem : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion » (ps 137). C’est la Terre promise qui met en marche le peuple d’Israël.

    À nous chrétiens, il rappelle qu’à l’image de Jésus-Christ qui prêchait la Bonne Nouvelle de ville en ville, nous cheminons sur terre vers le Ciel. Notre vie nomade est un pèlerinage terrestre qui s’achèvera pour retrouver le Créateur. En marchant, nous nous déracinons pour mieux nous enraciner en Dieu. Nous marchons avec Dieu, vers Dieu. C’est à tout cela que font écho les cohortes de réfugiés qui quittent le Proche-Orient pour gagner l’Europe.

    Rémi Brague : La Bible rappelle effectivement au peuple installé sur sa terre qu’il fut lui aussi nomade. En conséquence, il devra comprendre ce qu’éprouve un étranger coupé de son sol et forcé à vivre dans un milieu nouveau. C’est pourquoi le souvenir de la captivité en Égypte est sans cesse ravivé.

    Ceci dit, la Bible éclaire notre expérience actuelle, mais c’est indirectement. Ne faisons pas comme les fondamentalistes musulmans ou protestants du « Bible Belt » américain. On ne peut pas appliquer tels quels aux Français les préceptes de la Bible. Nous ne sommes pas le peuple élu. Nous ne sommes rien de plus qu’une « nation du monde », dont certains membres sont baptisés, et de la sorte greffés sur Israël, qui est et reste le seul peuple élu. Parmi les baptisés, un certain nombre prend au sérieux les conséquences de son baptême. Cette nation s’est formée en une entité politique sous l’autorité d’un État qui prend en charge tous les citoyens, chrétiens ou non.

    La naissance de l’Occident chrétien n’est-elle pas le fruit de vagues successives de migrants qui ont trouvé une nouvelle identité via l’Église ?

    Rémi Brague : À partir du IIIe siècle, l’Empire romain a laissé entrer, d’abord avec l’accord des autorités, puis malgré elles, des populations venues de l’Est, de ce qu’on appelait alors la Germanie. C’est ce qu’on appelle, d’un terme péjoratif, les « invasions barbares ». Les historiens ont actuellement tendance à réviser à la baisse les estimations sur le nombre de ces nouveaux venus. Il n’y a jamais eu de submersion.

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  • Le pape a-t-il court-circuité le prochain synode en ouvrant la porte à un divorce qui ne dit pas son nom ?

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    C’est l’opinion de Sandro Magister sur son site chiesa : la réforme des procédures de mariage voulue par le pape François va multiplier les jugements de nullité, d’à peine quelques milliers à plusieurs millions. Ils pourront être obtenus avec une grande facilité et même en 45 jours seulement. Lorsque le synode consacré à la famille va s’ouvrir au mois d’octobre, les jeux seront déjà faits :

    ROME, le 15 septembre 2015 – Au fil des jours qui passent, on se rend de plus en plus compte de la portée révolutionnaire des deux motu proprio publiés le 8 septembre par le pape François – le second étant destiné aux Églises catholiques de rite oriental – qui sont consacrés à la réforme des procès en nullité de mariage :

    > Lettera apostolica "Mitis Judex Dominus Jesus"

    > Lettera apostolica "Mitis et Misericors Jesus"

    C’est le pape en personne qui, au début du document, indique quel est le motif de la réforme : 

    "Le nombre énorme de fidèles qui, alors même qu’ils ont le désir de répondre aux appels de leur conscience, sont trop souvent détournés de le faire par les structures juridiques de l’Église".

    Lors de la présentation officielle des deux motu proprio, le président de la commission qui a élaboré la réforme, Mgr Pio Vito Pinto, doyen de la Rote Romaine, a transformé ce motif en un objectif à atteindre :

    "Passer du nombre très limité de procès en nullité - pas plus de quelques milliers - au nombre démesuré de malheureux qui pourraient obtenir un jugement de nullité mais ne sont pas pris en considération par le système en vigueur".

    Il y a longtemps que François est tout à fait convaincu que la moitié au moins des mariages qui sont célébrés à l’église, partout dans le monde, sont invalides. Il l’avait affirmé à l’occasion de la conférence de presse qu’il avait donnée le 28 juillet 2013 à bord de l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro à Rome. Il l’a dit de nouveau au cardinal Walter Kasper, qui l’a raconté au cours d’une interview accordée au magazine "Commonweal" et publiée le 7 mai 2014.

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  • L'évêque d'Anvers se démarque de l'enseignement traditionnel de l'Eglise sur la sexualité humaine

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Mgr Bonny s’en prend à “Humanae vitae”. L’envoyé de la Belgique au synode critique le concept même de loi naturelle

    L’évêque d’Anvers, à moins de deux mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny s’oppose frontalement à Humanae vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
    Mgr Bonny avait déjà à plusieurs reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions homosexuelles (voir ici et ici). Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe (« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille : les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal Lehmann.
    L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le « consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ». Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la « conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
    « Toutes les constitutions et tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
    C’est une « déchirure qui ne doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
    On notera que son idée de la « collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
    Plus largement, Mgr Bonny conteste l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels. « Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue. D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. » C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains.
    Mgr Bonny affirme pourtant que selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux. L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc  que saint Paul s’est trompé tout comme saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
    Mais pour Mgr Bonny, « dans notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des gens ! », s’exclame-t-il.
    C’est dans ce contexte qu’il qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la « loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral : s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des dieux » !
    Il va de soi que Mgr Bonny propose de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » : « Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses – alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
    Pour vivre heureux, vivons couchés – avec qui bon nous semble !
    Toutes les citations rapportées ci-dessus proviennent du blog de Mathias von Gersdorff et de LifeSiteNews.
  • A propos de la crise des migrants, libres propos d’un catholique

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    A propos de la crise des migrants, libres propos d’un catholique (15 mn).https://youtu.be/pFeidwLj32Q

     

    Par Arnaud Dumouch, 8 septembre 2015. La double position de l’Eglise développée dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique au n° 2241 1° La partie éthique qui concerne la voix de l’Eglise et que reprend, comme il le doit à sa fonction, le pape François et Mgr Harpigny : « 2241 Les nations mieux pourvues sont tenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l’hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent. » 2° La partie politique qui concerne l’autorité de César, donc du pouvoir profane : « 2241 Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard du pays d’adoption. L’immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d’accueil, d’obéir à ses lois et de contribuer à ses charges. » L’Europe, malade de l’hyper-mémoire des crimes d’il y a 80 ans semble incapable, malgré les nombreux signes de 2015 (attentats), d’appliquer ce deuxième aspect. Si les hommes politiques ne se reprennent pas, c’est la construction européenne dans sa totalité que les peuples balayeront par leur vote. Légitimement effrayés par le danger sur leur identité et leur paix chèrement acquise, ils partiront avec violence dans le sens inverse des idéaux de 1968. « Le peuple qui ne se souvient pas de TOUTE son histoire, se condamne à la revivre ». Pour connaître toute l’histoire, il faudrait écouter en audio le livre de Flavius Josèphe « La guerre des Juifs et des Romains » : http://eschatologie.free.fr/livres_audio.html

     

     

  • Record de conversions au christianisme de musulmans arrivant en Europe

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    Ces conversions en masse sont-elles sincères ou sont-elles une manière pour les immigrés d'augmenter leurs chances d'obtenir l'asile ? se demande le site « aleteia » :

    FCgK04nO24oRHZiEzi2mwUG9ZzA.jpg « Opportunisme ou intégration ? En plus des vagues historiques de réfugiés qui arrivent en Europe en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, le Vieux Continent connaît aujourd’hui une autre vague, moins médiatisée, mais qui interpelle : celle des conversions au christianisme.

    L’agence de presse internationale Associated Press (AP) s’est rendue à Berlin dans une église évangélique où « des centaines de demandeurs d’asile iraniens et afghans » font partie des fidèles de la paroisse.

    « Certes, on ne peut ignorer que cette décision améliore leurs chances d’obtenir l’asile : ils peuvent ainsi prétendre qu’ils seraient confrontés à la persécution religieuse en cas de retour dans leur pays d’origine », observe l’agence, soulignant que l’Allemagne traite les réfugiés en fonction de la gravité de la situation qui les a contraints à quitter leur patrie  : ceux qui fuient la guerre civile en Syrie, par exemple, ont davantage de chances d’obtenir l’asile.

    « La situation est plus compliquée pour les demandeurs d’asile en provenance d’Iran ou d’Afghanistan, car les conditions de vie dans ces pays sont plus stables qu’en Syrie », déclare l’AP. Au cours des dernières années, environ 40% à 50% des demandeurs issus de ces régions ont été autorisés à rester dans le pays, avec un permis de séjour temporaire pour la plupart.

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  • Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

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    Le patriarche grec-melkite catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du "tsunami" de l’émigration des jeunes et leur demande de rester. Lu sur le site « aleteia », sous la plume de Sylvain Dorient :

     000_nic6276691-c2a9-louai-beshara-afp.jpg« La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration, (…) quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? » La lettre du patriarche Grégorios III parvenue à l’Aide à l’Église en détresse (AED) ne fait pas l’impasse sur les difficultés que connaissent les chrétiens d’Orient, mais leur demande avec insistance de ne pas abandonner des paroisses déjà durement touchées.

    450 000 chrétiens déplacés

    Sur 1 170 000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant la guerre, une « estimation prudente » de l’AED compte 450 000 déplacés intérieurs ou extérieurs. Pour convaincre les chrétiens de rester, le patriarche s’appuie sur l’histoire tumultueuse des chrétiens de cette région, qui ont connu des périodes de persécutions massives sans jamais disparaître : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860 ».

    La Syrie et l’Irak, terres d’asile des chrétiens

    L’ancien président de l’AED, Didier Rance, rappelle qu’un habitant sur trois de l’Empire ottoman de 1900 était chrétien, dans son ouvrage Chrétiens du Moyen-Orient(éditions bibliothèque de l’AED). Devant la terreur turque, les chrétiens se sont réfugiés au nord de l’Irak, notamment dans la plaine de Mossoul et en Syrie. À présent que la Syrie et l’Irak ne sont plus des refuges sûrs, certains tentent de revenir en Turquie, où il ne restait presque aucun chrétien (Aleteia). Beaucoup songent à émigrer en Occident, accablés par la succession de malheurs qui frappent leur peuple. Un mouvement facile à comprendre, mais fatal à leur identité.

    C’est l’âme des chrétiens d’Orient qui est en jeu

    Or, l’émigration met gravement en danger leur culture. D’abord parce que leurs édifices et leurs livres sont promis aux autodafés des islamistes radicaux (Aleteia). Ensuite parce que l’émigration s’accompagne le plus souvent de la dispersion des familles au sens large, et ce sont elles qui structurent la société. Didier Rance explique que pour ces chrétiens « la famille restreinte n’existe pas. Quand un chrétien parle de sa famille, c’est toujours de la famille élargie, de la parenté qu’il s’agit ». C’est par elle que se transmet le respect de la tradition, des « anciens », ces personnes âgées qui sont tenues pour des piliers de sagesse et de protection. Ils sont tenus pour indispensable. Un proverbe libanais dit : « Que celui qui n’a pas un ‘ancien’ s’en achète un ».

    Le clergé en première ligne contre l’émigration

    Les clergés irakiens et syriens sont les premiers opposants au mouvement d’émigration de leurs paroissiens. Ils sont souvent les derniers à partir, comme le père Pius Affas, à Mossoul, ou le père Yeghiche Elias Janji, à Alep. Ils tentent par tous les moyens de maintenir la vie de leur paroisse. Ils sont aussi les premiers à revenir : à Maaloula, ville syrienne conquise par les djihadistes puis reconquise par l’armée syrienne, les chrétiens exilés ont attendu que leurs prêtres réintègrent leur ville pour s’y réinstaller à leur tour. »

    Ref. Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

    JPSC

  • "Chaque famille peut aider une famille migrante"

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    Communiqué de presse
    Chaque famille peut aider
    une famille migrante

    Cette croix fut posée sur la Colline des Croix en Lituanie en 2009 par des représentants de la FAFCE et ses membres, pour toutes les familles chrétiennes en Europe.
    Bruxelles, le 10 septembre 2015

    De nombreuses portes se sont dèjà ouvertes dans les familles, les paroisses, les communautés en Europe pour accueillir des familles de réfugiés venant de Syrie et d'Irak; des familles contraintes à quitter leurs maisons et leurs pays parce qu'elles sont persécutées, nombre d'entre elles sont de familles de chrétiens persécutés.
     
    Il y a quelques jours le Saint Père François a adressé un appel pressant à toutes les paroisses d'Europe pour que chacune accueille au moins une famille de réfugiés, dans la longue tradition de solidarité et d'hospitalité de nos pays. La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) se fait un honneur de relayer cet appel: toute famille chrétienne  peut aider une autre famille chrétienne - la solidarité entre familles est un sujet familial pour toutes les familles.
     
    Réflexion et action sont nécessaires à l'échelle européenne, mais ces nombreuses familles ne peuvent plus attendre que des accords politiques soient mis en place. L'action sur le terrain, fondé sur la subsidiarité doit être entreprise maintenant, y compris dans les pays d'origine qui ne sont plus capables d'assurer la sécurité de leurs ressortissants chrétiens.
     
    La FAFCE appelle sollennellement chaque Etat membre de l'UE à soutenir toutes les initiatives prises en ce sens pour permettre l'accueil d'autant de familles que leurs propres familles le souhaitent et le peuvent;
    La FAFCE presse les Etats membres de commencer résolument une coopération dans ce domaine: l'avenir de l'Europe commande un pas supplémentaire dans la droite ligne des objectifs initiaux de sa fondation. 
     
     
    Contact: Maria Hildingsson, Secrétaire Général
    Mob. +32 4 70 20 39 18
    info@fafce.org
    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens. 

  • Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

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    HNoyQ.jpgDans un communiqué en date du 10 septembre 2015, Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, aborde la question de la crise migratoire sous le prisme de la justice et de la charité, deux vertus indissociables. Une réflexion lue sur le site de son diocèse mais a une vocation emblématique  pour nous tous : 

    1. L’appel du Pape François :

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 6 septembre, le Pape François a évoqué le drame « des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la mort, à cause de la guerre et de la faim, et qui sont en marche vers une espérance de vie » ; et il a appelé les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe « à manifester l’aspect concret de l’Evangile et à accueillir une famille de réfugiés ». Il a demandé à ses frères évêques d’Europe, que dans leurs diocèses « ils soutiennent son appel, rappelant que la miséricorde est le deuxième nom de l’amour : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40).

    Je sais la générosité des fidèles de mon diocèse et je veux remercier ici les familles, souvent dans le cadre de leurs paroisses, qui accueillent déjà des réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie et manifestent ainsi une vraie solidarité concrète envers les chrétiens d’Orient persécutés pour leur foi.

    Grâce à l’annonce faite par le gouvernement français, il y a un peu plus d’un an, d’ouvrir toutes grandes les portes de notre pays à ces chrétiens et autres minorités religieuses, expulsés par l’Etat Islamique de leurs villes de Mossoul et de la plaine de Ninive, sous menace de conversion à l’Islam ou de mort, ils se sont conformés aux règles administratives en vigueur en déposant leurs demandes de visa auprès des consulats de France. Force est de constater que les visas sont délivrés par Paris au compte-gouttes et qu’il s’agit, pour les plus chanceux d’entre eux, d’un parcours du combattant des plus éprouvants. Comme j’ai pu le constater en visitant ces réfugiés à Erbil, en octobre dernier, les moyens en personnels mis à la disposition des Consulats pour traiter ces dossiers manquent souvent cruellement, malgré la très bonne volonté des consuls et de leurs collaborateurs. Beaucoup de ceux qui répondent aux critères retenus – déplacement de Mossoul et de la plaine de Ninive l’an dernier et attestation d’une famille d’accueil en France – se découragent et prennent le chemin de l’exil vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie… Aussi, qu’en est-il aujourd’hui du généreux effet d’annonce qui avait suscité tant d’espoir ?

    Tout en partageant la compassion causée par ces files de migrants jetées sur les mers et les routes, on ne peut s’empêcher de comparer le traitement concret qui est réservé aux réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive, avec la volonté d’accueil universel affichée aujourd’hui à l’endroit des migrants qui forcent, souvent malgré eux, le passage !

    Dans son appel du 6 septembre, le Pape François se situe dans le registre du précepte évangélique de la charité, en se référant explicitement à la parabole du Jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25). On reconnaît ici ce que la tradition de l’Eglise appelle les œuvres corporelles de miséricorde. Jésus n’a pas l’intention ici de promouvoir un programme politique qui s’imposerait tel quel aux Etats, mais exhorte les fidèles à l’exercice de la charité dans une situation concrète. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est amour : « La charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (n. 31). C’est que l’appel du Pape François ne saurait se réduire à une incantation in abstracto : « l’Evangile nous appelle, affirme-t-il, nous demande d’être ‘proches’ des plus petits et des laissés-pour-compte. De leur donner une espérance concrète. Leur dire « courage, patience !... » ne suffit pas » (Angelus du 6 septembre).

    On notera en effet qu’ici, le Pape ne s’adresse pas aux Etats et se garde bien de préconiser des solutions politiques au problème des migrants, comme il l’avait fait par contre en interpellant avec vivacité la Communauté internationale pour venir au secours des chrétiens et autres minorités religieuses d’Orient persécutés. Il évite de poser un jugement sur des gouvernements pris de cours par l’ampleur soudaine du problème.

    Le Pape demande aux paroisses catholiques d’Europe d’accueillir une famille de réfugiés « fuyant la mort, à cause de la guerre ou de la faim ». Dans un discours circonstancié, il ne parle pas des « migrants » en général mais des « réfugiés ». Certes il ne précise pas comment discerner s’il s’agit effectivement de réfugiés, même si son propos le suggère. Il ne dit rien non plus sur le caractère temporaire qui s’impose à un accueil concret qui nécessitera, en lien avec des organismes ad hoc, une inscription dans la durée : papiers administratifs, logement, apprentissage de la langue, travail, ce qui s’avère un nouveau parcours du combattant des plus difficiles.

    De même, l’accueil des étrangers, en particulier ceux qui ne sont pas chrétiens, ne nous dispense pas, sans prosélytisme et dans le respect de la liberté, de leur partager le trésor de la foi (cf. Règle de Saint Benoît à propos de l’hospitalité ; Instruction du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Erga migrantes Caritas Christi, du 3 mai 2004, nn. 59-68).

    Nous ne pouvons donc pas rester insensibles à l’appel du Saint-Père et nous continuerons à accueillir les réfugiés d’Irak et de Syrie, en lien avec l’association chaldéenne de Pau. L’Oeuvre d’Orient, se tient à la disposition des diocèses, des paroisses et des familles qui souhaitent répondre positivement à l’appel du Pape pour accueillir unefamille de réfugiés (contact@oeuvre-orient.fr)

    2. Pour aller plus loin

    Il n’est pas interdit pour autant d’aller plus avant dans la réflexion et de se poser la question politique, non plus seulement de la charité, mais de la justice, en évitant de se laisser submerger par une vague d’émotion, suscitée par des images savamment diffusées par les médias au nom d’un moralisme culpabilisateur et manquant passablement de recul. D’aucuns ont souligné la différence de traitement qui a été faite entre la photo, il est vrai insupportable, du petit Aylan, qui a défrayé bien légitimement la chronique, et celle des 21 coptes égyptiens décapités par l’Etat Islamique en haine de la foi ! On ne gouverne pas avec des émotions, qui conduisent tout droit au risque du despotisme, qu’il soit celui des idées – la « pensée unique », qui peut être source de culpabilisation – ou qu’il soit celui des décisions précipitées et irréfléchies.

    L’accueil exprimé par l’Allemagne, à grands renforts de campagnes médiatiques, pour généreux qu’il soit, pourrait cacher des intentions moins altruistes qu’il n’y paraît : l’Economie-locomotive de l’Europe n’a-t-elle pas un besoin urgent de main d’œuvre pour faire fonctionner ses usines et ses entreprises, en raison du cruel déficit démographique ? Cet accueil largement relayé, pour donner un espoir légitime à tant de migrants en situation de détresse, pourrait avoir pour effet pervers d’encourager de nouveaux migrants à prendre des risques disproportionnés, en se jetant corps et âmes entre les mains de passeurs sans scrupules, qui exploitent cette vague migratoire à des fins mercantiles et parfois même de conquête idéologique inavouable.

    En corollaire de l’appel à la charité concrète faite par le Pape François, il me semble que de graves questions d’ordre politique s’imposent, pour que la vague d’émotion et l’authentique générosité suscitées par ce drame ne manquent pas d’un éclairage nécessaire.

    1. Les Etats occidentaux ne devraient-ils pas reconnaître, dans un beau geste de repentance, leurs erreurs de ces dernières années, en intervenant dans plusieurs pays et en y provoquant plus ou moins directement le chaos qui règne aujourd’hui dans ces pays (Irak, Libye, Syrie…) ?

    N’est-il est pas permis de douter de l’entière générosité des motifs avancés alors pour justifier ces interventions désastreuses : faire avancer la cause de la démocratie et des droits de l’homme, certes en s’attaquant à des Régimes forts, mais pour défendre des intérêts économiques, stratégiques, géopolitiques occidentaux, dans une région où les richesses pétrolières sont convoitées…

    2. Quels moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les passeurs ?

    3. Quelles résolutions de la Communauté internationale, quelle voie diplomatique sont mises en œuvre pour permettre aux migrants de demeurer chez eux ?

    Dans son message du 12 octobre 2012 pour la journée mondiale des migrants de 2013, le pape émérite Benoît XVI soulignait en effet qu'"avant même le droit d'émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c'est-à-dire d'être en condition de demeurer sur sa propre terre, répétant avec le Bienheureux Jean-Paul II que le droit primordial de l'homme est de vivre dans sa patrie". C'est donc à juste titre que la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 7 septembre 2015 souligne "l'importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l'Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d'origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine".

    4. Quelle solution concrète pour secourir les chrétiens d’Orient et autres minorités religieuses, et nourrir leur espérance de recouvrer leurs maisons et leurs terres, injustement confisquées ?

    Une bonne part de la réponse à ces questions passe par la volonté de stopper l’avancée de l’Etat Islamique et de détruire cette organisation. Ce qui supposerait une coalition associant les Pays occidentaux et les pays arabes, la Russie et l’Iran, et qui ne semble pas pouvoir faire l’économie d’une opération terrestre.

    5. Enfin quelle politique mettre en œuvre en Europe pour répondre à cette vague migratoire sans précédent et qui ne saurait être déconnectée de la résolution des questions ci-dessus ?

    La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dénie pas aux Etats la légitimité à réguler les flux migratoires au nom du Bien commun d’une nation, tout en réaffirmant le principe absolu du respect dû à la dignité de toute personne humaine.

    C'est ainsi que le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme que "les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine" mais rappelle que "les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption" tout en précisant qu'en tout état de cause, "l'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges" (CEC n° 2241).

    Régulation des flux migratoires et accueil des réfugiés, justice et charité, ne sont pas inconciliables. Ils sont même inséparables.

    Quelle grande voix portera ces questions cruciales sans lesquelles on ne parviendra pas à endiguer les drames humanitaires et civilisationnels qui se préparent ? 

    + Marc Aillet  Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
    10 septembre 2015

    Ref. Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

    JPSC

  • Réforme du processus de reconnaissance des nullités de mariage : 6 idées fausses et 6 développements

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    d435d85c8f04304556c8962dec78ce92_82.jpgLu sur le site « forum catholique » cette traduction d’un article paru en anglais dans le National Catholic Register. L’auteur du texte, M. Benoît Nguyen, est un avocat en droit civil et canonique. Il sert comme conseiller théologique et aviseur canonique pour le diocèse de Corpus Christi (Texas). Il est également professeur auxiliaire à l’Institut de formation spirituelle d’Avila.]: 

     "Les documents du Pape François, publiés mardi - un pour l'Église latine (Mitis Iudex Dominus Iesus) et l'autre pour les Églises orientales (Mitis et Misericors Iesus) – appellent à une lecture attentive afin de comprendre l'évolution des lois canoniques concernant la procédure de déclaration de nullité de mariage.

    Malheureusement, le sensationnalisme qui a entouré cela a causé quelques idées fausses ainsi que de fausses déclarations qui, à leur tour, peuvent entraîner des difficultés à comprendre certaines des réformes. (…) Je tiens à mettre en évidence six idées fausses et également six développements concernant ces réformes.

    Idées fausses 

    1. Tout d'abord, prenons le plus grand malentendu qui est rapporté, à savoir celle concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. La doctrine catholique sur le mariage et l'indissolubilité n'a pas changée et ne changera pas. Il faut dire clairement, et à plusieurs reprises, que les réformes d’aujourd’hui du Pape François sont des changements procéduraux et non pas des changements dans les enseignements de l'Église ni même des changements dans le droit canonique ou la jurisprudence pour les cas de mariage. Ceux qui clament que ce sont des changements dans les croyances de l'Église sur le mariage se trompent tout simplement. 

    2. Le but de ces réformes n’est pas de rendre plus facile l’obtention d’une déclaration de nullité au sens du laxisme. Le but est de rendre le processus d'enquête plus efficace et plus accessible. Qu'on soit d'accord ou non avec eux, ces changements sont là parce que le Pape et la commission qui a étudié cette question ont vu les zones où le processus a été soit nié ou retardé inutilement. Malheureusement, même les lois les plus « serrées » peuvent être détournées ou traitées avec laxisme, mais ce sont des questions relatives au personnel et qui sont extérieures à la portée de ces réformes. Maintenant, comme avant, il sera important pour les évêques, les canonistes et les fidèles non seulement d'acquérir une compréhension claire des enseignements de l'Église et des lois canoniques sur le mariage mais aussi faire preuve de vigilance que le processus n’est pas détourné. Catéchèse et fidélité seront la clef.

    3. Il n'y a aucun nouveau motif pour déclarer un mariage nul. Il s'agit d'un malentendu majeur. Les motifs permettant de déterminer si un mariage a été conclu validement restent les mêmes. Chaque cas doit continuer à être déterminé à la lumière — et seulement à cette lumière — des motifs canoniques établis. Le Pape n'a pas établi de nouveaux motifs, et les évêques ne peuvent, ni les tribunaux ou les juges, évoquer de nouveaux motifs dans ces réformes de la procédure. 

    Particulièrement en ce qui concerne l'Article 14 de Mitis Iudex Dominus Iesus (MIDI), le Pape François n’a pas établi ici de nouveaux motifs de nullité de mariage. Une lecture attentive de l'Article 14 indique que ce sont des situations où il est possible pour une partie de demander le nouveau processus, plus court, par lequel un cas peut être soumis à l'évêque diocésain. Ces situations peuvent comprendre : le manque de foi, la brièveté de la vie conjugale, l'avortement, la persistance dans des aventures extra-conjugales, la dissimulation malveillante de graves questions, la grossesse non planifiée, la violence physique et l’absence médicalement prouvée de l'usage de la raison. Ce sont des situations permettant la demande d'une certaine procédure. Il serait tout simplement erroné d’y voir là de nouveaux motifs.

    Il est tout aussi erroné de voir chacun de ces motifs, pris un à un, comme une déduction d’invalidité. En d'autres termes, aussi tentant que cela soit possible de tirer des conclusions hâtives, la simple présence d’un quelconque motif ne veut pas nécessairement dire qu'il y a un mariage invalide. Cela signifie simplement qu'une partie peut demander la nouvelle procédure qui est plus courte. Une fois qu'il y a une volonté concernant quelle procédure utiliser, le juge ou l'évêque doit encore déterminer, selon le droit canonique, s'il y a un manque de capacité, une absence de consentement ou un manque de forme canonique (pour les catholiques), suivant le motif spécifique.

    4. Le Pape François n'a pas fait de norme servant à déclarer plus facilement un mariage nul. La norme, pour arriver à une décision positive, reste très élevée; le juge ou l'évêque doit parvenir à la certitude morale (Canon 1608). Le Pape François, à l'Article 12, réaffirme clairement cela. Il souligne qu'une simple prépondérance de la preuve ne suffit pas. Il est clair que la certitude morale reste la norme. En d'autres termes, une décision positive ne peut être donnée si le mariage était seulement possiblement invalide. Elle ne pourrait même pas être donnée si le mariage était probablement invalide. Au contraire, il peut seulement être donné s'il est moralement certain d'avoir été un mariage invalide. 

    5. Le Pape n'a pas éliminé les tribunaux de seconde instance. Ce qui est être éliminé c’est plutôt l'appel obligatoire de la décision positive du tribunal diocésain local. Les parties, ainsi que le défenseur du lien, sont toujours libres d'interjeter appel de la décision à un second tribunal d'instance, généralement métropolitain ou archidiocésain. En outre, la capacité d'une partie d'en appeler à la Rote romaine est conservée.

    6. Le Pape François ne demande pas un abandon total des frais de tribunal. Il encourage plutôt que le processus se fasse aussi libre que possible en tenant compte des salaires justes et décents de ceux qui travaillent dans les tribunaux. Ainsi, une taxe de dépôt appropriée est permise et appropriée en justice.

    Évolution de la situation 

    En gardant tout cela à l'esprit, il y a plusieurs nouveautés qui sont mises en œuvre dans ces réformes ainsi que certaines choses dans les documents qui sont oubliées par beaucoup.

    1. Le plus grand changement dans la procédure de déclaration nullité est l'ajout de «processus brevior coram episcopo» autrement dit, le "processus plus court" par laquelle un évêque diocésain est autorisé à déterminer le cas lui-même. Lorsque les deux parties à l'affaire consentent, ou lorsqu’il peut y avoir une situation telle que celles décrites à l'Article 14 (mentionné ci-dessus), on peut faire une demande à l'évêque diocésain.

    Il existe plusieurs procédures requises pour cela, mais à grands traits, l'évêque diocésain doit alors nommer ce qu'on appelle un « instructeur » pour le cas, ainsi que deux assesseurs, pour évaluer les faits à la lumière des lois canoniques. Le défenseur du lien doit également être informé et impliqué. Ceux-ci donnent leur évaluation de l'affaire à l'évêque qui peut prendre une décision s'il est capable d'atteindre la certitude morale sur la nullité du mariage. Si ce n'est pas le cas, il doit renvoyer l'affaire à la procédure ordinaire. Une partie conserve le droit d'interjeter appel de la décision à la Cour métropolitaine (archidiocésaine) ou à la Rote romaine.

    2. Ce qui peut être le plus oublié au milieu de toute la controverse est l'appel du Pape au niveau local — c'est-à-dire au niveau des paroisses et doyennetés — pour les personnes afin d’aider le processus. Le document envisage de former le personnel local pour aider les parties alors qu'ils se préparent à entamer le processus. Ce serait une grande aide pastorale pour beaucoup de personnes qui pourraient se méprendre ou confondre concernant la procédure de déclaration de nullité ou concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. Le document réclame éventuellement la mise en place de groupes diocésains ou même interdiocésain pour aider à cet égard et même mettre sur pied un « manuel » qui pourra être utilisé par ceux qui sont engagés dans ce travail. 

    3. Actuellement, les cas de nullité de mariage sont habituellement réservés à un « tribunal collégial », c'est-à-dire, généralement un panel de trois juges. Il est prévu pour un diocèse, en raison de la pénurie de personnel, d'en appeler à la Conférence des évêques pour l'autorisation d'utiliser un seul juge qui est un religieux pour les cas de nullité de mariage. Cette option est généralement accordée aux tribunaux. Une partie est toujours libre de demander un tribunal collégial, et un tribunal d'appel doit toujours utiliser une formation de trois juges.

    Les documents, délivrés motu proprio (à l'initiative propre du Pape), permettront à un évêque diocésain de permettre à un juge administratif unique de siéger seul sans avoir à demander l'autorisation de la Conférence des évêques catholiques. Mais, le Pape François demande, cependant, que lorsque c'est possible, deux assesseurs soient nommés dans le cas où un seul juge administratif est utilisé afin d'aider le juge à déterminer la décision. Un tribunal d'appel doit toujours utiliser un panel de juges.

    4. L'utilisation des laïcs comme juges a été autorisée par le Code de droit canonique de 1983. Cependant, actuellement, il n’est pas possible pour un laïc de siéger sur un tribunal collégial (jury) en vue de compléter le panel des juges (Canon 1421.2). Le motu proprio permettra à un panel de juges laïcs de trancher l'affaire tant que l'un des juges est un dignitaire religieux. La présomption est que le clerc qui juge est toujours celui qui est le juge président (ponens). (…) 

    5. Un changement technique mais important est aussi le témoignage d'un témoin. Actuellement, le témoignage ou la déclaration d'un témoin n'est pas suffisante pour constituer une preuve complète. En d'autres termes, une déclaration de témoin doit être corroborée afin de compter comme une preuve complète, acceptée. Les documents permettent de prendre le témoignage d'une personne comme une preuve complète sous certaines circonstances : si sa crédibilité est soutenue, s'il n'y a pas d'autres preuves contraires, si la déclaration a été faite d'office, etc. Cependant, il devrait être noté que s'il y a une raison de douter de la crédibilité de la personne, qu’elle soit malveillante ou non, le témoignage non corroboré ne peut toujours pas compter comme preuve complète.

    6. Enfin, une curiosité est la dimension mariale du document, non pas tant dans ses mots ou le contenu, mais dans les dates; il a été signé par le Pape François en la solennité de l'Assomption (15 août) ; publié à la Nativité de la Vierge (8 septembre) ; et prendra effet à la solennité de l'Immaculée Conception (8 décembre). Puisse la Sainte Vierge étendre sa protection maternelle sur l'Église, sur le mariage et sur les familles, et sur la mise en œuvre de ces réformes."

    Source

    Réforme du processus de nullités 

    JPSC

  • Pauvre François, tu n’en demandais sans doute pas tant !

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    Nous apprenons que LLB a reçu pas mal de réactions à la récente publication qu’elle a faite au sujet du dernier livre de M. l’abbé Ringlet. En voici une qu’elle n’a pas pensé devoir retenir et que l’auteur, fidèle lecteur et ami de « Belgicatho » nous livre ci-après :

    « Avec ses quatre pages (annoncées à la une !), l’interview accordée à l’auteur de « Vous me coucherez nu sur la terre nue » ne pouvait échapper à l’attention du plus distrait des lecteurs de La Libre Belgique parue le  3 septembre 2015 : la présentation d’une encyclique ne prend généralement pas tant d’ampleur !

    D’entrée de jeu, la journaliste Annick Hovine souligne que son invité est « prêtre, professeur émérite de journalisme à l’UCL, écrivain, théologien ». Elle aurait pu ajouter bien d’autres titres encore, comme : vice-recteur honoraire de ladite université (mais chacun le sait), ou (ce que l’on sait moins), « philosophe » formateur au sein du forum EOL (End-Of-Life), émanation de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité). L’ADMD, est cette association laïciste militante qui,  par sa dénomination même, confère, en définitive, un brevet d’indignité à quiconque refuse, personnellement ou pour autrui, le recours à l’euthanasie.

     Au début de son entretien, l’abbé Ringlet y va d’une précaution oratoire : son « cheminement personnel, y compris sur le plan intérieur (?), est du côté de la fragilité, du respect de la vie la plus ténue ». Et de nous enfumer ensuite avec des circonlocutions : « accompagnement rituel, symbolique », mais qui ne se limite pas à « une vision religieuse ».  Mention particulière est faite, et nominative, d’un « ami de longue date », Christian de Duve. C’est ce même illustre patient qui, très lucide pour un bientôt « de cuius », quelques semaines avant de mettre en scène son départ (4 mai 2013), s’était vivement indigné, dans La Revue générale (mars 2013, p. 95), que ce périodique eût « fait largement écho à la question de l’euthanasie, ressuscitée après dix ans sous la plume agressive d’un catholique militant rivé à la doctrine » ; était ainsi explicitement visé mon article : « L’euthanasie en Belgique... et ailleurs : sombres perspectives » (R.G., janv. 2013, pp. 21-32). Il est vrai que, dans cette étude assez documentée, je m’interrogeais, chiffres à l’appui, sur le respect effectif de la loi : en dix ans, 5.537 euthanasies déclarées, mais zéro dossier  juridiquement suspect ! Je montrais aussi que, dans la composition de la Commission de Contrôle, « la recette du ‘ pluralisme’  (requis par la loi) ressemble furieusement à celle du pâté de cheval et d’alouette... ». Pour information, le réquisitoire de Ch. de Duve,  pointait, mais moins sévèrement : la rédacteur en chef du périodique, le R.P. Ch. Delhez et le juriste Fr. Delpérée.

    LLB nous apprend aussi que « Gabriel Ringlet veut provoquer un vrai débat avec les évêques ».  Et moi qui avais depuis belle lurette  la naïveté de me demander si les évêques (notamment belges) vont encore longtemps tolérer que s’insinuent, à l’initiative de certains CLERCS – c’est bien là le problème, j’y insiste –, des enseignements radicalement opposés à ceux d’une Église qu’ils sont censés servir. Comme l’a souvent souligné un éminent théologien (de l’UCL)*, il est, en matière de bioéthique, des lignes que nul ne peut franchir sans encourir, parfois automatiquement, les sanctions canoniques les plus graves. Inimici hominis domestici eius (Matthieu, 10, 36). Que peut-on espérer du « dialogue exceptionnel » annoncé par LLB ce 4 septembre ? Wait and see.

     

    Mutien-Omer Houziaux,

    auteur de À contretemps, Regards politiquement incorrects,

    préface de Mgr M. Dangoisse , Mols, 2010. 

     * Cf. http://michel schooyans.org/images/publications/ArticlesFR/2004ObjectionConscienceEnPolitique.pdf).

    Mgr Schooyans constate qu’en abandonnant une « éthique de la conviction » (celle des objecteurs de conscience), le droit en arrive à l’ « institutionnalisation du crime ». Et d’ajouter : « En un sens, les juges de Nuremberg ont été plus loin que ne vont actuellement certains moralistes ou hommes politiques dans l’espoir, d’avance voué à l’échec, de composer avec la culture de la mort. »