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La nostalgie du jeune blogueur

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Nous publions cet extrait du texte, traduit sur le site « Benoît et moi »,  d’un  blog au titre un peu énigmatique « That the bones you have crushed may thrill » ‘qu'ils dansent, les os que tu as broyés’ (paraphrase du verset 10 du psaume de David pénitent : « et exultabunt ossa humiliata : et ils exulteront les os que tu as brisés). L'auteur est un jeune anglais, originaire de Brighton, converti au catholicisme en 2001 et « plutôt conservateur », note notre consoeur de "Benoît et moi".

_DSC8420cover.jpg«  (…) Comme blogueurs catholiques, nous sommes souvent nostalgiques dans notre souvenir du règne de Benoît XVI, à cause de la sûreté avec laquelle Benoît gouvernait l'Église.  Sous Benoît XVI, il n'a jamais été envisageable qu'un article de foi ou de doctrine transmis par lui puisse être de quelque façon «peu sûrs».  La conviction claire de Benoît XVI, avant, pendant et après sa démission, était que la vérité allait gagner et que le Chef de l'Eglise catholique a été et est Notre Seigneur Jésus-Christ qui garde l'Eglise et sera avec l'Eglise jusqu'à la fin des temps, La nourrissant en temps de trouble et de persécution ou en temps de paix et de liberté. 

Pourtant, l'amour et le respect de la Vérité n'étaient pas la seule raison pour laquelle Benoît XVI était admiré. Il y avait une douceur et une sainteté dans la personnalité de Benoît qui restent très attirantes pour ceux qui ont vécu son règne. La profondeur de sa connaissance des Écritures, son humilité personnelle, ses manières douces, sa courtoisie et son respect d'autrui, sa vie fervente de prière, sa prudence, sa sagesse, son obéissance à la sainte tradition de l'Eglise, son auto-effacement et sa sagesse spirituelle pénétrante. Benoît XVI était - et est - doué de nombreuses vertus célestes pour lesquelles nous pouvons sincèrement remercier le Seigneur. Son pontificat a été marqué par la construction de ponts vers ceux qui ont dévié ou qui se sont éloignés de la voie qui mène au salut. La vision liturgique de Benoît XVI était de manifester, mettre en avant - la beauté et l'attrait de Jésus-Christ et de son Évangile. Pour lui, tout était - est - centré sur le Christ. Contrairement à la croyance populaire, Benoît XVI n'allait pas expulser ceux du centre vers la périphérie, ou pousser ceux des périphéries hors de l'église, mais il allait ramener ceux des marges vers le centre pour découvrir la joie de l'adoration de Dieu et la découverte de Sa miséricorde et Sa vérité.

(…) En quittant l'office de la papauté, Benoît XVI a identifié le «péché» comme la cause de la désunion au sein de l'Eglise, quand nous aurions peut-être imaginé qu'il allait utiliser le mot «erreur». Je me demande si nous avons vraiment accepté le message Bénédictin dans sa plénitude, car il me semble maintenant clair que le pape Benoît XVI n'a pas considéré que seule l'erreur pouvait être une menace pour l'Eglise, mais le péché lui-même, qui peut se manifester dans tant de différentes façons, dans ces péchés comme l'orgueil, la luxure, l'envie, la méchanceté, la cupidité, la calomnie, la médisance, et notre incapacité à «aimer tendrement, agir avec justice et marcher humblement avec notre Dieu».  Je pose la question - et je me la pose à moi - nous qui prétendons être les fils et filles spirituels fidèles de ce saint pape, avons-nous vraiment accepté le message complet de Benoît XVI ou l'avons-nous, nous aussi, rejeté? »

Réf. : Bel hommage au Pape émérite, et message aux blogueurs qui se veulent ses héritiers (10/7/2014) et thatthebonesyouhavecrushedmaythrill.blogspot.co.uk

Oui, sans être injustement critique à l’égard de son successeur, on peut être nostalgique de la « petite musique » profonde et limpide à la fois,  dont nous a enchantés, avec persévérance et un mépris complet du qu'en dira-t-on, ce Pontife ami des chats et de Mozart. Puisse-t-elle longtemps encore bercer notre souvenir, elle qui, à l'instar de la liturgie, « capte l'harmonie cachée de la Création, nous révélant le chant qui sommeille au fond des choses ». JPSC.

Commentaires

  • Comme nous sommes tous différents et tous imparfaits, il est normal que nous ressentions tous plus ou moins d'affinités spirituelles avec tel ou tel être humain. Ce qui est bien dans l'Église catholique, c'est que chacun peut y trouver sa place et s'exprimer selon sa personnalité, selon ses qualités et capacités propres. C'est pour cela qu'il y a tant de congrégations religieuses aussi diverses. Et aussi que nos prêtres sont tous différents. Et jusqu'à nos Papes, qui sont tous uniques, depuis 2000 ans. L'Église est bien Une, Sainte, Catholique et Apostolique, mais heureusement ses membres forment la plus belle diversité qui soit. Ce n'est pas une Église de petits robots, tous coulés dans le même moule.

  • @ philippe ... La multiplication des hérésies protestantes ne date pas du Pape François, mais de plusieurs siècles. Tant de Papes y ont été confrontés depuis lors. Ce qu'on a appelé le protestantisme fut une suite de coups de force politiques, maquillés en réformes religieuses. Ce protestantisme est devenu depuis une tour de Babel innombrable, qui erre sans boussole entre le puritanisme extrême et le libéralisme extrême. Il me semble illusoire de vouloir 'convertir' tout cela en bloc, ou même l'une ou l'autre de ses multiples composantes, incompatibles entre elles.
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    En fait, en calomniant et en persécutant les catholiques pendant des siècles, on pourrait dire que les protestants se sont éloignés de Jésus et de son enseignement d'amour pour Dieu et son prochain. Ils ont fait allégeance à leurs César respectifs, dans des régimes théocratiques. Vous rappelez les différentes persécutions du 16ème et du 17ème siècle, dans les pays protestants. Mais cela fut aussi le cas en France avec la Terreur du 18ème siècle, en Irlande au 19ème siècle ou au Mexique avec les Cristeros au 20ème siècle.
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    Lorsque le Pape dit vouloir qu'ils "trouvent Jésus" par eux-mêmes, je suppose que cela consiste à prier Dieu pour qu'ils reviennent par eux-mêmes à la juste compréhension des Évangiles et à l'unité des chrétiens qu'ils ont brisée il y a plusieurs siècles déjà. Nous ne pouvons ni les y forcer, ni entrer nous-mêmes dans l'une ou l'autre de leurs hérésies ou de leurs soumissions aux César.

  • Pauvre Job

    Tout le monde sait très bien que les hérésies protestantes ne datent pas du pape François. Ce qui un peu plus embarrassant, par contre, c'est que la Société de Jésus, dont il est issu, a providentiellement reçu pour mission de lutter contre elles.

    Je n'imagine pas une seule seconde St Ignace déclarer: "la conversion des Evangéliques au Catholicisme ne m'intéresse pas".

    Il ne s'agit évidemment pas de forcer qui que ce soit à la conversion. Mais puisqu'il s'agit d'oecuménisme, je vous suggère de lire Mortalium animos, de Pie XI. Vous verrez comment on passe d'un vrai oecuménisme à un oecuménisme dévoyé, qui ne veut plus rien dire, et qui aboutit finalement au relativisme dont François et Jean-Louis Tauran donnent de nombreuses illustrations, hélas.

    Alors, avançons. L'économie du salut, comme on dit, du moins depuis Vatican II, est ouverte à tous. Puisque François se réclame de Vatican II, eh bien, allons-y.

    "Ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère, et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel". Et le Concile ajoute : " A ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie (Lumen Gentium n. 16) » (Jean Paul II, Veritatis Splendor, n. 3).

    Vous voyez maintenant où je veux en venir ? "Sans faute de leur part" ! Eh bien, selon moi (je ne suis pas théologien, mais j'essaye d'utiliser mon cerveau), cela présuppose qu'on a pas été encouragé à rester dans l'erreur... ni par un prêtre, ni par un évêque, ni par le pape.

    Si François veut dialoguer, pourquoi ne part-t-il pas, par exemple, de Causeries sur le protestantisme, de Mgr de Ségur ? il y a plein d'ouvrages bien faits, qui démontent théologiquement les erreurs protestantes. Non. François s'abstient.

    Nous avons un problème. Parce qu'entre s'abstenir de rappeler la vérité et dire de l'Islam que c'est "une religion qui fait avancer" (cf. déclaration du 20 janvier 2014), il y a une marge.

    Quand il était encore cardinal, voici ce qu'il a dit, à propos de la fameuse déclaration de Benoît XVI à Ratisbonne:

    "La déclaration du pape Benoît XVI ne reflètent pas mes propres opinions. Ces déclarations serviront à détruire en 20 secondes, la construction minutieuse d'une relation avec l’islam que le pape Jean Paul II a construit au cours des vingt dernières années".

    Je croyais que les jésuites prononçaient un voeu spécial d'obéissance au pape...

    Tout aussi révélateur, en lien avec la constitution apostolique Anglicanorum Coetibus de 2009, pour accueillir les anglicans,mais aussi des traditionalistes...

    http://fr.novopress.info/134195/tribune-libre-nouveau-pape-lordinariat-pour-les-anglicans-remis-en-cause/

    http://www.churchtimes.co.uk/articles/2013/15-march/news/world/welby-praises-new-pope%E2%80%99s-%E2%80%98simplicity%E2%80%99-ordinariate-in-question

    L’évêque anglican Venables rapporte une conversation avec le cardinal Bergoglio dans laquelle ce dernier a donné son point de vue sur les anglicans. " Il m'a appelé pour le petit déjeuner avec lui un matin et m'a dit très clairement que l'ordinariat était tout à fait inutile et que l'Église a besoin de nous comme anglicans ".
    Là aussi étrange façon d'obéir au Pape Benoît XVI.

    Tout aussi curieux (mais pas tellement depuis qu'on sait qu'il considère la messe selon le rite extraordinaire de "mode" qui finira par passer)... On dit qu'il aurait bloqué le Motus Proprio Summorum Pontificum, en Argentine :

    http://rorate-caeli.blogspot.com/2013/03/how-summorum-pontificum-was-blocked-and.html

    Et ce n'est pas fini !

    Le 1er octobre 2013, un journaliste demande au Pape François : "Votre Sainteté, existe-t-il une vision unique du bien ? Qui définit cette vision ? " Le Pape répond : "Chacun de nous a sa vision du bien et aussi du mal. Nous devons encourager les gens à s’orienter vers ce qu’ils pensent être bon. "
    Le journaliste reprend : " (...) La conscience est autonome, vous avez dit, et chacun doit obéir à sa conscience. Je pense que cela est une des affirmations les plus courageuses énoncées par un pape. " Le pape poursuit : " ET JE LE REPETE ICI. Tout le monde a sa propre idée du bien et du mal et doit choisir de suivre le bien et combattre le mal comme il les conçoit. Cela suffirait pour faire du monde un endroit meilleur. "

    Voilà où on en est avec François.

    Versus François: Jean-Paul II, dans Veritatis splendor...

    "A l’affirmation du devoir de suivre sa conscience, on a indûment ajouté que le jugement moral est vrai par le fait même qu'il vient de la conscience. Mais, de cette façon, la nécessaire exigence de la vérité a disparu au profit d'un critère de sincérité, d’authenticité, d’ 'accord avec soi-même', au point que l’on en est arrivé à une conception radicalement subjectiviste du jugement moral.

    Qu'un pape dise une chose pareille, mais c'est ahurissant ! En attendant, le texte de l'interview, d'abord repris sur le site du Vatican, sera supprimé par la suite. Et je n'ai pas besoin de m'apesentir sur le désormais célébrissime: "Qui suis-je pour juger" ? désormais déformé à toutes les sauces et promené dans toutes les gay-prides du monde entier.

    Souvenez-vous de la discussion que j'ai rapportée plus haut, avec des ministres protestants: "il y a tant de doctrines avec lesquelles nous ne serons jamais d'accord. Ne perdons pas notre temps à cela " !!!

    Quelle raclée pour tous les martyres qui sont morts pour le Christ ! Mais à part ça, François est sur le point d'admettre à la dignité des autels un homme bien connu de certains services de la ville de Milan... et pas pour la bonne cause encore.

    Ne perdons pas notre temps à discuter de doctrines... voilà un beau signal pour le prochain synode !

    Je terminerai enfin en reprenant une citation du pape St Félix III, dans Inimica vis :

    "c'est approuver l'erreur que de ne pas y résister ; c'est étouffer la vérité que de ne pas la défendre... Quiconque cesse de s'opposer à un forfait manifeste peut en être regardé comme le complice secret."

    Libre à vous d'ajouter encore tout ce que vous voulez. Mais mon opinion sur cet homme-là est faite, une fois pour toute.

  • @ philippe ... Il semble que vous appréciiez surtout les Papes qui s'adressent aux catholiques, qui les enseignent et qui les encouragent et les renforcent dans leur foi. Tout cela est bon, en effet. Mais je ne pense pas qu'il faille pour autant sous-estimer le rôle des Papes qui s'adressent aux non catholiques. L'évangélisation est évidemment à ce prix. Comment pouvons-nous évangéliser quelqu'un sans lui parler avec respect, comme un enfant de Dieu qu'il est, comme un frère qu'il est pour nous ? Ce n'est pas parce qu'un frère s'est éloigné de l'Amour du Père qu'il n'est plus notre frère.
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    En outre, les manipulations et calomnies médiatiques ont tout autant égratigné (le mot est faible) le pontificat de Benoit XVI. Qu'un Pape s'adresse aux catholiques ou aux non catholiques, il ne pourra jamais contenter tout le monde et le Père. Le Pape François n'inaugure donc pas ce lynchage médiatico-politique, vécu par tous les Papes depuis 2000 ans. Et parfois ce lynchage a été jusqu'à l'emprisonnement, à l'exil ou au meurtre.

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