Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Défendre la vie, c'est bien mais...

IMPRIMER

De Henri Hude, ces réflexions interpellantes :

"... je suis déçu de voir nombre de jeunes catholiques, justement soucieux d’engagement politique, militer pour la famille et la vie de manière trop abstraite, sans préoccupation suffisante pour les conditions de vie de plus en plus précaires d’un peuple qui n’a plus d’avenir économique.

La défense de la vie (Amoris Laetitia, n°83) est probablement de tous les sujets chers (et à raison) aux catholiques (...), celui où ils s’y prennent le plus mal. Qu’on me comprenne bien. Beaucoup d’efforts individuels sont admirables. Malheureusement, ils ne pourront jamais déboucher sur un changement structurel, tant qu'ils ne prendront pas place dans une action politique transpartisane plus audacieuse et plus large. Faute de cet appui, l’approche reste trop partiale, trop étroite et pas assez en lien avec l’expérience des (...) gens.

Parmi les questions que l’on oublie de poser, quand on parle d'éthique familiale, n’ayons pas peur de répéter celles-ci : comment peut-on fonder une famille quand on ne peut pas payer un loyer et qu’on est forcé de rester chez papa maman[1] ? Comment peut-on nourrir des enfants, quand on n’a pas de travail[2] ? Comment être largement ouvert à la vie quand on sait qu’on ne pourra jamais acheter plus de 50 mètres carrés ? Et peut-être même pas.

Un système économique où le travail ne permet pas d’élever une famille est profondément immoral. Et prêcher la famille aux pauvres dans ces conditions sans faire en même temps quelque chose pour remédier à des injustices qui crient vers le Ciel, c’est une hypocrisie. Ceux qui installent ce système d’injustice économique portent une grande partie du péché de l’avortement. Quant à ceux qui y vivent bien, qui s’en contentent, et qui font la morale aux gens, ils ne convaincront personne, s’exposant aux reproches de pharisaïsme, de pensée trop superficielle, et bien souvent aussi, d’arrivisme."

--------------

[1] « Le manque d’un logement digne ou adéquat » (A.L., n°44).

[2] « La société vit tragiquement dans beaucoup de pays… ce manque de sources de travail affecte de diverses manières la sérénité des familles (A.L.,n°25). » Il s’agit de « créer les conditions législatives et d’emploi pour garantir l’avenir des jeunes et les aider à réaliser leur projet de fonder une famille (A.L., n°43). »

Commentaires

  • Il me semble que ce n'est pas si simple, malheureusement. Il suffit de regarder une carte de géographie pour s’apercevoir que les législations les plus irrespectueuses du droit naturel dans ces matières sont prises par les pays nantis ou en voie de l’être. Me trompai-je ?

  • Je ne partage pas la réflexion de ce monsieur.
    Les mouvement présents à la dernière marche pour la vie sont précisément des mouvements qui travaillent en amont; Les JPV ont un centre d'aide sociale et prévoient une aide pour ces femmes précarisées.

    Il est injuste d'accuser ceux qui militent dans les mouvements pro-life de pharisaïsme car leur simple présence et leur expression même dans la sphère publique est déjà significatif d'une opposition à cette dynamique de misère sociale et psychique. Au contraire, ceux qui se prêtent à cette accusation ne sont-ils pas ceux qui se targuent de paraître "avec les plus pauvres" comme ils disent et de pas figurer avec ces publicains que sont ceux qui ont le courage de leur foi?

    Quand à la question "comment peut-on fonder une famille quand on ne peut pas payer un loyer et qu’on est forcé de rester chez papa maman[1] ? Comment peut-on nourrir des enfants, quand on n’a pas de travail[2] ? Comment être largement ouvert à la vie quand on sait qu’on ne pourra jamais acheter plus de 50 mètres carrés ? Et peut-être même pas".

    L'histoire des saints, en particulier de Don Bosco, et de ces pauvres familles qui ont vécu dans la misère mais qui ont gardés leur foi et élevés avec courage ces enfants malgré leur peu de moyen. Parce que la foi c'est ça aussi; ce n'est pas seulement la foi en Dieu mais aussi la foi en la Vie et en l'amour, cette confiance en la providence et en la liberté de l'être.

    Je suis désolé mais le propos de Monsieur Hude témoigne d'un certain esprit qui ne croit plus en cette providence, d'un esprit qui a peur. Prendre une décision qui engage exige certes des garanties mais elle exige aussi et surtout la foi en la Providence. Monter une société, emprunter et prêter de l'argent ne peut se faire qu'avec une certaine dose de confiance et c'est cette confiance mais aussi cette capacité à donner de son argent de son temps et de son énergie qui élève et qui est toujours profitable à la société. Jésus-Christ n'a-t-il pas dit "c'est en donnant que l'on reçoit"? La peur du lendemain a toujours guetté les chrétiens mais elle n'est pas insurmontable et on trouve toujours sur notre chemin des gens bienveillants.

    Militer pour la vie, militer contre l'avortement, même si cela ne peut se passer d'un travail social en amont, c'est aussi exprimer que cet acte est criminel tant pour la femme elle-même que pour la société entière.

    En ce sens, je ne regrette pas d'y être allé. Je regrette seulement que ceux qui se devaient d'être présent par leur engagement et leur adhésion, ne l'aient pas été.

    Bonne journée.

  • "... un monde où l’idéologie libérale va probablement disparaître. Pas la liberté d’entreprendre ou la propriété privée, ni la liberté de réfléchir, bien entendu, mais cette idéologie qui détache l'individu du bien commun et la liberté du bien qui doit en être la norme; et qui, en conséquence, subordonne l’Homme à l’argent, soumet le travail et l’économie à la finance accaparée.".

    L'auteur devrait se relire: dire une chose et son contraire en une seule et même phrase, c'est pénible à lire et à appréhender. La liberté d'entreprendre, la propriété privée et la liberté de réfléchir comptent justement parmi les piliers de cette idéologie libérale que l'auteur tient en si piètre estime et qu'il souhaite voir disparaître.

    Tout comme un certain nombre de catholiques le pape en tête, il semble bien qu'Henri Hude soit un peu fâché avec le libéralisme. Par de longues réflexions circonvolutives, il est à la recherche éperdue de la fameuse troisième voie qui n'existe tout simplement pas.

    Une certitude demeure: le socialisme/collectivisme a provoqué d'immenses malheurs et d'innombrables morts alors que le libéralisme a permis par la passé, permet aujourd'hui et permettra à l'avenir de faire continuellement sortir des êtres humains de par le monde et par centaines de milliers de la misère la plus noire.

    Si Henri Hude insiste, à juste titre, sur la nécéssité de s'organiser pour que les familles aient de quoi subvenir pour mener la bonne bataille des idées, alors le choix devrait être fait.

  • Les raisons financières ne font que 15 % de tous les avortements par an. Il s' agit de au moins 20 000 par an. Les raisons les plus fréquents c'est qu' on ne veut pas des enfants pour l'instant, qu'on a une famille complète ou bien qu' on se sent trop jeune. Des milliers d'enfants qui sont morts tous les années pour ces raisons, çà ne vaut pas une Marche?

  • Je ne peut pas comprendre pourquoi vous êtes décu par ces jeunes! Comment peut on obtenir une change réelle sans action? Il faut soutenir! Ce sont eux qui vont changer l' état, parce que nous l' avons laisser changer en ce que c'est maintenant. Et c'est intéressant d'avoir des idées plus abstraites aussi: çà forme la base pour redémarrer!

  • En ce qui me concerne, je crois plutôt que c'est la destruction des valeurs familiales qui a conduit à la précarité économique dans notre société et non l'inverse. Une famille unie et aimante a une grande force pour affronter les difficultés

    Donc se concentrer sur les causes de l'effondrement de la société, c'est avant tout se concentrer sur la famille.
    Et qu'est ce qui blesse plus une famille que des atteintes à la vie humaine ?

    Mais libre à chacun de s'engager pour la famille selon les formes qui lui sembleront les plus efficaces. ! Il y a tant de travail. Welcome !

    ( Je trouve aussi le mot hypocrite un peu fort, alors que des milliers de catholiques sont engagés quotidiennement dans l'aide aux plus démunis)

  • Ce passage d'Henri Hude, si on ne le lie pas au contexte de l'entièreté de l'oeuvre d'Henri Hude pourrait laisser à penser que ce brillant philosophe critique la Marche pour la Vie. Ce serait lui fait un mauvais procés. La pensée d'Henri Hude vise à replacer les différents combats dans un thémathique globale : Le combat pour la vie, pour la famille d'une part et d'autre part contre l'injustice économique ne sont que deux facettes d'un phénomène global, qu'il faut combattre dans sa globalité. Il nous invite donc à élargir le combat et de ne pas se limiter à porter le fer sur ce point seulement et nous avertit des dangers d'un catholicisme "militant" mais trop peu incarné. Ce dernier point étant je le crois humblement moins applicable à notre pays qu'à la France, nous n'avons en effet pas encore assez appris à nous défendre "politiquement" pour avoir eu l'occasion d'y tomber, A l'exception il est vrai de quelques boulets de première classe - que je ne nommerais pas mais au rang desquels je ne compte certainement pas la marche pour la vie - qui s'emploient à militer de manière tellement exagérée, agressive et démonstrative qu'ils en dégoûtent le reste.

  • Dommage que cet article de la semaine dernière, très tronqué, apparaisse le lendemain de la Marche pour la Vie et apparaisse clairement comme une critique. Je vous invite à le relire en entier, (Le lien y est, merci belgicatho,) ce qui semblera plus clair à tous et sera moins vu comme une critique de la Marche pour la Vie de Bruxelles.

    Pour commencer, l’auteur parle de Français en France et non de Belges. Pour ceux qui ont vécu les grandes Marches pour la Vie (généralement fin janvier) ou celles pour la défense du mariage en France, il n’y a aucune ressemblance avec le peu d’engouement des Belges pour la défense de la Vie ou de la Famille en Belgique. Hélas!

    Au lieu de critiquer, ce serait mieux de voir ensemble ce qu’on peut faire pour être plus crédible et plus nombreux l’année prochaine. Retenez déjà la date du 26 mars 2017 et faites-le inscrire dans les agendas de votre famille, de vos amis, vos mouvements et communautés. Trouvons également des politiciens qui oseront donner des directives pro-familles, bougeons-nous ensemble pour un avenir commun et une défense effective de la Vie.

    Sur le fond de l’article, l’auteur a raison : il faut aider chaque famille à pouvoir vivre dignement. Que ceux qui ont plus osent donner davantage pour aider les associations de défense et d’aide à la Vie. (IBAN : BE350 88214257837 jeunes pour la Vie, l'argent y est bien utilisé et uniquement par des bénévoles)

    Mais ce n’est pas la raison majeure, loin de là, des avortements. C’est peut-être plus le cas de jeunes avant de s’engager dans la vie de couple ou de famille.
    Pour avoir rencontré de nombreuses jeunes femmes enceinte et demandant l’avortement dans les centre de Jeunes Pour Vie, je peux vous dire que ce n’est pas par manque d’argent qu’elles désirent avorter. L’avenir leur fait peur.

    Oui, changeons la politique familiale, partageons nos richesses, défendons le respect de toute vie humaine. Mais ne cassons pas la fougue des marcheurs qui profitent de l'occasion pour se manifester dans la rue mais qui travaillent au quotidien souvent plus qu'on ne le pense.

Les commentaires sont fermés.