Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté de culte : y aura-t-il des messes à Noël?

IMPRIMER

Creche-de-Noel-en-temps-de-covid_Aquilin-Neve_2020.png

L’arrêt surprise du Conseil d’Etat qui intime au Gouvernement de revoir son régime d’interdiction des cultes, ne fait pas suite à une requête catholique mais israélite. Une fois de plus, comme dirait saint Jean l’Evangéliste, « le salut vient des Juifs »…

S’interrogeant sur le suivi de l’arrêt judiciaire, le site web « Cathobel », organe de presse de l’Episcopat, adopte un ton interrogatif, dans la ligne de la réserve que la Conférence des Evêques a toujours observée depuis le début du confinement :

" En se réveillant ce matin, tout un chacun a cru entendre la bonne nouvelle: il y aura peut-être des messes à Noël. En effet, un arrêt du Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de revoir les exceptions à l’interdiction d’exercice des cultes avant le 13 décembre 2020. Les autorités devront donc trouver l’équilibre entre respecter la liberté de culte (droit constitutionnel) et les mesures sanitaires. La prudence reste donc de mise. Analyse d’un possible retournement de situation.

A l’origine de cet arrêt du Conseil d’Etat se trouve une requête en référé introduite par des organisations juives d’Anvers. Il est particulièrement mis en cause l’arrêté ministériel du 28 octobre 2020 portant sur des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19’.

Restriction disproportionnée

L’arrêt relève que, dans cet arrêté, l’autorité « n’a même pas prévu la possibilité d’exercer collectivement le culte, à titre exceptionnel et sous conditions, le cas échéant uniquement sur demande avec indication du lieu et du moment ». Il considère dès lors qu’il s’agit d’une restriction disproportionnée de la liberté de culte.

Le Conseil d’Etat a donc ordonné ce 8 décembre 2020, dans son arrêt n° 249.177, que « l’État belge modifie son régime d’interdiction des cultes, à tout le moins provisoirement, de sorte qu’une restriction éventuelle de l’exercice collectif du culte ne soit plus disproportionnée. » De nombreux pratiquants – toutes religions confondues – estiment en effet disproportionné d’être interdits de célébrer leur foi – en communauté restreinte – alors qu’il est à  nouveau possible de faire ses courses. L’ultimatum du Conseil d’Etat a été fixé au 13 décembre.

Concertation avant tout

Ceci ne veut pas dire pour autant que les messes reprendront. En effet, le ministre de la justice, Vincent Van Quickenborne, organise ce mercredi à 14 heures une concertation avec les représentants des cultes reconnus afin de trouver « le juste équilibre entre la liberté de culte et la santé publique », selon ses propres mots. En effet, les chiffres de contamination progressent à nouveau. De nombreux spécialistes appellent donc à la plus grande prudence – sans vouloir pour autant durcir davantage les mesures – pour éviter une troisième vague. Ce besoin de concertation est aussi exprimé par les requérants – pour rappel un collectif juif d’Anvers. Cette communauté s’apprête par ailleurs à fêter Hanoukka du 10 au 18 décembre durant laquelle des prières collectives doivent être récitées par dix hommes.

Des mesures qui violent la liberté de culte?

Les requérants évoquent une violation de la liberté religieuse pourtant garantie par la Constitution belge, le Traité européen droits de l’homme ("CEDH”) et la Convention sur les droits civils et politiques (“BUPO”). Ils notent que « la reconnaissance de la liberté de culte faisait partie des principales exigences des insurgés belges en 1830. Cette garantie de la liberté de culte est devenue inviolable lors de la discussion de la Constitution de 1831. »

Estimant que le gouvernement a eu le temps depuis le mois de mars de réfléchir aux mesures, ils dénoncent le manque de proportionnalité des mesures drastiques édictées. L’interdiction pure et simple ne tenant pas compte des protocoles mis en place et consciencieusement appliqués durant la période entre le premier et deuxième confinement.

C’est pourquoi le Conseil d’État ordonne, « à titre de mesure provisoire, que le défendeur remplace, au plus tard le 13 décembre 2020, les articles 15(3) et 15(4), et 17 de l’arrêté ministériel du 28 octobre 2020 concernant ‘les mesures urgentes visant à contrôler la propagation du coronavirus COVID-19’, telle que modifiée par les décrets ministériels du 1er novembre 2020 et le 28 novembre 2020, par des mesures qui ne restreindront pas indûment l’exercice du culte ». Il invite les différentes communautés de foi à « élaborer un nouvel arrangement pour que les services de culte et les cérémonies de mariage religieux puissent avoir lieu à nouveau d’une manière correspondant aux règles de la foi, sous réserve du respect des règles de sécurité strictement nécessaires pour atteindre leur objectif, à savoir prévenir la propagation du Coronavirus ».

Rester prudents

Au vu des contaminations qui semblent à nouveau augmenter, on ne peut que conseiller à chacun de maintenir les plans actuels; à savoir repenser la célébration de Noël en mode confiné. Et, si la bonne nouvelle devait nous arriver que des célébrations puissent se dérouler en communautés, dans les églises, que chacun réfléchisse en âme et conscience sur la meilleure manière de prendre en compte les besoins collectifs et individuels. Affaire à suivre, donc.

Nancy GOETHALS (avec JG) "

Ref. Liberté de culte : y aura-t-il des messes à Noël?

Bref, concluent les auteurs de ce texte, même si elle devait perdre le secours des ordonnances actuelles de son bras séculier, l’Eglise sera bien inspirée en se prescrivant à elle-même la ligne d'un rigoureux auto-confinement...

JPSC

Commentaires

  • On se frotte les yeux en lisant ce morceau de "bravoure". Car, si les mots ont un sens, cela signifie que l'épiscopat est moins attaché à la liberté de culte que le Conseil d'Etat (qui, à ma connaissance, n'est pas composé de grenouilles de bénitier). Est-ce pour demander un assouplissement qu'ils rencontrent le ministre, ou pour le convaincre de maintenir les interdictions ?

  • Philippe,

    Encore une fois d'accord avec vous.

    Ne faudra-t-il pas remplacer les réunions de prière devant la cathédrale par des réunions à la rue Guimard ?

  • Je suis de votre avis chers Philippe.
    Sauf que, manifester devant la rue Guimard, ça ferait rire de la tête des manifestants.

    Que pensez-vous de belles manifestations, bien nerveuses et bruyantes, devant les évêchés ?

    Selon le dynamisme de l'évêque du lieu à promouvoir l'accès de ses fidèles à la messe de Noël. (Ils nous ont déjà sucré Pâques, ces p....is)
    Si les fidèles ne se bougent pas.. C'est sans aucun scrupule que nos (prétendus ?) pasteurs laisseront le peuple de Dieu mariner dans son jus.

  • Vraiment merci à nos frères aînés, les juifs, d'être ainsi intervenus indirectement pour que soient permises les célébrations traditionnelles de Noël. Nous vous sommes chaleureusement reconnaissants d'avoir ainsi suppléé à l'inertie de la Conférence épiscopale belge toujours soucieuse de s'entendre avec les pouvoirs anti-catholiques plutôt que de rappeler les priorités absolues telles que celle de rendre gloire à Dieu et de guider les chrétiens sur les chemins ardus de leurs droits fondamentaux.

    Merci aussi au Conseil d'Etat pour leur intégrité en cette affaire.

    Il paraitrait que la dernière astuce des anti-cléricaux consisterait à limiter la participation aux offices à 15 ou 30 personnes par célébration., que vous soyez dans une cathédrale ou une chapelle

    . Espérons que les catholiques belges refuseront cet "ukase", et manifesteront sans délai leur opposition à relever les exigences minimales et raisonnables comme la distanciation, le port des masques , le gel pour les mains.... Prudence, oui, mais pas de démesure stupide !``Et espérons que notre hiérarchie retrouve un minimum de punch face aux dérives que les pseudo-scientifiques aimeraient nous imposer...

    MARANA THA ! Jésus, reviens vite, à Noël ??? Ce serait chouette !

Les commentaires sont fermés.