Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Traditionis Custodes : l’appel de jeunes « tradis » au pape François

    IMPRIMER

    Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux par l'association Notre-Dame de Chrétienté, une soixantaine de jeunes du monde entier interpellent le pape François et les évêques, pour témoigner de leur attachement à la messe tridentine. Le site web « aleteia » en assure à son tour le relai :

    « Nous aimons la messe latine traditionnelle parce qu’elle est la même messe partout dans le monde, elle est universelle, catholique, au sens premier du terme ». Quelques jours après la publication du motu proprio Traditionis Custodes, qui a suscité une vague de réactions en France et dans le monde entier, une soixantaine de jeunes s’adressent directement au pape François et aux évêques, dans une vidéo de près de deux minutes, publiée sur le compte YouTube de Young Catholics for Holy Mass et relayée, entre autres, par l’association Notre-Dame de Chrétienté.

    Sur un ton très respectueux et qui semble dépourvu de toute volonté de polémique, ils expliquent pourquoi ils regrettent certains passages de la lettre du pape François accompagnant le motu proprio. « Nous n’encourageons pas “les désaccords qui blessent l’Eglise” », affirme une jeune fille. « Nous ne “bloquons pas son chemin” ni ne l’ “exposons au péril de la division” », insiste un autre. Réaffirmant leur loyauté, ces jeunes affirment au Pape et aux évêques être « votre jeunesse » et « vos brebis ». « Nous prions pour vous tous les jours », concluent-ils »:

    Ref. Traditionis Custodes : l’appel de jeunes « tradis » au pape François

     JPSC

  • Mgr Rey évêque de Toulon et Fréjus veut aussi demeurer fidèle au désir de réconciliation voulu par Benoît XVI.

    IMPRIMER

    Mgr Rey cotignac-500_benediction-de-mgr-rey.jpgMotu proprio « Traditionis Custodes » : Mgr Rey évêque de Toulon et Fréjus veut aussi demeurer fidèle au désir de réconciliation voulu par Benoît XVI. Une interview réalisée par Philippe de Saint-Germain et publiée sur le site web « Aleteia » :

    « Pour l’évêque de Fréjus-Toulon, le pape François n'a pas aboli le missel de saint Jean XXIII, mais il veut s'assurer que ceux qui le suivent demeurent dans l’unité de l'Église universelle, et qu'ils restent fidèles au désir de réconciliation voulu par son prédécesseur Benoît XVI.

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, de nombreuses communautés religieuses et paroisses pratiquent la forme extraordinaire du missel romain, dans une pleine communion avec l’évêque du lieu, et la fidélité au concile Vatican II. C’est dire l’incompréhension que ces fidèles peuvent ressentir face aux restrictions apportées par le motu proprio du pape François dans l’usage de la messe tridentine. Pour Mgr Dominique Rey, qui se félicite de la « grande force missionnaire » des communautés traditionnelles dans son diocèse, le motu proprio peut contribuer à renforcer le dialogue et l’intégration de tous les fidèles à la mission évangélisatrice de l’Église, sans renoncement à une « liturgie si féconde en saints et en vocations ». Il s’en explique à Aleteia :

    Aleteia : Monseigneur, comme d’autres évêques de France, vous vous félicitez de « l’esprit évangélique et de la communion ecclésiale » des fidèles et des prêtres attachés à la messe tridentine dans votre diocèse. Comprenez-vous l’émoi et l’inquiétude que le motu proprio Traditionis Custodes a suscité chez eux ?

    Mgr Dominique Rey : Dans le Var, la grande majorité des catholiques attachés à la messe tridentine cherchent vraiment à s’intégrer au tissu diocésain, à tisser des relations fraternelles avec les autres fidèles et les autres prêtres et à œuvrer de concert avec eux, dans une même charité. Cette décision prise pour l’Église universelle peut donc donner l’impression de nier leur désir d’unité, vécu dans mon diocèse comme dans de nombreux autres diocèses français. Cette lettre apostolique a également pu être incomprise par de nombreux catholiques attachés au nouveau missel, qu’ils aient fréquenté ou non les richesses de l’ancien. Nous devons tous recevoir ce motu proprio dans l’obéissance et la confiance. Je crois que les fidèles attachés à la messe tridentine qui s’associeront au souci d’unité affiché par le Saint-Père montreront aux différents évêques que la forme extraordinaire a toute sa place dans leur diocèse. J’en suis déjà convaincu pour le mien.

    Partagez-vous cependant la double « angoisse » du pape François devant les dérives liturgiques mais aussi devant l’attitude des catholiques qui auraient abusé de la protection de Benoît XVI pour refuser l’enseignement du concile Vatican II ?

    Le pape François a raison de se méfier de toute tendance au monopole, de toute tendance à « établir sa propre justice », selon l’expression de saint Paul aux Romains (10, 3). Mais, encore une fois, ce n’est pas ce que j’ai expérimenté dans mon diocèse, où les communautés traditionalistes m’ont paru faire au contraire preuve d’une grande fidélité à tout le magistère de l’Église, et notamment au concile Vatican II. D’ailleurs, en effet, cette tendance n’est pas le propre des communautés attachées à l’ancien missel, et le pape rappelle dans Traditionis custodes que le nouveau missel est sujet à de nombreux abus. Toutes les communautés, surtout si elles suivent des règles spécifiques ou si elles ne sont pas enracinées dans la Tradition, peuvent chercher à s’arroger la loi, les sacrements et même la grâce. Mais ces biens ne sont la propriété de personne : ce sont des dons divins, et il revient à l’Église de les recevoir et de les administrer pour tous. En ce sens, la mission des chrétiens n’est pas de « s’approprier » la liturgie ou les sacrements, mais de gagner le cœur des pécheurs. L’Église est là pour tous les hommes (2 Co 12, 14) et le rôle de l’évêque et des prêtres est donc de faire en sorte qu’ils puissent s’incorporer toujours plus au Corps du Christ, pour y recevoir pleinement la vie divine.

    Lire la suite

  • "Traditionis Custodes" vise l'extinction du rite traditionnel

    IMPRIMER

    D' sur le site de l'Incorrect :

    ABBÉ GUILLAUME DE TANOÜARN : « TRADITIONIS CUSTODES VISE L’EXTINCTION DU RITE TRADITIONNEL »

    Le motu proprio Traditionis Custodes édicté par le pape François a déclenché incompréhension, tristesse et colère chez beaucoup de fidèles attachés à la célébration de la messe en forme extraordinaire du rite romain. Pour l’abbé Guillaume de Tanoüarn, cofondateur de l’Institut du Bon-Pasteur et ancien directeur du centre Saint-Paul à Paris, il y a là une volonté manifeste de séparer ce qui tendait à la communion. Entretien.

    Avez-vous été surpris par la soudaineté et la sévérité des mesures édictées dans le motu proprio Traditionis Custodes ?

    Oui, je ne m’attendais pas à ce que le pape François tape aussi fort. Au fond, ce motu proprio, purement disciplinaire, n’est pas doctrinal. Disciplinaire, car il s’agit pour le pape François de détruire la fécondité des instituts Ecclesia Dei, et du mouvement traversant l’Église en ce moment, et qui mène à une communion des rites. On s’est aperçu que le rite ancien pouvait apporter le sacré, la transcendance et l’adoration, quand le rite nouveau amenait la participation et la proximité. Depuis 1988 et le motu proprio Ecclesia Dei de Jean Paul II, l’Église a progressivement pris conscience de la complémentarité des rites.

    Je pense que beaucoup de jeunes prêtres en paroisse pratiquaient un mélange des deux et apportaient à leurs fidèles une part de la verticalité du rite traditionnel. Je m’inscris parmi ceux qui insistent sur la participation au sein du rite traditionnel, et je crois qu’il est très important pour l’avenir du rite traditionnel de développer cette réalité.

    Lire aussi : Le pape François contre les tradis : entretien avec Christophe Geffroy

    Nous étions dans une situation apaisée, rien à voir avec les conflits des années 70, 80 voire 90. Et brusquement, le pape François décide de déterrer la hache de guerre. Son motu proprio est clairement écrit pour réaliser l’extinction du rite traditionnel. L’exemple le plus frappant – outre le fait qu’il refuse toute nouvelle implantation – est que les prêtres ordonnés après ce motu proprio, ne pourront dire la messe traditionnelle qu’en demandant l’autorisation à leur évêque, qui lui-même demandera à Rome si c’est opportun. Autant dire que dans l’esprit du pape, cela ne sera jamais opportun. Il s’agit en fait d’une interdiction déguisée, et pas très bien déguisée d’ailleurs.

    Comprenez-vous les griefs du souverain pontife à l’égard des traditionnalistes, à savoir que la liturgie traditionnelle est utilisée pour rejeter le concile Vatican II ?

    Je m’oppose fortement à un quelconque fétichisme de Vatican II. Fétichisme qui n’a rien à voir avec l’infaillibilité théologique du concile lui-même. Il s’agit d’un concile pastoral qui est intervenu dans l’histoire de l’humanité à un moment d’extraordinaire optimisme. Or aujourd’hui nous sommes dans une période extrêmement sombre, extrêmement noire. L’optimisme qui a fait Vatican II est donc bien oublié. L’Église ferait bien de s’adapter à la nouvelle donne sociale à laquelle elle a affaire, notamment l’appauvrissement des populations dites « riches », au désespoir et à la perte généralisée des repères. Sans parler de la violence entre les religions, engendrée par les revendications de l’islam radical. Le recours à la vertu universelle de Religion pour un dialogue inter-religieux apaisé (prôné par Vatican II) ne suffit plus, surtout à l’heure où l’on découvre que la religion au son d’ « Allah Akbar » peut devenir un vice meurtrier.

    Visiblement, on préfère une Église définitivement pauvre en prêtres, mais au sein de laquelle on aura méthodiquement détruit toute forme de concurrence

    Nous sommes dans un temps complètement différent des années 70. Il est donc naturel que les catholiques cherchent autre chose que Vatican II pour y faire face. Cela ne constitue pas une condamnation de Vatican II en soit, mais ce concile est l’expression d’un autre temps, d’une autre époque. Et je crains que le vieux pape que nous avons, ne sache pas discerner cette vieillesse de Vatican II.

    Lire la suite

  • Pourquoi y a-t-il si peu d’enfants canonisés ?

    IMPRIMER

    Du Père Daniel Ange sur le site de l'hebdomadaire France Catholique qui consacre le numéro de cette semaine à la sainteté de l'enfance :

    «  Pourquoi si peu d’enfants canonisés ?  »

    jeudi 15 juillet 2021

    Anne de Guigné (1911-1922), 10 ans. Elle fut déclarée vénérable par le pape Jean-Paul II en 1990.
    © annedeguigne.fr

    Pour le Père Daniel-Ange, auteur de «  Ces enfants partis dès l’aube  » (éd. Saint-Paul, 2011), l’Église gagnerait à proposer davantage de jeunes enfants non-martyrs comme modèles de sainteté.

    Ce 12 septembre à Toulon, Mgr Dominique Rey a ouvert le procès de béatification de la petite Anne-Gabrielle Caron. Enfin un évêque qui prend au sérieux la sainteté d’une enfant ! Mais pourquoi donc l’Église catholique n’a-t-elle encore béatifié, encore moins canonisé aucun enfant, à moins qu’il ne soit martyr ? Les seuls jusqu’à présent étant Jacinta et Francisco de Fatima, béatifiés par saint Jean-Paul II en 2000 puis canonisés par François en 2017. Mais tous les enfants n’ont pas eu le privilège de voir la Sainte Mère de Dieu !

    À ma connaissance, aucun autre ! Pas un seul ! C’est tout simplement incroyable, incompréhensible, inconcevable. Oui, pourquoi ? Voici une trentaine d’années, je rencontre le préfet de la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, et lui pose la question. Sa réponse m’a sidéré : impossible de béatifier un enfant, parce qu’il ne peut avoir vécu aucune vertu de manière héroïque, étant «  naturellement vertueux  ». Sous-entendu : étant déjà saint «  automatiquement  ». J’ose lui rétorquer : «  Monseigneur, on voit que vous n’avez jamais été papa !  » Est-ce ce «  virus » idéologique qui continuerait à infester ladite Congrégation, et, avant cela, les évêchés ? Virus que seul jusqu’à présent Jean-Paul II a réussi à éliminer, et encore, une seule fois !

    Je ne parle pas ici des adolescents, et encore moins des jeunes – non-martyrs ou non-religieux –, encore qu’il n’y en ait finalement qu’une toute petite poignée en sept siècles de canonisations ! Cela va de Dominique Savio à Carlo Acutis, en passant par Frassati et Chiara Luce.

    Au seuil de la béatification

    Pourquoi donc Anne de Guigné n’a-t-elle jamais franchi le seuil de la béatification, alors qu’elle a entraîné des générations d’enfants et d’ados sur le chemin de la sainteté, et continue d’obtenir des miracles à profusion ? Cela, c’était la génération de nos grands-parents. Mais plus proches de nous chronologiquement, il y en a tellement parfaitement canonisables. J’en donne de beaux exemples dans mon livre.

    Parmi ceux qui sont un peu connus en France, grâce à une biographie, signalons, outre Anne-Gabrielle déjà mentionnée, Audrey Stevenson, le petit Philippin Darwin Ramos ou encore Ambroise Ficheux. Et bien sûr Jeanne-Marie Kegelin, violée et tuée à 10 ans, en Alsace.

    Si eux ne sont pas saints, qui donc le sera jamais ? Je désespérerais de la sainteté.

    Mais alors, pourquoi aucun évêque n’a-t-il encore introduit leurs causes ? Et pourquoi, alors que les évêques italiens ont envoyé bon nombre de procès à la Congrégation pour la cause des saints, celle-ci semble-t-elle toujours réticente ?

    Thomas d’Aquin nous dit qu’un enfant est un adulte dans l’Esprit-Saint. Il peut faire preuve d’une maturité spirituelle, à faire pâlir les adultes, rejoignant les plus grands saints. Cela transparaît tout au long de cet autre de mes livres : Ton enfant, il crie la vérité. Catéchisme pour théologiens. Des enfants par millions attendent d’avoir au moins quelques-uns de leur peuple mondialement glorifiés.

    Et puis il y a les plus grands d’entre eux, les plus puissants sur le cœur du Père : ces millions de victimes du mépris et de la haine de la vie, les Innocents de Bethléem d’aujourd’hui. Ceux de l’Évangile sont fêtés en rouge, donc célébrés comme les tout premiers martyrs pour Jésus, avant Jean-Baptiste et Étienne. Tout inconscients qu’ils en soient. Ceux d’aujourd’hui pourraient tous être globalement canonisés. Jean-Paul II l’a osé, de manière discrète, dans sa grande encyclique, plus actuelle que jamais, Evangelium vitae : «  Ton enfant, il vit désormais dans le Seigneur.  » C’est-à-dire dans sa Gloire.

    Mais déjà ou pas encore béatifiés, j’ose leur appliquer ce que le cardinal Felici, alors préfet de la Congrégation pour la cause des saints m’écrivait sur les jeunes : «  Faut-il nécessairement cette reconnaissance officielle de l’Église pour que leurs vertus rayonnent et que leur intercession au Ciel soit bienfaisante auprès des jeunes d’aujourd’hui ? Il suffit de les connaître, pour les aimer, pour les imiter, pour les invoquer.  »

  • Le motu proprio vise à réduire l'influence des "tradis"

    IMPRIMER

    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Le pape François face à l'influence des "tradis"

    Grégory Solari est philosophe, spécialiste de John Henry Newman (1801-1890), prêtre anglican et théologien influent, converti au catholicisme et canonisé par le pape François en 2019. De Suisse il dirige les éditions Ad Solem axées sur « les différentes formes que prend la réponse liturgique (…) que l’homme donne à l’Appel de Dieu ». Son analyse rime toujours avec expertise.

    Solari décrypte la décision du pape François de restreindre la messe dite « en latin ». Le motu proprio du 16 juillet intitulé Traditionis custodes abroge en effet celui de 2007, Summorum Pontificum. Le pape allemand avait permis qu'une forme extraordinaire (préconciliaire) s’épanouît au côté d’une forme ordinaire, post-Vatican II (1962-65).

    Comment interpréter ce tour de vis ? Volonté d’exclure ou d’unir ? Slate parle d’une « tempête dans un bénitier », quand Le Figaro insiste sur le « trouble » semé par l’oukase du Vatican. Fort d'un regard clinique, Grégory Solari pointe deux causes, l’une managériale, l’autre RH :

    1. La première concerne le décret d’application. Ce qui explique la fermeté du pape François, ce n’est pas le motu proprio de 2007 mais le décret de 2011 qui effaça « la volonté de ne pas isoler le rite tridentin du concile Vatican II ». Le motu proprio de Benoît XVI ne parlait pas du missel. Le décret de 2011 fit le choix exclusif de la dernière édition publiée avant le concile. On verrouilla ainsi « toute possibilité de fécondité mutuelle des deux liturgies, d’où cet effet de distanciation croissante » que François veut résorber. Qui rédigea ce décret ? Pourquoi Benoît XVI accepta-t-il de se contredire ? Fut-il victime d’un abus de confiance ? Solari n'a pas de réponse : « C’est un grand mystère », concède-t-il. Pourquoi François s’attaque-t-il au texte de 2007 et pas au décret d’application ? Mystère également. Ce qui est sûr, c’est que Benoît XVI voulait faire revenir les « tradis » dans une intention unitaire. Selon le pape actuel, cette mouvance ne voulait pas jouer collectif. Les « tradis » fonctionnent en îlots et en silos : messe, scouts, écoles, monastère : tout y passe du sol au plafond. En clair, Rome veut lutter contre le séparatisme.

    2. La seconde tient à la formation des prêtres. De la dérogation accordée sous Jean-Paul II au geste de 2007, la messe « en latin » pouvait être célébrée par des clercs « multicartes » ayant connu la réforme liturgique. Mais ceux-ci se virent peu à peu remplacés par des prêtres « exclusivement formés dans l’ancien rite », car « issus des fraternités qui se sont constituées après le schisme lefebvriste ». D’où « l’autonomisation croissante », dit SolariIci les évêques prennent cher : ils confièrent la messe « en latin » à des communautés « tradis » et ce « de manière quasi exclusive », alors qu’ils auraient dû « veiller à former des prêtres diocésains capables de célébrer l'ancienne messe », afin d'assurer l'unité et de garder la main. Le motu proprio du pape François les renvoie à cette responsabilité. En clair, Rome veut lutter contre l'entrisme.

    Cette histoire, loin du juridisme ecclésial, a tout l'air d'une guerre de tranchées. La messe est à la fois le marqueur, le miroir et l’otage d’un rapport de forces entre deux réalités culturelles et politiques. Solari parle de la « concurrence sinon de deux Églises, du moins de deux représentations de l’Église ». Et là, on a l’impression de vivre une course contre la montre assez malsaine. Après le concile, le clergé pensait que le temps viendrait à bout de la résistance traditionaliste. Aujourd’hui, c’est l’inverse : les « tradis » et leurs familles (entre 5 et 10 enfants voire plus) pensent que le temps joue pour eux : à Saint-Roch (Paris Ier), 600 personnes vont chaque dimanche à la messe « d’avant », dix fois plus que sa « concurrente » conciliaire. Même peu nombreux, les « tradis » pèsent lourd dans une Église aux cheveux gris et dont la peur du Covid dégarnit les travées.

    Ce motu proprio vise à réduire leur influence. Solari dit carrément que « les fraternités sacerdotales traditionalistes (…) disparaîtront, car le chemin qu’elles ont choisi est une impasse ecclésiologique. Il ajoute qu’« il y aura probablement de nouvelles scissions et fondations, mais sans pérennité assurée, on voit mal ce qui pourrait motiver encore longtemps des vocations ».

    Le phénomène traditionaliste est-il maîtrisable voire soluble ? La messe « en latin » est un point dur. Elle polarise, quitte à cliver, ce qu’aiment media et réseaux sociaux. Elle attire des jeunes pour qui Vatican II, comme Mai 68, est un vieux combat et un combat de vieux. Il y a des « tradis » intelligents et missionnaires (comme les chanoines de Lagrasse, aimés d'Arnaud Beltrame, qui rendent service au diocèse et sont appréciés jusqu’au préfet).

    Les catholiques vivent la déprise de leur culture en Occident, l’alternative islam/LGBT et les folies bioéthiques. Certains donnent le sentiment d'être en ordre de bataille. Mais quelle guerre veulent-ils livrer et les évêques voudront-ils ou pourront-ils s’y opposer ?

    À la punition collective, ils préféreront sans doute la prudence et le cas par cas.

    Louis Daufresne

    Pour aller plus loin : Grégory Solari: «Le rite tridentin est devenu une impasse»

    >>> Lire sur Cath.ch

  • 24 juillet : saint Charbel Makhlouf, prêtre et moine maronite

    IMPRIMER

    Saint Charbel Makhlouf - Prêtre et moine maronite (1828-1898)

    source : l'Evangile au Quotidien

    Charbel, au siècle Youssef Antoun, Makhlouf est né à Beqaa-Kafra (Liban Nord) le 08 mai 1828. Sa formation chrétienne et l'exemple de ses deux oncles maternels, ermites au monastère de Saint-Antoine-Kozhaya, le vouèrent dès son jeune âge à la prière et à la vie monastique.

    En 1851, il quitta ses parents et son village pour se diriger vers le monastère Notre-Dame-de-Mayfouq pour sa première année de noviciat. Dirigé ensuite vers le monastère Saint-Maroun d'Annaya, il s'engagea dans l'Ordre Libanais Maronite, choisissant le nom de Charbel, martyr antiochien du IIe siècle. Il y prononça ses vœux solennels le 1er novembre 1853 puis poursuivit ses études théologiques au monastère Saint Cyprien de Kfifane, Batroun. Il fut ordonné prêtre à Bkérké, siège patriarcal maronite, le 23 juillet 1859.

    Lire la suite