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  • Le célibat ecclésiastique n'est pas une invention du Moyen Age

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    Zölibat - Wollbold, Andreas; Isépy, Johannes - Dussmann - Das Kulturkaufhaus

    Du Cardinal Walter Brandmüller sur le Tagespost :

    Pas une invention du Moyen Âge

    Retour aux sources : aucun débat sur le célibat des prêtres ne peut plus ignorer l'ouvrage clé du théologien munichois Andreas Wollbold sur le célibat dans l'Église antique.

    4 octobre 2024

    Hormis des représentations sérieuses comme les travaux de Henry Crouzel (1963), Roger Gryson (1970), Christian Cochini (1981/90), Alfons Stickler (1993) et Stefan Heid (2003), c'est un journalisme plutôt superficiel qui a marqué ce débat. sans aucune base solide ni connaissance des sources. On a même souvent affirmé que le célibat était une invention du Moyen Âge. On en a conclu que cette loi médiévale, telle qu'elle avait été introduite, pouvait également être abolie si des circonstances changeantes l'exigeaient.

    Une discussion factuelle et solide sur le sujet controversé du célibat

    L'ouvrage de Wollbold, qui compte plus d'un millier de pages, fournit pour la première fois la base d'une discussion factuelle et solide sur le sujet controversé du célibat. Toute discussion future à ce sujet devra partir de là.

    L’introduction d’une centaine de pages, qui propose dans un premier temps une revue de la littérature publiée précédemment sur le sujet, est particulièrement importante. Viennent ensuite des « commentaires méthodologiques sur le travail textuel », puis des « perspectives pour de futures recherches historiques sur le célibat ».

    Le corpus de l’ouvrage est constitué de textes de la période post-apostolique et de « premières sources juridiques ». Suivent des textes de Clément d'Alexandrie, Origène, Tertullien, Cyprien de Carthage et d'autres. Des sources de la région grecque sont ensuite proposées, suivies par des celles de l'Occident latin, donc d'Ambrose, Jérôme et ainsi de suite. Des preuves pertinentes sont également fournies dans le reste de l’Italie et en Afrique du Nord – pensez à Augustin. Enfin, des synodes suivirent en Orient et en Occident, suivis par les premières décisions papales - à commencer par Damase (360-384).

    Combinaison de texte et d'interprétation

    Enfin, les « annexes » sur les lois de l'empereur Justinien et le synode en Trullo ou le « Concilium Quinisextum » sont importantes.

    La deuxième annexe propose des textes sur « Les Mariages des Apôtres » et la troisième contient « Les documents clés du développement ultérieur de l'Église latine ». Sont également importantes les déclarations sur le thème de la « pureté culturelle », des « différences entre l’Est et l’Ouest en matière d’exigence d’abstinence », de la « règle de la monogamie », de « l’abstinence conjugale », du « clergé célibataire » et de la « loi synéis ». Voilà pour la structure de l’œuvre.

    Tout d'abord, l'auteur de chacun des textes est présenté, après quoi les éditions et traductions, y compris la littérature secondaire, sont répertoriées avant chaque texte. Le texte original respectif est ensuite proposé, y compris une traduction en allemand, suivi d'une « discussion » scientifique sur le texte concerné. A la fin d'un groupe de textes, leur « apport » est enregistré.

    C'est précisément cette combinaison de texte, souvent une première traduction en allemand, et d'interprétation qui constitue un avantage particulier de cet ouvrage, ce qui explique également sa signification scientifique indépendante.

    Un monument plus durable que du bronze

    Avec cet ouvrage, l'éditeur et auteur présente un « Monumentum aere perennius », un monument plus durable que le bronze, signe encourageant que la recherche fondamentale est encore menée aujourd'hui. En théologie notamment, il est encore nécessaire d'aller aux sources dès qu'il s'agit de la connaissance de la vérité.

    Cet ouvrage, qui présente non seulement les sources sur le sujet de manière complète et souhaitable, mais aussi leur interprétation, devra être pris en compte par quiconque souhaite commenter le thème du « célibat » à l’avenir.

    Le véritable gain, cependant, pourrait être que des textes importants, spirituellement profonds et théologiquement cruciaux sur le sujet soient présentés pour la première fois dans leur intégralité. Par ailleurs, on aurait aimé en savoir plus sur la nature et l'étendue de la collaboration de Johannes Isépy. Quoi qu'il en soit, l'Université Ludwig Maximilians de Munich est honorée que cet important travail ait été créé dans le cadre d'une collaboration interdisciplinaire au sein de l'une de ses chaires.


    Andreas Wollbold unter Mitarbeit von Johannes Isépy: Zölibat. Schlüsseltexte aus den Anfängen bis zum 5. Jahrhundert. 1.085 Seiten, Hardcover. Verlag Friedrich Pustet, Regensburg 2024. EUR 88,-(Andreas Wollbold avec la collaboration de Johannes Isépy : Célibat. Textes clés du début au Ve siècle. 1 085 pages, couverture rigide. Verlag Friedrich Puste, Ratisbonne 2024. EUR 88,-)

  • Cette semaine au synode : une révolution ou beaucoup de bruit pour rien ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur le NCR :

    Cette semaine au synode : une révolution ou beaucoup de bruit pour rien ?

    ANALYSE : Le ton des premiers jours de l’assemblée finale du Synode indique que ceux qui espèrent un changement radical pourraient être déçus.

    Il est peut-être dans la nature même du Synode sur la synodalité de faire marche arrière après avoir fait plusieurs pas en avant. Mais le ton des premiers jours de la dernière assemblée générale du Synode montre que, pour l’instant, on ne parle pas de révolution au sein de l’Église.

    Ce ton a été donné quelques jours avant le début du rassemblement cette semaine au Vatican, lorsque, dans son discours à la KU Leuven en Belgique le 27 septembre, le pape François a déclaré que le synode n'était pas censé faire avancer ce qu'il a appelé des « réformes à la mode ».

    Il semble désormais clair que, même si les délégués vont discuter de beaucoup de choses au cours des trois prochaines semaines, rien ne sera décidé. Il n’y aura pas de changements doctrinaux. Pas de diminution du rôle de l’évêque. Pas de précipitation pour résoudre la question de l’ouverture du diaconat aux femmes.

    Le véritable défi de ce mois-ci pourrait bien être de gérer les attentes de ceux qui espèrent et réclament des changements radicaux. Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode, a fait allusion à ce danger à la fin de l'assemblée de l'an dernier, lorsqu'il a noté que beaucoup seraient déçus si les femmes n'obtenaient pas un rôle plus important dans l'Église.

    Mais un changement majeur dans la gouvernance de l'Eglise est-il en vue ? Cela semble peu probable. Le pape François lui-même, dans son discours d'ouverture de l'assemblée de cette année, le 1er octobre, a souligné que « la présence à l'assemblée du synode des évêques de membres qui ne sont pas évêques ne diminue pas la dimension épiscopale de l'assemblée », en référence aux dizaines de laïcs et de religieuses participant en tant que délégués votants.

    Il a ajouté, avec un agacement évident, que les suggestions contraires étaient dues à « une tempête de rumeurs qui allaient d’un côté à l’autre ». En fait, il n’y a même pas « de limite ou de dérogation à l’autorité de l’évêque individuel ou du collège épiscopal », a-t-il déclaré.

    Le pape a plutôt voulu préciser que l’assemblée « indique la forme que l’exercice de l’autorité épiscopale est appelé à prendre dans une Église consciente d’être constitutivement relationnelle et donc synodale ». En bref, il s’agit d’un modus gubernandi, d’une manière de gouverner. Mais il s’agit d’un gouvernement plutôt que d’un forum ouvert.

    De nombreux autres signaux indiquent qu’aucune révolution n’est imminente.

    Par exemple, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, a déclaré dans son rapport sur les nouveaux ministères que le pape François ne considère pas que le moment soit « mûr » pour le diaconat féminin. En d’autres termes, la réflexion se poursuit. L’Église s’efforcera de donner plus de place aux femmes dans les rôles de décision, mais il faudra poursuivre la discussion sur tout type de ministère ordonné – ce que le pape avait déjà indiqué lors de sa conférence de presse à bord de son avion le 29 septembre, à son retour de Belgique.

    Les groupes d'étude chargés par le pape d'examiner la question du diaconat féminin et d'autres sujets controversés ont également fait preuve d'une certaine prudence dans le traitement des questions doctrinales dans leurs rapports intermédiaires au Synode. Les évêques peuvent accepter de donner aux laïcs une plus grande part de responsabilité dans les décisions, mais pas en ce qui concerne les questions doctrinales.

    Le groupe de réflexion chargé d’examiner le rôle de l’« évêque-juge » en est un parfait exemple. Le pape François a placé les évêques au centre du processus d’annulation du mariage, en leur demandant – et presque en leur imposant – d’être les juges ultimes. Mais les évêques appelés à s’exprimer sur la question ont au contraire réaffirmé que l’évêque, dans certains cas, devrait avoir la possibilité de déléguer cette responsabilité à des tribunaux régionaux et nationaux qui « pourraient garantir une grande impartialité dans les décisions ». S’agit-il d’un recul par rapport à ce que le pape François a déjà demandé ?

    Et lorsqu’il s’agit de rendre le processus de sélection des évêques plus transparent, beaucoup dépend de la manière dont le nonce apostolique de chaque pays exerce le processus de sélection. On appelle à « davantage d’attention à l’Église locale » et à « davantage d’implication de l’Église locale », mais il s’agit d’une question d’approche, pas de changement révolutionnaire.

    De même, alors que l’on apprend que le Dicastère pour les évêques a lancé une enquête pour évaluer la pratique des visites ad limina, nous savons déjà que le pape François inclut depuis longtemps des réunions interdépartementales dans ses visites ad limina lorsque la situation locale l’exige.

    Les groupes d’étude ont également souligné qu’il n’était pas nécessaire de modifier la Ratio Fundamentalis , le document du Vatican, déjà révisé par le pape François en 2016, qui sert de base à la formation des prêtres et des diacres. Tout au plus, précise le texte du groupe d’étude, pourrait-on écrire « un préambule décrivant clairement, d’une part, l’identité relationnelle des ministres ordonnés dans une Église synodale et missionnaire et indiquant, d’autre part, les principes et les critères de mise en œuvre de la Ratio Fundamentalis et de la Ratio Nationales en harmonie avec ce cadre ecclésiologique et missiologique ».

    La partie la plus intéressante concerne peut-être la question des relations entre les Églises catholiques orientales et l’Église latine, car, précise le texte du groupe d’étude, il vise à disposer d’un « document du Saint-Siège, édité par le Dicastère pour les Églises orientales, adressé par le Saint-Père aux évêques latins et contenant quelques orientations sur ces aspects ».

    La commission canonique du Synode se concentre sur la nécessité de rendre obligatoires les conseils pastoraux diocésains/éparchiaux et paroissiaux. Mais ce thème est déjà mis en évidence dans le document de la Commission théologique internationale sur la synodalité, publié en 2018.

    En bref, jusqu’ici, on a beaucoup parlé de rien. On met peut-être davantage l’accent sur le « cri des pauvres » et sur la nécessité de ne pas se concentrer sur les questions doctrinales. Et pourtant, quand il s’agit de faire une proposition concrète, les évêques semblent se contenter de leur discipline ordinaire.

  • Le pape a dit la vérité à une nation qui n'a plus d'oreilles pour l'écouter

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    Un éditorial du National Catholic Register :

    Le pape a dit la vérité à une nation « qui ne veut plus rien entendre »

    ÉDITORIAL : La réponse aux propos du Saint-Père sur l'avortement et les femmes en dit plus sur la capitulation de la Belgique, autrefois catholique, devant la laïcité que sur l'Église elle-même.

    Le pape François prononce son homélie le 29 septembre lors de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles.
    Le pape François prononce son homélie le 29 septembre lors de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles. (photo : Daniel Ibáñez / EWTN)

    La réaction hostile des progressistes catholiques aux commentaires faits par le pape François lors de son bref voyage en Belgique concernant le rôle des femmes et l'avortement a été très révélatrice, en particulier dans le contexte du lancement cette semaine de la session finale du Synode sur la synodalité.

    La réaction acrimonieuse à l'égard du Saint-Père était totalement disproportionnée par rapport à ce qu'il avait à dire sur ces deux sujets et à la place secondaire qu'il leur avait accordée lors de sa visite. Ses remarques sur l'avortement ont été faites dans le contexte de la mise en lumière du témoignage pro-vie du roi Baudouin de Belgique, qui a temporairement abdiqué son trône en 1990 pour ne pas être contraint d'approuver un projet de loi gouvernemental légalisant l'avortement.

    François a salué la décision du défunt monarque de « quitter sa place de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ». Et, faisant référence à un projet de loi qui élargirait encore l'accès à l'avortement, il a exhorté les Belges d'aujourd'hui à réfléchir à l'action courageuse de leur ancien roi à une époque où « des lois criminelles sont encore en cours d'élaboration ».

    Ce rappel de la responsabilité des catholiques de s'opposer à la législation pro-avortement a été sévèrement condamné par certains commentateurs locaux comme une ingérence papale inadmissible dans les affaires intérieures de la Belgique.

    La réponse aux commentaires du pape sur le rôle des femmes dans l'Eglise, formulés lors de son passage à l'Université catholique de Louvain, a été encore plus exagérée. En louant « l'accueil fécond, le dévouement nourricier et vivifiant » de la femme, François a souligné que les femmes occupent une place de choix au sein de l'Eglise, non pas en raison des fonctions spécifiques qu'elles occupent dans sa hiérarchie institutionnelle, mais plutôt en raison de la nature fondamentale de la femme.

    « Ce qui caractérise les femmes, ce qui est vraiment féminin, n’est pas stipulé par des consensus ou des idéologies », a-t-il déclaré, « tout comme la dignité elle-même est garantie non pas par des lois écrites sur du papier, mais par une loi originelle inscrite dans nos cœurs. »

    L'administration de l'université catholique, qui s'attendait à un désaccord, a publié un communiqué de presse critique dès la fin du discours du Saint-Père. Qualifiant ses propos de « conservateurs », de « déterministes et réducteurs », l'université a proclamé « son incompréhension et sa désapprobation à l'égard de la position exprimée par le pape François sur le rôle des femmes dans l'Eglise et dans la société ».

    De toute évidence, les observations bénignes du pape ne méritaient pas cette décharge de vitriol élaborée à l'avance. Alors pourquoi certains catholiques locaux étaient-ils déterminés à cibler le Saint-Père ? L'explication principale est que leurs critiques reflètent la triste réalité selon laquelle l'Église locale a été presque complètement submergée par la sécularisation généralisée de la Belgique contemporaine.

    Mais ce n’est pas une coïncidence : le pape a été directement pris pour cible à propos du rôle des femmes dans l’Église juste avant le début du synode sur la synodalité, mardi. Les ecclésiastiques progressistes en Belgique, comme leurs homologues dans d’autres pays occidentaux, sont profondément attristés par le fait que François a récemment claqué la porte doctrinale concernant l’ordination sacramentelle des femmes.

    Ils sont également mécontents du fait que les organisateurs du synode aient été obligés de déplacer la discussion sur l'ordination des femmes et d'autres thèmes progressistes favoris, comme l'évangélisation des personnes LGBT, hors de la réunion finale du synode, privant ainsi les progressistes de la possibilité de revendiquer que leurs programmes ont été approuvés par un processus ecclésial mondial. Pour cette raison, ils ont cherché de manière irrespectueuse à embarrasser François pendant son séjour dans leur pays.

    La bonne nouvelle est que le pape n'a pas été dépité par leurs critiques, défendant ses propos avec force lorsqu'il a été interrogé par les journalistes lors de son vol de retour à Rome dimanche.

    « Je parle toujours de la dignité des femmes », a-t-il dit. « J’ai dit quelque chose que je ne peux pas dire des hommes : l’Église est femme, elle est l’épouse de Jésus. Masculiniser les femmes n’est pas humain. Les femmes, je le dis toujours, sont plus importantes que les hommes parce que l’Église est l’épouse de Jésus. »

    La meilleure nouvelle est qu’il a indiqué, juste avant son retour, qu’il n’avait pas l’intention de permettre à la faction progressiste de l’Église de détourner l’étape finale du Synode sur la synodalité.

    « Le processus synodal doit impliquer un retour à l’Évangile », a-t-il déclaré dans un discours aux évêques, au clergé, aux religieux et aux agents pastoraux à Bruxelles. « Il ne s’agit pas de donner la priorité aux réformes « à la mode », mais de se demander : « Comment pouvons-nous apporter l’Évangile à une société qui n’écoute plus ou qui s’est éloignée de la foi ? » Posons-nous tous cette question. »

    Malgré les avertissements du Saint-Père, il n’est pas certain que le document final du synode évitera complètement de prôner les réformes « à la mode » contre lesquelles il a mis en garde. Les délégués du synode devront faire preuve d’une vigilance constante pour s’assurer qu’ils apportent ce que l’Église veut et dont elle a réellement besoin : une clarté sur la manière d’évangéliser plus efficacement, et non pas une campagne en faveur de causes progressistes.

    Lire également : La Belgique et le Vatican en conflit diplomatique à propos des propos du pape sur l'avortement

  • François d'Assise et le sultan : "l'Amour n'est pas aimé"

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    Saint François avait déjà essayé par deux fois de se rendre en Terre Sainte pour faire connaître le Christ aux Musulmans, mais à chaque tentative, il tombait malade en cours de route et était obligé d'abandonner son projet. En 1219, la guerre fait rage entre les Croisés et l'Islam. Les deux armées se faisaient face. Le sultan al-Kamil avait même publié un décret promettant une forte récompense en or à quiconque apporterait la tête d'un chrétien. Les Croisés commandés par Pélage essayaient de prendre le port de Damiette avec l'intention de conquérir l'Égypte.

    C'est dans ces circonstances de conflit que Saint François avec son compagnon frère Illuminé, décident d'aller prêcher l'Evangile chez les Musulmans. En réalité, leur objectif c'est d'aller voir le Sultan lui-même (pas moins) pour lui parler du Christ! Dans le camps des Croisés on les prend pour des fous. On essaye de les empêcher de partir car on est sûr qu'ils se feront massacrer. Mais face à la détermination de Saint François, ils les laissent partir. Après avoir prié, ils s'en vont en chantant: "Si j'ai à marcher au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi." Après quelques heures de marche ils rencontrent deux brebis; à leur vue François dit à son compagnon: "Aie confiance dans le Seigneur, frère, car voici accompli pour nous cet avertissement de l'Évangile : "Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups."

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  • François d'Assise (4 octobre)

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    Du pape BENOÎT XVI, lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du mercredi 27 janvier 2010, cette catéchèse consacrée à saint François d’Assise :

    Chers frères et sœurs,

    Dans une récente catéchèse, j'ai déjà illustré le rôle providentiel que l'Ordre des frères mineurs et l'Ordre des frères prêcheurs, fondés respectivement par saint François d'Assise et par saint Dominique Guzman, eurent dans le renouveau de l'Eglise de leur temps. Je voudrais aujourd'hui vous présenter la figure de François, un authentique « géant » de sainteté, qui continue à fasciner de très nombreuses personnes de tous âges et de toutes religions.

    « Surgit au monde un soleil ». A travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François, survenue à la fin de 1181 ou au début de 1182, à Assise. Appartenant à une riche famille – son père était marchand drapier –, François passa son adolescence et sa jeunesse dans l'insouciance, cultivant les idéaux chevaleresques de l'époque. A l'âge de vingt ans, il participa à une campagne militaire, et fut fait prisonnier. Il tomba malade et fut libéré. De retour à Assise, commença en lui un lent processus de conversion spirituelle, qui le conduisit à abandonner progressivement le style de vie mondain qu'il avait mené jusqu'alors. C'est à cette époque que remontent les célèbres épisodes de la rencontre avec le lépreux, auquel François, descendu de cheval, donna le baiser de la paix, et du message du Crucifié dans la petite église de saint Damien. Par trois fois, le Christ en croix s'anima, et lui dit: « Va, François, et répare mon église en ruine ». Ce simple événement de la parole du Seigneur entendue dans l'église de Saint-Damien renferme un symbolisme profond. Immédiatement, saint François est appelé à réparer cette petite église, mais l'état de délabrement de cet édifice est le symbole de la situation dramatique et préoccupante de l'Eglise elle-même à cette époque, avec une foi superficielle qui ne forme ni ne transforme la vie, avec un clergé peu zélé, avec un refroidissement de l'amour; une destruction intérieure de l'Eglise qui comporte également une décomposition de l'unité, avec la naissance de mouvements hérétiques. Toutefois, au centre de cette église en ruines se trouve le crucifié, et il parle: il appelle au renouveau, appelle François à un travail manuel pour réparer de façon concrète la petite église de Saint-Damien, symbole de l'appel plus profond à renouveler l'Eglise même du Christ, avec la radicalité de sa foi et l'enthousiasme de son amour pour le Christ. Cet événement qui a probablement eu lieu en 1205, fait penser à un autre événement semblable qui a eu lieu en 1207: le rêve du Pape Innocent III. Celui-ci voit en rêve que la Basilique Saint-Jean-de-Latran, l'église mère de toutes les églises, s'écroule et un religieux petit et insignifiant la soutient de ses épaules afin qu'elle ne tombe pas. Il est intéressant de noter, d'une part, que ce n'est pas le Pape qui apporte son aide afin que l'église ne s'écroule pas, mais un religieux petit et insignifiant, dans lequel le Pape reconnaît François qui lui rend visite. Innocent III était un Pape puissant, d'une grande culture théologique, et d'un grand pouvoir politique, toutefois, ce n'est pas lui qui renouvelle l'église, mais le religieux petit et insignifiant: c'est saint François, appelé par Dieu. Mais d'autre part, il est intéressant de noter que saint François ne renouvelle pas l'Eglise sans ou contre le Pape, mais seulement en communion avec lui. Les deux réalités vont de pair: le Successeur de Pierre, les évêques, l'Eglise fondée sur la succession des apôtres et le charisme nouveau que l'Esprit Saint crée en ce moment pour renouveler l'Eglise. C'est ensemble que se développe le véritable renouveau.

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