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  • Quand tout est consommé

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    (L'empreinte du visage de Jésus sur le Saint Suaire de Turin)

    Le seul irréparable malheur est de se trouver un jour sans repentir

    devant la face qui pardonne.

    Georges BERNANOS

  • La Passion du Christ selon le Saint Suaire de Turin

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    Du Frère Bruno Bonnet-Eymard (source) :

    La Passion du Christ selon le Saint Suaire de Turin

    LES PLAIES DU CHRIST

    « PILATE PRIT JÉSUS ET LE FIT FLAGELLER. » (JN 19, 1)

    Silhouette dorsale du Saint Suaire
    Silhouette dorsale

    La flagellation du Seigneur, personne ne l'avait imaginée dans toute son ignominie, telle que nous la voyons ici représentée. Peut-être le laconisme des Évangélistes s'explique-t-il par l'horreur que leur inspirait le souvenir de ce supplice infligé à Jésus (Mc 15, 15 ; Mt 27, 26 ; Jn 19, 1). Selon les témoignages littéraires, le condamné était entièrement dévêtu et attaché à une colonne. C'est pourquoi on parle traditionnellement de “ la colonne de la flagellation ”. Mais si Jésus avait eu ainsi les bras élevés, attachés au sommet d'un fût de colonne, il aurait eu au moins la poitrine à l'abri des coups. Ici nous voyons les coups pleuvoir sur les épaules, sur le dos, les reins, les cuisses, les mollets ; mais aussi par-devant : nous en comptons les traces sur la poitrine et sur la face antérieure des jambes.

    Le flagrum, un manche avec deux ou trois lanières lestées de petites haltères en plomb, était manié par un bourreau qui tournait autour de sa victime, ou bien par deux bourreaux, dont l'un frappait à revers. Jésus a perdu beaucoup de Sang, pour une raison que saint Luc est le seul à mentionner, « avec une précision de clinicien tout à fait indépassable », écrit le docteur Barbet ; peut-être parce qu'il avait interrogé saint Jean, le disciple bien-aimé qui ne dormait pas au mont des Oliviers :

    « Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Lc 22, 44)

    Barbet reconnaissait les symptômes de l'hématidrose, phénomène clinique rare, mais bien connu des médecins, causé par un profond ébranlement moral, précisément celui dans lequel nous voyons Notre-Seigneur plongé au cours de l'agonie de Gethsémani, lorsqu'Il prévoit d'avance, dans le détail, les souffrances qui L'attendent ; et surtout lorsqu'Il se remémore la masse effroyable de NOS péchés, et qu'Il s'en revêt en présence de son Père, les prenant sur Lui pour les expier. Une agonie morale, un combat mortel entraîne ce symptôme physiologique d'une hémorragie sous-cutanée : le sang se mêle à la sueur et forme avec elle des petites boules sortant par les pores de la peau et roulant littéralement sur l'ensemble du corps, « roulant jusque par terre », écrit saint Luc.

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  • Méditation pour le Vendredi Saint

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    Du site de l'Opus Dei :

    Méditation : Vendredi Saint

    Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : Jésus a souffert sa Passion par amour pour nous ; se tenir tout près de Jésus dans son agonie ; sur la Croix, nous trouvons notre refuge et notre salut

    - Jésus a souffert sa Passion par amour pour nous

    - Se tenir tout près de Jésus dans son agonie

    - Sur la Croix, nous trouvons notre refuge et notre salut


    « MON DIEU, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). « Jésus a éprouvé l’abandon total, la situation qui lui est la plus étrangère, afin de nous être solidaire en tout. Il l’a fait pour moi, pour toi, pour nous tous, il l’a fait pour nous dire : “N’aie pas peur, tu n’es pas seul. J’ai éprouvé toute ta désolation pour être toujours à ton côté” » [1]. Ce qui surtout l’afflige, c’est la souffrance dont nous autres hommes et femmes de toutes les époques nous faisons l’expérience, comme conséquence du péché : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » (Lc 23, 28)

    Il n’est pas de douleur pouvant pousser le Christ à renoncer à sa volonté de nous sauver. « Ses bras cloués s’ouvrent pour chaque être humain et nous invitent à nous approcher de lui, certains qu’il nous accueille et nous embrasse avec une tendresse infinie » [2]. La liturgie du Vendredi Saint commence par la prostration du célébrant. C’est ainsi que Jésus se trouvait au Jardin des Oliviers. Tous les péchés des hommes pesant sur lui, il s’adresse à Dieu le Père afin d’obtenir de lui la force nécessaire pour affronter cette échéance décisive.

    Jésus est venu sur terre pour réparer le mal que nous nous sommes infligés à nous-mêmes et infligé aux autres. Il souhaite nous rendre la liberté et la joie. Son amour pour nous n’a pas de limite, si bien que « son joug est facile à porter, et son fardeau, léger » (Mt 11, 30). Ce ne sont pas nos péchés qui ont le dernier mot si nous laissons Jésus parler, nous dire qu’il nous aime et qu’il ne nous reproche pas des souffrances si atroces. Nous nous rappellerons aujourd’hui que « Jésus est tombé pour que nous nous relevions : une fois et toujours » [3].


    UN DES MOTIFS du péché est de penser, à tort, que la volonté de Dieu suppose un risque pour notre liberté. Ce qui, par exemple, est arrivé à Adam, notre premier parent. Il n’en est rien car Dieu veut que nous soyons heureux, que nous lui permettions de nous aimer. « Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment “comme Dieu”, non pas en nous opposant à Dieu, non pas en nous débarrassant de lui ou en le reniant. Dans la lutte durant sa prière sur le Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce “oui” à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres » [4].

    Quel n’est pas notre désir de remercier le Seigneur pour son sacrifice, volontairement accepté, afin de nous délivrer de la mort ! Jésus-Christ entre en agonie et va jusqu’à verser des gouttes de sang ; or, la confiance en son Père ne défaille pas, il prie sans arrêt. « Il s’approche de nous, qui sommes endormis : levez-vous et priez — répète-t-il — pour ne pas entrer en tentation » [5]. Quelques heures plus tard, la furie des péchés de l’humanité tout entière déverse ses coups sur le corps innocent de Jésus-Christ. L’ingratitude de notre cœur le serre dans sa solitude. « Toi et moi, nous sommes incapables de parler. — Les mots sont inutiles. — Regarde-le, regarde-le… lentement » [6].

    « Parfois il nous semble que Dieu ne répond pas au mal, qu’il demeure silencieux. En réalité Dieu a parlé, a répondu, et sa réponse est la Croix du Christ : une Parole qui est amour, miséricorde, pardon. Elle est aussi jugement : Dieu nous juge en nous aimant. Rappelons-nous cela : Dieu nous juge en nous aimant. Si j’accueille son amour je suis sauvé, si je le refuse je suis condamné, non par lui, mais par moi-même, parce que Dieu ne condamne pas, lui ne fait qu’aimer et sauver » [7].


    LES PLAIES du Seigneur, par lesquelles son très précieux sang a coulé à flots, seront le refuge serein de nos blessures. Dans ses plaies nous nous sentons davantage en sécurité. Imbibés de son sang rédempteur, ivres de Dieu, nous ne devons avoir peur de rien. « En admirant et en aimant vraiment la Très Sainte Humanité de Jésus, nous découvrirons ses plaies une à une. […] Nous aurons besoin de nous introduire dans chacune de ces très saintes blessures : pour nous purifier, pour nous réjouir dans ce sang rédempteur, pour nous fortifier. Nous accourrons comme ces colombes qui, au dire de l’Écriture, se blottissent dans les anfractuosités des rochers à l’heure de la tempête. Nous nous cachons dans ce refuge, pour trouver l’intimité du Christ » [8].

    Dans notre contemplation, nous n’aurons pas de mal à savourer la tendresse forte avec laquelle l’Église chante aujourd’hui : « Douceur du bois, qui d’un doux clou, porte un si doux fardeau » [9]. La croix « est le signe lumineux de l’amour, et même de l’immensité de l’amour de Dieu, de ce que nous n’aurions jamais pu demander, imaginer ou espérer : Dieu s’est penché sur nous, s’est abaissé jusqu’à parvenir dans le coin le plus sombre de notre vie pour nous tendre la main et nous attirer à lui, nous ramener jusqu’à lui » [10]. Voilà la vérité du Vendredi Saint : sur la Croix, le Christ, notre rédempteur, nous a rendu la dignité qui nous est propre. Nos désirs de nous clouer volontairement sur la croix s’en trouvent renforcés, de nous associer à sa rédemption, faisant en sorte que notre faiblesse soit lavée dans le sang qui jaillit du corps de Jésus.

    Au terme de ce moment de prière, notre regard se tourne vers le pied de la croix où se trouve la Mère des Douleurs, accompagnée de plusieurs femmes et d’un adolescent. Ceux qui ont connu ce genre de circonstances savent bien qu’aucune douleur n’est comparable à celle-là. Le Christ, en ce moment, avait besoin d’elle tout près de lui et nous, nous en avons besoin davantage encore.


    [1]. Pape François, Homélie, 5 avril 2020.

    [2]. Benoît XVI, Paroles à la fin du Chemin de Croix, 21 mars 2008.

    [3]. Saint Josémaria, Chemin de Croix, IIIe station.

    [4]. Benoît XVI, Homélie, 5 avril 2012.

    [5]. Saint Josémaria, Saint Rosaire, n° 6.

    [6]. Saint Josémaria, Saint Rosaire, n° 7.

    [7]. Pape François, Paroles à la fin du Chemin de Croix, 29 mars 2013.

    [8]. Saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 302.

    [9]. Adoration de la Sainte Croix, Hymne Crux fidelis.

    [10]. Benoît XVI, Paroles à la fin du Chemin de Croix, 22 avril 2011.

  • Vendredi Saint : les impropères

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    1 – O mon peuple que t’ai-je fait ?
    En quoi t’ai-je contristé ?
    Réponds-moi !

    2 – T’ai-je fait sortir du pays d’Egypte,
    T’ai-je fait entrer en Terre Promise,
    Pour qu’à ton Sauveur,
    Tu fasses une Croix ?

    3 – T’ai-je guidé quarante ans dans le désert
    Et nourri de la manne,
    Pour qu’à ton Sauveur,
    Tu fasses une Croix ?

    4 – Moi, je t’ai planté, ma plus belle vigne,
    Et tu n’as eu pour Moi que ton amertume
    Et du vinaigre pour ma soif !

    5 – Moi, j’ai pour toi frappé l’Egypte,
    J’ai englouti dans la mer Pharaon et son armée !
    Toi tu M’as livré aux grands-prêtres et les soldats M’ont flagellé !

    6 – J’ai ouvert devant toi les eaux de la mer ;
    Toi, de ta lance, tu M’as ouvert le cœur !
    Je t’ai arraché à l’abîme des eaux
    Et tu M’as plongé dans l’abîme de la mort !

    7 – Moi, aux eaux vives du Rocher, je t’ai fait boire le salut ;
    Toi, tu Me fis boire le fiel, et tu M’abreuvas de vinaigre!

    8 – Devant toi, j’ai fait resplendir ma Gloire,
    Dans le buisson ardent et la colonne de nuée ;
    Et tu M’as tourné en dérision et vêtu d’un manteau de pourpre !

    9 – Pour toi, j’ai frappé l’Egypte et sa puissance,
    J’ai fait de toi mon peuple, un peuple de rois ;
    Et tu M’as couronné la tête d’une couronne d’épines !

    10 – Moi, Je t’ai exalté par ma toute  puissance ;
    Toi, tu M’as pendu au gibet de la Croix !
    Je t’ai choisi parmi toutes les nations ;
    Toi, tu M’as rejeté hors des murs de Jérusalem !

  • Chants grégoriens pour le Vendredi Saint

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    Graduale Graduel
    Phil. 2, 8-9 Phil. 2, 8-9
    ℟. Christus factus est pro nobis obédiens usque ad mortem, mortem autem crucis. ℣. Propter quod et Deus exaltávit illum: et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.

    ℟. Le Christ S'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. . C'est pourquoi Dieu L'a élevé, et Lui a donné le nom qui est au dessus de tout nom.

    Passio Domini nostri J.C. sec. Johannes (Evangelium Passionis et Mortis Domini)

    Impropères

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  • Vexilla Regis prodeunt

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    Le Vexilla Regis est l’hymne du temps de la Passion et des fêtes de la Sainte Croix. Son texte (comme celui du Pange lingua du Vendredi Saint) fut composé par l’hymnographe saint Venance Fortunant au VIème siècle, à l’occasion de la réception solennelle des reliques de la vraie Croix à Poitiers par la reine de France sainte Radegonde.

    Vexilla regis prodeunt

    fulget crucis mysterium
    quo carne carnis conditor
    suspensus est patibulo.

    Quo, vulneratus insuper
    mucrone diro lanceae
    ut nos lavaret crimine
    manavit unda et sanguine.

    Arbor docora et fulgida,
    ornata regis purpura,
    electa digno stipite
    tam sancta membra tangere !

    Beata, cuius brachiis
    saecli pependit pretium ;
    statera facta est corporis
    praedam tulitque tartari.

    Salve, ara, salve victima,
    de passionis gloria,
    qua vita mortem pertulit
    et morte vitam reddidit !

    O crux, ave, spes unica !
    hoc passionis tempore
    piis adauge gratiam
    reisque dele crimina.

    Te, fons salutis, Trinitas,
    collaudet omnis spiritus ;
    quos per crucis mysterium
    salvas, fove per saecula.

    Les étendards du roi s'avancent
    mystère éclatant de la croix
    au gibet fut pendue la chair
    du créateur de toute chair.

    C'est là qu'il reçut la blessure
    d'un coup de lance très cruel
    et fit jaillir le sang et l'eau
    pour nous laver de nos péchès.

    Arbre dont la beauté rayonne,
    paré de la pourpre du roi,
    d'un bois si beau qu'il fut choisi
    pour toucher ses membres très saints !

    Arbre bienheureux ! À tes branches
    la rançon du monde a pendu !

    Tu devins balance d'un corps
    et ravis leur proie aux enfers !

    Salut, autel ! Salut, victime
    de la glorieuse passion !
    La vie qui supporta la mort,
    par la mort a rendu la vie.

    O croix, salut, espoir unique !
    En ces heures de la passion
    augmente les grâces des saints,
    remets les fautes des pécheurs.

    Trinité, source salutaire,
    que te célèbre tout esprit ;
    ceux que tu sauves par la croix,
    protège-les à tout jamais.

  • Ce crucifix qui donne véritablement à voir les dernières minutes de l’agonie du Christ avec un luxe de détails véridiques

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    D'Anne Bernet sur le site "1000 raisons de croire" :

    Le crucifix de Limpias donne à voir l’agonie de Jésus

    À Limpias, dans la province de Cantabrie (Espagne), se trouve depuis 1756 un admirable crucifix, très réaliste, trésor des collections de l’église Saint-Pierre. En 1919, alors que débute le carême, tout le monde ou presque est indifférent à ce crucifix et à son histoire. Ce carême à Limpias va s’avérer prodigieux, au sens propre du terme, le crucifix donnant véritablement à voir les dernières minutes de l’agonie du Christ avec un luxe de détails véridiques.

    Crucifix de Limpias / © Jose33luis, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
    Crucifix de Limpias / © Jose33luis, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
    Les raisons d'y croire :
    • Cinq ans auparavant, en août 1914, alors que l’on installe l’électricité dans le sanctuaire, un fait curieux se produit. Un religieux de l’ordre des Pauliniens, frère Antonio Lopez, monté sur une échelle pour régler l’éclairage du crucifix, se trouve à hauteur du visage du Christ et se rend compte, stupéfait, que les yeux de l’image familière, d’ordinaire ouverts et levés vers le Ciel avec une expression de supplication douloureuse, se sont fermés, comme le feraient les yeux d’une personne vivante éblouie par une lueur trop vive. La surprise du religieux est telle qu’il en tombe de l’échelle et reste un moment à terre, sonné. D’en bas, il constate que les paupières du Christ sont toujours baissées ; elles le restent environ cinq minutes.
    • Frère Antonio imagine si peu un phénomène miraculeux que sa première réaction, en reprenant ses esprits, est de prévenir ses supérieurs de son accident et d’aller consulter un médecin. Mais là, à l’étonnement général, bien que le religieux soit tombé d’une bonne hauteur sur le coin de l’autel, le praticien ne constate aucune blessure, ni externe ni interne. Frère Antonio se sort de cette chute, qui aurait pu le tuer, avec seulement de « petits hématomes ».
    • Toujours à la recherche d’une explication rationnelle, frère Antonio remonte sur l’échelle voir de plus près de quoi il retourne. Il pense à l’existence d’un mécanisme caché dans la statue, qui permettrait aux yeux de s’ouvrir et se fermer, mais ses investigations obstinées et répétées restent vaines ; il ne trouve aucun ressort, ni quoi que ce soit d’autre, et ce n’est pas faute d’avoir appuyé sur les paupières et les globes oculaires ! Ses supérieurs lui demandent un récit écrit des événements, puis lui imposent le silence sur son aventure, de sorte que l’affaire n’est plus évoquée.
    • Personne n’est donc au courant de cette histoire lorsque, le 30 mars 1919, à l’issue de la messe, le père Jalon, présent dans le confessionnal, est dérangé par une fillette qui prétend avoir vu le crucifié fermer les yeux. Il renvoie gentiment l’enfant mais, dans les minutes qui suivent, d’autres enfants viennent lui dire la même chose. Le capucin croirait à une farce collective orchestrée par les garnements si un adulte, puis plusieurs, ne lui signalaient aussi la chose.
    • Le religieux et son confrère, père Agatangelo, décident d’aller voir ce qu’il en est et constatent que les yeux du Christ sont ouverts, dans leur attitude habituelle, mais le père Jalon, en y regardant mieux, a l’impression de voir de la sueur ruisseler le long du corps du Christ. Troublé, il monte voir et constate que, du corps torturé, coule en effet ce qui ressemble à une sueur d’agonie… Il en a les mains trempées. Devant ce signe tangible, les ecclésiastiques ne savent que dire ni que faire. Déconcerté, le père Jalon décide de passer la nuit dans l’église. Alors qu’il est en prière, il constate à son tour le phénomène : le Crucifié ouvre et ferme les yeux. Eu égard à la méfiance des deux capucins et à leur incrédulité, il est impossible de les imaginer cédant à une illusion collective.
    • Le phénomène se poursuit tout le mois d’avril, avec un redoublement lors des Rameaux et de Pâques. Un signalement est fait à l’évêque, qui diligente une enquête.
    • Le 11 avril, deux incroyants venus se moquer de ce qu’ils jugent un délire collectif sont à leur tour témoins de la chose et en sont tellement frappés qu’ils tombent à genoux et croient.
    • En cette fin de carême et durant le temps pascal, des dizaines de milliers de personnes accourent de toute l’Espagne à Limpias. On estime ces foules à plus de 120 000 personnes ; parmi elles, ecclésiastiques, prêtres, religieux, évêques (dont l’archevêque de Cuba, sur le point de rembarquer pour son île), universitaires, scientifiques, politiques, médecins, aristocrates, gens du peuple, croyants et athées. Tous ne voient pas, mais ils sont plusieurs milliers à être témoins non seulement du mouvement des paupières, mais aussi de bien d’autres étrangetés : après la sueur, qui continue de couler, ce sont des larmes, de la salive et du sang que le Christ répand. Ces phénomènes sont observés par des milliers de personnes, dont 8 000 témoigneront par écrit, attestant de leur bonne foi sur le salut de leur âme.
    • Un visiteur décrit ainsi la scène à laquelle il assiste : « Je voyais que sa bouche était pleine de sang qu’il tentait de vomir car il l’étouffait. Sa poitrine se souleva, puis s’affaissa dans une suprême tentative pour respirer ; les narines se dilatèrent comme s’il cherchait l’air qui lui manquait. Dans l’effort qu’il fit, une épine de la couronne s’enfonça dans sa tempe gauche et du sang en coula… » Les symptômes qu’il décrit sont ceux de la lente asphyxie des crucifiés, et l’épanchement de sang par la bouche, visible sur le linceul de Turin, correspond aux effets de la péricardite provoquée par la flagellation qui précipita la mort de Jésus. Or, ce témoin ne possède pas ces informations et ne peut donc pas les inventer dans une hallucination ou une mise en scène, plus ou moins consciente.
    • De nombreuses vérifications seront opérées très sérieusement à la demande des autorités religieuses. Aucune fraude ne sera jamais décelée. Les manifestations miraculeuses se poursuivent par périodes, pendant plusieurs années, en se raréfiant.
    • L’Église ne s’est jamais prononcée sur le caractère surnaturel des événements, mais elle a célébré en 2019 leur centenaire, ce qui est une façon de les cautionner.
    • Devenu célèbre dans le monde entier, Limpias est toujours un lieu de pèlerinage. Miracles de guérisons et de conversions n’y ont jamais cessé.

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