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  • Les enfants vivent-ils bien le divorce de leurs parents ?

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    Une enquête a été réalisée par l'Union Européenne des Familles

    A la question : Le divorce de vos parents a été  :

    • UN SOULAGEMENT durable ? NON pour 74%.
    • Un sentiment durable d’ISOLEMENT ? OUI pour 59%,
    • ou encore d’ABANDON ? OUI pour 59%.

    Pour beaucoup d’enquêtés, le divorce de leurs parents apparaît comme un mal nécessaire. Pourtant, à la question « Quelles leçons tirez-vous de la séparation de vos parents pour vos (éventuels futurs) enfants?», ils répondent qu’il faut EVITER LE DIVORCE POUR EPARGNER LES ENFANTS.
    Car, QUOI QU’ILS EN DISENT, filles et garçons SOUFFRENT FORTEMENT de la séparation (sur une échelle de 0 à 5, 63% la cotent à 3 et plus). Les enfants dont les parents se séparent lorsqu’ils ont moins de 3 ans éprouvent une souffrance plus modérée. Même pas mal, les garçons ? 34% d’entre eux (contre 9% des filles estiment n’avoir pas du tout souffert) … mais ce sont les mêmes qui, à 77%, se sont sentis durablement abandonnés.

    Voir le dossier de presse (pdf)

  • L'Union Européenne se débine, loin d'être "un club chrétien" !

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    "Il n’y a pas eu hier de déclaration des 27 sur "l'intolérance, la discrimination et la violence fondée sur la religion ou la croyance", alors que les ambassadeurs s’étaient entendus sur un projet de texte vendredi. Ce document montre «un excès de laïcisme», a déclaré Franco Frattini, le ministre italien des Affaires étrangères, qui a demandé le retrait de ce texte qui «n’inclut aucune mention des chrétiens, comme si l’on parlait d’autre chose».

    La France a appuyé la critique italienne, Michèle Alliot-Marie insistant sur la nécessité de faire référence à des minorités spécifiques, comme les chrétienset les chiites. Mais les Européens du Nord, dont le Royaume-Uni, ne voulaient pas qu’on mentionne les chrétiens, craignant un «choc des civilisations»… Catherine Ashton a indiqué que les 27 ministres ont convenu de retirer le projet de texte et de «réfléchir» sur la façon dont l’UE pourrait «s’assurer que nous reconnaissions des communautés particulières ou des religions qui trouvent qu’elles sont persécutées».

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal

    Cette attitude a été dénoncée par le Vatican.

  • Droits et devoirs pour une vraie citoyenneté

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    Un site ami, "Benoît-et-moi" met en ligne la traduction d'un article de Carlo Costalli, président du Mouvement Chrétien des Travailleurs (MCL), publié par la Bussola Quotidiana.

    "Cette réflexion modérée, aussi sage que lucide, conforme au Magistère de l'Eglise", sur la nécessité de gérer les phénomènes migratoires vient à point alors que la politique de l'immigration en Belgique confine au n'importe quoi. Ignorer la nécessité de réguler ces flux migratoires dans un souci du bien commun, c'est aller au devant du chaos. 

    Découvrir cet article

  • Haro sur la "dictature dogmatique"

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    Une tribune libre paraît aujourd'hui dans un quotidien toujours prompt à relayer la contestation anti-romaine.

    Les « autorités romaines » (en fait, c'est le pape qui est visé) affectionnent, paraît-il, les « formules choc » comme la « dictature du relativisme ». En réalité, voici ce que disait le pape, en novembre dernier :  « Le relativisme (...) apparaît comme l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle. L'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs. » Est-ce la « formule choc » ou le « slogan » incriminés par nos théologiens?

    Armés du « slogan » comme concept pour désigner l’attitude romaine, ils en concluent à son « caractère autoritaire » ("tout slogan étant autoritaire par nature") et, plus grave, ne permettant pas d’appréhender la réalité. 

    Vient ensuite une digression consensuelle sur le relativisme et sur « le pragmatisme qui évacue les questions de sens », mais c’est pour mieux s’en prendre au discours romain qui pècherait par excès inverse, condamnant « sans nuance la société occidentale d’aujourd’hui, jugée hédoniste, partisane d’une culture de mort, sans cœur ni conscience. »

    A leurs yeux, le discours du « Vatican » traduirait ainsi « l’effroi (sic !) devant l’évolution d’un monde jugé décadent. » Décadence que de nombreux esprits s’accordent pourtant à reconnaître mais mot que Benoît XVI ne prononce pour ainsi dire dire jamais.

    La notion absolue de « Vérité » ferait problème, « vérité enseignée par le magistère catholique et désormais mise en doute, voire tournée en ridicule par de nombreux catholiques eux-mêmes. » Ici, nos auteurs ne font pas dans la nuance car ils laissent entendre que le Vatican prétend à la Vérité en tout et pour tout. Or, dans l’enseignement de l’Eglise, il y a des degrés divers, depuis la Vérité révélée dans les Ecritures et incarnée en Jésus, jusqu’aux instructions concernant le culte ou la discipline ecclésiastique. Tout cela ne bénéficie évidemment pas du même niveau d’infaillibilité ; certaines dispositions pouvant être revues et modifiées.

    Les auteurs stigmatisent l’attitude de l’Eglise qui se voudrait détentrice de la vérité en tout et pour tout : c’est de l’orgueil, de la dictature, du fanatisme ! Et d’appeler l’histoire en renfort où « tant d’affirmations catégoriques  de l’Eglise (lesquelles?) ont été démenties par les découvertes scientifiques (lesquelles?) ou par l’expérience vécue (laquelle?) » ! L’historien hausse les épaules devant cette argumentation éculée ; on sait que l’histoire de l’Eglise n’est pas exempte de dérapages et « d’hommeries », mais cela remet-il en cause la vérité dont-elle est porteuse ? Quand il s’agit de rendre témoignage de l’Evangile, il est question, en effet, de points sur lesquels l’Eglise ne peut transiger; cela n’empêche pas la réflexion contrairement à ce qu’affirment les auteurs. Augustin, Thomas d’Aquin, Pascal, Urs Von Balthasar et bien d’autres ne s’en sont pas privés.

    Dans le même sermon de novembre dernier, Benoît XVI affirmait : « Nous possédons, en revanche, une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ. C'est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c'est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ. Et c'est cette foi, - cette foi seule - qui crée l'unité et qui se réalise dans la charité. Saint Paul nous offre à ce propos - en contraste avec les tribulations incessantes de ceux qui sont comme des enfants ballottés par les flots - une belle parole: faire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de l'existence chrétienne. Dans le Christ, vérité et charité se retrouvent. Dans la mesure où nous nous rapprochons du Christ, la vérité et la charité se confondent aussi dans notre vie. La charité sans vérité serait aveugle; la vérité sans charité serait comme "cymbale qui retentit" (1 Co 13, 1). »

    Cette tribune ne tombe-t-elle pas dans l’excès lorsqu’elle renvoie dos à dos "dictature du relativisme" et "dictature de la pensée dogmatique" ? Cette pensée dogmatique accusée de renoncer à penser en exigeant une obéissance aveugle, comme si, lors des conciles et des synodes et dans de nombreux congrès catholiques, tout le monde était bâillonné; comme si la foi vécue dans la fidélité à l’enseignement de l’église excluait le travail de la raison et le dialogue avec l’autre, dans le respect de l’autre.

    Et nos auteurs de se décerner bravement un brevet d’humanité car ils pratiquent une "saine relativité" qui serait une vertu chrétienne (?) et tout cela en se revendiquant de la Bible, tant il est vrai, pour parodier Boileau, que tout théologien dissident se fait « pape la bible à la main » !

    Une question pour conclure : quand le pape confie la présidence de l’Académie pontificale des Sciences à un médecin protestant, fait-il preuve d’autoritarisme dogmatique ?

  • Le Coran, une source de la Révélation ?

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    22baf0f9.jpgDans le numéro du bimensuel « L’Homme Nouveau » paru ce 29 janvier 2011, le P. Yannick Bonnet (prêtre diocésain français au parcours atypique : polytechnicien, veuf, père de famille, et ancien chef d'entreprise) écrit « Le succès mérité du film Des hommes et des dieux (1) ne doit pas gêner notre discernement en ce qui concerne la pensée théologique de Christian de Chergé (2) relative à la religion musulmane. Il est de même tout à fait légitime d’admirer des religieux qui, par amour des musulmans, auprès desquels ils vivaient, ont décidé, au péril de leur vie, de rester dans leur monastère malgré les menaces du terrorisme islamique. Leur sacrifice sanglant sera porteur de fruits spirituels, de conversions et de vocations, mais il n’est pas un gage de la solidité théologique de leur prieur (…) ».

    Nombre de personnes ont en effet été troublées à la lecture de la réédition des carnets du prieur de Thibirine, sous le titre « L’invincible Espérance » et du livre « Christian de Chergé : une théologie de l’Espérance » publié par Christian Salenson (l’un et l’autre chez Bayard).

    Sans même préjudicier du contenu de ces ouvrages ou d’autres (3), il n’était  pas inutile que le Père Bonnet nous rappelle ce qu’ enseigne l’Église au sujet de la Révélation : « L’abrégé du Catéchisme de l’Église catholique (question n’° 9) à l’interrogation-clé : Quel est l’état dernier et définitif de la révélation de Dieu ? répond : Cette étape s’est accomplie par le Verbe incarné, Jésus-Christ, médiateur et plénitude de la Révélation. Parce qu’il est le Fils unique de Dieu fait homme, Il est la Parole parfaite et définitive du Père. Avec l’envoi du Fils et le don de l’Esprit Saint, la Révélation est désormais pleinement accomplie, même si la foi de l’Église devra en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles’. Quant au catéchisme de 1992, il s’appuie sur l’épître de saint Paul aux Hébreux (1, 1-2) et ajoute : Le Christ, Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui, Il dit tout et il n’y aura pas d’autres paroles que celle-là (…). Le catéchisme conclut en exprimant que la foi catholique ne peut pas accepter des révélations qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l’achèvement’ C’est le cas, ajoute-t-il, de certaines religions non-chrétiennes…

    « Or, justement l’Islam, qui récuse la divinité du Christ –ce qui lui permet de présenter Mahomet comme le prophète ultime et le plus grand, inspiré par Dieu- fait partie des religions non chrétiennes visées par le catéchisme. De ce fait, une pensée théologique fidèle au magistère ne peut considérer l’Islam comme une « autre voie » voulue par Dieu pour se révéler aux hommes. Les affirmations irréductiblement contradictoires qui opposent l’Islam et la foi catholique sur de nombreux points capitaux, mystère de la Trinité, incarnation du Christ, rédemption accomplie en une fois le Vendredi saint, pour ne prendre que ceux-là, le confirment. Dieu ne peut pas nous dire tout et son contraire. Christian de Chergé avait une vraie vocation religieuse, qui s’était traduite par cette volonté d’une présence pleine d’amour pour les musulmans algériens. Son histoire personnelle explique d’ailleurs cette prédilection et probablement sa tentative de concilier l’inconciliable.

    « Le catholique fidèle à son Église peut tout à la fois éprouver pour l’homme amour et admiration, et refuser catégoriquement d’imaginer comme lui, que Dieu a voulu se révéler à Mahomet plusieurs siècles après la venue du Christ pour attirer à Lui une nouvelle population, qui sera si souvent incitée à la violence envers les chrétiens au cours de l’histoire ».

    ____

    (1) Avec les acteurs Lambert Wilson et Michel Lonsdale, sorti dans les salles de spectacle l’automne dernier

    (2) Prieur de la trappe de Thibirine, dans l’Atlas algérien, assassiné avec tous ses moines le 26 mars 1996

    (3) L’imagination de certains « exégètes » contemporains n’a pas de bornes. Sans préjudicier du contenu exact des écrits du P. de Chergé, on peut citer à titre d’exemple, cette relecture de la Bible proposée, en Belgique, par un professeur agrégé en théologie catholique:

    Le Livre de la Genèse raconte que Dieu donna deux fils à Abraham : celui de l’alliance sainte, Isaac, né d’une épouse légitime et l’autre, Ismaël, né de sa servante Agar. Comme celle-ci se comportait mal, elle fut chassée au désert. Mais Dieu promit qu’il bénirait Ismaël, faisant de lui un guerrier du désert  et  le père d’une grande nation.

    Apprenons que le fils de la servante est un portrait de l’Islam, une sorte de fléau béni par Dieu qui empêche le monde de s'endormir sur son confort post-chrétien. Il en résulterait que tout dans l'Islam n'est pas d'initiative humaine. Certaines prophéties, qui firent pleurer Mahomet,  concernent une dernière grande guerre finale et  ne seraient pas de son style : l’annonce d’une grande guerre, perdue matériellement pour l'Islam, et aboutissant à la naissance d'un Islam humble, royal au sens spirituel du terme, béni de Dieu car modeste comme aux temps de Médine. (http://eschatologie.free.fr/islam/0isindex.htm).

  • Avons-nous tous le même Dieu ?

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    Nous nous permettons de reprendre ce texte "trouvé" sur "Le temps d'y penser" dans son intégralité, pour ne pas l'estropier, et parce que nous le trouvons très éclairant. Merci à son auteur pour son aimable autorisation.

    "Nous avons tous le même Dieu"

    Par Henry le Barde • 31 jan, 2011 • Catégorie: Réflexion faite

    Il y a quelques jours a ressurgi sur Twitter un de ces petits débats récurrents entre chrétiens1, petit débat opposant, dans la plupart des cas, traditionalistes et progressistes. On en revient malheureusement toujours là. Une fois l’étiquette collée, la discussion porte dès lors moins sur le fond que sur les arrière-pensées supposées de son contradicteur. Inutile de le nier, nous fonctionnons tous ainsi.

    « On a le même Dieu. » Après tout, certes, pourquoi pas ? Empreinte de charité christianoïde, cette affirmation, particulièrement entendue dans le cadre bien glissant du dialogue islamo-chrétien, fait passer celui qui n’y souscrirait pas pour le dernier des réactionnaires2. Alors quoi ? Émettre simplement l’hypothèse que non, nous n’avons pas le même dieu vous rendrait suspect de quel désir secret ? Relancer les Croisades ? Brûler les mosquées ?

    Que peut donc signifier : « Avoir le même dieu ? » A-t-on un dieu ? Le possède-t-on ? Fait-il partie de notre identité, et rien d’autre ? Est-il un attribut qui nous définit, comme une nation – qu’on peut choisir – ou une famille – qu’on peut quitter ? Notre Dieu est-il contenu tout entier dans la chrétienté ?

    Non, nous "n’avons pas" de Dieu. Car une telle appropriation, en l’intériorisant, rend d’emblée possible l’existence d’autres possessions. J’ai un Dieu chrétien. Tu as un Dieu musulman. Au fond, à chacun son dieu et le monde vivra en paix. Et, depuis l’avènement des monothéismes, cette assertion n’est bien entendu plus acceptable. Le dieu n’est pas le drapeau d’une nation, d’une cité, d’un peuple ou d’une civilisation. Et c’est là que les choses se corsent. Car le monothéisme implique qu’on ne possède plus un dieu, auquel on se soumet, on se consacre plus qu’au dieu de la cité ennemie, auquel on croit également mais qu’on rejette. Le monothéisme invalide de fait l’existence d’autres dieux. Si on croit en son dieu, on ne peut plus croire en l’existence d’un autre. Impossible de valider la vérité d’en face sans mettre en danger la sienne.

    Nouvelle pirouette, donc : nous croyons au même dieu, mais pas de la même façon. Dieu s’est révélé différemment à chacun. Mais au final, c’est le Même qui nous parle. Croire en Dieu suppose donc seulement de croire en son existence ? Toute foi en un principe créateur, surnaturel serait équivalente ? Nous aurions donc le même dieu que les Francs-Maçons ? Que Rousseau ? Dieu, le Grand architecte… même combat ? Au fond du fond, nous achèterions le même produit, malgré une offre commerciale différente, comme ces paquets de lessive fabriqués par la même holding ? Nous aurions tous accès au même réseau malgré des services un tantinet personnalisés – nous chrétiens bénéficiant d’une offre triple-play difficile à expliquer pour les non-initiés ? Autrement dit, le simple accord arithmétique sur le nombre de dieux existant suffit-il à définir la foi en Dieu ? Celle-ci est-elle du même ordre que, par exemple, l’existence du Père Noël ?

    Non, la foi en Dieu implique aussi sa définition : Dieu ne se définit-il pas d’abord par ce qu’Il nous dit ? Par la relation qu’il instaure avec nous ? Dès lors que ces définitions divergent, alors on ne parle plus de la même chose. Entre un Dieu qui noue une alliance avec l’homme, un Dieu qui exige sa soumission et un Dieu qui meurt pour lui et lui demande de l’appeler Père, n’y a-t-il qu’une différence de façade3 ? Comme le dit Jacques Ellul, cité par François Jourdan dans Dieu des chrétiens, Dieu des Musulmans :

    « Croire que Dieu est un seul Dieu (et non plusieurs) cela n’est pas faux, mais reste extérieur, étranger à sa personne. »

    Croire… Tenez, le credo des chrétiens s’arrête-t-il à la définition de Dieu le Père ? Un Dieu qui soufflerait à son prophète que Jésus n’est pas son Fils peut-il être, selon notre regard de chrétien professant ce Credo, le vrai Dieu ? Un prophète postérieur au Christ – et qui nie sa divinité – peut-il être considéré comme envoyé de Dieu ? Ces paroles, nombre de chrétiens de ma connaissance ont du mal à les entendre. Les Musulmans que j’ai pu rencontrer n’ont pas cette fausse pudeur. Parce qu’ils sont logiques. On ne peut croire en même temps en Mahomet et au Christ Fils de Dieu. Que le Coran mentionne des personnages bibliques ne change rien à l’affaire.

    Le Père Jourdan recommande d’ailleurs de bannir le mot « même » dans le dialogue interreligieux en raison de sa polysémie : si l’acception « unique » peut convenir, on ne peut l’étendre à « identique ». Nous croyons tous en un dieu unique. Mais nous ne croyons pas au même dieu. De ces deux phrases ne peut découler qu’une conclusion : l’un des deux n’existe pas, au sens « d’existence qualifiée » et non de simple essence. Et pourtant, les catholiques ne condamnent pas les autres religions, en ce qu’elles sont, par de nombreux aspects, bénéfiques pour les hommes.

    « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. » (Encyclique Nostrae Aetate, 1965).

    Affirmer que nous n’avons pas le même Dieu mais qu’il n’en existe qu’Un n’implique pas un manque de respect pour nos frères qui ne partagent pas notre Foi, suggérant une attitude condescendante du style « Nous n’avons pas les mêmes valeurs. » C’est, seulement et avant tout, respecter le Dieu auquel nous croyons.

    Pour provoquer un peu, oui, tous les hommes ont le même Dieu. Le Dieu trinitaire des chrétiens. Mais tous n’en ont pas encore conscience4.

    Il serait intéressant de savoir si ce même débat existe entre musulmans… Pour eux, la question n’est-elle pas sans fondement ? []

    1. Il y aurait tant de choses à écrire sur les raisons de cette capitulation intellectuelle, sur ce sentiment de culpabilité qui ronge tout l’Occident pour ses crimes – et qui ne ronge d’ailleurs que lui –  au point que, tels les accusés des procès de Moscou, il l’amplifie en souscrivant parfois aveuglément à toutes les accusations tierces. Tant de choses à écrire sur ces motivations conscientes ou inconscientes, mais qui nous écartent du débat non sans l’avilir.[]
    2. On comprend bien, ici, que Juifs et Chrétiens peuvent revendiquer un même Dieu.[]
    3. Logiquement et symétriquement, les Musulmans pensent la même chose…[]
  • Intentions du pape pour le mois de février

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    Benoit-xvi-02.jpgIntention générale : La famille
    Pour que la famille soit respectée par tous dans son identité, et que soit reconnue sa contribution
      irremplaçable en faveur de la société toute entière.

     

    Intention missionnaire : Se faire proche des souffrants
    Pour que, dans les terres de mission où le plus urgent est la lutte contre la maladie, les communautés chrétiennes sachent témoigner de la présence du Christ auprès des personnes qui souffrent.