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  • Le martyre des anémiques "SS"

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    images.jpgNous relayons cet article paru dans LaLibre (MFC - 04/02/201) et nous faisons appel à votre générosité.

    L’anémie SS engendre des souffrances terribles. Elle est héréditaire et peu connue. Le père Henri de la Kethulle part en croisade pour l’éradiquer.

    Cheveux blancs, visage vif et souriant, le père Henri de la Kethulle insiste en riant : "Je ne suis pas missionnaire, puisque je suis né au Congo !" Des quatorze frères et sœurs de son père, en effet, "sept ou huit ont fait leur vie" dans l’ancienne colonie, notamment le père du jésuite, arrivé en 1927, onze ans après son aîné, Raphaël, que les Congolais honorent toujours aujourd’hui.

    Après une vie dans l’enseignement - "les maths" - et dans l’élevage - "pour soutenir nos écoles grâce au produit des ventes" - le père Henri travaille depuis quelques années à Kikwit (Bandundu, ouest du pays) avec des handicapés et, plus précisément, "avec les polyhandicapés que produit l’anémie SS" ou drépanocytose, également appelée anémie falciforme ou thalassemie.

    Il s’agit d’une anomalie des globules rouges qui empêche l’organisme d’être bien oxygéné, explique le jésuite. "Cela produit de nombreux accidents vasculaires - aux coudes, aux genoux, au cœur, aux poumons, au cerveau N’importe où. Cela provoque des douleurs intolérables, à en crier. La maladie peut entraîner des séquelles pour la vue et l’ouïe, des difficultés à parler, voire une paralysie."

    Le malade a sans cesse besoin d’antidouleurs et de transfusions sanguines ("Vous imaginez comme c’est facile au Congo !") .

    La maladie est répandue autour du bassin méditerranéen, en Asie, en Afrique - et dans les pays d’esclavage comme le Brésil ou les Etats-Unis. "L’anémie SS est liée à la malaria : ceux qui en sont atteints sont résistants à la malaria. Il s’est donc créé un stock de "SS" ou de porteurs sains "AS" important puisque les non-atteints, les "AA", mouraient en plus grand nombre de la malaria. Le problème, c’est que quand deux "AS" se marient, ils ont des enfants "AA", "AS" et "SS". Et ces derniers vivent un enfer", explique le père Henri d’un air désolé.

    Pour éradiquer cette terrible maladie, explique le jésuite, "il n’y a pas 36 solutions : il faut se faire dépister et, si on est porteur sain, AS, éviter de se marier avec un autre AS. Il n’y a rien d’autre à faire."

    Or, déplore le père Henri, la maladie est très mal connue du public. "Dans le monde, il y a plusieurs millions de malades. L’émigration et le métissage augmentent le risque. Imaginez deux jeunes, à Bruxelles ou à Paris, qui veulent se marier et dont l’un a un grand-parent congolais, l’autre un grand-parent sicilien ou turc Ils doivent se faire dépister."

    Comme la maladie gagne du terrain, depuis 2008 l’Onu a décrété que le 19 juin est la Journée de la drépanocytose. "Moi, avec la société civile, je fais une croisade au Congo pour faire connaître la maladie, les moyens d’agir, les médecins qui font des greffes, etc." Pour cela, le père Henri crée des antennes dans les autres grandes villes du Congo, publie des ouvrages de vulgarisation, rencontre la presse, etc.

    A Bruxelles, l’hôpital Erasme consacre un colloque, les 24 et 25 février (auditoire PP Lambert), à l’anémie SS, pour le personnel médical et les étudiants.

     

    Pour se renseigner : jfjkm@hotmail.com. Pour aider : verser au compte Hubeje n°435-2099001-01 (dons de 40 euros déductibles) avec la communication H. de la Kethulle SJ

  • A visiter et à soutenir : les éditions ARTEGE

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    1921504195.jpg"Notre projet éditorial veut contribuer à épanouir l’homme dans toutes ses dimensions : sociale, spirituelle, culturelle et humaine. Il intègre les grandes évolutions de notre société contemporaine et souhaite replacer l’humain au cœur.ˮ

    Rendez-vous sur : http://www.editionsartege.fr/

    De très nombreux titres allant de la spiritualité aux sciences humaines vous attendent.

  • Message de Benoît XVI à la Communauté de l'Emmanuel

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    Logo_Emma.jpgBenoît XVI a reçu ce 3 février les dirigeants de la COMMUNAUTE DE L'EMMANUEL, qui va célébrer le vingtième anniversaire de la mort de son fondateur, Pierre Goursat, dont la cause de béatification a été introduite l'an dernier.

    Dans son discours, le Pape a rappelé les trente ans du service de FIDESCO auprès des pays plus défavorisés, les quarante ans de la fondation de la Communauté et les vingt ans de la reconnaissance de ses statuts par le Conseil pontifical pour les laïcs.

    « La grâce profonde de votre communauté, a précisé le Saint-Père, "vient de l'adoration eucharistique. De cette adoration naît la compassion pour tous les hommes et de cette compassion naît la soif d'évangéliser. Dans l'esprit de votre charisme propre, je vous encourage donc à approfondir votre vie spirituelle en donnant une place essentielle à la rencontre personnelle avec le Christ, l'Emmanuel, Dieu avec nous... Une vie authentiquement eucharistique est une vie missionnaire. Dans un monde souvent désorienté et à la recherche de nouvelles raisons de vivre, la lumière du Christ doit être portée à tous. Soyez au milieu des hommes et des femmes d'aujourd'hui d'ardents missionnaires de l'Evangile, soutenus par une vie radicalement saisie par le Christ!... Aujourd'hui, l'urgence de cette annonce se fait particulièrement sentir dans les familles, si souvent éclatées, chez les jeunes ou dans les milieux intellectuels. Contribuez à renouveler de l'intérieur le dynamisme apostolique des paroisses, en développant leurs orientations spirituelles et missionnaires ! Je vous encourage encore à être attentifs aux personnes qui reviennent vers l'Eglise et qui n'ont pas bénéficié d'une catéchèse approfondie. Aidez-les à enraciner leur foi dans une vie authentiquement théologale, sacramentelle et ecclésiale! 

    Puis Benoît XVI a invité l'Emmanuel "à vivre une authentique communion entre ses membres... La vie communautaire que vous souhaitez développer, dans le respect de l'état de vie de chacun, sera alors pour la société un témoignage vivant de l'amour fraternel qui doit animer toutes les relations humaines. La communion fraternelle est déjà une annonce du monde nouveau que le Christ est venu instaurer » en terminant par un souhait qui est en même temps une directive : «  Que cette même communion, qui n'est pas repliement sur soi-même, soit aussi effective avec les Eglises locales. En effet, chaque charisme se rapporte à la croissance du Corps du Christ tout entier. L'action missionnaire doit donc sans cesse s'adapter aux réalités de l'Eglise locale, dans un souci permanent de concertation et de collaboration avec les pasteurs, sous l'autorité de l'évêque. Par ailleurs, la reconnaissance mutuelle de la diversité des vocations dans l'Eglise et de leur apport indispensable pour l'évangélisation, est un signe éloquent de l'unité des disciples du Christ et de la crédibilité de leur témoignage".

  • Une video sur l'Euthanasie, le droit au suicide?

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    Sur le site "aufeminin.be", on trouve cette video où le Docteur Mirabel s'exprime au sujet de l'euthanasie :

    "Euthanasie, le droit au suicide?"  (cliquer sur ce lien)

    DSCN7599.JPGLe docteur Xavier Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie, est médecin cancérologue à Lille. Chef de département adjoint au Centre de Lutte contre le cancer de la région Nord Pas-de-Calais, le docteur Mirabel est impliqué en recherche clinique. Il est membre du conseil scientifique de l’Institut Européen de Bioéthique. C’est après avoir été délégué pour le Nord de l’Alliance pour les Droits de la Vie puis porte-parole du « Collectif contre l’Handiphobie » au moment de l’affaire Perruche (en tant que père d’Anne, atteinte de trisomie 21), qu’il a été élu en 2002 président de l’Alliance. Coordonnateur du site www.sosfindevie.org , Xavier Mirabel est l’un des co-auteurs du livre « Euthanasie, les enjeux du débat » aux Presses de la Renaissance.

  • Un billet du vicaire général du Diocèse aux Armées françaises

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    Un officier de réserve belge, lecteur de Belgicatho, nous communique ce billet de Mgr Robert Poinard, Vicaire Général aux Armées Françaises, publié sur le site de l'Aumônerie Militaire Catholique, en précisant  « ceci se passe en France mais pend aussi au nez de la Belgique » :

    « Lentement mais sûrement le judéo-christianisme se fait balayer vers la porte de sortie. Oh bien sûr il ne s’agit pas d’une franche persécution bien tranchante et bien sanglante comme nos pères en connurent sous d’autres cieux en d’autres temps mais enfin, qu’on le veuille ou non, on nous prie de disparaître vers les arrière-cuisines en nous demandant de n’en plus bouger. Années après années le bannissement se fait de plus en plus pressant.

    « Les crèches disparaissent de l’espace public sous le prétexte qu’elles blessent le regard du non chrétien : les santons sont jugés indésirables sur les places des villes et même des villages. Je lis dans « La Croix » du mercredi 18 décembre que le tribunal administratif d’Amiens a annulé une décision du conseil municipal de Montiers (Oise) qui avait décidé l’installation de la traditionnelle crèche de Noël sur la place du village. Motif? La loi dispose qu’après 1905 on ne peut plus apposer de symbole religieux dans l’espace public hormis sur les édifices du culte. L’avocat a eu beau argumenter qu’on était ici bien plus dans la sphère culturelle que dans le religieux, rien n’y a fait. Le juge administratif semble ignorer que même dans les familles non catholiques - voire même non croyantes - on trouve souvent des crèches au pied du sapin parce que cela fait partie des symboles de Noël et que cette fête est devenue elle-même au fil des siècles une fête de la famille, quelles que soient les convictions religieuses des uns et des autres.

    « Le plus beau c’est que le recours en justice avait été introduit par une personne qui n’habite même plus le village et qui déclare, quand on l’interroge « qu’il y a des sujets bien plus importants ». Eh bien je ne suis pas de cet avis. Ceci me semble non seulement important mais symptomatique et je n’en veux pour preuve qu’une autre affaire. Depuis des mois le journal gratuit « 20 minutes » avait prévu un supplément pour la fête de l’Immaculée Conception qui est dans le diocèse de Lyon l’occasion de rendre un hommage à la Vierge Marie en posant des lumignons sur le rebord des fenêtres le soir du 8 décembre. Ma famille s’est prêtée à ce rite durant toute mon enfance… Mais le journal a finalement décidé de ne pas publier son supplément parce que la prière de la Salutation angélique risquait de choquer ses lecteurs…

    « Comme nous le répète souvent Mgr Ravel, notre évêque aux armées, nous sommes entrés depuis quelques années dans un régime de laïcité qui ignore ou gomme tout ce qui est religieux. Et comme le dit Jean-Pierre Denis, le rédacteur en chef de « La Vie » : « Le christianisme n’est pas violemment éjecté de la sphère publique mais tranquillement banni de tous les espaces de la mémoire collective, de tout notre inconscient culturel. Nous vivons une entreprise de reniement paisible, insidieux, et politiquement correct en diable.»
    Les idéologues pervers qui promeuvent une telle laïcité de renoncement, de déni et de nettoyage par le vide montrent par là leur ignorance crasse de la nature humaine et font le lit de futures guerres civiles. Tout d’abord la population française issue de l’immigration, comme tous les étrangers vivant dans notre pays, assimilent ce rejet du religieux à un refus de Dieu et renforcent encore le mépris profond dans lequel ils tiennent l’occident, terre d’athéisme. Et cela justifie encore davantage toutes les formes de « guerres saintes » qui se livrent sur notre sol contre une Europe devenue terre païenne d’où Dieu est banni.
    Voilà comment nous fournissons avec la plus grande complaisance les bâtons qui nous rosseront et les bombes qui nous frapperont ! L’Europe, dans un masochisme irrationnel et suicidaire, refuse de reconnaître ses racines judéo-chrétiennes.

     « Sa fin est donc inéluctable car, c’est une certitude, ceux qui renient leurs racines sont sans avenir. »

  • Oecuménisme de pointe à la K.U.L.

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    pict_293851.jpgHier, à la Chandeleur, la Katholieke Universiteit Leuven (K.U.L) célébrait sa fête patronale. A cette occasion elle a remis à Rowan Williams,  « archevêque » anglican de Canterbury, les insignes de docteur honoris causa de sa faculté de théologie.

    Dans la « Libre Belgique », Christian Laporte explique aujourd’hui le sens de cet hommage académique. Selon lui, le « patron » de l’ « Église » anglicane méritait d’entrer dans la grande famille universitaire louvaniste parce qu’il s’inscrit  la défense de valeurs qui sont aussi mises en exergue de longue date en terre louvaniste.

    Lesquelles ? A cet égard, le journaliste interconvictionnel et postséculier de la Libre Belgique  cite les propos de Lieven Boeve, doyen de la faculté de théologie de la K.U.L.,  soulignant que Rowan Williams joue  un rôle de pointe dans la redéfinition de la place de la religion dans la société européenne. notamment "parce qu’il refuse de rejeter globalement la culture européenne occidentale comme nihiliste ou relativiste ».

    Pour illustrer les mérites du nouveau membre de la  « grande famille louvaniste » le doyen cite trois 220px-Katharine_Jefferts_Schori_2.jpgexemples, d’ordres fort différents : d’abord, le récipiendaire n’a pas hésité à plaider pour l’intégration sans réserve des musulmans tout en allant à l’encontre des clichés sur le ‘choc des civilisations’; de même, lors de la crise financière, il a mis les dirigeants devant leurs responsabilités éthiques". Enfin, « avec un modus operandi qui mérite le respect », Rowan Williams s’est aussi investi sans réserve dans des discussions délicates comme la nomination d’évêques féminines ou l’ordination d’homosexuels.

    Pour la « Libre Belgique », en nommant le primat anglican  docteur honoris causa de sa faculté de théologie, la K.U.L. « a fait elle aussi montre d’une indépendance certaine, notamment face aux évêques et plus encore face à son grand chancelier, Mgr Léonard ».

    On peut en effet deviner sans peine que Mgr Léonard ne partage pas tous les points de vue exprimés par Rowan Williams. Entre autres excentricités, le nouveau docteur louvaniste a plaidé pour l'introduction de la charia, la loi islamique, dans certaines parties de la législation britannique et lors des attaques sur les Twin Towers de Manhattan il a surpris l’opinion en déclarant que « les terroristes pouvaient avoir des objectifs moraux sérieux ». Par ailleurs, il a géré de manière fort « libérale » les remous provoqués au sein de la « Communion » anglicane par l’application de la théorie du « gender », dont voici quelques exemples : l'introduction d'un rite de bénédiction pour des couples de même sexe (dans le diocèse de New Westminster), la nomination d'un évêque ouvertement homosexuel (comme « évêque » du New Hampshire), tout comme celle d’un autre pasteur homosexuel affirmé (candidat à l'évêché de Reading) ou la « consécration » presbytérale d'une femme vivant elle aussi en couple homosexuel dans l’ « Église épiscopale » des Etats-Unis. Signalons aussi que cette « Église » est présidée  par une femme « évêque » depuis 2006 (le « presbytérat » féminin dans la « Communion anglicane » existe depuis 1974).

  • Une video sur les chrétiens au Pakistan

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    "Ils représentent près de 3 % de la population pakistanaise, appartiennent au plus bas de l’échelle sociale. Le renforcement de l’islamisation du pays et la loi sur le blasphème aggravent la discrimination dont ils sont victimes. Reportage photographique de Michele Borzoni du collectif TerraProject sur un commentaire de Julien Duriez, journaliste à La Croix": cliquer sur le lien : les chrétiens du Pakistan, reportage photographique

  • L'Egypte est-elle apte à la démocratie?

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    Aujourd'hui, l'incontournable Sandro Magister se fait l'écho d'une enquête menée par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington :

    L'Égypte "démocratique" veut que les apostats soient mis à mort

    Les Égyptiens révoltés demandent plus de liberté mais aussi la peine capitale pour les musulmans qui se convertissent à une autre religion. Une grande enquête sur le plus peuplé des pays musulmans d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient

    par Sandro Magister


    ROME, le 3 février 2011 – Une bonne partie de la population égyptienne qui s’est rebellée ces jours-ci contre le régime trentenaire de Hosni Moubarak affirme qu’elle préfère la démocratie à toute autre forme de gouvernement. Mais dans le même temps elle veut, à une majorité écrasante, que ceux qui commettent l’adultère soient lapidés, que l’on coupe les mains aux voleurs et que ceux qui abandonnent la religion musulmane soient mis à mort.

    C’est ce qui résulte d’une enquête menée en Égypte et dans six autres pays à majorité musulmane par le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington, numéro un mondial des recherches en ce domaine : > Egypt, Democracy and Islam

    Les six autres pays qui font l’objet de l’enquête sont la Turquie, le Liban, la Jordanie, le Pakistan, l'Indonésie et le Nigéria.

    Ces jours-ci, l’Égypte attire particulièrement l’attention. Mais il est également très intéressant de la comparer avec les autres pays.

    La démocratie, par exemple, est considérée comme la meilleure forme de gouvernement par 59 % des Égyptiens, mais elle recueille des taux d’approbation encore plus élevés en Turquie et au Liban, 76 et 81 % respectivement.

    Toutefois 22 % des Égyptiens considèrent que, dans certaines circonstances, un gouvernement non démocratique est préférable.

    En ce qui concerne les relations entre la politique et la religion, près de la moitié des Égyptiens estiment que l'islam influe déjà fortement sur la politique. Et 95 % de ceux qui sont de cet avis jugent que c’est une bonne chose. D’une manière générale, 85 Égyptiens sur cent jugent positive l'influence de l'islam sur la politique, contre seulement 2 % de réponses négatives. Au Liban et en Turquie, au contraire, les opinions négatives dépassent les 30 %. Si l’on oppose les modernisateurs aux fondamentalistes, 59 % des Égyptiens se disent favorables aux fondamentalistes, contre 27 % de partisans des premiers. Au Liban et en Turquie les chiffres sont inversés : respectivement 84 et 74 % en faveur des modernisateurs, contre 15 et 11 % du côté des fondamentalistes.

    Plus de la moitié des Égyptiens, 54 % pour être précis, aussi bien les femmes que les hommes, sont favorables à la séparation des sexes sur les lieux de travail. Au Liban et en Turquie, ceux qui y sont opposés représentent de 80 à 90 % de la population.

    Quand on leur demande ce qu’ils pensent du Hamas, du Hezbollah et d’Al-Qaida, 49 % des Égyptiens se disent favorables au Hamas, 30 % au Hezbollah et 20 % à Al-Qaida.

    Ces jugements sont partiellement influencés par le fait que les personnes interrogées sont des musulmans sunnites ou chiites. Les Égyptiens sont sunnites, comme le Hamas, alors que le Hezbollah est chiite. En tout cas, le nombre d’Égyptiens favorables au Hezbollah baisse depuis plusieurs années. Ils étaient 56 % en 2007, 54 % en 2008, 43 % en 2009 et 30 % en 2010. Au contraire on voit augmenter le nombre d’opinions favorables aux terroristes auteurs d’attentats suicides, même si elles restent minoritaires. En Égypte, ceux qui approuvent ces terroristes sont aujourd’hui 20 %, contre 15 % en 2009.

    Pour en revenir à la peine de mort souhaitée par 84 % des Égyptiens contre ceux qui abandonnent l'islam, il faut préciser qu’elle est demandée aussi bien par les hommes que par les femmes, par les jeunes que par les vieux, par les gens instruits que par ceux qui ne le sont pas. En Jordanie le pourcentage d’opinions favorables à la peine de mort contre les apostats monte même jusqu’à 86 %. Il n’y a qu’au Liban et en Turquie que les opinions favorables sont peu nombreuses, respectivement 6 et 5 %.

  • Quand le monde dessine ses nouvelles frontières

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    228186-referendum-sud-soudan-aboutissement-accord.jpgL'éditorialiste diplomatique aux Echos (France) Jacques Hubert-Rodier attire l'attention sur l'importance du referendum qui s'est déroulé au Sud-Soudan :

    La révolution tunisienne et cette immense aspiration des peuples à secouer le joug de régimes autoritaires dans le monde arabe, en Egypte, en Algérie, en Jordanie, voire au Yémen, l'auraient presque fait oublier, mais une nouvelle nation, et pas des moindres, est sur le point de naître après des années d'une sanglante guerre civile qui a fait plus de 2,5 millions de morts.

    Le 9 janvier dernier par référendum, le Sud-Soudan, plutôt animiste et chrétien, s'est prononcé pour son divorce du nord du pays, à majorité musulmane. Ce qui constitue une première remise en cause des frontières laissées après l'indépendance des pays en Afrique par les colonisateurs. Mais ce n'est pas la seule tentation de séparation dans cette région du monde. Demain, la Côte d'Ivoire pourrait, elle aussi, se séparer en deux à la suite de l'élection présidentielle et la proclamation de deux présidents, l'un reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, et l'autre pas, Laurent Gbagbo. Un pays où, là aussi, il existe de complexes clivages religieux et ethniques.

    Après le Soudan, on peut aussi s'interroger sur les conséquences de cette division dans ce que l'on désigne par l'Afrique des Grands Lacs - Burundi, RD Congo, Ouganda, Rwanda. Des pays divers, mais qui ont été marqués aussi par des guerres civiles sanglantes. ...

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  • Un colloque sur le célibat sacerdotal

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    colloque2011.jpgA l'heure où le célibat sacerdotal suscite un large débat médiatique, un colloque sur "Célibat sacerdotal, fondements, joies, défis..." s'est tenu à Ars, du lundi 24 au mercredi 26 janvier dernier.

    Organisé par la Société Jean-Marie Vianney et le Sanctuaire d'Ars, ce colloque présentait les approches théologique, philosophique, historique, humaine...
    Y étaient présents : Mgr G. Bagnard, Mgr M. Piacenza, Mgr R. Sarah, Ph. Caratgé, C. Cochini, F. Frost, J-M. Garrigues, N. Jeammet, G. Narcisse, J-P. Nault, M. Léna, D. Marion, A. Mattheeuws, T. Nadeau-Lacour, V. Siret, L. Touze.

    Zénit a mis en ligne plusieurs présentations et interventions relatives ce congrès que l'on découvrira en cliquant sur les liens suivants :

  • Egypte : l'analyse de Thierry Boutet

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    Égypte : les Américains en première ligne

    Liberté politique - Thierry Boutet -2 Février 2011

    "Le soulèvement des peuples égyptiens et tunisiens peuvent paraître semblables dans leurs causes : la misère, l’usure du pouvoir, l’absence de libertés. Les circonstances sont pourtant différentes et les enjeux sans communes mesures.

    L’Égypte est un pays de 80 millions d’habitants, la Tunisie en compte seulement un peu plus de 10 millions. À la différence de la Tunisie, les islamistes représentent en Égypte une force organisée.

    Le pays connaît des troubles depuis des mois, bien avant que ne se déclenchent celles de Tunisie. Les émeutes tunisiennes et la fuite de Ben Ali n’ont fait que renforcer un mouvement qui inquiétait Américains et Israéliens depuis des mois.

    Depuis les accords de Camp David (17 septembre 1978) suivis d’un traité entre Le Caire et Tel Aviv (1979), l’Égypte est devenu une des pièces centrales du dispositif américain dans la région comme l’avait été autrefois l’Iran du shah ou encore aujourd’hui la Turquie.

    La menace islamiste

    Si l’Égypte bascule, ce fragile équilibre sera remis en question. La totalité de la politique américaine dans la région devra être repensé. L’Égypte est un des très rares pays arabes à entretenir des relations diplomatiques avec Israël. Cette ouverture lui est vivement reprochée, par nombre de ses voisins et par les Frères musulmans, seul parti de l’opposition vraiment organisé.

    Cette perspective explique probablement pourquoi le patriarche copte a pris fait et cause en faveur de Moubarak : prudence de sa part, mais aussi crainte assez fondée de voir les chrétiens encore plus menacés après les attentats subis ces derniers mois.

    Car si les islamistes parviennent au pouvoir et ouvrent une porte sur Gaza pour y faire entrer massivement des armes, le blocus du territoire par les Israéliens devient impossible et l’option militaire lourde, la seule pratiquement possible pour Israël, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

    Cette perspective explique t-elle la modération des propos israéliens et le silence iranien depuis le début des événements en Égypte ?

    Dans les jours qui viennent, les Américains, avec ou sans Moubarak, vont donc tout faire pour préserver leurs intérêts et ceux d’Israël. L’actuel président qui a plus de quatre-vingts ans n’ayant pas pu imposer son fils Gamal (aujourd’hui à Londres), la diplomatie américaine cherche à gérer la transition en s’appuyant sur Omar Suleyman, un militaire proche d’eux, et nommé la semaine dernière vice-président par Moubarak.

    Après un rapide aller et retour aux États-Unis, les généraux ont parlé samedi dernier dans un communiqué lu à la télévision d'État « d’aspirations légitimes du grand peuple égyptien », et a assuré qu'elle ne recourra pas à la force contre une marche «pacifique».

    Désormais, toute la question est de savoir si l’armée va pouvoir contenir la rue et gérer la transition en évitant l’écueil islamiste, dont une large partie de l’opinion ne veut pas. Les Américains soutiennent les militaires. Ils n’ont guère d’autre choix. Mais c’est un pari risqué. L’histoire nous a appris ce que valent les « transitions démocratiques » en terre d’islam. Et à l’heure d’Internet, les chars ne suffisent plus à contrôler un peuple en colère.  Déjà l’agitation gagne la Jordanie…"

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    Thierry BOUTET est membre de l'Association pour la Fondation de Service politique et l'auteur d'un ouvrage consacré à "L'engagement des chrétiens en politique" paru chez Privat en 2007.