Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Que dit la science de la Résurrection du Christ ?

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    La Science face à la résurrection du Christ, des siècles d'interrogation 

    (RV) Entretien - «Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi» : c’est avec cette phrase que Saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens (1 Co 15, 17) résume la centralité de la Résurrection dans la foi chrétienne.

    Tout repose sur le témoignage des apôtres et des saintes femmes, rapportés par les Évangiles : celui de Marie-Madeleine, des disciples d’Emmaüs, de ceux réunis au Cénacle, et surtout celui de Pierre et Jean. Accourus sur les lieux le dimanche matin, ils virent le tombeau ouvert, «vide», les linges posés à plat. Jean «vit, et il crut», est-il écrit sobrement (Jean 20, 1-10).

    La Résurrection, corps et âme, du Christ constitue ce «mystère de foi» sur lequel la science n’a aucune prise, et sur lequel elle n’a cessé pourtant de s’interroger. Que dit justement la science de cet évènement prodigieux ? Comment expliquer la disparition du corps de Jésus ? Peut-on aujourd’hui affirmer avec certitude que le tombeau situé dans la Basilique du Saint Sépulcre est bien celui du Christ ?

    Autant de questions que nous avons posées à Jean-Christian Petitfils, historien, auteur de Jésus, publié aux éditions Fayard (2011), une enquête fouillée et très documentée sur le «Jésus de l’Histoire». Interrogé par Manuella Affejee, il revient tout d’abord sur le récit évangélique fondamental du «tombeau vide», seul point de départ de l’historien.

  • Je ne sais pas comment cela se fait, mais je suis sûr que le Christ est ressuscité et je parie là-dessus

    IMPRIMER

    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    «Que dit l’Eglise devant tant de tragédies?», homélie du pape François (traduction complète)

    « Parier » sur le Christ ressuscité

    « Que dit l’Eglise devant tant de tragédies ? », a interrogé le pape François au cours de son homélie pour la messe de Pâques qu’il a présidée place Saint-Pierre en présence de quelque 60 000 personnes, ce dimanche 16 avril 2017. Il invite à parier sur le Christ ressuscité.

    Le pape a parlé d’abondance du cœur et il a improvisé son homélie. Il y a affronté le thème du contraste entre la Bonne nouvelle de la résurrection du Christ et les tragédies que l’humanité et chacun continue de traverser.

    « Que dit l’Eglise devant tant de tragédies ?, a interrogé le pape. Simplement ceci : la pierre rejetée n’a pas en fait été vraiment écartée. Les petits cailloux qui croient et qui s’attachent à cette pierre ne sont pas rejetés, ils ont un sens, et, avec ce sentiment, l’Eglise répète du fond de son cœur : ‘Le Christ est ressuscité !’ »

    Et, a précisé le pape François, « C’est le mystère de la pierre rejetée qui finit par être le fondement de notre existence. »

    Il a invité à dire intérieurement: « Je ne sais pas comment comme cela se fait, mais je suis sûr que le Christ est ressuscité et je paris là-dessus. »

    A l’issue d ela messe, le pape François a salué les cardinaux et il a fait un tour de la place Saint-Pierre pour saluer les personnes présentes, sous les ovations.  A midi, il est monté à la loggia des bénédiction de la basilique vaticane pour son message de Pâques et sa bénédiction Urbi et Orbi.

    Au cours de la prière d’intercession – en hébreu, italien, anglais, hongrois, portugais et chinois – l’assemblée a prié pour le pape émérite Benoît XVI qui fêtait ses 90 ans aujourd’hui, et pour l’unité des chrétiens, en cette année où les chrétiens suivant différents calendriers fêtent Pâques le même jour.

    Voici notre traduction intégrale de l’homélie de ce dimanche de Pâques.

    AB

    Homélie du pape François

    Aujourd’hui, l’Eglise répète, chante et crie: “Jésus est ressuscité!” Mais comment cela ? Pierre, Jean, les femmes sont allées au tombeau, mais il était vide, Lui, il n’y était pas.

    Ils y sont allés le coeur fermé par la tristesse, la tristesse d’une défaite : le Maître, leur Maître, celui qu’ils aimaient tant a été exécuté, il est mort. Et de la mort, on ne revient pas. Voilà la défaite, voilà le chemin de la défaite, le chemin vers le tombeau.

    Mais l’ange leur dit : « Il n’est pas ici, il est ressuscité. » C’est la première annonce : « Il est ressuscité. » Et puis la confusion, le cœur fermé, les apparitions.

    Mais les disciples restent enfermés toute la journée au Cénacle, parce qu’ils avaient peur qu’il leur arrive la même chose qu’à Jésus.

    Et l’Eglise ne cesse de dire à nos défaites, à nos cœurs fermés et peureux : « Arrête-toi, le Seigneur est ressuscité ! »

    Mais si le Seigneur est ressuscité, comment ces choses peuvent-elles arriver ? Comment peuvent arriver tant de malheurs, de maladies, de trafic des personnes, de guerres, de destructions, de mutilations, de vengeances, de haine ? Mais où est le Seigneur ?

    Hier j’ai téléphoné à un jeune qui a une maladie grave, un jeune cultivé, un ingénieur. Et en parlant pour donner un signe de foi, je lui ai dit : « Il n’y a pas d’explication pour ce qui t’arrive. Regarde Jésus sur la croix : Dieu a fait cela avec son Fils, et il n’y a pas d’autre explication. » Et lui m’a répondu :”Oui, mais il a demandé à son Fils, et le Fils a dit oui. A moi, on n’a pas demandé si je voulais cela. » Cela nous bouleverse, à personne d’entre nous on ne demande : « Mais tu es content de ce qui se passe dans le monde ? Est-ce que tu es prêt à porter cette croix ? » Et la croix continue et la foi en Jésus s’écroule.

    Aujourd’hui, l’Eglise continue à dire : « Arrête-toi, Jésus est ressuscité ! » Et ce n’est pas de l’imagination, la Résurrection du Christ n’est pas une fête avec plein de fleurs. C’est beau, mais ce n’est pas cela, c’est quelque chose de plus.

    C’est le mystère de la pierre rejetée qui finit par être le fondement de notre existence. Le Christ est ressuscité, voilà ce que cela signifie. Dans cette culture du rejet, où ce qui n’est pas utile est rejeté, cette pierre  – Jésus – est rejetée et elle est source de vie.

    Et nous aussi, petits cailloux par terre, sur cette terre de douleur, de tragédies, avec la foi dans le Christ ressuscité, nous avons un sens, au milieu de tant de calamités. Le sens de voir au-delà, le sens de dire : « Regarde, il n’y a pas de mur, il n’y a pas d’horizon, il y a la vie, il y a la joie, il y a la croix avec cette ambivalence. Regarde en avant, ne te ferme pas ! Toi, petit caillou, tu as un sens dans la vie, parce que tu es un petit caillou près de ce grand rocher, cette pierre qui a été rejetée par la méchanceté du péché. »

    Que dit l’Eglise devant tant de tragédies ? Simplement ceci : la pierre rejetée n’a pas en fait été vraiment écartée. Les petits cailloux qui croient et qui s’attachent à cette pierre ne sont pas rejetés, ils ont un sens, et, avec ce sentiment, l’Eglise répète du fond de son cœur : « Le Christ est ressuscité ! »

    Pensons un peu, que chacun de nous pense, aux problèmes quotidiens, aux maladies que nous avons vécues ou qu’a l’un de nos parents. Pensons aux guerres, aux tragédies humaines, et, simplement, d’une voix humble, sans fleurs, seuls, devant Dieu, devant nous-mêmes, disons : « Je ne sais pas comment cela se fait, mais je suis sûr que le Christ est ressuscité et je parie là-dessus. »

    Frères et sœurs, voilà ce que je voulais vous dire. Rentrez chez vous aujourd’hui, en répétant dans votre cœur : « Le Christ est ressuscité ! ».

  • Pâques est au fond le seul événement qui mérite ce nom

    IMPRIMER

    De Vianney Passot sur le site "FigaroVox"

    Rémi Brague : « Pâques est au fond le seul événement qui mérite ce nom»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- A l'occasion de la fête de Pâques, le philosophe Rémi Brague a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Il revient sur le sens de cette fête dans la France d'aujourd'hui, et rappelle l'impérieuse nécessité de défendre les chrétiens d'Orient, matrice de notre civilisation.

    Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive. Membre de l'Institut de France, il est professeur émérite de l'Université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notamment Europe, la voie romaine (éd. Criterion, 1992, rééd. NRF, 1999), Le Règne de l'homme: Genèse et échec du projet moderne(éd. Gallimard, 2015) et Où va l'histoire? Entretiens avec Giulio Brotti (éd. Salvator, 2016).

    FIGAROVOX.- Dimanche, c'est la fête de Pâques: la résurrection du Christ trois jours après sa crucifixion. Dans une France largement déchristianisée, et même coupée de toute idée de transcendance, fêter Pâques a-t-il encore un sens?

    Rémi BRAGUE.- Effectivement, bien des gens n'ont plus qu'une vague idée du christianisme de leurs ancêtres. Ne nous faisons d'ailleurs pas non plus trop d'illusions sur la profondeur de la foi desdits ancêtres. Nous n'avons pas d'instruments de mesure, mais tout porte à croire qu'ils n'étaient guère mieux lotis que nous.

    Quoi qu'il en soit, pour pas mal de nos contemporains, Pâques ne peut avoir que le sens que l'on donne aux œufs cachés dans le jardin et au lapin qui, dans certaines régions, les apporte, à défaut des cloches, spécifiquement chrétiennes. Dans tous les cas, nous restons chocolat…

    Pour qui a gardé un accès à la transcendance, Pâques est au fond le seul événement qui mérite ce nom. Ce que nous appelons ainsi, d'habitude, est la réalisation de possibilités dont le passé était gros. Le kaléidoscope tourne et nous fait apparaître une configuration originale, imprévue pour nous, de paillettes brillantes qui étaient pourtant là dès le début. La résurrection est le seul événement qui, comme le dit le mot, «arrive», accoste à notre rivage en venant d'un «Ailleurs» absolu.

    Que reste-t-il de Pâques et des fêtes chrétiennes, sinon des jours fériés? Ont-elles encore au moins une signification culturelle, ou sont-elles porteuses de sens pour quelques marginaux seulement?

    Cette signification culturelle serait aussi une signification naturelle. C'est vrai pour Noël, qui tombe au moment du solstice d'hiver, lorsque le jour cesse de décroître. C'était déjà chez les Romains la date des Saturnales. Comme on l'a à peu près toujours su, on l'a choisie pour fêter la naissance de Jésus, sur laquelle les Évangiles ne nous disent rien. On voulait faire comprendre par ce symbole qu'une nouvelle lumière se levait. Est-ce de la récupération? Mais oui, c'est celle d'un sain paganisme, celle d'un respect pour la beauté manifeste et la bonté profonde de la nature. Le retrouver pourrait être un premier pas sur le chemin d'une foi intégrale, de la nature au «Dieu de la nature» (Jefferson).

    Lire la suite

  • Vous qui avez jeûné et vous qui n'avez pas jeûné, réjouissez-vous aujourd'hui

    IMPRIMER

    marie_jardin_christ.jpg

    Homélie attribuée à saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
    Liturgie orthodoxe de Pâques (source)

    « Entre dans la joie de ton Maître » (Mt 25,23)

          Que tout homme pieux et ami de Dieu jouisse de cette belle et lumineuse fête ! Que tout serviteur fidèle entre avec allégresse dans la joie de son Seigneur ! (Mt 25,23) Celui qui a porté le poids du jeûne, qu'il vienne maintenant toucher sa récompense. Celui qui a travaillé depuis la première heure, qu'il reçoive aujourd'hui le juste salaire (Mt 20,1s). Celui qui est venu après la troisième heure, qu'il célèbre cette fête dans l'action de grâces. Celui qui est arrivé après la sixième heure, qu'il n'ait aucune crainte, il ne sera pas lésé. Si quelqu'un a tardé jusqu'à la neuvième heure, qu'il approche sans hésiter. S'il en est un qui a traîné jusqu'à la onzième heure, qu'il n'ait pas honte de sa tiédeur, car le Maître est généreux, il reçoit le dernier comme le premier..., il fait miséricorde à celui-là, et comble celui-ci. Il donne à l'un, il fait grâce à l'autre...

          Ainsi donc, entrez tous dans la joie de votre Maître ! Premiers et derniers..., riches et pauvres..., les vigilants comme les oisifs..., vous qui avez jeûné et vous qui n'avez pas jeûné, réjouissez-vous aujourd'hui. Le festin est prêt, venez donc tous (Mt 22,4). Le veau gras est servi, que personne ne s'en aille affamé. Jouissez tous du banquet de la foi, venez puiser au trésor de la miséricorde. Que nul ne déplore sa pauvreté, car le Royaume est apparu pour tous ; que nul ne se lamente de ses fautes, car le pardon a jailli du tombeau ; que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous en a libérés. Il a détruit la mort, celui que la mort avait étreint, il a dépouillé l'enfer, celui qui est descendu aux enfers...

          Isaïe l'avait prédit en disant : « L'enfer fut consterné lorsqu'il t'a rencontré » (14,9). L'enfer est rempli d'amertume..., car il a été terrassé ; humilié, car il a été mis à mort ; effondré, car il a été anéanti. Il s'est emparé d'un corps et s'est trouvé devant Dieu ; il a saisi la terre et a rencontré le ciel ; il a pris ce qu'il voyait, et il est tombé à cause de l'Invisible. « Ô mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire ? » (1Co 15,55). Christ est ressuscité et tu as été terrassé ! Christ est ressuscité et les démons sont tombés ! Christ est ressuscité et les anges sont dans la joie ! Christ est ressuscité et voici que règne la vie ! Christ est ressuscité et il n'est plus de morts dans les tombeaux, car le Christ, ressuscité des morts, est devenu les prémices de ceux qui se sont endormis. À lui gloire et puissance dans les siècles des siècles ! Amen.

  • Liège : la Semaine Sainte 2017 à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

    IMPRIMER

    Samedi-Saint 15 avril à 20 heures

    Vigile pascale et Messe de la Résurrection

    en grégorien

    1. Rite de la Lumière

    Bénédiction du feu nouveau

    Chant de l’ « Exultet » devant le cierge pascal

    2. Rite de la Parole

    Cinq lectures avec leur psaume chanté

    Epitre de saint Paul aux Romains

    Triple alleluia pascal

    Evangile

    3. Rite de l’eau

      Litanie des saints

    Bénédiction de l’eau

    Renouvellement des promesses de baptême

    Aspersion d’eau bénite

    4. Eucharistie

      Offertoire

    Canon de la Messe

    Communion

    Chant des Laudes de Pâques 

    Renseignements : tel. 04.344.10.89

    semaine sainte_20172.jpg 

    JPSC

  • Les 90 ans de Benoît XVI : le philosophe Rémi Brague rend hommage au théologien Benoît XVI

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    Le philosophe Rémi Brague rend hommage au théologien Benoît XVI

     

    (RV) Entretien - Le Pape émérite Benoît XVI fête ses 90 ans, ce dimanche 16 avril 2017, jour de Pâques. Du monde entier, lettres et cadeaux affluent vers le monastère « Mater Ecclesiae », ce couvent niché au cœur des jardins du Vatican, où Benoît XVI vit depuis sa renonciation au trône de Pierre, en 2013. Le Pape François lui a rendu visite, ce mercredi 12 avril 2017. Comme chaque année, le Saint-Père est venu présenter au Pape émérite ses voeux pour Pâques, et il lui a également souhaité un heureux anniversaire.

    De nombreux ouvrages ont été publiés à l’occasion de cet anniversaire : biographies fouillées, analyses, ou hommages appuyés à l’homme, au Pape, mais aussi au théologien. La théologie, c’est en effet le fil-rouge de la vie de Josef  Ratzinger, lui qui fut universitaire et professeur au sein de prestigieuses facultés allemandes, expert au Concile Vatican II, où il se fit remarquer par la clarté de sa pensée,  puis préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi pendant 24 ans, avant d'être le 265e Successeur de Pierre, de 2005 à 2013, soit huit années d’un pontificat fécond en encycliques, discours et textes de références.

    La théologie, c’est aussi l’un des traits essentiels de la personnalité de cet intellectuel brillant mais discret, homme de contemplation qui est cependant toujours resté  attentif au monde et à ses questionnements. Le philosophe français Rémi Brague, lauréat du Prix Ratzinger en 2012, revient avec Manuella Affejee, sur les points centraux de la théologie de Benoît XVI. Il s’attarde notamment sur l’importance du dialogue possible et nécessaire entre foi et raison, sur cette quête de la vérité, cette recherche du bon et du bien, si caractéristiques de cette théologie ratzingérienne tournée vers Dieu et au service de l’homme. 

    C’est une chose dont nous souffrons, c’est une épidémie qui se répand en Occident, ce raz-de-marée, ce tsunami affectif qui fait qu’on a de plus en plus de mal à proposer des arguments, lesquels sont remplacés le plus souvent par l’exhibition  de ses sentiments, surtout lorsque ces sentiments sont tristes. Bon, celui qui souffre vraiment mérite effectivement toute notre compassion, mais cela n’autorise pas à dire n’importe quoi. Il faut que je puisse transformer mon impression en  quelque chose que je vais pouvoir communiquer vraiment, mais pas seulement faire ressentir dans la compassion, dans une empathie d’ailleurs souvent illusoire… Il va falloir exprimer ce que je pense et pas seulement ce que je sens. Et de ce point de vue-là, le Pape émérite était passé virtuose. Il est parfaitement capable de rendre une impression qu’il repère dans l’opinion contemporaine et de la transformer en quelque chose avec quoi on peut argumenter. Et de ce point de vue-là, je crois que ses interventions étaient un très grand bienfait, parce qu’elles nous ramenaient à la sobriété, à une vision dégrisée des choses, et précisément parce qu’elle est dégrisée, on pouvait la transmettre.

    Un autre point saillant de la théologie ratzingérienne, et du pasteur Benoît XVI, c’est cette quête et cet amour de la Vérité. Comment résumeriez-vous cette quête, et selon vous, de quelle manière l’a –t-il imprimée à son pontificat ?

    La Vérité doit être réaffirmée comme ce en quoi il faut nous mettre en quête, à une époque où, justement, la Vérité devient elle-même, pour reprendre un titre célèbre, suspecte. On entend des gens dire : « bon, la vérité c’est bien joli, mais vous voulez m’asséner votre vérité, j’ai ma vérité à moi que je préfère à la vôtre et je ne vois pas pourquoi la vôtre serait meilleure que la mienne ». C’est un renoncement à l’idée même de Vérité ! S’il existe une Vérité que nous devons non seulement rechercher mais aimer, et bien c’est cette Vérité qui va nous dire à nous-mêmes ce que nous sommes, qui va nous éclairer sur ce que nous sommes…Ce qui n’est pas toujours très agréable ! Alors je crois qu’il faut faire très attention lorsque l’on prétend se passer de l’idée de Vérité ou la relativiser, et se demander ce que l’on cherche vraiment. Est-ce que l’on cherche vraiment davantage de liberté ? Ou au contraire, est-ce qu’on ne cherche pas à se débarrasser d’une instance désagréable parce qu’elle nous jugerait ?  Je crois que c’est cet examen de conscience essentiel auquel il faut se livrer à laquelle l’œuvre entière du Pape émérite nous invite.

    Parlant de son prédécesseur, le Pape François a dit que Benoît XVI était l’exemple même du « théologien à genoux ». Qu’est-ce que cette expression évoque pour vous?

    D’une certaine manière, une tautologie ! On se représente un peu trop souvent le théologien debout, faisant une conférence. On se le représente parfois assis, comme le professeur qui enseigne avec autorité, du haut de sa chaire.  Mais ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est le prie-Dieu ! C’est ce qui assure que l’on ne parle pas de soi-même. Si on se prêche soi-même, la parole vaudra exactement ce que vaudra la petite personne qui y sera assise. Si en revanche, le théologien est avant tout quelqu’un qui cherche le contact avec Dieu, quelqu’un qui cherche à se soumettre à Dieu, alors son discours aura une toute autre tonalité. Alors, pourquoi cela doit se faire à genoux ? Et bien ce n’est pas le rapport de l’esclave prosterné devant son maitre, c’est l’attitude de l’hommage de celui qui a compris la parole du Christ : « Je ne vous appelle plus serviteur mais amis (Jn 15,15). Le théologien à genoux, c’est celui qui exprime justement cette amitié avec un Dieu qui a bien voulu condescendre à nous prendre comme amis et qui essaie d’exprimer avec ses pauvres mots humains ce dont il s’agit.

    Est-ce qu’il vous vient en tête un texte, ou une homélie, ou un livre de Benoît XVI-Ratzinger qui vous marque particulièrement et qui vous inspire ?

    Et bien j’ai été marqué par le discours qu’il a prononcé aux Bernardins (ndlr : rencontre avec le monde de la culture au Collège des Bernardins, 12 septembre 2008), qui parlait de « Quaerere Deum », de « chercher Dieu », qui expliquait que la culture n’était pas une fin en soi, que ce n’était pas une manière de se faire plaisir à soi-même, mais une manière de chercher le Bien, de chercher le Vrai, de chercher le Beau, qui est la splendeur du Vrai. Tout cela, j’ai essayé de m’en inspirer. 

    (HD-MA)

  • Quand Benoît XVI évoquait le mystère du Samedi Saint

    IMPRIMER

    « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire (source)

    A l’occasion de l’ostension du Saint Suaire en 2010, le pape Benoît XVI s’était rendu à la cathédrale de Turin pour y vénérer la relique, le dimanche 2 mai. Il a lu à cette occasion une méditation intitulée « Le mystère du Samedi Saint ».
     
    Chers amis,

    C’est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l’Eglise, et même toute l’humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l’occasion de partager avec vous une brève méditation qui m’a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: « Le mystère du Samedi Saint ».

    On peut dire que le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linceul qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l’après-midi. Le soir venu, comme c’était la Parascève, c’est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d’Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu’il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l’autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l’enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C’est ce que rapporte l’Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu’à l’aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l’image de ce qu’était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.

    Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».

    Chers frères et sœurs, à notre époque, en particulier après avoir traversé le siècle dernier, l’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s’est élargi toujours plus. Vers la fin du xix siècle, Nietzsche écrivait: « Dieu est mort! Et c’est nous qui l’avons tué! ». Cette célèbre expression est, si nous regardons bien, prise presque à la lettre par la tradition chrétienne, nous la répétons souvent dans la Via Crucis, peut-être sans nous rendre pleinement compte de ce que nous disons. Après les deux guerres mondiales, les lager et les goulag, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue dans une mesure toujours plus grande un Samedi Saint: l’obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s’interrogent sur la vie, et de façon particulière nous interpelle, nous croyants. Nous aussi nous avons affaire avec cette obscurité.

    Et toutefois, la mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d’espérance. Et cela me fait penser au fait que le Saint-Suaire se présente comme un document « photographique », doté d’un « positif » et d’un « négatif ». Et en effet, c’est précisément le cas: le mystère le plus obscur de la foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d’une espérance qui ne connaît pas de limite. Le Samedi Saint est une « terre qui n’appartient à personne » entre la mort et la résurrection, mais dans cette « terre qui n’appartient à personne » est entré l’Un, l’Unique qui l’a traversée avec les signes de sa Passion pour l’homme: « Passio Christi. Passio hominis ». Et le Saint-Suaire nous parle exactement de ce moment, il témoigne précisément de l’intervalle unique et qu’on ne peut répéter dans l’histoire de l’humanité et de l’univers, dans lequel Dieu, dans Jésus Christ, a partagé non seulement notre mort, mais également le fait que nous demeurions dans la mort. La solidarité la plus radicale.

    Dans ce « temps-au-delà-du temps », Jésus Christ « est descendu aux enfers ». Que signifie cette expression? Elle signifie que Dieu, s’étant fait homme, est arrivé au point d’entrer dans la solitude extrême et absolue de l’homme, où n’arrive aucun rayon d’amour, où règne l’abandon total sans aucune parole de réconfort: « les enfers ». Jésus Christ, demeurant dans la mort, a franchi la porte de cette ultime solitude pour nous guider également à la franchir avec Lui. Nous avons tous parfois ressenti une terrible sensation d’abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est précisément cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans l’obscurité, et seule la présence d’une personne qui nous aime peut nous rassurer. Voilà, c’est précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint: dans le royaume de la mort a retenti la voix de Dieu. L’impensable a eu lieu: c’est-à-dire que l’Amour a pénétré « dans les enfers »: dans l’obscurité extrême de la solitude humaine la plus absolue également, nous pouvons écouter une voix qui nous appelle et trouver une main qui nous prend et nous conduit au dehors. L’être humain vit pour le fait qu’il est aimé et qu’il peut aimer; et si dans l’espace de la mort également, a pénétré l’amour, alors là aussi est arrivée la vie. A l’heure de la solitude extrême, nous ne serons jamais seuls: « Passio Christi. Passio hominis ».

    Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l’obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d’une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection. Et bien, il me semble qu’en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière. En effet, le Saint-Suaire a été immergé dans cette obscurité profonde, mais il est dans le même temps lumineux; et je pense que si des milliers et des milliers de personnes viennent le vénérer, sans compter celles qui le contemplent à travers les images – c’est parce qu’en lui, elles ne voient pas seulement l’obscurité, mais également la lumière; pas tant l’échec de la vie et de l’amour, mais plutôt la victoire, la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine; elles voient bien la mort de Jésus, mais elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent la vie, car l’amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire: du visage de cet « Homme des douleurs », qui porte sur lui la passion de l’homme de tout temps et de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés également – « Passio Christi. Passio hominis » – de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le Saint-Suaire? Il parle avec le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le sang; le sang d’un homme flagellé, couronné d’épines, crucifié et transpercé au côté droit. L’image imprimée sur le Saint-Suaire est celle d’un mort, mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d’amour et de vie. En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et d’eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C’est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l’entendre, nous pouvons l’écouter, dans le silence du Samedi Saint.

    Chers amis, rendons toujours gloire au Seigneur pour son amour fidèle et miséricordieux. En partant de ce lieu saint, portons dans les yeux l’image du Saint-Suaire, portons dans le cœur cette parole d’amour, et louons Dieu avec une vie pleine de foi, d’espérance et de charité. Merci.

  • Serions-nous victimes du syndrome de Judas ?

    IMPRIMER

    De François Brunhes sur aleteia.org :

    Entre matérialisme et crise de foi, sommes-nous victimes du syndrome de Judas ? 

    « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). Cette assertion de Jésus prend une résonance singulière dans notre époque, car elle émerge de manière particulièrement vive lorsqu’on explore les racines de la grave crise actuelle de la foi.

    La trahison de Judas, esclave de « l’argent malhonnête », motivée par l’avarice, la rancœur et la convoitise, devrait nous faire réfléchir à notre rapport aux biens matériels. La crise actuelle de la foi trouve son enracinement dans le sentiment de suffisance, voire de plénitude que les acquis technologiques et industriels développent chez l’homme, de sorte que Dieu ne lui apparaît pas, d’un point de vue existentiel, nécessaire. La dépendance compulsive aux objets technologiques et aux sensations qui y sont associées, finit par faire de ceux-ci des éléments de fixation ontologique, qui capturent l’être en totalité, ne laissant aucun espace à Dieu. L’homme est littéralement aspiré par son environnement techno-matériel, à un tel point que les produits de celui-ci ne s’apprécient plus selon leur utilité, mais en tant que valeurs existentielles.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • La croix rend la lumière à l’univers entier

    IMPRIMER

    De Saint Ephrem de Nisibe (IVe siècle) :

    La croix au centre du monde

    Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des Apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Église, fontaine pour ceux qui ont soif. Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés. Les mains de Jésus sont fixées par les clous, et les liens qui attachaient les morts sont déliés. Aujourd’hui, le sang qui ruisselle de la croix parvient jusqu’aux tombeaux et fait germer la vie dans les enfers. Dans une grande douceur, Jésus est conduit à la Passion : il est conduit au jugement de Pilate qui siège au prétoire ; à la sixième heure, on le raille ; jusqu’à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis sa mort met fin à sa Passion. À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort.

    Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien. Ses ennemis le méprisent et le mettent en croix. Aussitôt, l’univers est ébranlé, le jour disparaît et le ciel s’obscurcit. On le couvre d’un vêtement dérisoire, on le crucifie entre deux brigands. Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture, le regardent mourir de loin. Pierre, le premier des apôtres, a fui le premier. André aussi a pris la fuite, et Jean qui reposait sur son côté n’a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance. Le chœur des Douze s’est enfui. Ils n’ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie. Lazare n’est pas là, qu’il a rappelé à la vie, l’aveugle n’a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière, et le boiteux qui grâce à lui pouvait marcher, n’a pas couru auprès de lui. Seul un bandit, crucifié à son côté, le confesse et l’appelle son roi. Ô larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, premier fruit du bois du Golgotha ! La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l’Occident, du Nord, de la mer et de l’Orient, en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le calvaire.

    source

  • Les sept paroles du Christ en croix d'après le cardinal Charles Journet

    IMPRIMER

    Du blog de Patrice de Plunkett :

    Charles Journet : 'Les sept paroles du Christ en croix'

    Georges_Rouault_Christ_en_croix_1936_acquaforte_e_acquatinta.jpg

    Une synthèse de ce livre, par Serge Lellouche :

    Charles Journet (1891-1975) fut un des grands théologiens contemplatifs du XXe siècle : auteur entre autres du magistral essai L'Eglise du Verbe incarné. Acteur et témoin privilégié du concile Vatican II, il fut nommé cardinal par Paul VI en 1965 ; haute fonction qui du reste ne l'empêcha pas de garder sa soutane de simple prêtre. La formulation dans la synthèse ci-dessous reprend telle quelle celle de l'auteur dans Les sept paroles du Christ en croix (Seuil 1952). Chaque «je» est celui de Charles Journet.  SL

    Les paroles du Verbe : Ici-bas le silence est la condition des paroles vraies. Que valent les paroles qui n'enclosent pas de silence? Elles sont feuilles mortes.

    Les sept paroles du Christ en Croix, achevées dans un grand cri, sont les toutes dernières paroles de sa vie passible. Le drame qu'elles contiennent se trouvait déjà annoncé dans les sept béatitudes du Sermon sur la Montagne, culminant dans la huitième, celle des persécutés pour la justice. Le mont du Calvaire est la réponse au mont des béatitudes.

    Le Verbe pousse par degré vers la mort la nature humaine en laquelle il porte le poids de tout le mal de notre monde. Les sept paroles sont les étapes de son approche de la mort. Elles donnent une voix à la douleur finale du Christ. Elles nous entr'ouvrent ce mystère. Ce qui est drame effrayant, devient par elles un enseignement. Une lumière nous est livrée. C'est celle du Verbe, caché au cœur de la Croix sanglante, pour en faire jaillir ces sept Rayons.

    Lire la suite

  • Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le Vendredi Saint

    IMPRIMER