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  • Assassinat d'un prêtre en France : douleur et incompréhension

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    De Xavier Le Normand et Héloïse de Neuville sur le site du journal la Croix :

    Meurtre d’un prêtre en Vendée : la « douleur » et l’« incompréhension » des catholiques

    L’homme qui avait incendié la cathédrale de Nantes l’an dernier s’est rendu à la gendarmerie, lundi 9 août, pour s’accuser du meurtre d’un prêtre. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains, communauté au sein duquel le suspect était hébergé depuis quelques semaines.

    « Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée. » Par un message publié sur le réseau social Twitter, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi 9 août ce nouveau drame qui touche l’Église catholique en France.

    Il a confirmé l’information publiée quelques minutes plus tôt sur le même réseau social par l’hebdomadaire Valeurs actuelles. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des missionnaires montfortains.

    Dès la révélation de l’information, les soupçons se sont dirigés vers Emmanuel Abayisenga, l’homme de nationalité rwandaise, également unique suspect dans le cadre de l’incendie de la cathédrale de Nantes le 18 juillet dernier. Celui-ci s’est en effet présenté à la gendarmerie pour s’accuser du meurtre. Dans un second message sur Twitter, le ministre de l’intérieur a implicitement confirmé cette information.

    Un homme en grande fragilité psychique

    Incarcéré après l’incendie nantais, Emmanuel Abayisenga avait été libéré sous contrôle judiciaire le 31 mai dernier, notamment après avoir été examiné par le service médico-psychologique régional (SMPR), le service psychiatrique pénitentiaire. Avant cette libération, une première demande avait été formulée et rejetée. Selon les informations de La Croix, il avait alors manifesté son dépit, pensant qu’il ne trouverait aucune communauté disposée à l’accueillir dans l’attente de son procès, au regard de son geste incendiaire contre une cathédrale.

    → NOTRE ENQUÊTE. Dans la tête de l’incendiaire de la cathédrale de Nantes

    Selon des informations de La Croix, Emmanuel Abayisenga, atteint de surdité et déjà fragile psychologiquement, avait été particulièrement ébranlé par sa période de détention. « Il a toujours l’air égaré, perdu, parlant d’une voix très faible, a ainsi confié une personne qui a pu l’approcher. Il est complètement désintégré. » De son côté, son avocat, Maître Quentin Chabert, confiait que son client était « très fragile psychologiquement et physiquement » et ressentait une culpabilité « importante » après l’incendie de Nantes.

    « Douleur » et « traumatisme » des catholiques

    Finalement, ce dernier avait donc pu sortir de prison à la toute fin du mois de mai notamment car les missionnaires montfortains – également connus sous le nom de compagnie de Marie – s’étaient déclarés disposés à l’accueillir dans leur communauté de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), à une dizaine de kilomètres au sud de Cholet. La victime du meurtre n’est autre que le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Le prêtre, âgé d’une soixantaine d’années, avait été réélu à cette charge en octobre 2017.

    → PORTRAIT. Le père Olivier Maire, « l’Évangile jusqu’au bout »

    Face à la nouvelle de la mort du père Olivier Maire, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a évoqué un « drame affreux », touchant un prêtre qui « aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous »« Je prie pour toute la population traumatisée par ce drame, pour son assassin aussi, en grande dérive psychologique à tout le moins », a assuré celui qui est également archevêque de Reims. De son côté, Mgr François Jacolin, évêque du diocèse de Luçon où se trouve la communauté, a eu des mots similaires confiant sa « profonde douleur » et sa « tristesse ».

    Une polémique naissante

    Le meurtre du montfortain a également fait réagir au-delà du monde catholique. Plusieurs responsables politiques se sont également rapidement exprimés sur les réseaux sociaux. Présidente Les Républicains (LR) de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais s’est ainsi dite « bouleversée par l’assassinat du prêtre en Vendée » et a affirmé son « total soutien à tous les catholiques et tout particulièrement à la communauté vendéenne ».

    Son prédécesseur à la tête de la région et actuel président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a quant à lui assuré être « profondément touché par le meurtre effroyable d’un prêtre ». Voulant « rendre hommage » au père Olivier Maire, il a estimé que « sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre » dont il avait « pu apprécier la profondeur de la foi ».

    Au-delà de ces manifestations de proximité, Bruno Retailleau s’est également publiquement demandé ce « que faisait encore cet individu en France », après plusieurs obligations de quitter le territoire et être le principal suspect dans le cadre de l’affaire de l’incendie de la cathédrale nantaise. À l’image du président du groupe LR au Sénat, plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite se sont indignés de la présence en France d’Emmanuel Abayisenga.

    Pour la candidate LR à l’élection présidentielle Valérie Pécresse, il s’agit d’un « drame » permis par une « cascade de défaillances ». Du côté du Rassemblement national, la réaction est similaire. « En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre », a ainsi écrit sur Twitter sa présidente Marine Le Pen.

    Cette polémique naissante a aussitôt suscité une réplique de Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur les lieux de l’assassinat lundi 9 août, parlant d’« indignité »« Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé », a-t-il poursuivi en guise d’explication.

  • Mgr Aupetit présidera le pèlerinage des prêtres déportés de l’Ile Madame

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    De Vatican News :

    Mgr Aupetit invité d’honneur du pèlerinage de l’Ile Madame

    L’archevêque de Paris sera présent à ce rassemblement diocésain qui, depuis un siècle, fait mémoire des prêtres qui furent déportés sur cette île charentaise, durant la Révolution française et le régime de la Terreur.

    Institué en 1910, ce pèlerinage commémore des évènements longtemps oubliés. En 1794, quelques 800 prêtres français ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé sont emmenés vers les ports de l’Atlantique avant leur déportation vers le bagne. Ils seront finalement entassés dans deux anciens navires négriers, les deux-associés et le Washington. Destinés à partir pour la Guyane ou les côtes d’Afrique, ces bâtiments ne quittèrent pourtant pas le Golfe de Gascogne, d’où leurs noms de «pontons de Rochefort». Houspillés et maltraités, les prêtres n’en continuèrent pas moins de mener une activité religieuse en secret.

    Plus de 500 prêtres, laissés à l'abandon dans les cales des deux navires, mourront de typhus et du scorbut. En 1995, saint Jean-Paul II reconnut le martyre de 64 d’entre eux. «Beaucoup plus furent fidèles au Christ jusqu’au sacrifice de leur vie. Ces martyrs nous le rappellent en 2021: les catholiques d’aujourd’hui sont aussi appelés à la fidélité et au pardon», précise le diocèse de la Rochelle, organisateur du rassemblement, dans un communiqué.

    La 111e édition de ce pèlerinage aura lieu le 26 août et c’est donc Mgr Michel Aupetit qui le présidera, aux côtés de l’évêque de la Rochelle et Saintes, Mgr Georges Colomb. La journée s’ouvrira avec un temps de confession et de réconciliation puis à 11h, Mgr Aupetit célèbrera la messe, avec tous les prêtres du diocèse. L’après-midi sera consacrée à la procession vers la Croix des Galets, lieu emblématique de l’ile, où se tiendra ensuite une autre célébration.

  • L’état catastrophique du Liban : un avertissement pour l’Occident

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    L’état catastrophique du Liban est un avertissement pour l’Occident

    Le 4 août 2020, une énorme déflagration secouait le port de Beyrouth et faisait plus de 200 morts et près de 7 500 blessés. Les dégâts sont évalués à 15 milliards de dollars US. Les commentaires ont pointé du doigt la négligence des autorités et la corruption, alors que des quantités énormes de nitrate d’ammonium avaient été stockées dans une zone portuaire peu sécurisée. Ce drame est le symptôme d’un mal plus profond qui gangrène ce pays, analyse Eric Bordenkircher pour The American Conservative (voir en lien ci-dessous). Le communautarisme sévit partout dans la société libanaise et les institutions politiques. La constitution impose une représentation stricte des différentes communautés. L’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth n’est que le dernier d’une longue série de drames qui ont poussé à l’émigration de millions de Libanais (75% de la population totale). Si l’influence étrangère a soufflé sur les braises du désordre libanais, le mal est dans la constitution même du Liban.

    Les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, devraient en tirer des leçons alors que la mouvance communautariste (ou « racialiste ») domine les débats idéologiques et politiques. L’obsession de la représentativité de toutes les communautés a fait dire au Président-Elu Joe Biden en décembre 2020 : « Je mettrai en place le gouvernement le plus représentatif, aussi bien en termes de races, de couleurs de peau, ou de genres que les Etats-Unis n’ont jamais eu ». Selon lui, mais son opinion est partagée par la plupart des gouvernants occidentaux (et des dirigeants de multinationales), mettre en avant la « diversité » serait la meilleure garantie d’efficacité et de stabilité…

    Le Liban semble démentir cette utopie. L’obsession communautariste conduit à une paralysie du pouvoir puisque les groupes mettent leurs intérêts au-dessus de la solidarité nationale. Ce pays avait tout pour réussir : une population éduquée et une vraie tradition de centre commercial et culturel. En réalité, le Liban est une faillite majeure qui connaît la pire crise économique que le monde ait connu depuis 1850. La lire libanaise a perdu 90% de sa valeur depuis septembre 2019. Sa dette publique relative au PIB est la troisième plus haute du monde (152%). L’essence, l’électricité et les médicaments y manquent en ce moment. Et il ne s’agit là que des deux dernières années ! Le Liban a connu deux guerres civiles. Deux armées étrangères ont occupé son territoire. L’OLP, venue de l’extérieur, a mené des opérations depuis son sol pendant 24 ans contre Israël. Le Hezbollah, à la fois un parti politique libanais et une milice armée, s’est engagé dans la guerre en Syrie contre l’avis du gouvernement libanais. Enfin, aucun budget national n’a pu être approuvé depuis 12 ans.

    L’obsession communautariste a engendré la division et le désordre. La priorité du gouvernement n’est pas de partager une vision pour le pays et de mettre en place une politique mais de conserver le pouvoir. Le népotisme remplace les critères objectifs du mérite et de la compétence.

    Comment une idée à priori noble, mettre la diversité sur le devant de la scène politique, en faire même une priorité, peut-elle mener à un tel désastre ? Immanquablement, les groupes se retrouvent concurrents et réclament leurs parts de pouvoir pour reconnaître la légitimité du gouvernement. Le Liban est un cas d’école. Pas moins de 18 communautés chrétiennes et musulmanes sont reconnues et représentées au Parlement. La démographie de chaque groupe conditionne le niveau de représentativité avec un partage imposé 50/50 entre Chrétiens et Musulmans…

    On pourrait arguer qu’un pays comme les Etats-Unis (ou la France) ne peut être comparé au Liban. Or, il existe des points communs, affirme Eric Bordenkircher. L’adhésion à une religion est plus un marqueur culturel et socio-économique - comme la race aux Etats-Unis - que le signe d’une foi pratiquée au pays du Cèdre. Un autre parallèle peut être fait : l’institutionnalisation des religions au Liban était censée rappeler les persécutions passées pour prévenir de nouvelles. La victimisation est devenue, aux Etats-Unis, un puissant levier politique pour les « minorités » : on soutient une candidature sur des critères d’appartenance à une communauté plutôt que la personnalité et les idées. C’est bien la majorité qui y perd finalement, c’est-à-dire le parti représentant la volonté du peuple.

    Donner la priorité à la « diversité » et à la représentation des « minorités » (dont le nombre peut se décliner sans fin entre races, genres et orientations sexuelles) risque bien de paralyser l’action du pouvoir légitime et exacerber les divisions. Il serait bon, conclut Eric Bordenkircher, que les sociétés occidentales acceptent de tirer les leçons que nous offre l’histoire dramatique d’un petit pays, oriental certes, mais proche.

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The Lebanese canary in the identity coal mine

    Lire l'article sur : The American Conservative

  • L'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso:

    Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaires des cathos antivax

    (S.M.) L’analyse du professeur De Marco publiée sur cette page est absolument à ne pas manquer, si l’on veut comprendre la profondeur de l'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales imposées – selon eux – par une dictature planétaire bio-technocratique.

    Ils protestent au nom de la liberté. Mais ce qu’ils ne voient pas, c’est qu’ils se livrent corps et âme à un « dictateur libertaire sympathique » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant dissout la conception chrétienne de la politique, de l’État, et en définitive de l’homme.

    Settimo Cielo a souligné à plusieurs reprises combien la question de l’humain et du post-humain est capitale pour l’Église d’aujourd’hui, encore dernièrement dans un article du professeur Sergio Belardinelli.

    Mais le professeur De Marco va encore plus loin en identifiant dans la révolution anthropologique actuelle cet Antéchrist face auquel l’Église et le politique devraient résister et nous protéger, selon l’avertissement lancé par saint Paul dans la seconde lettre aux Thessaloniciens.

    En effet, de trop nombreux catholique, surtout dans les milieux traditionnalistes, tout en étant convaincus de mener le bon combat, font en réalité le jeu de l’ennemi.

    Mais laissons la parole au professeur De Marco.

    Comment distinguer les scénarios apocalyptiques

    de Pietro De Marco

    Le diagnostic de l'actuelle conjoncture idéologique est difficile mais, en toute franchise, l'apocalypse anti-étatique qui se développe depuis des mois parmi les minorités catholiques traditionalistes, comme parmi les théoriciens de l'aliénation biopolitique, est le résultat d'une énorme erreur tactique, due à une véritable erreur de discernement. Les libertés réclamées de façon paranoïaque (ou délirante, comme chez ceux qui considèrent comme une expérimentation nazie le système de traitement et de prévention antiviral), sont elles-mêmes l'erreur ; en effet, elles expriment aussi cette intolérance à toute discipline, et finalement à l'autorité, qui appartient au "grand dérangement" libertaire.

    Une révision critique de l'histoire des libertés modernes mettrait en évidence, d'une part, combien le levier des libertés et des droits entre les mains d'une "opinion publique" est en soi énormément puissant pour déstabiliser tout ordre politique et, d'autre part, combien ce levier libéral est fragile, presque impuissant, pour établir les valeurs mais aussi l'autorité comme fondement de l'ordre ultérieur.

    Cette fragilité pose toute la question de la souveraineté : celle-ci se définit en effet techniquement et dramatiquement au seuil même de la suspension exceptionnelle de certains droits de la liberté. Et par conséquent elle pose la question de la théologie politique, au sens strictement schmittien selon lequel tout l'impératif du "munus" (ou protection de l'unité politique) est avec la sécularisation (ou avec la crise du christianisme à l'époque moderne) remis entre les mains des juristes.

    Si l'autorité unique ou du moins ultime, dans la modernité tardive des droits, est assignée non par abus contingent mais par nécessité aux lois et aux tribunaux constitutionnels, cela ne peut agir qu'en minant les politiques et en dissolvant les sociétés qui incorporent l'autorité et dans la mesure où elles l'incorporent.

    Le problème qui se profile - je le maintiens contre tout apocalyptisme néo-orwellien - n'est donc pas celui des prétendues dictatures technologiques, psychologiques, biopolitiques et similaires, dont les éventuels excès et erreurs sont trop facilement diagnostiqués et qui, dans le cas des mesures des gouvernements mondiaux, sont prévus par les constitutions. En bref, il s'agit de décisions rationnelles intrinsèques à la politique.

    La tendance apocalyptique est plutôt celle d'une hypertrophie libertaire incontrôlée (je devrais dire : libérale). Un horizon effrayant de mutation émerge donc de la matrice anti-autoritaire typique de l'âge révolutionnaire, de ses apparences toujours bonnes et persuasives, comme si elle était exempte de péché. Bien plus que l'"égalité" et la "fraternité" qui ne sont que des principes régulateurs, la "liberté" apparaît aujourd'hui comme une réalité salvatrice à la portée de tous.

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  • Hurrah Raspail !

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    D'Aristide Leucate sur le Boulevard Voltaire :

    Livre : Hurrah Raspail ! Hommages, témoignages & études, sous la direction d’Adrien Renouard et Anne Letty

    -Il y a un peu plus d’un an, le 13 juin 2020, s’en allait, au Septentrion éternel, par-delà les mers, Jean Raspail, consul général de Patagonie, autoproclamé dans cette dignité par décision souveraine de Sa Majesté Orélie-Antoine de Tounens, roi d’Araucanie et de Patagonie.

    Nombre de Patagons à travers le monde se trouvèrent endeuillés, pour certains, inconsolables, pour d’autres, l’âme pesamment chagrinée et mélancolique. C’est que beaucoup le pensaient immortel, indestructible. Mais si l’éternité est le royaume des dieux, l’immortalité reste l’apanage des hommes.

    Alors, oui ! Raspail demeure, pour tout Patagon d’ici et des antipodes, l’immortel et altier seigneur, dans la tenue comme dans la fidélité, des hommes oubliés, Alakalufs de Terre de Feu, Peaux-Rouges d’Amérique du Nord, Guanaquis du Pérou, Aïnous du Japon, Ghiliaks des confins de l’Asie, Kalliganos des Caraïbes, Arawaks Taïnos esclavagisés d’Haïti, peuples kaléidoscopiques d’un camaïeu de peuplades, impitoyablement broyés par la modernité et perdus à jamais dans les obscures cimetières monographiques d’ethnographies poussiéreuses…

    Hurrah Raspail ! aurait-on envie de hurler à la face atalienne de ce monde hideux qu’est devenu le nôtre. D’autres l’ont poussé, ce cri. Et cela a donné, sous la direction d’Adrien Renouard – assisté d’Anne Letty –, ce vibrant recueil en hommage à l’un des derniers aventuriers du XXe siècle, après Monfreid, Saint-Loup ou Malraux. D’authentiques Patagons ont mêlé leurs plumes pour témoigner de leur affection, de leur peine, de leur admiration, de leur joie même – celle d’avoir croisé la destinée d’un écrivain-explorateur exceptionnel. De Philippe de Villiers à Jean Sévillia, de Jacques Terpant – « Raspail bis », selon le propre adoubement ubiquitaire de l’auteur des Yeux d’Irène – à Alain Sanders, d’Olivier Maulin à Renaud Camus, de François Bousquet – dynamique patron des Éditions de La Nouvelle Librairie qui offrent à ce livre son plus bel écrin – à Anne Brassié, de Jean des Cars à François Tully – vice-consul chancelier de Patagonie et rédacteur en chef du Moniteur de Port-Tounens, substantiel et incontournable Bulletin de liaison des amitiés patagones – de Jacques de Guillebon à Ivan Rioufol, etc.

    L’ouvrage devrait ravir les inconditionnels du dernier des hussards. Entre autres pépites, on y trouvera deux entretiens inédits, l’un conduit par Philippe Hemsen, précieux animateur d’un site Internet – qui ne l’est pas moins – consacré à l’écrivain, l’autre par Marie de Dieuleveult, chroniqueuse à La Nef mais surtout auteur, en France, du seul travail universitaire – qui plus est de belle qualité – portant sur « les causes perdues » de l’écrivain.

    Au sein de ce mélange commémoratif, Marie de Dieuleveult creuse davantage cette thématique des « causes perdues » et nous gratifie d’une remarquable étude sur « les jeux d’un roi ». Les récifs de l’imaginaire sont les seuls accostages où peuvent, désormais, s’amarrer le sacré et la beauté. Raspail, explique-t-elle, était perpétuellement en « quête » d’« ailleurs mythiques » et de « fidélités nouvelles ». C’est, à notre sens, ce qui le rend si passionnément attachant, bien loin des stupides caricatures journalistiques dans lesquelles s’acharnent à l’encaserner tant de mollusques polygraphes qui ne l’ont jamais lu. En outre, citant La Miséricorde, ultime livre de Raspail, paru en 2015, aussi bernanosien que bloyen, Dieuleveult livre la clé de compréhension d’une œuvre uniment traversée par « une profonde dimension sacrée dans un monde qui en a perdu le sens »« Sans ce dernier roman, conclut-elle, on ne peut comprendre Jean Raspail tout comme on ne peut comprendre ce dernier roman si on le détache du reste de son œuvre. »

    Nous ajouterons que ce livre, par la richesse de ses contributions, permet précisément de mieux comprendre et l’homme et l’œuvre. C’est dire que tout bon Patagon se doit de posséder ce monument.

  • La Vierge bombardée de Nagasaki (9 août 1945)

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    De KTO TV :

    La Vierge bombardée de Nagasaki

    24/09/2018

    Tourné à Tokyo, Nagasaki et sur les îles Goto, le documentaire enquête autour du Dr Takashi Nagaï, éminent personnage de la communauté catholique, converti au christianisme peu avant la seconde Guerre Mondiale. A travers ce fil rouge, le film parcourt aussi l’histoire étonnante de la communauté catholique au Japon. La cathédrale d’Urakami, à Nagasaki, est au centre de la vie de ces chrétiens qui vécurent cachés pendant plusieurs siècles, entre les deux vagues d’évangélisation qui se sont succédées au XVIe et au XIXe siècle. La bombe nucléaire a pulvérisé la cathédrale le 9 aout 1945 bouleversant pour toujours la vie du Dr Nagaï. Le médecin fera, dès lors, le choix de se consacrer entièrement à sa communauté spirituelle. Après le souffle de l’explosion, seule la tête de la statue de la Vierge fut retrouvée intacte parmi les décombres de la cathédrale. La madone bombardée, symbole de la tragédie, est aujourd’hui très vénérée.

    UNE COPRODUCTION DROLE DE TRAME/KTO - Réalisé par Alexandre Dolgorouky.