(Source) Le bienheureux José Luis Sanchez del Rio mérite une mention spéciale. C’est le plus jeune martyr des 13 qui ont été béatifiés à Guadalajara lors de la cérémonie du 20 novembre 2005. Il meurt à 14 ans, après avoir servi un an dans les cristeros. On est touché par cette trajectoire limpide, souriante et héroïque dans sa simplicité.
José Luis naît le 28 mars 1913 à Sahuayo dans l’État de Michoacan, (Mexique). Très tôt, il participe activement à la vie paroissiale. Il nourrit une dévotion spéciale à la Sainte Vierge. Un témoin privilégié de cette époque est le Père Marcial Maciel qui avait 6 ans de moins. Il se souvient que José Luis était très bon, faisait jouer les enfants, leur parlait de Jésus. Plusieurs fois, le jeune apôtre a emmené le petit Marcial faire des visites au Saint-Sacrement.
Dès son plus jeune âge, José Luis avait exprimé le vœu d’être martyr. Or comme ses deux frères aînés se sont engagés dans le mouvement cristeros, il voudrait suivre leur exemple, mais sa mère refuse à plusieurs reprises parce qu’il est trop jeune. José insiste en disant : « Ne me laissez pas perdre l'occasion de gagner le Ciel si facilement et si tôt. » Sa mère se rend à ses raisons. Il est finalement accepté dans le mouvement. Mais quelle fonction donner à un engagé si jeune? Eh bien, il sera clairon de la troupe et porte-drapeau, le drapeau du Christ Roi. Quels furent ses faits d’armes (…sans armes) ? On aimerait le savoir. Nous avons un témoignage encore plus précieux, parce que spirituel. C’est celui du Père Enrique Amezcua Medina qui n’a que 9 ans lorsqu’il a la grâce de rencontrer José Luis parmi les cristeros. Il le voit en train de remonter le moral d’un jeune cristero découragé. Il lui parle avec ferveur de la sainte Vierge. Enrique s’approche, et lui dit qu’il voulait être comme lui soldat du Christ Roi. José lui sourit du haut de ses 14 ans et répond qu’il est encore très jeune mais qu’il doit beaucoup prier pour lui et pour tous les cristeros. Avec un regard intense il ajoute : « Dieu va peut-être vouloir que tu sois prêtre. Et si tu le deviens un jour, tu pourras faire beaucoup de choses que ni moi ni les autres ne pouvons réaliser. N’aie donc pas peur… » Luis conclut l’entretien par une chaleureuse poignée de mains et les deux font le pacte de toujours prier l’un pour l’autre. Puis José lui dit: « Nous nous reverrons quand Dieu le voudra : bientôt, ou au Ciel… »