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Au rythme de l'année liturgique - Page 58

  • Hymne de l’Avent : Rorate caeli desuper

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    L'hymne du « Rorate Cæli desuper » est par excellence le chant grégorien du Temps de l'Avent. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45, 8) : « Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut ». Cette rosée qui tombe du ciel pour féconder la terre et faire descendre le Juste, c'est-à-dire Dieu Lui-même, c'est le Saint-Esprit, et la terre qui s'ouvre sous cette influence céleste et fait germer le Sauveur, c'est bien évidemment le sein très pur de la Vierge Marie.  

    1. Roráte caeli désuper, et nubes pluant iustum.
    2. Cieux, répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le Juste. 
    1. Ne irascáris, Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis:
    2. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice.

    ecce cívitas Sancti tui facta est desérta:

    Voici, la cité sainte est devenue déserte,

    Sion desérta facta est : Ierúsalem desoláta est:

    Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation,

    domus sanctificatiónis tuae et glóriae tuae, ubi laudáverunt te patres nostri

    la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.  

    1. Peccávimus, et facti sumus tamquam immúndus omnes nos,
    2. Nous avons péché et sommes devenus impurs.

    et cecídimus quasi fólium univérsi

    Nous sommes tombés comme des feuilles mortes

    et iniquitátes nostrae quasi ventus abstúlerunt nos :

    et nos iniquités nous ont balayés comme le vent.

    abscondísti fáciem tuam a nobis, et allilísti nos in manu iniquitátis nostrae.

    Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.

    1. Vide Dómine, afflictiónem pópuli tui
    2. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,

    et mitte quem missúrus es :

    et envoie celui que tu dois envoyer :

    emítte agnum dominatórem terrae, de petra desérti, ad montem fíliae Sion :

    envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion,

    ut áuferat ipse jugum captivitátis nostrae

    afin qu’il ôte le joug de notre captivité.

    1. Consolámini, consolámini, pópule meus, cito véniet salus tua.
    2. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut,

    Quare mærore consúmeris, quia innovávit te dolor ?

    Pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ?

    Salvábo te, noli timere; Ego enim sum Dóminus Deus tuus,

    Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu,

    Sanctus Israël Redémptor tuus.

    Le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

    JPSC

  • Les cinq pièces grégoriennes du propre du premier dimanche de l'Avent (Hofburgkapelle – Vienne)

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    De sur le site d'Una Voce :

    Premier dimanche de l’Avent (Hofburgkapelle – Vienne)

    « Intr. Ad te levávi »Premier dimanche de l'Avent (Hofburgkapelle - Vienne)
    Lecteur audio
     
    Les moines de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé chantaient les cinq pièces du Propre de cette messe. Le CD intitulé “Rorate Caeli”avait réédité en 2004 ce bel enregistrement  de 1956 (Studio SM). L’émission que vous pouvez écouter en cliquant ci-dessus va vous conduire à Vienne en Autriche. De plus amples informations vous seront fournies dans les textes suivants…

    PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT

    Violet – 1re classe

    Ce dimanche, le premier de l’année ecclésiastique, est appelé, dans les chroniques et les chartes du Moyen Âge, le dimanche Ad te levavi, à cause des premiers mots de l’Introït, ou encore le dimanche Aspiciens a longe, à cause des premières paroles d’un des répons à l’office de matines que vous pourrez écouter grâce au fichier-son de notre émission (Cf. ci-dessous).

    La station est à Sainte-Marie-Majeure ; c’est sous les auspices de Marie, dans l’auguste basilique qui garde la Crèche de Bethléhem, et qui pour cela est appelée dans les anciens monuments Sainte-Marie ad Prœsepe, que l’Église Romaine recommence chaque année le Cycle sacré. Il était impossible de choisir un lieu plus convenable pour saluer l’approche du divin Enfantement qui doit enfin réjouir le ciel et la terre, et montrer le sublime prodige de la fécondité d’une Vierge. Transportons-nous par la pensée dans ce temple auguste, et unissons-nous aux prières qui s’y font entendre ; ce sont les mêmes que celles qui vont être exposées ici.

    Le temps de l’Avent représente dans l’année liturgique la longue période de l’histoire de l’humanité qui a précédé la venue du Sauveur sur cette terre, période d’attente mais aussi de confiance et d’espoir. De même chaque année nous attendons la venue du Sauveur à Noël avec les grâces qui sont propres à cette fête. Enfin, un troisième avènement se trouve dans la perspective de ce temps de l’Avent, c’est le retour du Seigneur à la fin des temps, non plus comme sauveur mais comme juge, pour la récompense définitive de ceux qui auront été fidèles.

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  • Ad Te levavi animam meam (1er dimanche de l'Avent)

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    Vers toi j’élève mon âme.

    Mon Dieu, en toi je me confie, que je n’aie point honte,

    que mes ennemis ne se rient pas de moi !

    Pour qui espère en toi, point de honte.

    Fais-moi connaître, Seigneur, tes voies,

    enseigne-moi tes sentiers. Vers toi j’élève…

    (Psaume 24, 1-4)

    Voir : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350645?fr=y

  • Premier dimanche de l'Avent : quand nous sommes invités à la vigilance

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (21,25-28, 34-36)

    «Jésus parlait à ses disciples de sa venue : «Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.

    «Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver et de paraître debout devant le Fils de l"homme.»


    Commentaire par Jacques Sylvestre, o.p. - 1er Dimanche de l'Avent. Année C

    source : http://www.spiritualite2000.com/Archives/parole/Cycle_C/avent1-c.htm

    Dans les versets précédents, l'évangéliste Luc énumérait quelques épisodes dont il devait être       témoin. Ici, son regard quitte ces perspectives historiques pour se porter vers la Fin des temps annoncée en signes cosmiques. Ces signes sont, dans les apocalypses, le décor classique du jugement final. Ils proviennent des tableaux prophétiques de la victoire de Dieu sur les mauvais anges et les divinités d'Assur et de Babylone. Mais, en vrai, ni l'auteur ni même Jésus ne pensent à un réel combat contre les dieux païens ; ce sont de vieilles images de la tradition exprimant tout simplement une intervention définitive de Dieu sur un monde qu'il veut libérer de tout mal. «Je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle. Et je vis la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel de chez Dieu ; elle s'était faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J'entendis alors une voix clamer, du trône : « Voici le demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple et lui, Dieu-avec-eux  sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé ».(Apocalypse 21:1-4)

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  • "Tournons notre regard vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ" (Benoît XVI)

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    Homélie du pape Benoît XVI en la fête du Christ Roi le 24 novembre 2012 :

    (...)

    En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne. Dans le passage de l’Évangile, tiré de l’Évangile de saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36).

    Il est évident que Jésus n’a aucune ambition politique. Après la multiplication des pains, les gens, enthousiasmés par le miracle, voulaient s’emparer de lui pour le faire roi, afin de renverser le pouvoir romain et établir ainsi un nouveau règne politique, qui aurait été considéré comme le royaume de Dieu tant attendu. Mais Jésus sait que le royaume de Dieu est d’un genre tout autre, il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. C’est la multiplication des pains qui devient alors, d’une part, le signe de sa messianité, mais, d’autre part, un tournant dans son activité : à partir de ce moment, la marche vers la croix se fait plus évidente ; là, par un acte suprême d’amour, resplendira le règne promis, le règne de Dieu. Mais la foule ne comprend pas, elle est déçue et Jésus se retire, tout seul, dans la montagne pour prier, pour parler à son Père (cf. Jn 6, 1-15). Dans le récit de la passion, nous voyons comment les disciples aussi, tout en ayant partagé la vie avec Jésus et écouté ses paroles, pensaient à un royaume politique, instauré même avec l’aide de la force. À Gethsémani, Pierre avait tiré du fourreau son épée et avait commencé à combattre, mais Jésus l’avait empêché (cf. Jn 18, 10-11). Il ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie. Le royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres.

    Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (18, 37). Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16) et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix (cf. Préface). Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu.

    Nous retrouvons cette perspective dans la première lecture que nous venons d’écouter. Le prophète Daniel prédit le pouvoir d’un personnage mystérieux placé entre ciel et terre : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (7, 13-14). Ces paroles annoncent un roi qui domine de la mer à la mer jusqu’aux bouts de la terre, grâce à un pouvoir absolu qui ne sera jamais détruit. Cette vision du prophète – une vision messianique – est éclairée et trouve sa réalisation dans le Christ : le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. Cela nous fait comprendre comment la royauté annoncée par Jésus dans les paraboles et révélée ouvertement et explicitement devant le Procureur romain, est la royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur.

    Dans la deuxième lecture, l’auteur de l’Apocalypse affirme que nous aussi nous participons à la royauté du Christ. Dans l’acclamation adressée à « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang », il déclare que celui-ci « a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père » (1, 5-6). Il est clair ici aussi qu’il s’agit d’un royaume fondé sur la relation avec Dieu, avec la vérité, et non pas un royaume politique. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin pour une relation profonde avec Dieu : en lui, nous sommes devenus de véritables fils adoptifs, nous sommes rendus ainsi participants de sa royauté sur le monde. Être disciples de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse étend ensuite son regard à la deuxième venue de Jésus pour juger les hommes et établir pour toujours le règne divin, et il nous rappelle que la conversion, comme réponse à la grâce divine, est la condition pour l’instauration de ce royaume (cf. 1, 7). C’est là une invitation pressante adressée à tous et à chacun : nous convertir toujours au règne de Dieu, à la seigneurie de Dieu et de la Vérité, dans notre vie. Chaque jour, nous l’invoquons dans la prière du ‘Notre Père’ avec les paroles : « Que ton règne vienne » ; cela revient à dire à Jésus : Seigneur fais-nous devenir tiens, vis en nous, rassemble l’humanité dispersée et souffrante, pour qu’en toi, tout soit soumis au Père de miséricorde et d’amour.

    (...)

  • La fête du Christ-Roi, un changement de perspective et de signification ?

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    Le déplacement de la fête du Christ Roi de l'univers du dernier dimanche d'octobre (avant la réforme liturgique) au dernier dimanche de l'année liturgique suscite de légitimes questions. Le blog du Mesnil-Marie critique sévèrement ce changement de perspective et de signification.

    2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de ses élus.

    Le dernier dimanche du mois d'octobre, la liturgie - dans son calendrier traditionnel auquel nous tenons d'une manière très spéciale - nous donne de fêter le Christ, Roi de l'univers.

    Il y avait une volonté explicite du Pape Pie XI dans le choix spécial de ce dimanche, lorsqu'il institua cette fête, puisqu'il écrivait dans l'encyclique “Quas primas” du 11 décembre 1925 : “… Plus que tout autre, le dernier dimanche d'octobre Nous a paru désigné pour cette solennité : il clôt à peu près le cycle de l'année liturgique ; de la sorte, les mystères de la vie de Jésus-Christ commémorés au cours de l'année trouveront dans la solennité du Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement et, avant de célébrer la gloire de tous les Saints, la liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui triomphe en tous les Saints et tous les élus.”

    La réforme liturgique issue du second concile du Vatican a opéré un double déplacement de cette fête :

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  • Christ Roi; introit : "Dignus est Agnus..."

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    Introitus

    Dignus est Agnus qui occisus est,
    accipere virtutem, et divinitatem,
    et sapientiam, et fortitudinem, et honorem.
    Ipsi gloria et imperium in saecula saeculorum.
     
    Il est digne, l'Agneau qui a été immolé,
    de recevoir la puissance, et la divinité,
    et la sagesse, et la force, et l'honneur.
    A lui, gloire et souveraineté pour les siècles des siècles.
    Ps.  1

    Deus, iudicium tuum regi da:
    et iustitiam tuam filio regis.

    Dieu, donnez votre jugement au Roi:
    et votre justice au Fils du Roi.

  • La Royauté du Christ : un antidote à l'absolutisme

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    Du site de France Catholique :

    «  La royauté du Christ, antidote à l’absolutisme  »

    propos recueillis par Constantin de Vergennes

    17 novembre 2021

    L’année liturgique se clôture le 24 novembre avec la solennité du Christ-Roi de l’univers. Que reste-t-il de l’appel lancé par Pie XI en 1925 à reconnaître la royauté du Christ sur les sociétés ? Entretien avec le chanoine Benoît Merly, prêtre et professeur de théologie dogmatique et morale au séminaire de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.

    Dans l’encyclique Quas primas (1925), Pie XI exhorte à reconnaître la «  royauté  » du Christ ? Sur qui s’exerce-t-elle : l’individu, les gouvernants, la société ?

    Chanoine Benoît Merly : Sur tous, mais sur chacun à la mesure de ce qu’il est. Pour les individus, reconnaître la royauté du Christ consiste à vivre de la grâce à titre individuel : être fidèle, loyal à cette grâce, la demander quand on en manque et demander pardon quand on y est infidèle.

    Pour l’État, il est clair qu’il a le devoir de se soumettre au Christ. Il y est d’ailleurs soumis, qu’il le veuille ou non, car la société a Dieu pour auteur. C’est lui qui donne ses lois, ce qui suppose que l’État les respecte.

    Dans cette perspective, l’État et ses lois ne peuvent considérer les citoyens comme des moyens de production, ou de simples éléments accidentels, comme si l’État existait sans les individus et les familles qui le composent. Dans l’ordre naturel, l’État a pour vocation première de rechercher le bonheur temporel de ses citoyens. Il ne doit donc pas faire abstraction de la nécessité de lois destinées, d’une manière ou d’une autre, à faciliter l’accès des citoyens au bonheur surnaturel.

    Pour que la royauté du Christ puisse s’exercer sur les individus et les sociétés, il faut que ces lois répondent à la finalité surnaturelle poursuivie. Car Jésus-Christ vient pour une personne, pas pour tel État ou telle société, qui varient selon les époques. Ce qui importe, c’est que les hommes soient sauvés, individuellement. Mais l’État, la société des hommes, par ses lois, peut et doit aider chacun de ses membres à connaître et atteindre la perfection de sa vocation surnaturelle.

    La reconnaissance de la royauté du Christ peut-elle favoriser l’avènement dès ici-bas d’une société parfaite ?

    Une société parfaite ici-bas est impossible depuis le péché originel ! Il est certain que reconnaître la royauté du Christ, c’est assurer à la société et aux citoyens qui la composent un vrai bonheur temporel, et donner aux États eux-mêmes et à leur rôle une vraie perspective surnaturelle. Mais nous restons sous le joug du péché originel. Il est certes meilleur de vivre sous le joug du Christ et de ses lois, que sous le joug et les lois du péché, mais notre fin se trouve au Ciel. La grâce dont nous vivons ici-bas n’est qu’une partie du Ciel, sur la terre.

    Les désordres civils actuels ont-ils été amplifiés par la relégation du Christ en dehors de la sphère publique ?

    Sans le moindre doute. Pie XI n’est pas le seul à le dire, en particulier au XXe siècle. Saint Pie X, par exemple, avait pour devise : Instaurare omnia in Christo, «  renouveler toutes choses dans le Christ  ». À la veille de la Première Guerre mondiale, il avait exprimé ses craintes pour l’avenir et avait expliqué que tout cela n’allait arriver précisément que par mépris des lois divines, de l’Église et de ses enseignements. Il ne revendiquait pas, pour lui-même ou pour l’Église, une suzeraineté temporelle. Mais il regrettait que les royaumes chrétiens disparaissent les uns après les autres et que les lois qui gouvernent les États et les sociétés soient de plus en plus étrangères à la recherche de la charité et de la conformité des lois à la loi divine ; en un mot, au règne social, et pas seulement individuel, du Christ.

    Après la Première Guerre, Pie XI fait face à l’avènement d’États de plus en plus forts – l’Union soviétique et l’Italie fasciste en 1925 –, dont la dureté et l’omnipotence sont totalement étrangères à la perspective chrétienne. Le délaissement de la royauté du Christ exacerbe les passions humaines, qui ne sont plus mesurées, équilibrées, ne se considèrent plus vis-à-vis de ce à quoi elles ont été ordonnées, à savoir le Ciel, la vie de la grâce.

    Ce que dit Pie XI, c’est que si les sociétés ne poursuivent pas toutes un même but qui les dépasse et qui est Jésus-Christ lui-même, et que les citoyens ne recherchent pas la grâce, donnée d’autant plus facilement que les lois de l’État la facilitent, alors ils seront livrés à leurs passions et à leurs conceptions du monde et, inévitablement, ils finiront par se jeter à la gorge les uns des autres. De fait, c’est ce qui s’est produit.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien et de notre Grand Angle dans le magazine.

  • Saint Colomban (23 novembre) et la fin de vie

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    De sur le CWR :

    Saint Colomban et la fin de vie

    « Notre premier devoir, dit le missionnaire irlandais, est de ne rien aimer ici, mais d’aimer les choses d’en haut, de désirer les choses d’en haut, de savourer les choses d’en haut et de chercher notre patrie là-bas, car la patrie est là où se trouve notre Père. »

    La fenêtre de Saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Trebbia / Wikipédia) ; à droite : les restes de saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Davide Papalini / Wikipédia)
    Pour les catholiques, novembre est en réalité la fin de l’année et un rappel de notre propre fin. L’année liturgique est celle au cours de laquelle nous célébrons les mystères de l’Incarnation du Christ. C’est pourquoi, pendant de nombreux siècles, les pays catholiques ont célébré leur nouvel an civil le jour de l’Annonciation, en mars. C’est pourquoi nous commençons l’année liturgique par la période d’attente de la naissance du Christ, le Fils du Dieu vivant, à Noël. En 2024, novembre est précisément la fin de l’année. Le 1er décembre est le premier jour de l’Avent.

    Novembre est donc le moment idéal pour faire ce que les anciens appelaient  le memento mori : se souvenir de notre mort. C'est ainsi que nous commençons le mois. Le 1er novembre est la Toussaint, jour où nous nous rappelons que, si nous avons suivi le Christ de près, nous pouvons nous aussi être « chez nous avec le Seigneur » lorsque nous sommes « loin de notre corps » (2 Corinthiens 5:8). Nous pouvons aussi être des saints. Nous y prêtons une attention particulière le jour suivant, lorsque nous célébrons la Toussaint et nous nous souvenons de tous les fidèles défunts, en priant pour que si le péché a courbé ou blessé leur âme de telle manière qu'elle les a empêchés de jouir pleinement de la présence du Christ, Dieu les rende pleinement droits, pleinement guéris des séquelles du péché et capables d'entrer pleinement dans le cœur du ciel pour le voir face à face.

    En pensant aux fidèles défunts, nous pensons à nous-mêmes et au fait que nous partirons un jour nous aussi. Arriverons-nous à rejoindre la patrie céleste ? Pour y parvenir, nous devons adopter une attitude appropriée à notre vie ici-bas.

    Notre vie ici sur terre est précieuse et précieuse, mais pas parce qu’elle est une fin en soi. Les gens aiment excuser les décisions folles, voire mauvaises, en invoquant le principe YOLO : You Only Live Once (On ne vit qu’une fois). Bien que cela puisse être vrai de notre vie terrestre (nous ne croyons pas à la réincarnation), ce n’est pas vrai de la vie humaine dans son ensemble. Cette vie, comme le grand apologiste Frank Sheed aimait à le dire, est à la fois un test et une préparation à la continuation de la vie au-delà de la tombe. Peut-être que la meilleure réponse à quelqu’un qui justifie l’injustifiable est YOLF : You Only Live Forever (On ne vit qu’éternellement). Avec un rappel que ce à quoi ressemblera l’éternité dépend de la façon dont nous répondons dans cette vie au Seigneur de la vie, Jésus-Christ.

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  • Saint Clément, troisième successeur de Pierre (23 novembre)

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    414.jpgLors de l'audience générale du mercredi 7 mars 2007, le pape Benoît XVI consacrait son enseignement à la belle figure du troisième successeur de saint Pierre, saint Clément, évêque de Rome à la fin du premier siècle :

    Chers frères et soeurs,

    Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l'Eglise dans l'histoire.

    Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Evêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément "avait vu les Apôtres", "les avait rencontrés", et avait "encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition" (Adv. haer. 3, 3, 3). Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.

    L'autorité et le prestige de cet Evêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand "archiviste" des origines chrétiennes, la présente en ces termes:  "Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe... Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles" (Hist. Eccl. 3, 16). On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte - écrit en grec - Clément regrette que "les adversités imprévues, qui ont eu lieu l'une après l'autre" (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte. Ces "adversités" doivent être comprises comme la persécution de Domitien:  c'est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l'époque qui suivit immédiatement la mort de l'empereur et la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de suite après 96. 
    L'intervention de Clément - nous sommes encore au I siècle - était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l'Eglise de Corinthe:  en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par saint Irénée, qui écrit:  "Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l'Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se réconcilient dans la paix, qu'ils renouvellent leur foi et annoncent la tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps" (Adv. haer. 3, 3, 3). Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l'indicatif du salut et l'impératif de l'engagement moral. Il y a avant tout l'heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce d'être chrétiens, ses frères et soeurs. C'est une annonce qui remplit notre vie de joie et qui donne de l'assurance à notre action:  le Seigneur nous prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie  pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une "grande prière" qui conclut pratiquement la lettre.

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  • Le Seigneur serait-il en retard ? (33e dimanche du Temps Ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,24-32. 

    Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s'obscurcira et la lune perdra son éclat. 
    Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. 
    Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. 
    Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel. 
    Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. 
    De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. 
    Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. 
    Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. 
    Quant au jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

    Homélie (Archive 2009) du Père Joseph-Marie Verlinde (homelie.fr) :

    La plus terrible pauvreté, la plus grande misère, n’est-elle pas l’ignorance de Dieu, qui nous prive du sens de notre existence, et nous condamne à nous mobiliser jour après jour pour une vie appelée à sombrer dans le néant ?

    Les esprits forts ne manquent pas pour affirmer à qui veut l’entendre que l’état d’enfance de l’humanité est dépassé, et que l’heure est venue pour l’homme d’affirmer enfin son autonomie absolue. Ni Dieu ni loi, de quelque nature qu’elle soit : exit la loi morale, exit les commandements d’un Dieu qui n’existe pas, exit la culpabilité, les tabous, toutes les entraves à la liberté.

    Mais voilà qu’après un temps d’euphorie et d’exaltation, ce petit Prométhée qui essaye de s’élever jusqu’au ciel pour s’emparer du trône de Dieu, est en train de s’écraser lamentablement sur terre. Qui ne voit que la soi-disant libération des mœurs ne conduit qu’à l’aliénation aux passions débridées, que le relativisme éthique étouffe tout idéal, et que l’athéisme conduit au désespoir, comme le confirme le nombre sans cesse grandissant de suicides ?

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  • Sainte Marguerite, la perle de l'Ecosse

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Sainte Marguerite, la perle de l'Ecosse

    Aujourd'hui marque la mémoire liturgique de sainte Marguerite d'Écosse (1045-1093), reine dotée d'un grand esprit de prière, de jeûne et de piété, qui a contribué à l'éveil de la foi de son peuple.

    16_11_2024

    Le ciel touche le vert de la campagne et le bleu de la voûte céleste se reflète dans un lac. Un endroit enchanteur, l'Écosse. Une terre qui raconte des traditions ; raconte l'histoire et vit par la foi. Une foi vécue par le peuple écossais avec discrétion, ainsi pourrait-on la définir : une foi élégante. Aussi élégante que sa patronne, sainte Marguerite d'Écosse (Mecseknádasd, 1045 - Édimbourg, 16 novembre 1093), dont la mémoire liturgique se perpétue aujourd'hui.

    Marguerite est née en 1045 à Mecseknádasd, en Hongrie, où son père Édouard, héritier du trône d'Edmond II d'Angleterre, vivait en exil après que le roi du Danemark, Cnut le Grand, eut repris le royaume. Les origines de sa mère Agata sont incertaines. Margherita était la deuxième née de trois enfants. Elle était encore une enfant lorsque, après la mort du roi Cnut, son père décida de retourner en Angleterre. Edward mourut peu de temps après. L'arrivée du Normand Guillaume le Conquérant pousse Agathe à se rendre en Écosse, à la cour de Malcolm III. Veuf et père d'un fils, Malcolm III était fasciné par la beauté et l'intelligence de Margaret. C'est ainsi que les deux se sont mariés. Le calendrier marquait l'année 1070 : Margaret avait environ 24 ans lorsqu'elle devint reine d'Écosse. De ce mariage naîtront six fils et deux filles. On raconte que le roi ne savait pas lire et avait un grand respect pour cette épouse très instruite : il embrassait les livres de prières qu'il la voyait lire avec dévotion. Dans l'intimité du château d'Édimbourg (où vivait le couple), Margaret se consacrait également à la broderie de vêtements sacrés. Charitable envers les pauvres, les orphelins, les malades, Marguerite les assistait personnellement et invitait Malcolm III à faire de même : c'était un couple qu'il faudrait peut-être retrouver dans cette succession de saints mariages dont l'hagiographie est pleine.

    Prière et charité , tels sont les mots clés de la biographie de la sainte reine. En outre, Margherita a su transformer l'environnement de la cour, en l'élevant culturellement, en valorisant le culte religieux local, en l'alignant sur celui de l'Église de Rome dans des domaines tels que l'observance du Carême et de la Sainte Pâques. Les portes du château d'Édimbourg étaient toujours ouvertes pour accueillir, aider et assister les pauvres. Le souverain leur fit également construire des hospices et des foyers. Mais il y a aussi un autre élément de ce précieux renouveau dont sainte Marguerite fut l'auteur : attentive aux abus cléricaux et liturgiques qui avaient lieu au XIe siècle, elle établit des contacts étroits avec l'abbaye cistercienne française de Cluny, si vouée au renouveau. de la vie chrétienne en Europe. Une réforme qui a permis la restauration de l’Église écossaise, redécouvrant « cette dignité du culte et ces valeurs spirituelles perdues à l’époque barbare ». Cette réforme de la vie dans l'Église écossaise a été réalisée par Margaret grâce à son travail personnel et à celui de ses enfants à qui elle avait inculqué ses idéaux et qui devaient par la suite occuper le trône écossais pendant la plus grande partie du demi-siècle suivant. " (AA VV . Bibliothèque Sanctorum , Città Nuova, Rome, 2013).

    Un lieu en particulier doit être retenu dans la biographie de cette sainte , outre le château d'Édimbourg : il s'agit de la grotte de Dunfermline, un lieu où le saint avait l'habitude de prier en silence, sans être vu. Quiconque entre maintenant dans cette grotte ne peut s'empêcher d'être frappé par une statue qui représente la sainte reine en prière. Chaque année, depuis 1930, un pèlerinage dévotionnel a lieu à Dunfermline un dimanche de juin, désigné de temps à autre par les évêques écossais. Son biographe et confesseur, le prieur du monastère de Durham, Théodoric Turgot, parvient en quelques lignes à nous faire pénétrer dans l'âme de Marguerite : « Le Christ habitait réellement dans son cœur ». Demeurer , un verbe « clé » pour comprendre la spiritualité de sainte Marguerite : le Seigneur qui entre dans son cœur et y trouve sa demeure.

    En 1093, Marguerite, déjà en mauvaise santé , tomba malade. Une autre histoire qui nous aide à comprendre l'âme de la sainte se déroule également à cette époque : son mari et son premier-né, alors que Guillaume le Rouge envahissait l'Écosse, moururent à la bataille d'Alnwick. Les deux hommes menèrent les troupes écossaises pour contrer l'avancée de l'ennemi. Margherita, déjà éprouvée physiquement mais pas spirituellement, dit : « Dieu Tout-Puissant, je te remercie de m'avoir envoyé une si grande affliction dans les derniers instants de ma vie. J'espère que, avec votre miséricorde, cela servira à me purifier de mes péchés", paroles relevées par son fidèle confesseur Turgot. Le 16 novembre, Marguerite entra dans la gloire du Paradis.

    Le martyrologe romain se souvient d'elle avec ces mots : « Sainte Marguerite, qui, née en Hongrie et mariée à Malcolm III, roi d'Écosse, donna naissance à huit enfants et travailla dur pour le bien de son royaume et de l'Église, alliant prière et jeûne. , de générosité envers les pauvres et offrant ainsi un brillant exemple d'épouse, de mère et de reine excellentes". Margherita, un nom qui en lui-même a déjà tout le sens de l'existence de la sainte : lemme qui dérive du grec μαργαρίτης (en latin, margarīta), qui signifie « perle ». Sainte Marguerite n'était que cela : une perle dans l'histoire de l'Écosse ; une perle de l'Église universelle.