A la Messe de la Vigile pascale 2013 :Dom Jean Pateau, Abbé de Notre-Dame de Fontgombault se place sous le signe de l’encyclique « Spe Salvi » : "La foi n'est pas seulement une tension personnelle vers les biens qui doivent venir, mais qui sont encore absents; elle nous donne quelque chose.
Elle nous donne déjà maintenant quelque chose de la réalité attendue, et la réalité présente constitue pour nous une « preuve » des biens que nous ne voyons pas encore.
Elle attire l'avenir dans le présent, au point que le premier n'est plus le pur « pas-encore ». Le fait que cet avenir existe change le présent; le présent est touché par la réalité future, et ainsi les biens à venir se déversent sur les biens présents et les biens présents sur les biens à venir. " (Benoît XVI SPE SALVI )
Chers Frères et Sœurs, mes très chers Fils,
La lumière a jailli au milieu des ténèbres, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Cette annonce que les femmes ont portée aux apôtres est au fondement de notre foi : « Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, vaine est notre foi. » (1 Co 15, 17)
Un jour, cette vérité qui dépasse les limites de notre esprit laissé à ses propres forces, pour lequel un homme mort ne peut pas ressusciter, a touché notre cœur. Par la force d’en haut nous avons fait confiance à Dieu qui se révèle, et ainsi nous avons connu des vérités sur Dieu qu’il n’est pas donné à l’homme de connaître naturellement.
La foi se trouve donc au centre d’un combat qui se livre en nous. D’un côté, il y a le mode naturel de connaissance de l’être humain, qui part du sensible, de ce que nous voyons, de ce que nous touchons, de ce que nous sentons, de ce que nous entendons, de ce que nous goûtons. Dieu, lui, a le “défaut” de n’être pas sensible. La foi se heurte ainsi au naturalisme, doctrine qui affirme que la nature n’a pas d’autre cause qu’elle-même et que rien n’existe en dehors d’elle. Si nous ne soutenons pas cet enseignement, une forme diminuée du naturalisme, le naturalisme pratique, n’a-t-il pas sa place dans notre cœur ?
Nous croyons en Dieu, mais au fond nous vivons comme si Dieu n’existait pas.