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Eglise - Page 1327

  • Pape ou évêque de Rome ?

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    François, Evêque de Rome

    Le titre d’évêque de Rome correspond à la plus antique et traditionnelle théologie sacramentelle, souvent oubliée de nos jours.

    A l’origine, le collège des Cardinaux était composé de diacres et de prêtres du diocèse de Rome, plus les évêques des diocèses suburbicaires, à savoir les diocèses qui entourent la ville de Rome. Ils élisaient leur évêque, l’évêque de Rome. C’est la raison pour laquelle encore aujourd’hui, bien qu’en pratique tous les cardinaux du récent conclave étaient évêques, ils sont toujours divisés en trois « ordres » : les cardinaux « diacres », les cardinaux « prêtres » et les cardinaux « évêques ».

    C’est en tant que premier des cardinaux « diacres » que le Cardinal Tauran devait annoncer la nouvelle de l’élection, parce que l’annonce d’une bonne nouvelle, dans la liturgie, est une mission du diacre. C’est en tant que premier des cardinaux « prêtres » que le Cardinal Danneels se trouvait en première ligne à la chapelle Sixtine, juste après les patriarches et cardinaux évêques,  et proche du Pape après l’élection. C’est en tant que premier des cardinaux « évêques » que le Cardinal Re présidait le Conclave.

    Contrairement à ce que l’on croit souvent, les cardinaux n’élisent donc pas le Pape qui, parce que Pape, deviendrait aussi l’évêque de Rome ; ils élisent l’évêque de Rome qui, en tant qu’évêque de Rome, devient le Successeur de Pierre et donc Pape. De ce point de vue, l’insistance sur « évêque de Rome » est juste théologiquement et le situe dans la succession apostolique de Pierre. D’où la formule qu’il avait utilisée pour la messe du 19 mars : « inauguration du ministère pétrinien de l’évêque de Rome ».

    On notera encore que le Pape François a choisi le Dimanche de la Miséricorde pour prendre possession de sa cathédrale, Saint Jean de Latran.

  • Le pape tel qu'il est

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    Sandro Magister nous invite à comprendre le pape à la lumière de ce que nous savons de lui avant qu'il ne s'asseye sur le siège de Pierre. Cela peut aider notamment à comprendre pourquoi le pape ne chante pas, pourquoi il ne s'exprime qu'en italien, pourquoi il semble vouloir faire tout lui-même, etc.

    Peu de surprises. François est comme ça

    Les premiers actes du nouveau pape réexaminés à la lumière de son autobiographie. Les motifs de son silence en ce qui concerne les questions qui opposent le plus l'Église aux puissances profanes: naissance, mort, famille, liberté religieuse

    ROME, le 3 avril 2013 – Sauf en Argentine, très peu de textes de Jorge Mario Bergoglio avaient été publiés avant qu’il ne soit élu pape.

    Mais actuellement les traductions de ses écrits, de ses discours, de ses interviews, se multiplient rapidement. Et ils aident à rendre moins surprenants les gestes du pape François.

    Voici donc quelques-unes de ces "surprises", petites ou grandes, qui cependant n’apparaissent plus comme telles lorsqu’on les examine à la lumière de son autobiographie, qui a été publiée en 2010 en Argentine sous forme d’un livre-interview réalisé par Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti, intitulé "El Jesuita", et qui est maintenant également en vente dans d’autres pays, au nombre desquels l'Italie.

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  • Les disciples d'Emmaüs

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    images.jpgHomélie sur l'évangile du jour : les disciples d'Emmaüs.

    Homélie (homelies.fr - Archive 2007)

    On ne sait guère avec certitude où se situe le « village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem ». Il aurait sans doute sombré depuis longtemps dans l’oubli s’il n’y avait pas eu deux pèlerins, bientôt rejoints par un troisième, qui s’y étaient rendus « le troisième jour après la mort de Jésus ». Nous ne connaissons le nom que d’un de ces deux hommes : Cléophas ; l’autre pourrait être chacun de nous aux heures sombres du doute, de la tristesse, de la lassitude, du découragement. N’avons-nous pas tous connu des jours où, suite à certains évènements, tout devient absurde ; notre vie nous apparaît comme un échec, et rien ne semble pouvoir changer le cours des évènements ? La tentation qui nous guette alors est la fuite : partir, en laissant derrière nous nos problèmes - comme si nous ne les portions pas d’abord en nous-même - tourner le dos à la réalité devenue un fardeau trop pesant ou un sac de nœuds trop complexes, et fuir par le chemin d’Emmaüs.

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  • Un merveilleux bouquin de François

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    Bien inspiré, l'abbé de Tanoüarn, sur Metablog, nous partage son émerveillement à la lecture d'un texte du futur pape François :

    François ou Ignace ?

    Je suis tombé tout à l'heure à la Procure sur un merveilleux bouquin du pape François - pas celui que le cardinal Vingt-Trois nous a recommandé à la messe chrismale, recueillant des textes de l'archevêque de Buenos Aires (Seul l'amour nous sauvera, éd. Parole et Silence), mais un texte publié par Magnificat, qui reprend une retraite de saint Ignace prêchée en 2006 par le cardinal Bergoglio à "ses frères évêques". Un texte simple, citant abondamment Evangelii nuntiandi, cette invitation à évangéliser lancée par le pape Paul VI en plein relativisme post-conciliaire, mais citant d'abord saint Ignace, à commencer par le célèbre Principe et fondement : "L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu notre Seigneur et par ce moyen sauver son âme". Surprise : pas de citation de Vatican II.

    Qu'y découvre-t-on ? Dès les premières pages, une merveilleuse apologie de l'espérance, placée au-dessus de la foi et de la charité, parce qu'elle est plus urgente : "elle nous dispose à mener le bon combat de la foi et de l'amour" ; et surtout "elle fait la différence entre le bien et le mal". Redire à notre société nihiliste que sans espérance, on ne peut plus distinguer le bien et le mal, c'est d'une importance souveraine. Attention ! Cette espérance n'est pas forcément... optimiste. Le pape François tonne contre "ceux qui déguisent en richesse la pauvreté des solutions qui sont à leur disposition". La première qualité de l'espérance (ce qui est la pierre de touche pour distinguer vraie et fausse espérance), c'est la lucidité. Mais cette lucidité nous met pareillement en garde contre "le défaitisme". Ce défaitisme des clercs qui est "une forme de vanité".Un passage est très beau et prend une force particulière quand on connaît la suite de l'histoire et le cardinal devenu pape, c'est celui qui porte sur la "première grâce" de Pierre apôtre. Cette notion de première grâce (que j'ai rencontrée naguère chez Saint-Cyran) me semble particulièrement importante dans la vie spirituelle. Elle est "celle sur laquelle se fonderont toutes les nouvelles conversions, vécues grâce aux nouvelles corrections offertes par le Seigneur"... Vous avez bien lu ! Le Seigneur nous corrige, et parfois d'importance, notait le cardinal Bergoglio : qu'importe ! Ces corrections sont encore des grâces. Comment les déchiffrer ? En revenant à la première grâce, à la première conversion, aux premières impressions spirituelles qui se sont gravées en nous, aux premières impulsions, aux premiers mouvements de l'âme, à l'évidence chrétienne telle qu'elle s'est imprimée, chacun, dans notre propre coeur.

    Mais quelle est la première grâce de Pierre ? "Ce que l'on appelle la première confession de Simon Pierre" en Luc 5, 8-10. "Eloigne toi de moi Seigneur car je suis un homme pécheur - Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras". Commentaire bergoglien : "Simon Pierre ne dissociera jamais plus ces deux dimensions de sa vie : il se dira toujours pécheur et prêcheur". La première grâce en nous aussi provient toujours du péché... pardonné et de l'impulsion devinée...

    Il y aurait beaucoup d'autres choses à relever. Autant vous inviter à lire! Mais je ne veux pas quitter ce petit ouvrage sans vous signaler la formule bergoglienne sur "l'originalité de l'Evangile". Oui, l'Evangile, pris à coeur, fait de nous des originaux. Prendre à coeur l'Evangile, "recouvrer la puissance de l'Evangile, c'est l'objectif de ces exercices spirituels"... Puissions nous être des originaux dans le Seigneur en refusant de "nous conformer à ce monde" (formule de saint Paul citée sous cette forme dans le chapitre sur le monde). Nous avons un pape original! Les termes même dans lesquels se pose sa spiritualité font de lui un original, prenant ses leçons dans l'Evangile plutôt que dans le monde. Où sont les accents du Concile sur la nécessité de s'ouvrir au monde? Il faut sortir de nos sacristies, nous dit François, mais pas pour aller au monde : "Notre foi est révolutionnaire"!

  • La divine surprise de Christian Laporte

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    Le chroniqueur « religieux » de La Libre ne se sent plus de joie : « On n’en finit pas de noter les changements, certes symboliques pour ne pas dire cosmétiques, du nouveau pape. Et d’aucuns dans les sphères dirigeantes ecclésiales, en ce compris l’archevêque Léonard, de vouloir atténuer un brin les exaltations des fidèles; mais force est de reconnaître que François fait souffler un vent frais sur l’Eglise et cela s’est répercuté sur les célébrations de la Semaine sainte qui ont pris une dimension nouvelle, même pour ceux qui ne sont pas à Rome ces jours-ci. »

    Glasnost par-ci : celle d’un pape « fustigeant sans mettre de gants, "une Eglise autoréférentielle", prise dans "un narcissisme théologique" et plaidant  pour "des réformes capables de transformer l’Eglise mondaine qui vit en elle-même, d’elle-même et pour elle-même" en Eglise évangélisatrice.

    Humilité par-là : d’un François « critiquant « "les prêtres tristes" qui, face à la sécularisation massive, sont devenus "des collectionneurs d’antiquités" sans compter « l’apothéose pascale » où  semble se profiler un changement plus radical que les évêques et cardinaux du monde entier ont récemment rappelé avec force.

    Avec la panacée des réformes de structures pour conclure : « Et si François parachevait le concile Vatican II en instaurant cette vraie collégialité tant attendue par le "peuple de Dieu" ? Avec, à la clé, une désacralisation du rôle du Pape. Vœu pieux ? Pas sûr. Cette semaine, l’influente revue jésuite "Civiltà Cattolica" a publié un papier sur "le ministère pétrinien" allant vraiment dans ce sens ».

    Tout le dithyrambe ici : Le Pape du "peuple de Dieu"

    Comme l’a justement remarqué Benoît XVI, voici un mois à peine,  le concile virtuel des médias a occulté le concile réel. Un pape virtuel va-t-il maintenant se substituer au pape réel ?

  • De Mozart à Carlos Gardel (*) : question de style ?

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    Est-ce que cela recommence, comme au bon vieux temps des années conciliaires ?  Dans son homélie du vendredi-saint, le prédicateur officiel de la cour pontificale, le bien nommé Père Cantalamessa, s’empresse de ressortir un dique d'archive bien connu :  

     «  Nous devons faire en sorte que l’Eglise ne ressemble jamais à ce château compliqué et encombré décrit par Kafka, et que le message puisse sortir d’elle libre et joyeux comme lorsqu’il a commencé sa course. Nous savons quels sont les empêchements qui peuvent retenir le messager: les murs diviseurs, à commencer par ceux qui séparent les différentes églises chrétiennes entre elles, l’excès de bureaucratie, les restes d’apparats, lois et controverses passées, devenus désormais de simples détritus.  [ en italien, "i residui di cerimoniali", les restes des cérémoniaux].Il faut le courage d’abattre tout cela, et de ramener l’édifice à la simplicité et à la linéarité des origines. C’est la mission que reçut un jour un homme qui priait devant le crucifix de Saint Damien : « Va, François, et répare ma maison ».

    Et si on commençait alors par abolir l’esprit courtisan ?

    Carlota, la collaboratrice de notre consoeur du site « Benoît et moi »,  partage ici  la  perplexité de ceux qui s’efforcent de comprendre le nouveau pape et de l’accueillir sereinement (extraits) :

    « Je suis actuellement témoin de l’expression de beaucoup d’opinions contraires par rapport au nouveau pape François. Mais je crois que même en Argentine, il ne laissait personne indifférent. J’ai lu un article d’un curé de bidonville de Buenos Ayres parlant de son ex-évêque et qui disait : ou les gens le détestent ou ils l’adorent.

    Il est évident que chez les catholiques « non adultes » pour employer le langage de l’adversaire, il y a un énorme désarroi par rapport à l’élection du cardinal Jorge Bergoglio. J’ai même vu le rédacteur d’un blog hispanophone qui est tenu par un honnête homme dans le meilleur sens du terme, qui a pris l’attitude (que je respecte) très espagnole (catholique) de l’auto-flagellation morale : Si Benoît XVI (l’auteur de l’article l’aime beaucoup) est parti c’est que nous n’avons pas pendant son pontificat assez prié pour lui, c’est de notre faute, notre très grande faute…

    Il est évident que le Pape François n’a pas le même langage simple et lumineux que Benoît XVI, ni le même caractère et tempérament, et c’est tout à fait normal, ce sont deux hommes différents. Quelle surprise ! Par ailleurs la sur-représentation qui est faite de François pas les médias n’aide pas, pour ceux qui ont une sensibilité plus traditionnelle, à rester très sereins. Mais pourquoi attacher tant d’importance à ce que serait François avant de le voir agir, alors même que nous avons tant critiqué la présentation qui était faite de son prédécesseur par les médias ? Les journaux seraient-ils devenus objectifs et équilibrés au changement de pontificat ? Un miracle à faire enregistrer au Vatican !

    Je comprends néanmoins l’inquiétude de certains car leur reviennent à la mémoire toutes les injustices qu’ils ont subies à la grande époque des furieux (certains encore bien vivants) de l’esprit dit conciliaire (un esprit qui faisait bien mal écho à l’étymologie commune d’entente et conciliation) qui voulaient faire commencer l’Église aux années 1960, critiquant au mieux, effaçant au pire tout le reste (une attitude qui correspond bien aux habitudes des régimes totalitaires que certains avaient pour modèle en la personne idéalisée d’un certain Ernesto dit le Che pour sa façon très argentine de s’exprimer!). C’est comme si l’on avait voulu créer un homme nouveau de rien. Alors de penser que ce Pape François pourrait les priver, les catholiques de sensibilité plutôt d’avant le Concile, de tout ce que Benoît a tenté d’apporter, peut entraîner une angoisse qui exclut un minimum de rationalité pour n’être plus que sensations. Il ne faut pas, je crois céder, à cela. Il faut se rappeler combien notre bien aimé Pape désormais émérite nous a dit et redit, martelé même, mais avec une pointe de diamant et pas un marteau piqueur, la double nature de l’homme sans laquelle il n’est pas homme, la raison et la foi, le cœur et l’esprit….

    La suite ici : Le pape François et une chanson de Gardel

    A priori, nous pensons que ces craintes sont excessives et qu’une clarification pédagogique du fond dissipera, tôt ou tard, les premiers malentendus qui pointent. Le plus vite sera le mieux.

    ____

    (*) Carlos Gardel, chanteur, compositeur de tango naturalisé argentin (1890 ?-1935)

  • Révolution sud-américaine au Vatican ?

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    De Jean-Marie Guénois, dans le « Figaro » de ce jour (extraits) :

    « Officiellement, tout va bien. C'est la continuité. «Il ne faut pas opposer» deux papes que tout, pourtant - sauf l'essentiel, la foi catholique -, sépare: le style, la culture, l'expérience pastorale, la vision de l'Église, la vision du monde. Au Vatican, il n'est donc pas question de parler de «rupture». Ce mot est banni dans l'Église. Pourtant, des yeux commencent à se lever au ciel devant le goût pour «la nouveauté» du pape François. La première semaine, la nouvelle attitude du Pape était «bien compréhensible». Cet archevêque argentin l'était encore, tout en étant à présent le 266e pape de l'histoire.

    La deuxième semaine, beaucoup jugeaient qu'il ne pourrait pas continuer ainsi. Qu'il devrait bien commencer à «faire le pape» («fare il Papa») comme l'on dit à Rome. C'est-à-dire son «métier de pape» en laissant de côté «ses goûts et options personnels». Mais cette troisième semaine a encore confirmé l'esprit libre tout autant que le caractère et la détermination de cet homme. Il ne s'en laissera pas conter. Il veut faire évoluer le système. Les choses sérieuses commencent donc aujourd'hui et d'ici à l'été. Si le monde est sous le charme, le Vatican est en état de choc.

     1. Une autre vision de l'autorité papale?

     (…) D'aucuns voient déjà une «désacralisation» de la fonction alors que d'autres, plutôt à l'extérieur de l'Église, se trouvent rassurés par cette évolution. Une inflexion plus lourde qu'elle n'en a l'air, car le système ecclésial est fortement centralisé et hiérarchisé. Tout était d'ailleurs allé dans ce sens au cours de ces dernières années. Sauf que le pape François n'est pas de cet avis. En jésuite intelligent, il va piloter avec tact cette «normalisation» de la fonction papale, mais il n'est pas certain que tous ceux qui l'ont élu avaient prévu une telle inversion de tendances.

     2. Un changement d'attitude extérieure, y compris dans la liturgie?

    (…) Benoît XVI a passé son pontificat - tout comme sa vie d'évêque et de cardinal - à corriger certains «excès liturgiques» qu'il considérait comme une «simplification et désacralisation» finissant par atteindre, dans son esprit, la substance même de la foi catholique. Il apparaît toutefois que le pape François, qui a cette même profondeur d'homme de Dieu que son prédécesseur, ne le suivra pas sur la voie liturgique. Là n'est pas vraiment son chemin.

    3. Un changement de politique dans l'interprétation du concile Vatican II?

     (…), Benoît XVI prônait un retour à lettre même de ce concile. Et combattait ouvertement ceux dans l'Église - à commencer par le clergé et bon nombre d'évêques - qui n'avaient jamais vraiment considéré cette lettre pour ne s'en tenir qu'à «l'esprit du concile». C'est-à-dire à «l'ouverture de l'Église vers le monde» de cette réforme catholique.

    (…) Lors des premiers tours du conclave de 2005, qui avait élu Benoît XVI, il avait été soutenu par le cardinal jésuite Martini et par un groupe, dit «progressiste», comprenant le cardinal belge Danneels. Certains avaient même fait apparaître Bergoglio comme le candidat «anti-Ratzinger». Un état d'esprit que le jésuite, aujourd'hui pape, récusait du reste profondément. Il se situe à un autre niveau. On sait, de plus, pour le conclave de cette année, que cet Argentin n'était pas du tout le candidat de «l'appartement»… C'est-à-dire du pape sortant, qui le connaît à peine.

    Mais il est élu pape à son tour, contre toute attente. Il va devoir composer, tout en assumant la grande responsabilité «politique» d'orienter l'Église catholique. Certes, il n'est pas un théologien réputé mais plutôt un pasteur hors pair.(…)

    4. Changement dans le gouvernement de l'Église: quand et comment?

    Il règne une ambiance particulière au Vatican. Beaucoup sentent bien que l'ère Benoît XVI passe, mais que l'ère de son successeur est pleine d'incertitudes, non sur la qualité de sa personne et encore moins sur son charisme, mais sur les décisions concrètes qu'il va prendre. Beaucoup pensent que ce dossier de la réforme de la curie sera mis en route «avant l'été».

    Mais l'audace des propos cinglants du père Cantalamessa, prédicateur officiel de la maison pontificale, vendredi saint, dans la basilique Saint-Pierre, devant le Pape et toute la curie romaine, n'ont pas rassuré. Citant Kafka, il a enjoint à l'Église de ne pas devenir un «château compliqué». Il a affirmé que «l'excès de bureaucratie, les restes d'apparats, lois et controverses passées» - des «empêchements qui peuvent retenir le messager» - sont «désormais de simples détritus» (…) .

    Tout l’article ici : Quatre révolutions fondamentales pourraient changer le Vatican

    Bref, nous n’aurions encore rien vu. Et on ne perdrait rien pour attendre les orientations « pastorales » (le qualificatif magique de Vatican II) du nouvel évêque de Rome : après les médicaments homéopathiques de Benoît XVI, les remèdes de cheval du Père François ? Espérons alors qu’ils n’achèvent pas le malade…

    Passons sur les propos courtisans du bien nommé père Cantalamessa.  Reste à savoir si le diagnostic des vaticanistes est fiable. Ils se trompent si souvent !

    JPS

  • L’œuvre de restauration liturgique de Benoît XVI sera-t-elle poursuivie ?

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    Lu sur le blog du « Suisse Romain » alias l’abbé Dominique Fabien Rimaz,  Licencié en communication de l’Université pontificale de la Sainte Croix (Opus Dei) à Rome et en théologie morale de l’Université de Fribourg :

    « J'espère de tout coeur que l'immense travail, accompli dans la douleur et les larmes, de Sa Sainteté Benoît XVI en faveur d'une liturgie romaine pacifiée et priante sera continué dans l'Eglise catholique.

    Ayant personnellement eu la grâce de prier durant ces liturgies papales, je garde en moi la qualité absolument remarquable des homélies ainsi que le silence sacré alliés à la pureté liturgique qui ont toujours accompagné les cérémonies du Pape émérite. 

    Il suffit de prier pour que notre Pape bien aimé François s'entoure des bonnes personnes pour continuer cette oeuvre du Concile Vatican II et de l'Esprit Saint. (…). »

    Comme l’a souligné encore le 26 mars dernier le site de l’association « Pro Liturgia » en citant les paroles de Mgr Moroney (l’un des réformateurs de la traduction anglaise du missel de Paul VI)) la liturgie était pour Benoît XVI une préoccupation fondamentale : « La renaissance de la réforme liturgique a été sans doute inspirée par les paroles du Pape Benoît XVI ; mais plus encore - et sans rien enlever à l’importance de ces paroles - elle fut inspirée en premier lieu par les actes du Pape. Son être était entièrement tourné vers la liturgie : cela se manifestait par cette atmosphère de joie et de solennité qui se dégageait de lui lorsqu’il célébrait. Il savait que cet instant était la source et le sommet de la vie chrétienne, et cette prise de conscience remplissait son cœur de joie et d’étonnement : cela se lisait sur son visage. »

    Pour Mgr Moroney, le cœur de l’héritage liturgique de Benoît XVI est la juste compréhension de la participation active des fidèles à la sainte messe. D’un côté il a souligné la participation intérieure des fidèles à la liturgie. Sans une véritable intuition de ce qu’est le mystère pascal, il est impossible de célébrer la messe en vérité. C’est là le cœur d’une véritable participation à la liturgie. D’autre part Benoît XVI a insisté sur les notions de mystère et de solennité, toutes deux inhérentes à la liturgie catholique. Il savait que la liturgie n’est pas quelque chose que nous avions à inventer, mais quelque chose que nous avions à accueillir, qu’elle est une rencontre avec le Dieu vivant, source de notre salut ».

    Le « Suisse Romain » rapporte un autre témoignage direct peu connu, celui du Chanoine prémontré Ambrose Criste :

    « Pour ce clerc, la contribution majeure de Benoît XVI concernant la liturgie est une interprétation authentique du concile Vatican II. Une liturgie authentique n’est jamais une rupture avec le passé, mais une continuation de ce qui a précédé. Benoît XVI a ainsi montré de façon particulièrement efficace que le sujet du concile Vatican II avait été aussi une affaire de fidélité et de Tradition. Cela s’est vu confirmé par la suite dans le Motu Proprio « Summorum Pontificum » et dans la Lettre d’accompagnement de ce document. Le chanoine Criste a fait office par deux fois de diacre à une messe célébrée par Benoît XVI. Il rapporte : « Son humilité et le respect avec lequel il faisait toute chose étaient remarquables. Rien de ce qu’il faisait ne venait par hasard. On pouvait voir qu’il se plongeait profondément dans la prière. Il savait qu’ici l’enjeu n’était pas la créativité ou la nouveauté, mais la fidélité et la Tradition. »(Source : Kathnet. Trad. MH/APL)

    Référence: L'importance de la liturgie chez Benoît XVI , sur Le Suisse Rom@in

  • Un temps de repos et de réflexion

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    Nous venons de vivre des jours denses qui nous ont incontestablement marqués. Aux temps forts de l’année liturgique se sont joints des évènements exceptionnels qui nous ont largement surpris. Le départ de Benoît XVI que personne n’avait prévu nous a laissés assez décontenancés. Nous aimions ce pape victime de l’acharnement médiatique, sa délicatesse, sa timidité, sa grande sensibilité, son attachement à la tradition, et c’est à regret que nous l’avons vu se retirer. Ensuite, l’élection de François nous a réjouis ; sa simplicité, son sens de la communication directe, son amour du Poverello, nous ont incités à l’accueillir sans réticence ni préjugé. Tandis que se déroulaient ces évènements romains, la grande manifestation du 24 mars à Paris nous en a bouché un coin tant par son ampleur que par la détermination des Français à faire barrage à des lois mauvaises qui compromettent l’avenir de la famille et de la société toute entière.

    Mais rien n’est terminé. A Rome, le pape émérite va se retirer au Vatican et d’aucuns s’interrogent sur ce que sera cette coexistence entre un pape émérite et un pape en exercice, d’autant que  l’on peut déjà conclure à des orientations assez contrastées entre les deux pontifes. On attend de voir aussi comment va se concrétiser la volonté affichée du nouveau pape d’aller vers « les périphéries ». Quel impact cela aura-t-il exactement sur la conduite de l’Eglise et en particulier de l’administration romaine ? On ne manquera pas non plus d’être attentif à l’évolution d’une façon de célébrer et de communiquer qui en désarçonne plus d’un. Pourquoi le pape choisit-il de ne s’exprimer qu’en italien au risque de frustrer de nombreux pèlerins et autres fidèles habitués à voir le pape faire un effort pour s’adresser à eux dans leur langue ? L’abandon de certains attributs que l’on peut considérer comme obsolètes doit-il s’accompagner d’autres signes qui intriguent ou interrogent ? Faut-il renoncer à bénir de Rome en utilisant les formes habituelles, faut-il aller jusqu’à délaisser le port de l’étole, faut-il exclusivement privilégier une gestuelle décontractée et familière ? Tout cela est peut-être très formel mais, avouons-le, nous interroge tout de même. Au point que nous nous prenons à regretter que le pape émérite n’ait pas coulé dans des décrets et des institutions sa détermination à garantir à la liturgie les formes requises pour que les célébrations en expriment le mystère, dans la beauté et le recueillement.

    En France également, on ne manquera pas d’accorder toute son attention à la suite du formidable bras de fer qui oppose un président et un gouvernement de plus en plus impopulaires à la mobilisation d’une grande partie de la nation qui affiche clairement sa détermination à poursuivre et à ne rien abandonner.

    La fréquentation de ce blog reflète toute cette effervescence. Au lieu des 20-25000 visiteurs qui nous fréquentent habituellement chaque mois, ils ont été plus de 37500 à nous rendre visite durant le mois de mars, consultant plus de 110000 notes. Ça ne manque pas de piquant quand on se souvient que, précisément à la veille de ces évènements imprévisibles, nous annoncions notre intention de mettre ce blog au repos ! Ce que nous allons faire en tout cas durant ces deux semaines du temps pascal où, traditionnellement, l’Eglise « repose ses enfants ». Cela n’implique pas l’arrêt de notre activité mais sa mise en veilleuse temporaire en cette période de vacances.

  • Les intentions de prière du pape pour avril 2013

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    L'intention de prière générale du Saint-Pere pour Avril est: "Pour que célébrer et prier publiquement soit source de vie nouvelle pour les croyants. ".

    Son intention missionnaire est: "Pour que les Eglises particulières des territoires de mission soient signe et instrument d’espérance et de résurrection."

  • Bénédiction Urbi et même Orbi de François: un autre style

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    Messe de Pâques et bénédiction urbi et orbi du... par euronews-fr

  • L'amour a vaincu, la miséricorde a vaincu !

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    LA MISERICORDE DE DIEU PEUT AUSSI FAIRE FLEURIR LA TERRE LA PLUS ARIDE

    Cité du Vatican, 31 mars 2013 (VIS). Aujourd'hui, jour de Pâques, le Pape François s’est adressé, depuis la loggia centrale de la basilique St.Pierre, aux fidèles réunis sur la Place et à tous ceux qui suivaient l’évènement par la radio, la télévision ou d’autres moyens de communication, et a prononcé son message :

    "Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, bonne fête de Pâques! Bonne fête de Pâques! C’est une grande joie pour moi de pouvoir vous faire cette annonce: le Christ est ressuscité! Je voudrais qu’elle arrive dans chaque maison, dans chaque famille, spécialement là où il y a plus de souffrance, dans les hôpitaux, dans les prisons… Surtout je voudrais qu’elle atteigne tous les cœurs, parce que c’est là que Dieu veut semer cette Bonne Nouvelle: Jésus est ressuscité, c‘est l’espérance pour toi, tu n’es plus sous la domination du péché, du mal! L’amour a vaincu, la miséricorde a vaincu! La miséricorde l’emporte toujours!

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