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Foi - Page 86

  • La proposition du Synode de « décentraliser » l’autorité doctrinale rencontre une forte opposition

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    De Jonathan Liedl sur le NCR :

    La proposition du Synode de « décentraliser » l’autorité doctrinale rencontre une forte opposition

    La décentralisation de l’autorité doctrinale, ou la décision de certaines questions doctrinales au niveau local plutôt qu’universel, a été considérée comme une étape cruciale pour ceux qui souhaitent apporter des changements radicaux à l’enseignement catholique.

    Une proposition visant à décentraliser l'autorité doctrinale dans l'Église catholique a rencontré une forte opposition mercredi lors du Synode sur la synodalité, ont déclaré trois participants distincts au Register.

    Ce refus a eu lieu alors que les délégués examinaient une proposition figurant dans l' instrumentum laboris du synode , ou document de travail, visant à reconnaître les conférences épiscopales « comme des sujets ecclésiaux dotés d'une autorité doctrinale, assumant une diversité socioculturelle dans le cadre d'une Église multiforme ».

    Selon des sources du synode, plusieurs délégués de différents groupes linguistiques et origines géographiques ont exprimé leur inquiétude quant au fait que cette décision pourrait briser l’unité de l’Église et relativiser l’enseignement catholique.

    Un membre du synode a qualifié le degré de résistance d’« énorme ».

    « Une majorité s'y oppose clairement. De manière écrasante », a déclaré le délégué, s'exprimant sous couvert d'anonymat, compte tenu des règles strictes de confidentialité du synode.

    Un autre délégué a déclaré au Register que l'inquiétude exprimée par l'assemblée concernant la proposition était la plus forte jamais exprimée au cours de la session synodale de cette année, qui a débuté le 2 octobre et se termine le 27 octobre.

    Depuis la publication de l' instrumentum laboris en juillet , les observateurs théologiques et les délégués du synode ont déclaré au Register qu'ils considéraient la proposition de donner aux conférences épiscopales une autorité doctrinale comme l'un des sujets les plus critiques de tout l'ordre du jour. 

    La décentralisation de l’autorité doctrinale, ou la décision de certaines questions doctrinales au niveau local plutôt qu’universel, a été considérée comme une étape cruciale pour ceux qui souhaitent apporter des changements radicaux à l’enseignement catholique. 

    Par exemple, la nécessité d’une autorité décentralisée est régulièrement mise en avant par les partisans de la Voie synodale allemande , qui a fait pression pour que soient modifiés les enseignements de l’Église sur la sexualité et les ordres sacrés réservés aux hommes.

    Les critiques sur la proposition de l'Instrumentum laboris ont été formulées pour la première fois le 16 octobre, lorsque les cinq groupes linguistiques du synode ont présenté un résumé de leurs discussions en petits groupes. Des sources ont indiqué que les inquiétudes concernant la décentralisation de l'autorité doctrinale étaient plus prononcées parmi les groupes francophones et anglophones, par rapport aux groupes hispanophones et italiens.

    Les critiques ont continué à affluer lors des « interventions libres », ou discours, prononcés par des membres individuels du synode devant l’assemblée entière ce matin.

    Des sources ont indiqué que les délégués ont parlé de la nécessité d'éviter de tomber dans le relativisme en présentant la foi à différentes cultures ; d'éviter tout ce qui pourrait nuire à l'unité de la foi ; du fait que la papauté et l'épiscopat sont constitués par Dieu, alors que les conférences épiscopales ne le sont pas ; et que l'unité et la catholicité de l'Église sont menacées si le mariage homosexuel est acceptable dans un endroit et pas dans un autre.

    Les médias catholiques allemands ont également fait état de cette réaction négative , citant un délégué du synode qui a déclaré dans une intervention : « Une foi fragmentée signifie aussi une Église fragmentée ! »

    Comme l’a indiqué un autre délégué au Register, « la majorité des interventions n’allaient pas dans le sens espéré », faisant référence à un désir perçu parmi les organisateurs de voir la proposition être largement acceptée.

    Le théologien intervient

    La résistance a été si importante qu'elle semble avoir incité les organisateurs du synode à prendre la décision sans précédent de demander à un expert théologique du synode, le père Gilles Routhier, de faire une présentation impromptue après la pause du matin devant toute l'assemblée pour tenter de clarifier la proposition et d'apaiser les inquiétudes.

    Un délégué a qualifié cela de « très inhabituel » et a déclaré que « cela l’a surpris » car les évêques et les autres délégués du synode avaient déjà exprimé leur point de vue sur la question.

    Les délégués qui ont pris la parole au Register ont déclaré que la présentation du théologien canadien-français semblait satisfaire certains membres de l'assemblée, mais qu'ils avaient encore des inquiétudes.

    Selon une source synodale, l’argument du père Routhier selon lequel les conciles locaux ont toujours eu une autorité doctrinale dans la tradition de l’Église a suscité des inquiétudes quant à la nécessité de la proposition d’étendre cette autorité aux conférences épiscopales. Un autre membre du synode s’est inquiété du fait que le père Routhier semblait sous-entendre que l’autorité doctrinale d’une conférence épiscopale serait « fondée sur la hiérarchie des vérités », ce qui impliquerait peut-être que si certains dogmes centraux seraient maintenus par l’autorité doctrinale universelle de l’Église à Rome, les conférences locales seraient en mesure d’enseigner avec autorité dans d’autres domaines.

    Ce délégué a déclaré qu’il s’attendait à ce que les organisateurs tiennent compte de la résistance à la proposition lors de la rédaction du document final du synode. Dans le cas contraire, « je me sentirais alors, honnêtement, manipulé par ces théologiens ».

    Ce document final serait ensuite présenté au pape François, qui pourrait s’y référer pour publier son propre document d’enseignement, ou pourrait même accepter le texte tel quel, lui conférant ainsi une autorité magistérielle.

    Les débats du jour sur la décentralisation de l'autorité doctrinale ont été évoqués lors du point de presse quotidien du synode , les porte-parole notant que des appels à éviter la fragmentation dans l'Église ont été lancés lors de l'assemblée. 

    Le thème a également été évoqué lors d'un forum théologique nocturne sur la relation entre les Églises locales et l'Église universelle, le cardinal Robert Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, parlant de la nécessité de distinguer entre le type de décentralisation qui pourrait être autorisé pour l'inculturation nécessaire et ce qui est essentiel pour l'unité de l'Église.

    Inquiétudes croissantes concernant la décentralisation

    Le sujet de l’unité de l’enseignement de l’Église semblait également être dans l’esprit des délégués en dehors de la salle du synode – et dans l’Église au sens large – dans les jours précédant la discussion du 16 octobre.

    L’évêque Stefan Oster de Passau, en Allemagne, critique de la Voie synodale allemande, a déclaré au Register le 14 octobre que certains dans son pays d’origine cherchent à « régionaliser » la doctrine, notamment en ce qui concerne les questions de genre et la moralité sexuelle.

    L'évêque bavarois a déclaré que ces approches ne tiennent pas compte de la « sacramentalité de la personne », qui appelle chacun à « communiquer l'amour de Dieu au monde », y compris à travers le signe de son corps créé.

    « Si cela est vrai, alors il ne peut pas être vrai qu’en Afrique on traite différemment, par exemple, ces questions de morale sexuelle. Ce n’est pas vrai », a déclaré Mgr Oster, notant qu’il pourrait y avoir des différences dans l’approche pastorale.

    Le lendemain, l’archevêque de Sydney, Anthony Fisher, a déclaré à EWTN News que l’Église « ne peut pas enseigner un catholicisme différent dans différents pays ».

    « Pourrions-nous, par exemple, imaginer une Église où l’ordination des femmes est autorisée dans certains pays mais pas dans d’autres, où le mariage entre personnes de même sexe est autorisé dans certains pays mais pas dans d’autres, ou où il existe une christologie arienne dans certains pays et une christologie nicéenne dans d’autres ? » a demandé l’archevêque australien, de manière rhétorique. « Vous pourriez deviner : ‘Je pense que non’. »

    Le cardinal néerlandais Willem Jacobus Eijk, dans une interview publiée mercredi dans la version allemande de la revue théologique Communio, a averti que la recherche de solutions régionales aux questions controversées pourrait nuire profondément à l'Église.

    « Si l’unité dans la proclamation est perdue », a déclaré l’archevêque d’Utrecht , « l’Église perd sa crédibilité. »

  • L'Église doit parler d'une seule voix (cardinal Eijk)

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    Du site de la revue Communio :

    L'Église doit parler d'une seule voixLe cardinal Eijk sur la mission, la sécularisation et le synode mondial

    L’Église des Pays-Bas était autrefois considérée comme particulièrement progressiste. La désillusion et l’effondrement ont suivi. Le cardinal Willem Jacobus Eijk met en garde dans une interview : ne répétez pas nos erreurs ! Dans une société extrêmement sécularisée, l'archevêque d'Utrecht mise sur un nouveau départ missionnaire.

    16 octobre 2024

    COMMUNIO : Les Pays-Bas sont considérés comme l’une des sociétés les plus laïques d’Europe occidentale. Dans quelle mesure les Pays-Bas sont-ils encore chrétiens ?

    Cardinal Willem Jacobus Eijk : En 2022, une enquête menée auprès des Néerlandais a montré que pour la première fois, plus de 50 pour cent de la population se décrivaient comme athées ou agnostiques. Dans mon enfance, à la fin des années 50 et au début des années 60, les choses étaient très différentes. Dans notre petit village à la périphérie d’Amsterdam, presque tout le monde allait à l’église le dimanche. Il y avait quatre messes : trois messes basses et une grand-messe avec orgue et chœur. L'église était pleine d'enfants et de jeunes. Il y avait encore ces grandes familles catholiques à l’époque ; une famille de dix-sept enfants vivait dans notre rue. Mais après 1965, les choses ont changé très rapidement. Entre 1965 et 1975, le nombre de fidèles a diminué de moitié. À Amsterdam et dans ses environs, on pouvait constater à l'œil nu que moins de gens venaient à l'église chaque dimanche. Dans le même temps, la vie des clubs catholiques s’est également rapidement effondrée.

    COMMUNIO : Comment est-ce arrivé ?

    Eijk : La sécularisation a commencé avec une prospérité croissante. Cela permettait aux gens de vivre individuellement, détachés de la communauté. Les individus se placent au centre et deviennent pour ainsi dire leur propre pape : ils choisissent leur propre interprétation religieuse et leurs propres valeurs éthiques. En conséquence, ils perdent le lien avec l’Église. La prospérité mène à l’individualisation et l’individualisation mène à la sécularisation. C'est dans cet ordre. Aux Pays-Bas, cela s’est produit rapidement, notamment dans les années 1960, lorsque la richesse a augmenté à un rythme sans précédent. Par exemple, tout à coup, tout le monde avait une machine à laver et un réfrigérateur.

    COMMUNIO : Quelle est la situation aujourd’hui ?

    Eijk : En 2012, nous avions encore accueilli 250 000 fidèles. Après la période du Corona, ce nombre est tombé à moins de 90 000 et se situe désormais autour de 100 000. Cela représente environ 2,5 pour cent des catholiques inscrits. 

    COMMUNIO : Cela ne vous décourage-t-il pas en tant qu'archevêque ?

    Eijk : Non, ce n'est pas le cas. Nous sommes conscients de la réalité de la sécularisation, mais nous faisons aussi quelque chose pour y remédier. Plusieurs diocèses sont en train de mettre en place des projets missionnaires dans leurs paroisses. Il n’y a pas un homme désespéré devant vous.

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  • "Quand la mer se retire" ou la tragédie de l'Eglise au XXIe siècle

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    Du site de Renaissance Catholique :

    Quand la mer se retire, La tragédie de l’Eglise au XXIème siècle

    C’est à une relecture des presque vingt années passées sous les pontificats des papes Benoît XVI et François que nous convient les textes ici rassemblés. Ils constituent un témoignage sur une parcelle de l’histoire de l’Eglise et de la France non par nostalgie mais par volonté de ne pas oublier, de tirer les enseignements d’un passé encore tout proche et de mieux comprendre l’enchaînement des faits et des idées. Nous avons suivi la trame chronologique avec, cependant, le souci de ne pas en rester à l’écume des choses et la volonté d’appréhender les véritables causes des événements, les repositionnant dans l’histoire longue et le flux des idées qui mènent le monde. 

    Le catholicisme contemporain est confronté à un double défi. D’une part l’Eglise catholique dont la vocation était de persister à indiquer le Nord semble s’interroger sur son identité et sa mission. Des croyances et des pratiques bi millénaires sont remises en cause entraînant une grande confusion. De cette instabilité découlent la chute continue de la pratique religieuse, l’effondrement des vocations sacerdotales et religieuses, un relativisme doctrinal généralisé, des innovations liturgiques débridées, etc. D’autre part, l’Eglise, en particulier en Occident, doit faire face à une sécularisation massive, les législations et la vie quotidienne s’éloignant chaque jour plus de l’enseignement évangélique et du simple respect de la loi naturelle.

    Ce coup d’œil politico-religieux, œuvre d’un simple laïc de la piétaille catholique, espère être une contribution à la réflexion sur l’analyse des maux qui accablent l’Eglise et la France. Il propose également des pistes de résistance et des axes de renouveau.

    L’auteur 

    Ancien élève de l’Ecole navale et ancien président du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France) Jean-Pierre Maugendre est Directeur général de Renaissance catholique. Il anime sur TV Libertés une émission d’information religieuse Terres de Mission et collabore régulièrement au Club des Hommes en noir sur la chaîne de l’Homme nouveau.

  • La réforme liturgique de 1969: le témoignage inédit de Louis Bouyer

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    De "Signo" sur le Forum Catholique :

    La galaxie traditionaliste, pour critiquer la révolution liturgique de 1969, n'a pas énormément renouvelé ses références, qui demeurent, pour l'essentiel, le fameux Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci, le témoignage de Mgr Lefebvre, ainsi que les ouvrages de l'abbé Barthe. Ces angles d'analyses ont, à mon sens, tendance à tourner un peu en rond. Le Bref examen quand à lui me paraît un texte aujourd'hui daté et même contestable sur certaines de ses affirmations.

    Il existe pourtant un témoignage plus direct qui à mon avis mériterait d'être plus largement connu et diffusé. Il s'agit de celui de Louis Bouyer, ancien pasteur protestant devenu prêtre catholique, liturgiste et théologien de confiance de Paul VI. Il possède comme caractéristique, outre celle d'avoir été le directeur de thèse d'Hans Kung, celle d'avoir été nommé comme membre de la commission chargée de la conception de la réforme de 1969, sous la supervision de Bugnini qu'il a cotoyé de près et qu'il a donc connu personnellement. Son témoignage est d'autant plus intéressant que, loin d'être lefebvriste, il s'est montré un critique acerbe du traditionalisme catholique, notamment dans son pamphlet La décomposition du catholicisme, paru en 1968.

    Or il s'avère que dans ses Mémoires, parues à titre posthume en 2014 aux éditions du Cerf, il dresse dans de nombreux passages ce qui constitue une critique d'une rare virulence des dérives du mouvement liturgique tardif, mais aussi de la réforme liturgique elle-même.

    Démentant la réputation qu'on lui a faite d'être un maniaque des nouveautés en liturgie, il écrit, page 147:

    Je dois ajouter d'ailleurs que ceux qui ne sont pas dupes de cette réputation, ne m'en tenant pas moins pour un liturgiste, au sens où ils l'entendent, verront aussi bien en moi, particulièrement mais pas seulement chez les disciples de Mgr Lefebvre, un des premiers responsables des misérables chienlits qu'on décore aujourd'hui du nom de «nouvelle liturgie», et contre lesquels j'ai été en fait un des premiers à m'élever, parfaitement en vain, bien entendu!

    Témoignant toujours de ce qu'était devenu le mouvement liturgique à la fin des années 1950, il ajoute page 150:

    Il était donc déjà bien clair que la majorité des prêtres s'intéressant au nouveau mouvement [liturgique] n'y venaient nullement dans la perspective de rendre à la liturgie traditionnelle toute sa signification obscurcie, toute sa réalité de vie, mais de lui substituer peu à peu une autre liturgie, ou, comme on disait alors, une «paraliturgie», plus conforme aux goûts, aux habitudes d'esprit de ce que les braves gens appelaient l'«homme d'aujourd'hui», mais qui représentait surtout un homo clericalis plus ou moins coupé de ses propres sources, bien avant que ce qu'on appellerait l'«ouverture au monde» eût été opposée à la conversion à l'Evangile.

    Mais le témoignage le plus intéressant porte sur les conditions d'élaboration de la réforme liturgique elle-même, à laquelle le théologien a directement participé, sur demande expresse de Paul VI, comme membre du consilium chargé de la réforme des livres liturgiques. C'est un démontage en règle, probablement la critique la plus virulente de la réforme que j'ai eu l'occasion de lire, d'autant plus intéressante qu'elle provient de l'intérieur du cénacle qui l'a conçue. Le portrait qui y est fait de Bugnini et de son rôle est saisissant, et confirme les impressions qu'avait eu Mgr Lefebvre en côtoyant ce bien étrange personnage. Ainsi, parlant des membres de la commission, page 198:

    Dans d'autres conditions, ils auraient pu accomplir un excellent travail. Malheureusement, d'une part, une fatale erreur de jugement plaça la direction théorique de ce comité entre les mains d'un homme généreux et courageux, mais peu instruit, le cardinal Lercaro. Il fut complètement incapable de résister aux manoeuvres du scélérat doucereux qui ne tarda pas à se révéler en la personne du lazariste napolitain, aussi dépourvu de culture que de simple honnêteté, qu'était Bugnini.

    Plus loin:

    Le pire fut un invraisemblable offertoire, de style Action catholique sentimentalo-ouvriériste, oeuvre de l'abbé Cellier, qui manipula par des arguments à sa portée le méprisable Bugnini, de manière à faire passer son produit en dépit d'une opposition presque unanime.

    Et le reste du texte est du même acabit. Bouyer ne mâche pas ses mots. Qualifiée de «réforme à la sauvette», d'«invraisemblable composition», de «messe bâclée», par des «fanatiques archéologisant à tort et à travers», la réforme ne trouve guère de vertu à ses yeux. La narration des circonstances de rédaction de la deuxième prière eucharistique, terminée à la sauvette sur la table d'une terrasse du Trastevere juste avant de rendre la copie, est particulièrement consternante. La mention de la réforme du calendrier vaut la peine d'être intégralement citée:

    Je préfère ne rien dire ou si peu que rien du nouveau calendrier, oeuvre d'un trio de maniaques, supprimant sans aucun motif sérieux la Septuagésime et l'octave de Pentecôte, et balançant les trois quarts des saints n'importe où, en fonction d'idées à eux! [...] Après tout cela, il ne faut pas trop s'étonner si, par ses invraisemblables faiblesses, l'avorton que nous produisîmes devait susciter la risée ou l'indignation... au point de faire oublier nombre d'éléments excellents qu'il n'en charrie pas moins, et qu'il serait dommage que la révision qui s'imposera tôt ou tard ne sauvât pas au moins, comme des perles égarées...

    Puis vient le récit détaillé de la manière dont Bugnini (à propos duquel Bouyer évoque de mystérieux «commanditaires»... sans en dire plus) a manipulé et la commission et le pape en s'appuyant sur l'un contre l'autre, et inversement, pour faire passer des réformes objectivement indéfendables. Un dernier passage mérite d'être cité, car il montre le rôle qu'a joué la papolâtrie dans cette lamentable histoire:

    A différentes reprises, soit à propos du sabordage de la liturgie des défunts, soit encore dans cette incroyable entreprise d'expurger les psaumes en vue de leur utilisation dans l'Office, Bugnini se heurta à une opposition non seulement massive, mais on peut dire à peu près unanime. Dans de tels cas, il n'hésita pas à nous dire: «Mais le pape le veut!...». Après cela, bien sûr, il ne fut plus question de discuter.

    Je ne peux que conseiller à tous ceux que le sujet intéresse de se procurer et lire cet ouvrage qui vient compléter de manière plus qu'instructive ce que l'on savait déjà sur cette bien étrange réforme...

  • Ignace d'Antioche (17 octobre) : "priez sans cesse"

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    Priez sans cesse (1 Th 5, 17) pour les autres hommes, car on peut espérer les voir arriver à Dieu par la conversion.

    Permettez-leur au moins d’être enseignés par vos actions. À leurs colères, vous, opposez la douceur, à leur vantardise l’humilité, à leurs blasphèmes les prières, à leurs erreurs la fermeté de la foi, à leur sauvagerie la civilité, sans chercher à les imiter.

    Soyons leurs frères par la bonté. Cherchons à être des imitateurs du Seigneur : qui davantage a subi l’injustice ? le dépouillement ? le mépris ? pour qu’aucune herbe du diable ne se trouve parmi vous, mais qu’en toute pureté et tempérance, vous demeuriez, de chair et d’esprit, en Jésus-Christ…

    Mieux vaut se taire et être que de parler sans être. Il est bon d’enseigner, si celui qui parle agit. Il n’y a donc qu’un seul enseignant, celui qui a dit et a fait (Ps 32, 9) et ce qu’il a fait dans le silence est digne de son Père. Celui qui possède véritablement la parole de Jésus peut entendre même son silence, afin d’être parfait, c’est-à-dire d’agir par sa parole et d’être reconnu par son silence.Rien n’échappe au Seigneur.

    Nos secrets mêmes sont près de lui. Faisons donc tout en nous souvenant qu’il habite en nous. Nous serons ainsi ses temples et il sera en nous notre Dieu, ce qu’il est en effet, et qui apparaîtra devant notre face si nous l’aimons selon ce qui est juste.

    Source : Ignace d’Antioche (fêté ce 17 octobre)Lettre aux Éphesiens, X et XV.

    Et aussi :

    «Soyez donc sourds quand on vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, [fils] de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié et est morts, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d’entre les morts. C’est son Père qui l’a ressuscité, et c’est lui aussi, [le Père], qui à sa ressemblance nous ressuscitera en Jésus-Christ, nous qui croyons en lui, en dehors de qui nous n’avons pas la vie véritable.»

    Ignace d’Antioche, Lettre aux Tralliens 9.1-2

    "...je mourrai de grand cœur pour Dieu, si vous ne m'en empêchez. Je vous en conjure, épargnez-moi une bienveillance intempestive. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes : c'est par elles qu'il me sera donné d'arriver à Dieu. Je suis le froment de Dieu, et je suis moulu par la dent des bêtes, pour devenir le pain immaculé du Christ. Caressez-les plutôt, afin qu'elles soient mon tombeau, et qu'elles ne laissent rien subsister de mon corps . Les funérailles ne seront ainsi à charge à personne. C'est quand le monde ne verra même plus mon corps, que je serai un véritable disciple de Jésus-Christ. Priez le Christ de daigner faire de moi, par la dent des fauves, une victime pour Dieu. Je ne vous donne pas des ordres, comme Pierre et Paul : ils étaient des Apôtres, et moi je ne suis qu'un condamné, ils étaient libres, et moi, jusqu'à présent,  je suis esclave ; mais la mort fera de moi un affranchi de Jésus-Christ en qui je ressusciterai libre. Pour le moment j'apprends dans les fers à ne rien désirer."

    Extrait de son "épître aux Romains", http://missel.free.fr/

  • Ignace d'Antioche : l'ardent désir d'union avec le Christ et de vie en Lui (17 octobre)

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    0201ignace2.jpgLors de l'audience générale du mercredi 14 mars 2007, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Ignace d'Antioche (vatican.va) :

    Chers frères et sœurs!

    Comme nous l'avons déjà fait mercredi, nous parlons des personnalités de l'Eglise naissante. La semaine dernière, nous avons parlé du Pape Clément I, troisième Successeur de saint Pierre. Aujourd'hui, nous parlons de saint Ignace, qui a été le troisième Evêque d'Antioche, de 70 à 107, date de son martyre. A cette époque, Rome, Alexandrie et Antioche étaient les trois grandes métropoles  de  l'empire  romain. Le Concile de Nicée parle de trois "primats":  celui de Rome, mais Alexandrie et Antioche également participent, d'une certaine manière, à un "primat". Saint Ignace était Evêque d'Antioche, qui se trouve aujourd'hui en Turquie. Là, à Antioche, comme nous l'apprenons des Actes des Apôtres, se développa une communauté chrétienne florissante:  le premier Evêque fut l'apôtre Pierre - c'est ce que nous rapporte la tradition - et là, "pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens" (Ac 11, 26). Eusèbe de Césarée, un historien du IV siècle, consacre un chapitre entier de son Histoire ecclésiastique à la vie et à l'œuvre littéraire d'Ignace (3, 36). "De Syrie", écrit-il, "Ignace fut envoyé à Rome pour être livré en pâture aux bêtes sauvages, à cause du témoignage qu'il avait rendu du Christ. En accomplissant son voyage à travers l'Asie, sous la surveillance sévère des gardes" (qu'il appelle les "dix léopards" dans sa Lettre aux Romains, 5, 1), "dans toutes les villes où il s'arrêtait, à travers des prédications et des avertissements, il renforçait les Eglises; et surtout, il exhortait, avec la plus grande vigueur, à se garder des hérésies, qui commençaient alors à se multiplier, et recommandait de ne pas se détacher de la tradition apostolique". La première étape du voyage d'Ignace vers le martyre fut la ville de Smyrne, où était Evêque saint Polycarpe, disciple de saint Jean. Ici, Ignace écrivit quatre lettres, respectivement  aux  Eglises  d'Ephèse, de Magnésie, de Tralles et de Rome. "Parti de Smyrne", poursuit Eusèbe "Ignace arriva à Troade, et de là, envoya de nouvelles lettres":  deux aux Eglises de Philadelphie et de Smyrne, et une à l'Evêque Polycarpe. Eusèbe complète ainsi la liste des lettres, qui nous sont parvenues de l'Eglise du premier siècle comme un trésor précieux. En lisant ces textes, on sent la fraîcheur de la foi de la génération qui avait encore connu les Apôtres. On perçoit également dans ces lettres l'amour ardent d'un saint. Enfin, de Troade, le martyr arriva à Rome où, dans l'amphithéâtre Flavien, il fut livré aux bêtes féroces.

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  • Don Prosper Guéranger et le travail de restauration de la liturgie au XIX° s, par le Dr Denis Crouan

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    https://youtu.be/ygHXuilClFc  

    L’histoire de la liturgie à l’époque contemporaine est centrée pour l’Eglise latine autour du rôle de Don Prosper Guéranger (1805-1875). Lorsqu’il a rétabli la vie bénédictine en France, la liturgie était en déliquescence, chaque diocèse ayant un Missel différent. Il a confié aux moines de Solesmes, à la demande du Vatican, une mission d’étude pour retrouver dans les bibliothèques et interpréter la liturgie romaine originelle ainsi que le chant grégorien. Ces travaux ont abouti à la publication au début du XXe siècle d’un Missel Romain unifié.

    Pour accéder à la totalité de la playlist :

    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.
    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2024

  • Mgr Athanasius Schneider : la conscience de l'Église

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    De sur Crisis Magazine :

    Mgr Athanasius Schneider : La conscience de l'Église

    Une grande partie de ce à quoi l’évêque Schneider se sent obligé de répondre (et ce à quoi l’Église devrait répondre) est une « maladie » qui divise le monde dans sa lutte avec lui-même et avec Dieu.

    Né au Kirghizistan sous la répression soviétique, de parents catholiques très pratiquants, le futur évêque auxiliaire Athanasius Schneider a été élevé essentiellement dans la clandestinité catholique. Ses parents, qui avaient été prisonniers du goulag, parcouraient souvent des dizaines de kilomètres à la faveur de la nuit pour assister à la messe. S'ils avaient été capturés, les conséquences auraient été graves : goulag, perte de statut professionnel, voire pire.

    Lorsqu'il s'installe en Allemagne de l'Ouest dans les années 1970, lui et sa famille sont étonnés de voir les changements radicaux apportés par Vatican II, en particulier ceux apportés à la messe catholique, influencés par la révolution culturelle des années 60 et son sens diminué du sacré.

    L'évêque Schneider a observé que de nombreux enseignements du clergé de l'Église étaient plutôt ambigus et incertains. L'Église, suggère-t- il , a maintenant atteint le « point culminant » de ce qui a commencé dans les années 60 avec « l'ambiguïté » et constitue désormais un effort pour plaire au monde. 

    Dans de nombreux endroits, explique Schneider, le culte « est devenu une sorte de divertissement. Et ainsi, le centre est devenu l’homme. » Dieu a été marginalisé à la périphérie, et nous avons commencé à nous adorer nous-mêmes, ce qui « est la mort de tout véritable sens religieux. »

    La tâche qui nous attend aujourd’hui, affirme Schneider, est de « rétablir d’urgence dans l’Église catholique les formes de culte éprouvées, vieilles de plusieurs millénaires, qui étaient pratiquées avec amour et avec foi. » 

    D’abord et avant tout, l’auteur estime que la restauration de la messe tridentine devrait être l’effort prioritaire – comme règle plutôt que comme une exception « autorisée » à la messe selon le Novus Ordo.

    L'évêque conseille à ceux qui cherchent un catholicisme plus traditionnel de consulter les anciens catéchismes qui sont sans ambiguïté. L'évêque lui-même a écrit un catéchisme actualisé intitulé Credo, qui aborde les questions morales d'aujourd'hui ainsi que la manière de restaurer la société : la croyance juste, l'action morale juste, la prière et le culte.

    Il y a deux ans, le pape François s’exprimait lors du septième Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles à Nur-Sultan (Astana), au Kazakhstan, où réside l’évêque Schneider.

    Lors de la réunion, une déclaration du congrès a été publiée, reprenant presque mot pour mot le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune , signé par le pape François et un éminent cheikh à Abou Dhabi en février 2019, qui stipule : « Le pluralisme et la diversité des religions, des couleurs, des sexes, des races et des langues sont voulus par Dieu dans sa sagesse, à travers laquelle il a créé les êtres humains », selon la version publiée par le Vatican.

    S'adressant à EWTN au Kazakhstan, l'évêque Schneider a déclaré que le congrès auquel participait le pape François risquait de donner l'impression d'un « supermarché des religions ».

    Tout en félicitant le congrès pour avoir promu « la compréhension, l’harmonie et la paix », Schneider a averti , selon le National Catholic Reporter, qu’« il existe également un danger que l’Église catholique n’apparaisse simplement comme l’une des nombreuses religions ».

    En octobre dernier, Sophia Institute Press a publié Credo : Compendium de la foi catholique de l'évêque Schneider. Cet ouvrage est le premier du genre rédigé par un évêque catholique depuis plus de 50 ans. Essentiellement un catéchisme pour laïcs, le texte vise à aider le lecteur à savoir ce qu'il doit croire, comment vivre et comment prier comme le Christ l'a enseigné.

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  • Ce que nous enseigne sainte Marguerite-Marie Alacoque

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    De Dawn Beutner sur le CWR :

    Plus qu'une image : Sur les autres leçons de sainte Marguerite-Marie Alacoque

    La religieuse et mystique française ne fut pas la première ni la seule catholique à promouvoir la dévotion au Sacré-Cœur, mais elle est certainement la plus célèbre.

    Détail d'un tableau du XIXe siècle représentant sainte Marguerite-Marie Alacoque. (Image : Wikipedia)
    Chaque statue, tableau, icône, médaille ou autre représentation de sainte Marguerite-Marie Alacoque comporte une représentation du Sacré-Cœur de Jésus. Ce n'est guère surprenant puisque ce sont en grande partie ses visions de Jésus-Christ qui ont fait que la dévotion au Sacré-Cœur s'est répandue dans le monde entier. Mais les révélations de cette religieuse française sont bien plus qu'une simple image. On pourrait dire que Dieu, par l'intermédiaire de Marguerite-Marie, a également fourni aux catholiques une arme de dévotion.

    Marguerite-Marie (1647-1690) est née dans une famille aisée de France, mais son père est décédé alors qu'elle n'avait que huit ans. Quelques années plus tard, elle est devenue alitée en raison d'une grave maladie. Elle a patiemment souffert pendant quatre ans, mais après avoir fait une promesse privée à Notre-Dame de devenir religieuse, elle a été instantanément guérie.

    À ce moment-là, sa famille était tombée dans la pauvreté. Un oncle cupide était devenu le tuteur des biens de son père, et il refusait d'utiliser ces fonds pour aider sa famille. Une sœur autoritaire prit le contrôle du foyer et força Marguerite et sa mère à devenir de simples servantes dans leur propre maison. Quelques années plus tard, les finances de la famille s'améliorèrent lorsqu'un frère fut en âge de se voir confier le contrôle légal des biens.

    L’ambiance familiale s’améliora également et Marguerite, âgée de dix-sept ans, fut encouragée par sa famille à se marier. Le mariage aurait été un moyen évident d’échapper à sa famille dysfonctionnelle et, pendant plusieurs années, elle aimait assister à des bals et à des événements sociaux. Mais, alors qu’elle revenait d’un bal un soir, elle eut une vision de notre Seigneur, couvert de sang et portant les marques de la Passion sur son corps. Il lui reprocha d’avoir oublié sa promesse d’entrer dans la vie religieuse et lui rappela son amour pour elle.

    Profondément émue, Marguerite entra bientôt au couvent de la Visitation à Paray-le-Monial, son frère fournissant la dot requise. Elle devint religieuse professe à l'âge de vingt-cinq ans.

    Marguerite-Marie était l’une de ces âmes enfantines qui apparaissent tout au long de l’histoire de l’Église, des femmes et des hommes qui sont pieux depuis leur enfance et qui promettent à Dieu qu’ils ne lui diront jamais non – et le pensent vraiment. C’est probablement pour cela que Jésus apparaissait à Marguerite depuis son enfance. Elle pensait simplement que cela arrivait à tout le monde. Le fait que Jésus lui soit apparu à plusieurs reprises après qu’elle soit devenue religieuse n’était pas si inhabituel. Ce qui était inhabituel, c’était le contenu de ses messages.

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  • Marguerite Marie, apôtre du Coeur de Jésus (16 octobre)

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    La vie de sainte Marguerite Marie : https://www.collegedesbernardins.fr/mag-digital/sainte-marguerite-marie-le-coeur-de-jesus-et-la-devotion-au-sacre-coeur

    Prière de Marguerite Marie :

    « Jésus-Christ mon Seigneur et mon Dieu... je m'unis à cette offrande divine que vous faites à votre Père ; et je vous consacre tout mon être, vous priant de détruire en moi le péché et de ne pas permettre que je sois séparée de vous éternellement. »

    Le Christ a confié à sainte Marguerite Marie :

    « En réponse à mon empressement à leur faire du bien, les hommes n’ont que froideur et rebut... Toi du moins, console-moi en suppléant à leur ingratitude... Tu communieras tous les premiers vendredis du mois et toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette tristesse si mortelle que j’ai voulu porter au Jardin des Oliviers. »

  • Dieu ou rien ? La science moderne ne nous indique qu'une seule voie selon Michel-Yves Bolloré

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    De Philippe d'Avillez sur le Pillar :

    Dieu ou rien ? La science moderne ne nous indique qu'une seule voie, affirme un auteur français

    14 octobre 2024

    Michel-Yves Bolloré est le co-auteur de « Dieu : la science, la preuve », un nouveau livre qui vise à exposer les preuves scientifiques de l’existence de Dieu. 

    Dans un texte de près de 600 pages, lui et son co-auteur Olivier Bonassies expliquent comment des facteurs tels que la mort thermique et l'expansion de l'univers, ainsi que son réglage fin, donnent du poids à l'existence d'un créateur comme explication la plus rationnelle.

    L'avant-propos du livre est écrit par le prix Nobel et physicien Robert Wilson, et environ 30 autres scientifiques, issus de domaines variés, ont contribué à l'ouvrage, qui examine également brièvement les preuves historiques, philosophiques et morales de l'existence de Dieu, ainsi qu'un examen détaillé du miracle de Fatima. 

    Une traduction anglaise du livre est actuellement en cours de réalisation et devrait être publiée début 2025. 

    Le Pillar s'est entretenu avec Bolloré lors d'un voyage à Lisbonne, pour promouvoir le livre. 

    Le titre de votre livre est « Dieu : la science, la preuve », et le sous-titre est « L’aube d’une révolution ».
    Vous soutenez dans le livre que, contrairement à ce qui était attendu il y a environ 125 ans, la science actuelle semble soutenir massivement l’existence d’un Dieu créateur. 
    Pourriez-vous nous expliquer votre argumentation ?

    De la Renaissance jusqu’en 1900, de Copernic à Freud, toutes les découvertes semblaient dire qu’il était possible d’expliquer notre monde et l’univers sans un Dieu créateur. 

    Après Copernic, il y a eu Galilée, puis Newton, Laplace, puis Buffon – qui nous a dit que la Terre avait bien plus que quelques milliers d’années – et puis l’évolution, avec Lamarck et Darwin. 

    Et toutes ces découvertes nous ont appris que nous n'avons pas besoin d'un Dieu pour expliquer le fonctionnement du soleil, de la lune, de la mer, des montagnes ou de l'électricité. Tout cela n'est que la loi de l'univers. Les gens ont donc pensé que si Dieu n'était pas nécessaire pour expliquer le monde, alors Il n'était pas essentiel, et donc Il n'existait probablement pas. 

    Ensuite, il y a eu des intellectuels comme Karl Marx et Freud, qui ont dit que non seulement Dieu n’existe pas, mais que le fait que les gens continuent à penser qu’il existe détruit leur vie. Si les gens veulent être heureux, ils doivent se débarrasser non seulement de Dieu, mais aussi de l’idée de Dieu et de toute religion, car la religion est « l’opium du peuple ».

    Tous les intellectuels pensaient que plus nous en savons, plus nous avons de science, plus il est certain que « Dieu est mort » et n’existe pas du tout.

    Étonnamment, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Après 1900, les découvertes se sont succédées et ont fait exactement le contraire : il n’est plus possible d’expliquer notre univers sans un Dieu créateur. 

    Et c'est une histoire que nous voulons raconter aux gens, que depuis quatre siècles les gens vous disent que la science dit que Dieu n'existe pas, et maintenant c'est le contraire, et la science fournit la preuve qu'il y a un Dieu créateur. 

    Nous tentons de décrire cette révolution intellectuelle en utilisant un langage simple.

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  • Qu'est-ce que l'Église synodale au sens catholique du terme ?

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    Du cardinal G. Müller sur kath.net/news :

    « Qu'est-ce que l'Église synodale au sens catholique du terme ? »

    « Souvent, II. Dans l'herméneutique néognostique et anticatholique, Vatican II est mal interprété comme s'il était le début d'une nouvelle ère d'une Église compatible avec les anthropologies woke-athées, qui se débarrasse élégamment de la croix du Christ ».

    15 octobre 2024

    Rome (kath.net) Pour la vision d'une Eglise synodale, on se réfère volontiers à la formule finale des sept épîtres de l'Apocalypse : « Entendez ce que le Seigneur dit aux Eglises » (Ap 2, 7.11.17.29 ; 3, 6.13.22). Il s'agit cependant d'une invitation à rester fidèle à Jésus-Christ, « qui est le même hier, aujourd'hui et à jamais » (He 13, 8). Les chrétiens ne doivent en aucun cas « se laisser égarer par diverses doctrines étrangères » (He 13, 9). Ils ne peuvent jamais aller au-delà de l'auto-révélation de Dieu en Jésus-Christ en direction d'une Église « moderniste ou progressiste », qui doit soi-disant rattraper les Lumières, mais qui ne fait que tomber dans son naturalisme (sans le Dieu de la révélation) et qui, en tant que religion civile, se soumet sans dignité à l'État absolu (dans le sens de Hobbes, Hegel et Marx).

    Dans une herméneutique néognostique et anticatholique, Vatican II est souvent mal interprété comme s'il était le début de la Nouvelle Ère d'une Église compatible avec les anthropologies woke-athéistes et qui, comme autrefois les abbés français de salon, se débarrasse élégamment de la croix du Christ. Du point de vue de la théologie de l'histoire, le royaume du Père et du Fils n'est en aucun cas suivi d'un royaume intramondain du Saint-Esprit au sens de Joachim de Fiore ou de Hegel.

    Le christianisme incarnationnel ne peut pas être surmonté par un christianisme spirituel montaniste ou exalté, sans dogme, sacrement et magistère apostolique. Nous ne pouvons pas non plus, à l'instar des anciens gnostiques, faire passer l'Église catholique à un stade supérieur de son existence historique et masquer cette trahison par la belle étiquette d'une Église synodale.

    La catholicité de l'Église est l'un de ses attributs essentiels, que nous confessons comme des vérités de la révélation. La synodalité signifie simplement, par analogie avec la collégialité des évêques lors des conciles œcuméniques et régionaux, un instrument et une méthode de coordination et de coopération des laïcs, des religieux et des clercs dans leur participation propre au ministère pastoral, enseignant et sacerdotal du Christ, chef de l'Église. En effet, l'Esprit Saint « prépare et dirige l'Église par les divers dons hiérarchiques et charismatiques et l'orne de ses fruits ». (Lumen gentium 4) Ce n'est pas nous qui donnons un avenir à l'Église par une réforme organisationnelle de ses structures. C'est plutôt l'Esprit du Père et du Fils qui, « par la puissance de l'Évangile, permet à l'Église de rajeunir sans cesse pour la conduire à l'union parfaite avec son Époux ». (Lumen gentium 4).

    Mais, de même que la quadrature du cercle est contraire aux principes de la géométrie, de même, dans l'ecclésiologie catholique, une combinaison du concept protestant de synodalité, qui repose sur la négation de l'ordo sacramentel institué par le Christ dans l'Église et de la constitution épiscopale de l'Église de droit divin, avec le concept catholique de synode et de synodalité est par principe vouée à l'échec.

    Dans son ouvrage « An Essay on Development of Christian Doctrine » (1845), John Henry Newman a démontré, en se référant à l'Église des Pères, que l'anglicanisme, en tant que voie médiane (via media) entre les conceptions protestante et catholique, a échoué et ne constitue pas une option pour l'œcuménisme catholique.

    Dans Lumen gentium 10, Vatican II indique une autre voie. L'unité dans l'action et la diversité dans la mission des laïcs en raison du baptême et des évêques et prêtres en raison du sacrement de l'ordre s'enracinent dans la participation à l'unique sacerdoce du Christ. Il est la tête du corps, représenté dans ses membres par tous les baptisés et spécifiquement comme tête par les évêques et les presbytres.

    La constitution sacramentelle de l'Église est fondée sur son unité de vie avec le Christ et ne doit en aucun cas être confondue ou mélangée avec les constitutions des communautés politiques. La notion grecque de constitution hiérarchique de l'Église, qui chez le pseudo-Denis l'Aréopagite (De ecclesiastica hierarchia) inclut également les charismes des fidèles, ne signifie rien d'autre dans la langue latine de l'Église que la sacramentalité de l'Église. Elle n'a rien à voir avec une forme sociologique de domination « du haut vers le bas », qui pourrait ou devrait être remplacée en temps de démocratie par une domination « du bas vers le haut ».

    Ce serait un péché contre l'Esprit Saint de l'unité de l'Église dans la vérité révélée que d'impliquer les porteurs de la mission globale de l'Église dans l'apostolat des laïcs, la vie consacrée des religieux et l'épiscopat dans une lutte pour le pouvoir au sens politique du terme, au lieu de comprendre que l'Esprit Saint guide leur coopération symphonique pour que tous convergent vers l'unité en Christ.

    En réalité, tous doivent se surpasser dans le service de l'édification du royaume de Dieu.

    Conclusion théologique :

    La synodalité au sens catholique n'est donc pas la construction d'une Église post-catholique ou sa transformation en une ONG conforme à l'idéologie woke, mais désigne la coopération, guidée par l'Esprit Saint, de tous les laïcs, religieux, diacres, prêtres, évêques, sous la direction du successeur de Pierre (Lumen gentium 23), afin que sur le visage de l'Église du Dieu trinitaire resplendisse Jésus-Christ comme la lumière des nations, « annonçant l'Évangile à toute créature ». (Lumen gentium 1).