Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Société - Page 985

  • L’Eglise catholique condamne la flagellation à mort au nom de la charia d’une adolescente victime de viol

    IMPRIMER

    r-clame-des-flagellations-publiques.jpgL’Eglise catholique a condamné fermement la mort par flagellation d’une adolescente musulmane suite à une fatwa (décret religieux) émise par les responsables religieux de son village, une pratique désormais interdite au Bangladesh mais qui sévit toujours en milieu rural. (Eglises d'Asie)

    « Bien que les fatwas aient été déclarées illégales dans ce pays, les populations des régions reculées souffrent toujours de ces pratiques qui constituent de graves violations des droits de l’homme », a déclaré le P. Albert Thomas Rozario, secrétaire de la Commission épiscopale catholique ‘Justice et Paix’ du Bangladesh. « Les gens doivent être avertis que les lois qui sont en vigueur dans le pays n’autorisent pas les punitions infligées selon les lois de la charia », a ajouté le prêtre catholique, qui est également avocat à la Cour suprême du Bangladesh.

    Hena Begum, 14 ans, a été violée dans le village de Chamta, district de Shariatpur, au centre du Bangladesh, dans la nuit du 30 janvier par son cousin Mahbub, âgé d’une quarantaine d’années. Alertés par les cris de la victime, la femme de Mahbub et son frère étaient accourus sur les lieux et s’en étaient pris à l’adolescente qu’ils avaient battue, avant que le père de Hena et d’autres membres de sa famille ne viennent à son secours.

    Dès le lendemain, la nouvelle s’étant ébruitée, une dizaine d’habitants du village, dont Idris Fakir, membre de l’union parishad (unité administrative locale), un enseignant de la madrasa de Chamta et l’imam de la mosquée, se réunirent en tribunal improvisé pour juger l’affaire selon la charia. Ils prononcèrent une fatwa, condamnant le violeur à verser une amende et à recevoir 200 coups de fouet en public, et ordonnant également la victime à subir 100 coups de fouet en public pour « participation au crime ».

    La sentence de Mahbub fut réduite à 100 coups de fouet, mais Hena ne put échapper à l’application du châtiment et perdit conscience au bout d’une soixantaine de coups. Ses proches la conduisirent à l’hôpital de Naria où elle décéda peu après, dans la nuit du lundi 1er février.

    Le 2 février, quatre hommes ont été arrêtés, en lien avec le décès de l’adolescente, suite à une plainte déposée par le père de Hena au poste de police de Naria. Sur les 18 personnes accusées de participation à l’exécution de la jeune fille, seuls l’imam de la mosquée de Chamta, Idris Fakir (qui avait tenté de dissuader le père de la victime de porter plainte en lui proposant une importante somme d’argent) et deux autres personnes ont été écroués. Mahbub et les autres suspects sont actuellement en fuite et recherchés par la police.

    Parallèlement, les autorités du district de Shariatpur ont été sommées de s’expliquer sur le fait qu’elles n’avaient pu empêcher l’exécution de la sentence. Les forces de l’ordre ont été également chargées de rendre d’ici trois semaines un rapport à la Haute Cour, afin de proposer des mesures pour prévenir d’autres drames de même nature.

    De nombreuses organisations des droits de l’homme ont manifesté dans le district de Shariatpur, demandant que tous les responsables de la mort de Hena, dont ceux qui avaient émis la fatwa, soient sanctionnés de manière exemplaire. Parmi ces ONG, l’Alliance pour la répression des crimes domestiques – qui lutte également contre toute forme de violence exercée contre les femmes – et la Commission des droits de l’homme ont organisé des chaînes humaines en signe de protestation devant la préfecture de police.

    Malgré une loi promulguée en 2010 par la Haute Cour du Bangladesh interdisant l’application de la charia dans le pays, les associations humanitaires locales affirment que des dizaines de fatwas sont émises chaque année par des conseils de village musulmans comme celui de Chamta.

    Peu de temps avant Hena, un autre cas de fatwa ayant conduit à la mort de la victime avait fait la Une des journaux du Bangladesh : en décembre dernier, une femme de 40 ans, du district de Rajshahi, était décédée des suites de la bastonnade publique ordonnée par une fatwa du conseil religieux de son village, sur accusation présumée d’adultère avec son gendre.

    Au Bangladesh, environ 90 % de la population est musulmane, 8 % est hindoue, les 2 % restants regroupant les autres religions. On estime que les chrétiens représentent, toutes confessions confondues, environ 1 % de la population, dont une moitié de catholiques.

    (1) Sur les violences faites aux femmes au Bangladesh, voir également EDA 539
    (2) The Daily Star, 4 février 2011 ; Ucanews, 31 août 2010, 3 février 2011 ; BBC, 2 février 2011.

  • Immigration, du multiculturel à l'interculturel

    IMPRIMER

    On sait le tollé que les propos de David Cameron à propos de l'échec de la multiculturalité au Royaume-Uni ont soulevé. Précisément, en juin dernier, le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Agostino Marchetto, avait souligné l'importance de passer de la dimension multiculturelle à la dimension interculturelle.

    C'était durant une conférence, intitulée « Multiculturalisme (de fait) et religion », dans le cadre du Conseil national des Barreaux italiens, organisé à Rome du 17 au 19 juin. (Zenit)

    Le thème de la rencontre : « La sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales », rappelait le 60ème anniversaire de la signature de la Convention européenne sur ce sujet. « L'urgence d'aujourd'hui et le secret de l'avenir », a déclaré Mgr Marchetto, « résident dans le dialogue entre les personnes, les communautés, les autorités et organisations civiles, les peuples, les cultures et les religions pour s'opposer à la fermeture et à l'intolérance qui, au fond, naissent de l'idolâtrie de soi-même, de son propre groupe et de sa propre tradition socioculturelle ».

    Pour Mgr Marchetto, « l'accueil ‘dialoguant' s'exprime dans une rencontre authentique qui se sert de cet art difficile mais inépuisable qui consiste à conjuguer ensemble l'aspect personnel et l'aspect de groupe, à articuler les identités, complémentarités, coresponsabilités et créativités, en passant de la dimension multiculturelle à la dimension interculturelle, offrant des espaces dynamiques à la réciprocité et à la fécondité ».

    Le représentant du Saint-Siège a demandé « non pas l'homme au-dessus, contre ou sans l'autre homme, mais ensemble, tous, pour une société nouvelle. A commencer par l'Europe, afin qu'elle se place dans le droit fil de son humanisme originel ». La tolérance, a-t-il souligné, « ne suffit plus ». « Il faut passer nécessairement à la 'convivialité des différences' ».

    « La question ne se résout donc pas en nous demandant ‘qui est l'autre' ou ‘qui suis-je', mais plutôt ‘ qui suis-je par rapport à l'autre' ». A ce propos, Mgr Marchetto a rappelé « l'importante contribution à l'éducation, même permanente, des médias, dans leur façon d'agir, de la politique dans sa façon de s'engager et de la religion, dans sa mission propre, pour atteindre le but que nous visons ». Il a ensuite relevé que « notre époque est faite de rencontres entre les personnes et les peuples de différentes cultures, nationalités et religions », un processus dans lequel les migrations « jouent un rôle significatif ». Mgr Marchetto a ensuite déploré le fait que « les différences légitimes » aient été « utilisées pour dominer ou pour discriminer », et qu'elles ne sont donc pas toujours « considérées à leur juste valeur ».

    Aussi signale-t-il la nécessité de « concevoir la juste diversité comme une valeur, en développant une vision plurielle de la réalité ». « Le pluralisme, en effet, par principe et en soi, implique reconnaissance, respect, promotion des diversités, des droits de tous, dans un climat d'harmonie et de cohabitation pacifique », a-t-il expliqué. Quoiqu'il en soit, sa réalisation « ne peut s'arrêter à une simple constatation d'un fait donné, d'une déclaration ». Sur ce point, il a signalé la fonction importante de la religion, « pour favoriser l'acceptation de la réalité changeante de notre temps, sans perdre de vue sa propre identité, mais également l'engagement à faire grandir le respect envers les femmes et les hommes d'origines différentes, en particulier dans les régions où les migrations sont fortes ».

    « Mais le respect ne suffit toutefois pas, car nous devons accueillir, comme expression d'amour », a-t-il ajouté. D'où, selon lui, la nécessité d'« une vision qui permette, dans une réalité aussi complexe que la nôtre aujourd'hui, difficile et contradictoire, de saisir aussi en Europe les signes d'un monde nouveau qui naît, où la religion a un rôle très important, que nous le voulions ou non ». « Ainsi, dans le domaine culturel, se fraye une ‘mens' toujours plus transnationale, que nous pourrions aussi définir interculturelle, dans la mesure où les avancées technologiques, dans leur évolution incessante , nous mettent en situation de ‘vivre' en même temps dans divers milieux sociaux ».

    Dans l'univers religieux existe aussi « la possibilité de réaliser une fraternité universelle, autrement dit une unité où les différences ne sont pas gommées, mais vécues dans leur identité ‘relationnelle' ». « Le phénomène migratoire devient un laboratoire où l'ouverture, l'accueil et le respect des cultures des autres peuvent être mis à l'épreuve, tandis que les valeurs humaines et religieuses, qui ne sont pas en contradiction, soutiennent et motivent leurs divers parcours et tentatives ».

    « Du reste, les notes de l'accueil, de 'l'itinérance' et de la communion sont les points de référence dynamiques dans la recherche d'un amour authentique vis à vis de l'autre, spécialement dans les contextes où le multiculturalisme est bien plus présent », a-t-il ajouté. « Les déplacements migratoires créent des occasion de rencontre avec des personnes d'autres cultures et religions, qui nous interpellent et invitent à abandonner des certitudes et certains schémas mentaux pour nous mettre en chemin vers l'autre et lui offrir un dialogue interculturel, interreligieux ». a-t-il conclu.

  • Sur le blog de P. de Plunkett, ce qui pourrait être notre manifeste :

    IMPRIMER

    Société et religion (etc) : la défensive ou l'offensive ?
     

    L'offensive ! Mais pas pour faire n'importe quoi :

    Faut-il « défendre l'Eglise » ? Evidemment oui : mais pas n'importe comment, pour faire n'importe quoi avec n'importe qui ! Certaines « défenses » font le jeu des attaquants. Comme dit un évêque, l'athéisme est « alimenté par le contre-témoignage de chrétiens exprimant mal la vérité qu'ils défendent (un risque sur lequel Vatican II nous a aussi alertés) » : et cette responsabilité impose aux catholiques un devoir de réflexion.

    D'autre part, les situations historiques ne se modifient pas par des « défensives », mais par des offensives.

    1.  Dans le domaine chrétien, l'offensive est l'évangélisation. Ce n'est jamais une offensive belliqueuse. Laissons le bellicisme aux mal-comprenants ! Lorsque Paul parle du « bouclier de la foi » et de « l'épée de l'Esprit » (Ephésiens 6, 17), ce sont des métaphores paradoxales : l'Esprit n'a pas pour but de tuer mais de faire vivre. La foi, l'espérance et la charité ont pour effet d'aimer, non de repousser. Partout où l'on entend un langage de haine, le christianisme est absent, et ça depuis deux mille ans (d'où la repentance de l'Eglise en l'an 2000). Il faut sans doute « résister à l'islam » là où c'est socialement nécessaire, mais les conversions personnelles de musulmans au christianisme – il y en a plus qu'on ne croit – ne s'opèrent pas par l'intimidation : elles s'opèrent par la grâce divine, secondée par le témoignage de fraternité qu'un chrétien rend au musulman. J'en connais des exemples : ces hommes et ces femmes n'ont pas été convertis par les cris de guerre de certains « défenseurs », mais malgré ces cris de guerre ; ils ne fréquentent pas les réunions xénophobes, parce qu'ils tiennent à aider à la conversion d'autres musulmans – et qu'ils savent ce qui peut l'entraver.  

    2.  Une autre sorte d'offensive est indispensable : c'est l'analyse critique de notre société. D'où vient la tyrannie du « politiquement correct » qui prétend nous faire marcher sur les mains ? De l'engrenage de destruction des repères, à l'oeuvre depuis le basculement de 1990. Pourquoi cette destruction ? Pour livrer les individus au seul empire du marketing, qui a besoin de détruire tous les repères parce que ce sont des freins à la libido consommatrice. Le marketing détruit le repère religieux comme il détruit par exemple le repère éducatif [1].  Je croirais que la religion est la seule cible de ces destructions si je ne voyais pas leur cause, qui est le système économique ultralibéral : cette économie financière illégitime, envahissante, totalitaire, qui s'empare de tous les domaines de l'existence humaine.

    On s'aveugle  sur la cause lorsqu'on refuse, pour diverses raisons, de comprendre ce qu'est le système économique. En déplorer seulement tel ou tel effet et attribuer cet effet à une conspiracy, selon le réflexe américain, n'est pas une analyse : c'est une irritation subjective qui ne mène à rien, sinon à réactiver des fantasmes.

    Lorsqu'on comprend le système, alors on désire passer à l'offensive contre lui. Elle commence par la prise de conscience : cesser de croire qu'un tel système puisse être « moralisé ». Ensuite elle débouche sur la contestation active, jusque sur le terrain politique et sous des formes à inventer (les partis actuels n'étant que des succursales du système économique). Ces formes neuves feront naître une Internationale, non pas « occidentale » mais nord-sud.

    Ne parlons donc plus de « défendre » quoi que ce soit. Dans tous les domaines et selon des modalités très variables, c'est l'offensive qui est urgente.

    _________

    [1]  D'où l'ineptie d'opposer "le prêtre" à "l'instituteur", comme dans ce pavé de l'ours que fut le discours du Latran de Nicolas Sarkozy.

  • Gender : "féminisme de la subversion"

    IMPRIMER

    Elizabeth Montfort, ancien député européen et présidente de l’Alliance pour un nouveau féminisme européen, explique les conséquences dangereuses de la théorie du "Gender".

    "Cette "véritable révolution anthropologique" risque de créer "de nouveaux droits arbitraires et déconnectés du bien commun et de la stabilité de notre communauté humaine". 

    Né aux Etats unis, et développé dans les années 1990, ce concept s’est imposé dans le vocabulaire international après la 4ème conférence mondiale sur les femmes organisée par l’ONU en 1995. Ce mouvement, théorisé par Judith Butler, devient aujourd’hui un "nouveau courant idéologique", portée par les féministes radicales, notamment lesbiennes.           

    Il succède à deux mouvements féministes, l’égalitarisme et le différentialisme qui avaient pour but d’obtenir l’égalité des droits par la loi. Le premier, voulant copier le modèle de l’homme pour contrer sa domination, tandis que le second, au contraire, exaltait la différence des sexes en revendiquant fièrement ce qui constitue la féminité. 

    A l’inverse, la théorie du "Gender" affirme que la distinction entre les deux sexes est culturelle et que cette construction sociale est irrémédiablement mise au service de la domination masculine et de l’aliénation de la femme.           

    Ainsi, pour Judith Butler, il faut déconstruire totalement le stéréotype des genres "homme–femme" imposé par la culture, en déconstruisant l’identité sexuelle même de l’individu. C’est à l’individu de se définir et de créer lui-même sa propre identité au delà même de sa nature biologique liberticide car non choisie.   

    Elle écrit, dans son livre Trouble dans le genre, pour un féminisme de la subversion, vouloir déstabiliser "l’hétérosexualité obligatoire" et supprimer le concept de "femme" : "les femmes ne seraient pas opprimées s’il n’existait pas". Il faut repenser, selon elle, l’organisation sociale en se basant sur l’orientation sexuelle et non sur son identité.          

    Elizabeth Montfort explique que cette déconstruction de la différence sexuelle a pour but final, de déconstruire la vie sociale familiale basée sur le mariage monogamique. Cette nouvelle conception du couple polymorphe aura pour conséquence l’évolution des techniques de reproduction asexuée (mère porteuse, utérus artificiel, AMP...)        

    "Il est urgent de réagir" explique-t-elle, soulignant que la révision proche des lois de bioéthiques est "une opportunité" pour les partisans du Gender."

    Valeurs actuelles 03/02/11 sur genethique.org

  • Un billet du vicaire général du Diocèse aux Armées françaises

    IMPRIMER

    imagesCAI44CNF.jpg

    Un officier de réserve belge, lecteur de Belgicatho, nous communique ce billet de Mgr Robert Poinard, Vicaire Général aux Armées Françaises, publié sur le site de l'Aumônerie Militaire Catholique, en précisant  « ceci se passe en France mais pend aussi au nez de la Belgique » :

    « Lentement mais sûrement le judéo-christianisme se fait balayer vers la porte de sortie. Oh bien sûr il ne s’agit pas d’une franche persécution bien tranchante et bien sanglante comme nos pères en connurent sous d’autres cieux en d’autres temps mais enfin, qu’on le veuille ou non, on nous prie de disparaître vers les arrière-cuisines en nous demandant de n’en plus bouger. Années après années le bannissement se fait de plus en plus pressant.

    « Les crèches disparaissent de l’espace public sous le prétexte qu’elles blessent le regard du non chrétien : les santons sont jugés indésirables sur les places des villes et même des villages. Je lis dans « La Croix » du mercredi 18 décembre que le tribunal administratif d’Amiens a annulé une décision du conseil municipal de Montiers (Oise) qui avait décidé l’installation de la traditionnelle crèche de Noël sur la place du village. Motif? La loi dispose qu’après 1905 on ne peut plus apposer de symbole religieux dans l’espace public hormis sur les édifices du culte. L’avocat a eu beau argumenter qu’on était ici bien plus dans la sphère culturelle que dans le religieux, rien n’y a fait. Le juge administratif semble ignorer que même dans les familles non catholiques - voire même non croyantes - on trouve souvent des crèches au pied du sapin parce que cela fait partie des symboles de Noël et que cette fête est devenue elle-même au fil des siècles une fête de la famille, quelles que soient les convictions religieuses des uns et des autres.

    « Le plus beau c’est que le recours en justice avait été introduit par une personne qui n’habite même plus le village et qui déclare, quand on l’interroge « qu’il y a des sujets bien plus importants ». Eh bien je ne suis pas de cet avis. Ceci me semble non seulement important mais symptomatique et je n’en veux pour preuve qu’une autre affaire. Depuis des mois le journal gratuit « 20 minutes » avait prévu un supplément pour la fête de l’Immaculée Conception qui est dans le diocèse de Lyon l’occasion de rendre un hommage à la Vierge Marie en posant des lumignons sur le rebord des fenêtres le soir du 8 décembre. Ma famille s’est prêtée à ce rite durant toute mon enfance… Mais le journal a finalement décidé de ne pas publier son supplément parce que la prière de la Salutation angélique risquait de choquer ses lecteurs…

    « Comme nous le répète souvent Mgr Ravel, notre évêque aux armées, nous sommes entrés depuis quelques années dans un régime de laïcité qui ignore ou gomme tout ce qui est religieux. Et comme le dit Jean-Pierre Denis, le rédacteur en chef de « La Vie » : « Le christianisme n’est pas violemment éjecté de la sphère publique mais tranquillement banni de tous les espaces de la mémoire collective, de tout notre inconscient culturel. Nous vivons une entreprise de reniement paisible, insidieux, et politiquement correct en diable.»
    Les idéologues pervers qui promeuvent une telle laïcité de renoncement, de déni et de nettoyage par le vide montrent par là leur ignorance crasse de la nature humaine et font le lit de futures guerres civiles. Tout d’abord la population française issue de l’immigration, comme tous les étrangers vivant dans notre pays, assimilent ce rejet du religieux à un refus de Dieu et renforcent encore le mépris profond dans lequel ils tiennent l’occident, terre d’athéisme. Et cela justifie encore davantage toutes les formes de « guerres saintes » qui se livrent sur notre sol contre une Europe devenue terre païenne d’où Dieu est banni.
    Voilà comment nous fournissons avec la plus grande complaisance les bâtons qui nous rosseront et les bombes qui nous frapperont ! L’Europe, dans un masochisme irrationnel et suicidaire, refuse de reconnaître ses racines judéo-chrétiennes.

     « Sa fin est donc inéluctable car, c’est une certitude, ceux qui renient leurs racines sont sans avenir. »

  • Tim Jackson à l'Université de Louvain : "il faut réinventer le concept de croissance"

    IMPRIMER

    Sur "Catho.be" : Tim Jackson à l'UCL

    Jackson_Tim

    "750 à 800 personnes, en grande majorité des étudiants, ont rempli le Socrate 10 de l'UCL à Louvain-la-Neuve, lundi dernier, pour écouter Tim Jackson désormais docteur honoris causa. Le lendemain midi, l'économiste britannique dialoguait avec Thomas Leysen, Thierry Jacques  et Philippe Defeyt. 

    Comment est-il possible de croître sans cesse dans une planète close, s'est interrogé Tim Jackson. "La croissance n'est pas tenable en l'état. On est déjà au-delà des limites de notre planète." Mais surtout, qui sommes-nous? La question de la croissance est en effet profondément liée à celle de "l'âme humaine". Certains estiment que l'économie peut continuer à croître tout en réduisant l'impact matériel. Ce n'est pas le cas, réagit le Docteur honoris causa. De plus, ceux qui disent qu'il y a une solution technologique ne se posent pas la question de l'être humain.
    Souvent, l'orateur a fait la distinction entre les pays riches - les nôtres - et les pays pauvres ou émergents. Le rapport à la croissance ne peut être le même. Si elle est encore nécessaire pour ces derniers, dans les premiers, on peut se demander si elle améliore vraiment le bien-être. Ne serait-ce pas aux pays développés à élaborer un nouveau système plus durable?
    La consommation est profondément liée à la dynamique sociale. Elle est ostentatoire. Il faut éviter la honte et montrer que l'on peut acquérir les dernières nouveautés. Celles-ci relancent l'économique ainsi que le cercle vicieux du crédit. "On dépense plus que ce qu'on a pour acheter ce dont on n'a pas besoin afin de produire des effets, qui ne durent pas!" Quant à l'État, il est mal pris. Il doit en effet stabiliser l'économie, évitant la récession, et protéger les biens sociaux, les deux n'allant pas souvent de pair. Et l'orateur d'en appeler à un épanouissement moins matérialiste, attentif à autrui plus qu'à soi, et à retrouver l'espace social, mettant en place une économie construite autour des activités de service...

    De la conception à l'action

    Animé par Eddy Caekelberghs (RTBF), le tour de table du mardi 1er février, a commencé avec Thomas Leysen. Le président de la Fédération des entreprises de Belgique est également président de Umicore. Il reconnait l'importance du développement durable, mais rappelle que le monde des entreprises n'est pas uniforme à ce sujet. «Ce sont les années à venir qui vont nous enseigner comment vivre cette croissance ralentie.» Il suggère une solidarité  interpersonnelle, intercontinentale et intergénérationnelle.

    Thierry Jacques (CSC) a rejoint Thomas Leysen sur un point: le système actuel n'est plus aussi efficace qu'avant. Selon lui, le livre de Tim Jackson sort du cadre. Or, il est difficile de sortir de ce cadre en pratique, car nous restons attachés à la croissance. «La croissance nous a permis de vivre dans une société du plein emploi et de la protection sociale, elle reste donc très importante pour les travailleurs.»

    Philippe Defeyt, a alors pris la parole en tant que président du CPAS. Selon lui, il faut aborder ce projet en partant du point de vue des personnes les plus précarisées. Celles pour qui «l'opulence n'existe plus». La mondialisation du travail a mis les petits revenus «hors jeu». «Depuis 77, on dit que plus de croissance résoudra les problèmes de chômage. Or sur le terrain, on constate que c'est faux!»

    Tim Jackson a ensuite réagi à ces différentes interventions. Selon lui, la pauvreté et la prospérité sont liées. C'est pourquoi, il faut réinventer le concept de croissance. Pour la première fois dans l'histoire, l'Homme va manquer de ressources et doit réinventer sa manière de les travailler, de les consommer et de les échanger."

    Quelqu'un a-t-il songé à faire le lien avec l'enseignement du pape dans la récente encyclique "Caritas in veritate" où il écrit notamment (§ 51) : "La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ». Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales. À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature. En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées."

  • A propos du financement des cultes

    IMPRIMER

    La question du financement des cultes, et en particulier du culte catholique dans notre pays, revient régulièrement dans la presse. Il s'agit notamment de dénoncer la part allouée à l'Eglise catholique en regard de ce que reçoivent les autres organisations religieuses et philosophiques. Un groupe d’experts universitaires a été chargé d'étudier cette question et de faire propositions concrètes. Ce groupe n'est pas encore arrivé à un rapport définitif mais il a été évoqué mardi dernier en commission de la justice de la Chambre. "Ce rapport ...  n'a de toute évidence, pas répondu à une série d’attentes d’une partie des parlementaires." (Christian Laporte dans LaLibre.be) Certains d'entre eux paraissent en effet assez pressés d'en arriver à des réformes assez radicales.

    "Le groupe de travail ne va en tout cas pas dans la direction des élus : oui à une évolution et donc à des aménagements nécessaires en fonction de l’implantation de nouveaux courants spirituels et qui tienne compte du recul catholique, mais l’on ne révolutionne pas un système qui pourrait mettre en péril la dimension sociale des cultes et de la laïcité organisée.

    Un axe essentiel des propositions des Sages est d’amender les financements en fonction d’une enquête décennale scientifique dont l’organisation et le règlement devront être affinés. Une option préférable en tout cas à un impôt dédicacé qui pourrait mettre en péril la vie privée des citoyens appelés à dévoiler leurs choix de vie. Autre innovation : le groupe veut créer un Conseil supérieur des communautés convictionnelles où l’Etat pourrait entrer en dialogue avec les cultes et les mouvements philosophiques en toute franchise et clarté." (Ibidem)

    Et ce groupe de faire des propositions pour harmoniser le financement des cultes  (dont le principe n'est pas remis en question) avec l'évolution de la société.

    Une étude de Jean-François HUSSON, intitulée "Le financement public des cultes et de la laïcité en Belgique, quelques réflexions" est en ligne et apporte un éclairage intéressant sur cette question. Il conclut : "Il faut reconnaître au système belge qu’il a pu évoluer et intégrer de nouveaux cultes (cultes islamique et orthodoxe), la laïcité organisée, voire, demain, le bouddhisme. Toutefois, cette évolution est restée à divers égards insatisfaisante et plusieurs critiques ont été formulées, notamment quant à un manque de transparence, quant à une certaine lenteur (en particulier dans la traduction de la reconnaissance de l’islam) ou quant à la part excessive du financement allant au culte catholique."

    Il faut reconnaître que la baisse de la pratique religieuse suscite des questions et que le temps où les catholiques, largement majoritaires, pouvaient se reposer sur des financements publics garantis (dont il ne s'agit pas ici de discuter la légitimité) semble révolu, même si plus de 75% des funérailles sont célébrées à l'église et même si la grande majorité des Belges inscrit encore ses enfants dans l'enseignement libre catholique.

    Et si ce "dépouillement progressif" tirait les catholiques de leur torpeur en les obligeant à prendre davantage conscience que le maintien de leurs lieux de culte et de la présence de l'Eglise dans la société dépendent d'abord d'eux-mêmes, de leur capacité d'engagement et de leur générosité?

  • Les enfants vivent-ils bien le divorce de leurs parents ?

    IMPRIMER

    Une enquête a été réalisée par l'Union Européenne des Familles

    A la question : Le divorce de vos parents a été  :

    • UN SOULAGEMENT durable ? NON pour 74%.
    • Un sentiment durable d’ISOLEMENT ? OUI pour 59%,
    • ou encore d’ABANDON ? OUI pour 59%.

    Pour beaucoup d’enquêtés, le divorce de leurs parents apparaît comme un mal nécessaire. Pourtant, à la question « Quelles leçons tirez-vous de la séparation de vos parents pour vos (éventuels futurs) enfants?», ils répondent qu’il faut EVITER LE DIVORCE POUR EPARGNER LES ENFANTS.
    Car, QUOI QU’ILS EN DISENT, filles et garçons SOUFFRENT FORTEMENT de la séparation (sur une échelle de 0 à 5, 63% la cotent à 3 et plus). Les enfants dont les parents se séparent lorsqu’ils ont moins de 3 ans éprouvent une souffrance plus modérée. Même pas mal, les garçons ? 34% d’entre eux (contre 9% des filles estiment n’avoir pas du tout souffert) … mais ce sont les mêmes qui, à 77%, se sont sentis durablement abandonnés.

    Voir le dossier de presse (pdf)

  • Droits et devoirs pour une vraie citoyenneté

    IMPRIMER

    Un site ami, "Benoît-et-moi" met en ligne la traduction d'un article de Carlo Costalli, président du Mouvement Chrétien des Travailleurs (MCL), publié par la Bussola Quotidiana.

    "Cette réflexion modérée, aussi sage que lucide, conforme au Magistère de l'Eglise", sur la nécessité de gérer les phénomènes migratoires vient à point alors que la politique de l'immigration en Belgique confine au n'importe quoi. Ignorer la nécessité de réguler ces flux migratoires dans un souci du bien commun, c'est aller au devant du chaos. 

    Découvrir cet article

  • Quand les hommes s'assument de moins en moins...

    IMPRIMER

    Selon un Sondage Ifop-Famille Chrétienne - 59 % des Français veulent que les hommes s’assument plus. Des essayistes comme Éric Zemmour en sont convaincus : dans une société ultraféminisée, l’estime de soi des mâles aurait du plomb dans l’aile. Est-ce que les hommes sont aussi déboussolés que cela dans la France de 2011? 59 % des Français voudraient en effet que les hommes s'assument davantage, selon le résultat du sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne.

    En savoir plus sur le site de "Famille Chrétienne"

    Consulter les résultats du sondage

    Tout cela ne résulterait-il pas de l'indifférenciation des sexes, d'une mixité qui ne réserve plus guère d'espace à des activités spécifiques à chacun des deux sexes (l'école en particulier), d'une féminisation de plus en plus marquée de la société? Autant de questions qui méritent d'être examinées, car s'il n'y a plus d'hommes, il n'y a plus de pères et la carence paternelle se fait sentir cruellement. Les femmes, en particulier les jeunes femmes, sont les première à pâtir de cette situation où les hommes vraiment responsables, capables notamment de s'engager et d'assumer leur paternité, se font de plus en plus rares. C'est peut-être pourquoi "les propositions ecclésiales spécifiques aux hommes ont de beaux jours devant elles – ce n’est sûrement pas un hasard si les pèlerinages de pères de famille et les retraites pour hommes cartonnent."

  • La pilule du lendemain en vente libre favorise les maladies sexuellement transmissibles

    IMPRIMER
    Ce n'est ni le Pape, ni même l'Osservatore Romano, qui divulguent cette information. Elle nous vient tout droit d'Angleterre où cela figure aujourd'hui même dans le Sunday Times qui annonce la publication dans le Journal of Health Economics.
    "Le nombre de grossesses chez les adolescentes ne diminue pas lorsque la pilule du lendemain est en vente libre, mais le nombre de maladies sexuellement transmissibles augmente, affirment des professeurs de l’Université de Nottingham. Ils ont comparé les régions britanniques où la pilule du lendemain est en vente libre dans les pharmacies avec d’autres régions où une prescription est nécessaire. Ils sont arrivés à la conclusion que le nombre de grossesses chez les jeunes filles de moins de 16 ans n’a pas diminué ces dix dernières années mais que le nombre de MST a au contraire augmenté. « La vente libre et gratuite de la pilule du lendemain rate son objectif de limiter les grossesses chez les jeunes », commente le professeur David Paton. « La hausse des MST comme effet secondaire est liée à la plus grande prise de risques lors des relations sexuelles ». Les résultats de leurs recherches révèlent que le nombre de MST chez les adolescents de moins de 16 ans a connu une hausse de 12 % en dix ans dans les régions où la pilule du lendemain est en vente libre."

    (dépêche de belga, relayée par Le Soir, La Libre, 7/7, etc.)

    En Belgique, la pilule du lendemain est en vente libre (sans prescription). Elle est disponible dans les centres de Planning Familiaux, chez un médecin, et, depuis septembre 2000, en pharmacie.

    N.B. : Le 31 octobre 2000, l'Académie pontificale pour la vie a publié un communiqué au sujet de la pilule du lendemain et de ses effets potentiellement abortifs. 

  • Un Belge au Québec, Thomas De Koninck : « Nous avons des raisons d’être optimistes »

    IMPRIMER

    i_03.jpgUne interview intéressante sur l'Eglise au Québec, contenant quelques "perles".

    "Une objection souvent faite à l’enseignement de l’Eglise consiste à dire qu’il faut suivre sa conscience. Mais ceux qui utilisent cet argument ignorent complètement que c’est précisément ce que l’Eglise préconise depuis toujours ! L’Eglise n’a jamais cessé de dire qu’il fallait suivre sa conscience. Mais une conscience éclairée. Car la conscience, ce n’est pas un talisman magique qui indique infailliblement la bonne direction ! Il faut l’éclairer en réfléchissant, en questionnant, en s’instruisant et en priant. Le cardinal Ouellet a le devoir de répondre aux questions et d’éclairer les consciences."

    "Personnellement j’admire le courage tranquille avec lequel, comme Benoît XVI, le Cardinal Ouellet fait face aux attaques et aux calomnies de la presse. Il a été calomnié et caricaturé avec une grossièreté et une vulgarité qui ne font honneur à personne. En même temps c’est le sort des apôtres. C’est même un vrai classique dans l’histoire de l’Eglise. Comme je vous l’ai dit c’est même plutôt rassurant pour l’avenir. Pas confortable mais rassurant."

    "Ce dont nous avons le plus urgemment besoin c’est de retrouver une véritable culture. Une culture au sens large du terme. Une culture qui englobe évidemment la dimension religieuse mais une culture profane également. Car la culture c’est ce qui permet l’épanouissement du genre humain. Or la culture prédispose à la révélation chrétienne qui a pour objet notre bonheur.

    A l’heure actuelle, l’hédonisme généralisé est un obstacle au bonheur donc à l’Amour qui est ce à quoi nous aspirons tous. Dans un souci, légitime et compréhensible, de rejeter les tendances jansénistes, le Québec contemporain a jeté par-dessus bord toute tradition, c’est-à-dire toute culture impliquant un véritable effort sur soi-même.

    Or la vraie joie est souvent indissociable de la souffrance. Une femme ne peut avoir le bonheur de serrer contre elle son bébé qu’après être passée par le travail de l’accouchement. Un alpiniste ne peut éprouver la joie d’arriver au sommet qu’après avoir surmonté la fatigue et la peur de tomber. Ce que je dis là est vrai d’abord du point de vue naturel mais l’est évidemment du point de vue surnaturel.

    Je pense profondément que ce dont nous souffrons le plus actuellement c’est d’un manque de culture et donc de réflexion. On entend fréquemment des objections du style : « Si vous croyez c’est que vous n’êtes pas sûrs, c’est bien parce que vous ne savez pas ». Ceux qui les formulent ne se rendent pas compte que la plupart des choses qu’ils considèrent comme du savoir, dans le domaine historique ou en tout autre domaine, le sont uniquement parce qu’ils se sont dit intérieurement « Je crois à l’autorité de celui qui a dit cela ». Ce n’est pas autre chose qu’un acte de confiance. C’est-à-dire un acte de foi."