Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

A propos du confinement « sanitaire » des cultes en Belgique : Ne nous laissez pas mourir de faim spirituelle

IMPRIMER

La pratique collective du culte qui est aujourd’hui empêchée  en Belgique est une valeur essentielle pour la société. Il y a urgence à statuer équitablement à son sujet. Une carte blanche signée dans « La Libre Belgique » par Wivine Muret, Anne-Simone Badji et Michael Calistri, membres de l’initiative Pour la messe libre-Vrijheid voor de mis (*):

L’interdiction du culte public et ensuite son autorisation pour 15 personnes seulement, accouplés au silence des comités de concertation au sujet des cultes ont été d’une peine et d’une violence inouïes pour nous. Nous avons vécu ces mesures disproportionnées et discriminatoires comme un mépris de nos convictions. Au minimum, il eut été équitable de fixer la capacité d’accueil d’un lieu de culte en proportion de sa taille, comme c’est le cas dans les magasins. Nous nous réjouissons donc que cette mesure puisse bientôt être discutée par les représentants des cultes reconnus avec le ministre de la justice.

Les mesures actuelles nous inquiètent avant tout car elles laissent advenir une dangereuse privatisation de la religion. Celle-ci ne serait plus considérée comme une réalité sociale, mais serait réduite au cercle intime et donc effacée de nos vies collectives. Le Cardinal de Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, a très bien résumé cette réalité en répondant à la chaîne télévisée KTO, en juin 2018 : « Cette thèse de la privatisation de la religion et du religieux est injuste et, je pense, dangereuse aussi. Je regrette, il y a des tendances dans la société qui voudraient bien une société sans religion, où la religion est tout à fait privatisée, mais la religion est là, c’est un phénomène anthropologique. Moi je pense que profondément l’homme est un être religieux. »

Le sacré, une source de vitalité

Aujourd’hui encore, le sacré est une source de vitalité. Dans des circonstances normales, un demi-million de Belges se rend à l’église pour Noël. Oui, pour beaucoup, le sacré aussi fait partie de l’essentiel, et nous croyons que la vie humaine ne se limite pas à l’horizon terrestre et, qu’après la mort, il y a la vie éternelle. Or, la messe est le trésor de la foi : la force du Sacrifice de Jésus-Christ y est communiquée. Le Christ prie et s’immole pour offrir son salut à quiconque l’accepte. Et, à la messe, on peut recevoir le Corps du Christ. Le culte catholique trouve en grande partie son essence dans la messe, et lui enlever les célébrations publiques revient à l’amputer de son cœur. Peut-on vivre sans cœur ?

Les fruits de la foi

Les croyants puisent donc dans leur foi une énergie formidable. Nous pourrions citer tant d’organismes caritatifs au service des malades et des pauvres. Mais l’Eglise, ce n’est pas seulement le caritatif, le social. C’est d’abord le spirituel qui inspire le don de soi auprès des démunis et favorise la cohésion sociale. Cette conviction dans la force de la foi alimentée à la Messe a porté le Père Damien de Veuster aux confins du Pacifique pour soigner les lépreux, alors considérés comme les « damnés de la terre ». Celui-ci, élu « le plus grand des Belges » par la chaîne Canvas en 2005, nous rappelle que la religion et son culte collectif sont un levier irremplaçable pour attirer l’aide de Dieu et puiser la force de vaincre le fléau de la pandémie.

Et demain, quelle chrétienté si on se tait ?

Nous sommes jeunes et entrevoyons l’avenir avec espoir mais nous ne pouvons-nous empêcher de nous questionner : quelle chrétienté laissera-t-on à nos enfants ? Nous ne voulons pas d’une foi rabaissée ni d’une messe dévaluée. Que se passera-t-il s’il arrive de prochaines vagues de Covid? Nous verrons-nous encore lésés spirituellement car il paraît plus important de protéger les corps dans les églises plus que dans les supermarchés qui, eux, peuvent accueillir des dizaines de personnes ? Devrons-nous encore nous taire et laisser faire ? Il sera alors plus difficile d’agir.

Par cette mobilisation, en rappelant l’importance primordiale de la messe pour tant de croyants, nous voulons aider à construire à la fois le présent et l’avenir. Nous demandons donc du respect et de la cohérence entre les mesures, et la liberté pour la messe. Car non, l'homme ne vit pas seulement que de pain.

 (*) L’annonce du deuxième confinement et de la nouvelle fermeture des églises en fin octobre a poussé quelques jeunes catholiques à former un collectif Pour la Messe libre - Vrijheid voor de Mis dont nous faisons partie. Cette mobilisation positive a pour but d’attirer l’attention sur les restrictions drastiques faites au culte. Nos actions sont comme un appel à l’aide car nous mourons de faim… spirituelle.

Ref. Ne nous laissez pas mourir de faim spirituelle

JPSC

Commentaires

  • Magnifique. Ces jeunes disent précisément et posément les mots que nous attendrions d'entendre proclamés à temps et à contretemps par l'ensemble de nos pasteurs.

    Les mesures sanitaires fort peu scientifiques imposées par les autorités civiles, depuis une petite année, font de plus en plus la preuve de leur manque d'efficacité, d'une part, et de leur terrible nuisance pour la santé physique et mentale de la population, d'autre part. Beaucoup de ces mesures sont, en outre, marquées du sceau de l'inconstituionnalité et de l'illégalité.

    Vu l'actuelle escalade dans laquelle s'engagent nos autorités dans l'adoption de ces mesures sanitaires dépourvues de justification scientifique, comment l'Eglise catholique en particulier, et les cultes en général, peuvent-ils continuer à collaborer à une telle oeuvre de destruction massive?

  • C'est ce genre de décisions irrationnelles qui pousse, même les personnes de bonne volonté, à se révolter et à de moins en moins suivre d'autres recommandations illogiques, incompréhensibles. Bref, ce type de mesures affaiblit considérablement notre confiance aux autorités !

  • ... oui, nous perdons notre confiance aux Autorités.

    Il a été observé (M. Bruno Latour - Boris Cyrulnik à l'émission littéraire de France 5) que le confinement détruit l'homme. C'est très grave ce qui se passe ...
    Contrairement aux singes, "sans l'autre", notre cerveau s'atrophie et ne se régénère pas. C'est irréversible !
    Les altérations commenceraient après 48h. !!!
    Sauf si nous LISONS , cela peut diminuer ces dégâts, disent-ils.

    Le singe quant à lui, dès qu'il se déconfine, il n'a rien perdu de ses aptitudes.

    Pour notre vie humaine et spirituelle, nous ne pourrons supporter plus longtemps ces difficultés de la pratique de nos cultes et réception des Sacrements sans graves dégâts pour notre âme aussi.

    Nous ne sortons pas du singes et nous ne retournerons pas au singe...

    Nous voulons vivre en humains sains de corps et d'Esprit et non comme des robots !
    D'accord qu'il faut repenser le fonctionnement de la société et de la biosphère mais aussi arrêter de dire "Il est interdit d'interdire".

    Nos écrivains parlent de RAVAUDAGE, pour la rendre la vie "habitable". Donc: réparations ... remise à jour !

  • Il est incompréhensible que des appels aussi raisonnables ne soient pas entendus. C'est à croire que l'on est déjà confronté à une persécution larvée. Si cela ne cesse pas, il est compréhensible que l'opinion catholique finisse par se révolter. La violence n'est pas au programme mais la rancoeur envers les politiciens ne cesse de s'amplifier et ce ne sera pas sans conséquences aux prochaines élections !

    S'il n'est pas trop tard, il est plus que temps de revenir à plus de réalisme et de compréhension, d'humanité pour tout dire. La vie sur terre est comme un pèlerinage dans une vallée de larmes, mais le chrétien a une belle énergie dans sa Foi en un Dieu qui nous aime et nous protège.. L'empêcher de participer aux assemblées dominicales par de telles restrictions ( 15 personnes par célébration ,quel que soit la grandeur de l'édifice ), cela parait une provocation dictatoriale visant plus à persécuter les pratiquants qu'à prévenir les contaminations. Sans tolérance, la démocratie devient une dictature ... laïque ! Soyons vigilants et ne nous laissons pas rouler dans la farine. Courage et confiance ! Merci à ces jeunes qui donnent un bel exemple de leur sens des responsabilités en ces temps plutôt chaotiques !

    De toute manière, " Christus vincit ! " C'est la leçon de l(Histoire Les dictatures passent ! L'Eglise demeure quoi qu'il lui en coûte !

  • Chers amis,
    Si le coeur vous en dit, j'ai déposé sur le site de CitizenGo une pétition pour que le Cardinal agisse vraiment pour le rétablissement raisonnable du culte catholique dans notre pays:
    https://www.citizengo.org/fr/184581-monseigneur-combien-temps-cette-absurdite-limitation-15-personnes-messe-va-t-elle-encore

    Cordialement à tous,

Les commentaires sont fermés.