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Le pape François célèbre la messe dans le rite congolais : « La paix commence avec nous »

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Lu sur le « national catholic register » :

« Au milieu de chants, d'applaudissements et de danses sur de la musique congolaise traditionnelle, le pape François a célébré ce dimanche l'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain dans la basilique Saint-Pierre.

Le pape a commencé son homélie le 3 juillet par le mot esengo , qui signifie « joie » en lingala, le créole d'origine bantoue parlé dans certaines parties de la République démocratique du Congo et par plus de 40 millions de locuteurs à travers l'Afrique centrale.

Le pape François a célébré la messe pour la communauté congolaise de Rome le jour où il devait offrir la messe à Kinshasa avant que son voyage en Afrique ne soit annulé à la demande de ses médecins.

Le pape, dont la mobilité a été limitée en raison d'une blessure au genou, est resté assis tout au long de la messe. François a présidé la liturgie de la Parole et a prononcé l'homélie. Mgr Richard Gallagher a offert la Liturgie de l'Eucharistie.

"Aujourd'hui, chers frères et sœurs, prions pour la paix et la réconciliation dans votre patrie, dans la République démocratique du Congo blessée et exploitée", a déclaré le pape François.

« Nous nous joignons aux messes célébrées dans le pays selon cette intention et prions pour que les chrétiens soient des témoins de paix, capables de surmonter tout sentiment de ressentiment, tout sentiment de vengeance, de surmonter la tentation que la réconciliation n'est pas possible, tout attachement malsain à leur propre groupe qui conduit à mépriser les autres.

Le pape a souligné que le Seigneur appelle tous les chrétiens à être des "ambassadeurs de la paix".

La République démocratique du Congo a connu une vague de violence ces dernières années. On pense que des dizaines de groupes armés opèrent dans la région orientale de la RD Congo malgré la présence de plus de 16 000 casques bleus de l'ONU. Les évêques catholiques locaux ont appelé à plusieurs reprises à la fin de l'effusion de sang.

"Frère, soeur, la paix commence par nous", a déclaré le pape François.

"Si vous vivez dans sa paix, Jésus arrive, et votre famille, votre société change. Ils changent si votre cœur n'est pas en guerre en premier lieu ; il n'est pas armé de ressentiment et de colère ; il n'est pas divisé ; il n'est pas double ; ce n'est pas faux. Mettre la paix et l'ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et le ressentiment, fuir la corruption, fuir la tricherie et la ruse : c'est là que commence la paix.

La paix devait être un thème clé du voyage annulé du Pape en Afrique. Le pape François prévoyait de passer du 2 au 5 juillet dans les villes congolaises de Kinshasa et Goma et du 5 au 7 juillet dans la capitale sud-soudanaise Juba.

Après que le Vatican a annoncé que le voyage était reporté en raison du traitement médical en cours pour la douleur au genou du pape, le pape Franics a déclaré le 13 juin : « Nous amènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là nous célébrerons avec tous les Congolais à Rome, il y en a beaucoup. »

Environ 2 000 personnes étaient présentes à la messe inculturée dans la basilique Saint-Pierre le premier dimanche de juillet.

Des femmes vêtues de robes traditionnelles aux couleurs vives ont chanté et dansé en priant le Gloria. Les gens ont applaudi et crié alors que l'archevêque Gallagher encensait l'autel principal.

Les cadeaux ont été apportés à l'autel dans une procession dansante. Les sœurs religieuses sur les bancs se sont déplacées d'un côté à l'autre au rythme de la musique.

A la fin de la messe, le pape François a salué quelques membres de la communauté congolaise locale depuis son fauteuil roulant.

« Que le Seigneur nous aide à être missionnaires aujourd'hui, en compagnie de frère et sœur ; ayant sur ses lèvres la paix et la proximité de Dieu ; portant dans le cœur la douceur et la bonté de Jésus, l'Agneau qui enlève les péchés du monde », a déclaré le Pape.

L'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain est une messe inculturée formellement approuvée en 1988 pour les diocèses de ce qui était alors connu sous le nom de République du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo.

Seule célébration eucharistique inculturée approuvée après le Concile Vatican II, elle s'est développée suite à un appel à l'adaptation de la liturgie dans Sacrosanctum Concilium , Constitution de Vatican II sur la Sainte Liturgie.

Dans un message vidéo en 2020, le pape François a déclaré : "L'expérience du rite congolais de la célébration de la messe peut servir d'exemple et de modèle pour d'autres cultures".

Très bien.  Ayant vécu et participé à bien des messes au Congo, je comprends la signification du rite « zaïrois », forme locale du rite romain qui comporte, avec l’usage abondant des encensoirs, des gestes processionnaux sacralisés en cadence, l’invocation eschatologique des ancêtres basantu, l’aspersion d'eau bénite, la préparation pénitentielle et le rite de paix (réconciliation) placés à la fin de la messe des catéchumènes, juste avant l'offertoire et, autre caractéristique de la foi d’un monde spontané, un dialogue vigoureux de la parole entre célébrants et fidèles, comme au temps de saint Augustin en Afrique du Nord…et sans oublier les chants latins restés populaires dans la culture héritée des missionnaires (voir ici les gamins devant la cathédrale Notre-Dame de la Paix à Bukavu :)

Mais alors je ne comprends pas pourquoi le pape actuel refuse d’accepter dans nos régions des formes rituelles issues de la tradition qui font partie du patrimoine tridentin occidental : a fortiori lorsqu’on ne lui conteste nullement la légitimité, en soi, du missel conciliaire de 1970. La querelle obstinée que soulève à cet égard le pape François -là où, c'est un fait, son prédécesseur ne voyait aucune difficulté à l’idée à faire coexister deux formes du rite-  me semble un mystère…

JPSC

Commentaires

  • Pouvez-vous s'il vous plaît expliquer clairement ce que signifie "formes rituelles issues de la tradition qui font partie du patrimoine tridentin occidental" ?
    Telle quelle, cette formulation est incompréhensible.

    Si nous tentons de remettre les choses en perspective, nous constatons que, concrètement, dans le catholicisme, le rite romain est issu de la tradition latine propre à l'Eglise de Rome (qui a essaimé dans tout l'Occident et les régions du monde où s'est installée la culture occidentale). Pour faire court, la forme des rites s'est enrichie tout au long des siècles, et pour ce qui concerne celui de la messe, depuis les sacramentaires jusqu'à l'apparition des premiers missels. Ajouts et retranchements rythment cette évolution au long cours.
    Face aux erreurs de la réformation, un concile réuni à Trente a, entre autres, codifié l'enseignement de l'Eglise (catéchisme) ainsi que la célébration des sacrements (liturgie) à partir des connaissances théologiques et liturgiques de l'époque. Plus tard, les études menées par Dom Guéranger (qui a exhumé le chant grégorien disparu deux siècles avant 1570) sont à l'origine de ce que l'on a appelé le Mouvement liturgique dont les recherches ont alimenté les travaux préparatoires à la révision des livres liturgiques préconisée par le concile Vatican II. Qu'on le veuille ou non, le missel de 1970 se situe dans la Tradition : écrit en latin, il est une édition mise à jour du missel de 1570, dont il découle directement. Pleinement catholique, il se situe parfaitement dans la continuité de la tradition romaine. Objectivement, les missels de 1962 (nième édition de celui de 1570) et 2002 (3e édition ce celui de 1969) représentent chacun l'état de l'unique et même rite romain de la sainte messe à deux époques différentes (sur le papier du moins car la réalité de sa mise en œuvre est tragiquement toute autre... c'est d’ailleurs ici que se situe le nœud du problème).
    Le sujet de l'inculturation de la tradition latine dans des pays (ou sur des continents) d’évangélisation récente est délicat à traiter. En effet, comment y célébrer dignement le rite romain, en tenant compte de leur propre contexte culturel, mêlant histoire et traditions multiséculaires ?
    Enfin, pour conclure : historiquement, l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique, a toujours compté cinq sièges apostoliques dont celui de Rome. Il n’y a jamais eu d’Eglise Tridentine (ni de tradition Tridentine, occidentale ou autre).

  • Excusez-moi, je ne suis pas liturgiste ! Sous le vocable « patrimoine », je voulais simplement parler des formes anciennes du rite romain restées très stables depuis l’époque tridentine jusqu’en 1962, bouleversées ensuite par l’usage du missel réformé de 1970.

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