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  • Les défenseurs des droits de l'homme réagissent aux propos du pape selon lequel "l'accord entre le Vatican et la Chine avance bien"

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Les défenseurs des droits de l'homme réagissent après que le pape François a déclaré que l'accord entre le Vatican et la Chine "avance bien".

    6 juil. 2022

    Les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent du renforcement des restrictions imposées aux chrétiens en Chine après que le pape François a exprimé l'espoir que l'accord du Saint-Siège avec Pékin soit renouvelé à l'automne.

    Près de quatre ans après que le Saint-Siège a conclu un accord avec les autorités chinoises en septembre 2018, le pape François a déclaré à Reuters dans une interview publiée cette semaine qu'il estime que "l'accord évolue bien." 

    Les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas d'accord.

    Nina Shea, directrice du Centre pour la liberté religieuse à l'Institut Hudson, a déclaré à CNA le 6 juillet que depuis la signature de l'accord en 2018, "le PCC a pratiquement détruit l'église catholique clandestine et a resserré la conformité avec ses enseignements sur l'église patriotique." 

    "Les six nouvelles nominations épiscopales utilisées pour justifier l'accord de Pékin sont compensées par la détention, l'arrestation ou la disparition de six évêques catholiques reconnus par le Vatican", a déclaré Shea.

    "Les enfants sont désormais interdits d'accès aux églises et d'exposition à la religion, les bibles font l'objet de restrictions strictes et sont censurées sur Internet et les églises font l'objet d'une surveillance étatique de haute technologie, les prêtres et les dirigeants chrétiens sont contraints à un endoctrinement à vie sur le christianisme selon la pensée communiste, et sont tenus de soutenir activement les pratiques, la direction et les valeurs fondamentales du PCC, même dans leurs sermons", a-t-elle ajouté.

    L'évêque Paul Lei Shiyin de Leshan, l'un des évêques chinois illégitimement ordonnés dont l'excommunication a été levée après la signature de l'accord entre le Vatican et la Chine, a récemment célébré la naissance du Parti communiste chinois dans sa cathédrale locale le 29 juin, en la solennité des Saints Pierre et Paul.

    Les catholiques qui ont assisté à la cérémonie dans la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Leshan ont été invités à "écouter la parole du Parti, à ressentir la grâce du Parti et à suivre le Parti", selon Asia News.

    "Depuis que l'accord a été conclu, les choses sont allées de mal en pis pour les catholiques en Chine", a déclaré Reggie Littlejohn à CNA. Mme Littlejohn est la présidente de Women's Rights Without Frontiers, une organisation d'aide et de défense des droits qui travaille avec les femmes sur le terrain en Chine. L'organisation a été fondée en réponse à l'avortement et à la stérilisation forcés dans le cadre de la politique de l'enfant unique en Chine. Elle a déclaré que "le secret de l'accord Chine-Vatican a été utilisé pour matraquer les catholiques chinois fidèles". Mme Littlejohn a appelé le Vatican à publier le texte de l'accord provisoire du Saint-Siège avec le gouvernement du Parti communiste chinois, qui a été tenu secret depuis la première signature de l'accord en 2018. "Les catholiques fidèles ne peuvent pas se défendre ou défendre leur Église parce qu'ils n'ont pas accès à cet accord secret", a-t-elle déclaré.

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  • Le pape et la Chine : une grave erreur de perspective

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    LA NOUVELLE OSTPOLITIK
    Le pape et la Chine : une grave erreur de perspective

    07-07-2022

    Dans une interview accordée à Reuters, le pape François bénit l'accord avec la Chine pour la nomination des évêques et fait l'éloge de l'Ostpolitik du cardinal Casaroli dans les années 1960 et 1970, le prenant comme modèle. Mais cette expérience diplomatique a été un échec pour l'Église et il en va de même avec la Chine. 

    La publication "par morceaux" de l'interview que le pape François a accordée à Reuters, répondant aux questions du correspondant Philippe Pullella, se poursuit. L'"épisode" du 5 juillet concernait la Chine. François a exprimé son espoir que l'accord secret entre le Vatican et le gouvernement communiste chinois, signé en 2018 et devant expirer en octobre prochain, soit renouvelé, car jusqu'à présent, selon lui, il s'est bien déroulé (une évaluation similaire a été faite par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian).

    François s'est ensuite livré à une évaluation historique de la politique diplomatique d'ouverture à l'égard des gouvernements communistes que le Saint-Siège a menée depuis les années 1960, la fameuse Ostpolitik, en la louant et en appréciant ses résultats. Voici ses mots de satisfaction : "Beaucoup ont dit beaucoup de choses contre Jean XXIII, contre Paul VI, contre Casaroli... mais la diplomatie est ainsi faite. Face à une situation fermée, il faut chercher le possible, pas l'idéal. La diplomatie est l'art du possible et de rendre le possible réel. Le Saint-Siège a toujours eu ces grands hommes. Mais Parolin fait cela avec la "Chine".

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  • L’Eglise catholique poursuit le chemin « synodal » tracé vers ses états généraux de 2023 : où est la foi dans tout cela ?

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    L’enthousiasme ne semble pas vraiment à l’ordre du jour des cahiers de doléances transmis à Rome. Lu, entre autres, dans « La Libre Belgique », sous la signature de Bosco d’Otreppe, responsable des pages « Débats » :

    « De nombreux croyants se disent perdus face à leurs contemporains

    Le Pape a invité les catholiques à penser l’Église de demain à l’occasion d’une réflexion mondiale. Beaucoup de Belges aiment leur Église, mais déplorent qu’elle soit “formaliste et éloignée de la vie des gens”. Si la gouvernance de l’Église sera discutée,  François ne pourra pas répondre à toutes les demandes “du terrain”.

    Deux éléments sont assez marquants dans la synthèse belge qui sera transmise à Rome.

    Avant tout, les catholiques semblent perdus. Ils reconnaissent ne pas avoir "la compréhension, le langage, la formation ou la foi nécessaires pour entrer en dialogue avec les autres". "Dans les écoles, l'annonce est difficile […]. Dans le contexte paroissial, nous ne savons pas comment nous adresser aux personnes qui ne font pas partie de notre propre cercle." De tels constats ont été très régulièrement entendus.

    À cela s’ajoute une difficulté de taille pour les catholiques : pour la première fois depuis le IVe siècle, leur confession est minoritaire au sein de la société nord-occidentale. L’Église doit donc trouver une nouvelle posture. Entre deux extrêmes (le repli identitaire ou la "dilution" dans l’esprit du temps), la voie est difficile à trouver, et cela crée de nombreux remous et de doutes au sein d’une Église qui est elle-même marquée par la crise des institutions. Il n’y a pas d’impasse : des initiatives discrètes naissent ou poursuivent leur chemin dans les paroisses, dans des communautés, et cherchent à articuler le soin aux autres et un véritable enracinement dans la vie de prière. Mais cette question de la posture que l’Église doit adopter dans le monde contemporain hante les catholiques et le synode en a porté le témoignage.

    Le souhait d’une réforme de structure

    Deuxièmement, on remarque que les participants au synode n’ont pas évoqué en premier lieu la dimension spirituelle de l’institution, ni même la manière dont elle peut les aider à creuser leur vie de prière et de foi.

    Bien entendu, l'objectif du synode était de discuter de l'organisation de l'Église. De surcroît, on lit que les jeunes sont en attente de "témoins", que les célébrations doivent être davantage soignées et que certains souhaitent trouver de nouveaux lieux "pour vivre des expériences de foi". La dimension spirituelle ne fut donc pas absente des discussions.

    Néanmoins, ce thème de la spiritualité et de la prière demeure peu présent quand sont abordées les questions de fond : l'essentiel des attentes exprimées est que l'Église s'adapte et rejoigne chacun dans son vécu, sans morale, ni condamnation. Comme si elle devait moins "montrer les chemins du Ciel" que se pencher avant tout sur chacun, là où il en est.

    C’est un fait à considérer avec prudence, et qui mériterait d’être étudié. Sans doute correspond-il à une évolution interne à l’Église, tout autant qu’à une évolution sociétale.

    Il y a encore 60 ans, en effet, l’Église insistait sur ce qu’elle appelait "les fins dernières". Le catholique devait conformer sa vie en fonction du paradis qui lui était promis. Depuis quelques décennies, le ton a changé : l’Église encourage non plus tant le chrétien à rejoindre l’éternité qu’à faire advenir le "Royaume de Dieu" ici et maintenant, par des actes concrets. Le catholique doit donc œuvrer dans l’aujourd’hui, panser les plaies, accueillir et réconforter.

    Les deux appels se sont toujours conjugués, l’un fut toujours lié à l’autre, mais la tendance est celle-là. L’Église (qui ne se définit plus comme l’unique voie d’accès au "Salut") cherche donc avant tout à accompagner chacun ici-bas, dans ses pérégrinations et dans sa recherche du bien-être au cœur de son quotidien. D’où la volonté première qu’elle s’adapte à son siècle.

    Dans le même temps, la société est devenue plus individuelle. La soif de spiritualité n’a pas disparu, mais chacun désire tracer son chemin personnel ; on ne conçoit plus que ce soit une institution qui le balise, note Stanislas Deprez qui a porté le synode dans le diocèse de Tournai. Ceci explique sans doute pourquoi les catholiques attendent avant tout l’Église sur le terrain du social.

    "La société est plus individualiste, regrette plus sévèrement une chrétienne engagée. Dans ce synode, chacun a donc rêvé l'Église à partir de lui-même, ses désirs et ses attentes. S'est-on vraiment demandé : que Dieu souhaite-t-il pour son Église ? Le sens de la transcendance disparaît, même chez les catholiques."

    Ces questionnements sur ce que doit être l'Église et sur ce qu'elle peut offrir sont la meilleure preuve que le synode est utile, notent beaucoup d’observateurs » conclut poliment « La Libre ».

    Ref. « De nombreux croyants se disent perdus face à leurs contemporains

    JPSC

  • Prêtres : pourquoi une baisse des vocations ?

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    Du site de France Catholique :

    En quête d’Esprit

    Prêtres : pourquoi une baisse des vocations ?

    sur CNews

    5 juillet 2022

    Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

    On peut voir la video de l'émission en cliquant sur ce lien : https://www.dailymotion.com/video/x8c74tc

  • Comment l’OMS est manipulé pour promouvoir l’avortement et le contrôle démographique

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    Du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) :

    6 juillet 2022

    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Human Reproduction Programme (HRP), ont publié de nouvelles lignes directrices consolidées sur l’avortement au mois de mars 2022. Loin de s’en tenir à leur mission d’assistance et de conseil aux professionnels de la santé, le document promeut une libéralisation complète de l’avortement sans précédent dans le monde : il recommande, entre autres, la légalisation de l’avortement à la demande et sans condition jusqu’au terme de la grossesse (pp. 24 et 28), la réduction de la liberté de conscience des professions médicales (p. 41 et suivantes) et de ne pas informer les parents en cas d’avortement pratiqué sur leur fille mineure (p. 43).

    En réponse à de telles recommandations, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) souhaite vous alerter contre cette instrumentalisation de l’OMS par des acteurs extérieurs militant pour la libéralisation de l’avortement. L’ECLJ est convaincu de l’importance de la mission de l’OMS et de la nécessité d’assurer son indépendance. Pour cela, nous voudrions vous faire part de trois points fondamentaux pour comprendre et interpréter la publication de ce document :

    1. Ce document n’a pas de valeur juridique contraignante en droit international, il s’agit de conseils. Il n’a pas été adopté par les États, ni par le Secrétariat de l’OMS, mais par un groupe de travail ad hoc de l’OMS composé majoritairement de militants de l’avortement.

    2. La valeur scientifique de ce document est relative et critiquable. Le groupe rédacteur reconnaît ne pas avoir d’études scientifiques probantes et définitives pour soutenir 20 de ses 54 recommandations.

    3. Ce document a été financé et rédigé par des individus connus pour leur militantisme et par de grandes organisations privées et internationales dévouées à la promotion de l’avortement dans le monde. En effet, en 2020, 55 % des ressources du HRP étaient privées avec 20 millions de dollars de la Susan Thompson Buffett Foundation (et 65 % des recettes différées étaient privées avec près de 55 millions de dollars de la Susan Thompson Buffett Foundation)[1]

    Comme nous nous proposons de vous l’expliquer de manière synthétique ci-après, ces lignes directrices consolidées sur l’avortement sont en réalité un document de promotion de l’avortement, qui instrumentalise l’Organisation des Nations unies à cette fin.

    1. Absence d’autorité juridique contraignante

    Ce document n’a pas de valeur juridique contraignante. Réalisé par un groupe d’élaboration des lignes directrices et de nombreux contributeurs extérieurs, il n’a pas été formellement adopté par l’OMS, ni par les États membres de l’OMS lors d’une réunion spécifique. Il a été adopté par consensus fin avril 2021 au cours de réunions du Groupe d’élaboration des lignes directrices (p. 136). Le document ne contient pas de date précise d’adoption ni de signature du directeur de l’OMS ou d’un chef de département compétent, comme c’est le cas pour un document ayant une valeur juridique.

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  • Le maigre résultat de la consultation synodale en Belgique

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    Anne-Françoise de Beaudrap, sur cathobel.be, rend compte des résultats de la consultation synodale organisée par les diocèses belges. Une bien piètre moisson récoltée auprès de personnes dont la représentativité s'avère douteuse et organisée dans des structures qui s'apparentent à des soviets d'Eglise peuplés d'apparatchiks sur le déclin... :

    L’Eglise de Belgique publie ce jour la synthèse nationale du processus synodal

    Après les diocèses, c’est à l’échelle interdiocésaine que les réponses au synode ont été synthétisées. « Il y a du beau dans l’Eglise », mais aussi des défis à relever!

    Comme tant d’autres, une paroisse du Hainaut a pris le temps de répondre aux questions du pape François (c) Diocèse de Tournai

    De 2.000 à 4.000 personnes ont participé au synode sur la synodalité selon les diocèses, relève la synthèse nationale communiquée ce jour. « On sent qu’il se passe quelque chose, qu’un nouvel équilibre se cherche« , indique le communiqué. Même les personnes qui avaient « un jugement très négatif sur le synode » ont répondu aux questions, ce qui est « apprécié ». La synthèse fait état de la méthode utilisée pour consulter le plus largement possible. Au passage, ce synode voulu par François a permis de belles rencontres interconvictionnelles, soulignant « les attentes […] d’une Eglise qui se laisse interpeller par les autres confessions et religions« .

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  • L'Eglise synodale ou la chimère du pape François

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    Du site "Riposte catholique" () :

    L’Église synodale : chimère du pape François

    4 juillet 2022

    Nous publions volontiers cet article de l’historienne des religions Marion Duvauchel. Nous ne partageons pas tout ce qu’elle écrit (notamment sur le caractère accidentel du charisme pétrinien qui nous semble inscrit dans les Evangiles eux-mêmes), mais il nous semble utile que le débat soit ouvert sur les méthodes de gouvernement du Pape François :

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  • « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de l'évêque de Limoges aux pères de famille à Cotignac

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    Du site de Famille Chrétienne (accès libre) :

    « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de Mgr Bozo aux pères de Cotignac

    Dans une belle homélie sur le vin nouveau, Mgr Bozo s'est adressé le samedi 2 juillet 2022 aux plus de 1 700 hommes réunis à l'occasion du pèlerinage des pères de famille à Cotignac. 

    Au risque de donner dans le stéréotype de genre, parmi les deux exemples sur lesquels Jésus s’appuie, rapiécer un vêtement et mettre du vin en bouteille, je choisis, pour un pèlerinage de pères de famille, le vin et les outres et je laisse le raccommodage au pèlerinage des mères. 

    « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves et le tout se conserve. »  

    « On met le vin nouveau dans des outres neuves. » Je suis obligé de passer par un peu de grec, parce qu’il manque en français une distinction importante.  

    Le vin nouveau, en grec, c’est oinon neon et les outres neuves, c’est askous kainousNeos et kainos : deux mots traduits par nouveau. On connait neos qui donne néophyte, néologisme ou néoruraux, c’est-à-dire nouveau au sens chronologique de récent. Le vin nouveau, c’est le beaujolais nouveau, tout juste tiré.  

    Kainos signifie nouveau au sens d’une autre modalité, qualité. L’outre neuve, ça ne veut pas dire qu’on vient de la fabriquer, ça veut dire qu’elle est d’un modèle différent. Pour recueillir le vin nouveau, le vin fort de l’Évangile, il faut une nouvelle qualité de réceptacle. C’est le baptême qui fait de nous des outres neuves, « des hommes nouveaux » (καινὸν ἄνθρωπον) (Ep. 4, 24). 

    Dans la mission de père de famille, on peut avoir peur de ce décalage de culture avec nos enfants qui grandissent, qui semblent vivre dans une autre culture, un autre monde. Nous chercherons alors à être up to date, « dernier cri » comme on disait autrefois. Mais à vouloir être « tendance », on risque toujours d’être en retard d’une mode. A vouloir trop s’adapter, on risque d’être à la remorque. Bien sûr, le chrétien n’est pas obligé d’être ringard, mais il doit faire attention à ne pas confondre la nouveauté de l’Évangile avec les modes passagères, superficielles, modes de pensée, mode d’agir… « Ne prenons pas pour modèle le monde présent, transformez-vous en renouvelant votre façon de penser… » (Rm 12, 5). 

    Car Dieu n’est pas vieux, il est éternellement jeune. C’est pourquoi l’Évangile est toujours actuel, si adapté, adapté à toute époque, parce qu’il est l’Évangile du Christ. Comme dit une belle formule de notre nouveau

    (neos !) docteur de l’Église, Saint Irénée « le Christ a apporté toute nouveauté en s’apportant lui-même ». Omnem novitatem attulit semetipsum afferens. Pour refléter la nouveauté du Christ, il ne faut pas s’éloigner de Lui, être de plus en plus référé à Lui.  « Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle – kainos ». 2 Co, 5, 17. Cela interroge donc notre relation à Jésus, notre vie de prière, notre vie sacramentelle. 

    Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013), le Pape François a un beau paragraphe sur ce sujet de la nouveauté du Christ :  

    « Le Christ est « la Bonne Nouvelle éternelle » ( Ap 14, 6), et il est « le même hier et aujourd’hui et pour les siècles » ( He 13, 8), mais sa richesse et sa beauté sont inépuisables. Il est toujours jeune et source constante de nouveauté. (…) Il peut toujours, avec sa nouveauté, renouveler notre vie et notre communauté (…) Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui. En réalité, toute action évangélisatrice authentique est toujours « nouvelle ».

    Cela renvoie dos à dos le progressisme et l’intégrisme qui sont deux manières de mal comprendre la nouveauté. L’intégrisme refuse de reconnaître ce qu’il y a d’humain, de muable, de changeant dans le christianisme et le progressisme ne voit que cela. L’un et l’autre ont en commun de ne pouvoir accepter à la fois l’humanité et la divinité du christ, et donc de l’Église, alors qu’elle est précisément cette réconciliation entre l’homme et Dieu. 

    C’est parce que Dieu fait toutes choses nouvelles que justement le chrétien aime le passé, où il recueille le mystère du Christ, qui est venu dans l’histoire, il y a deux mille ans, et qui est toute nouveauté. Le chrétien aime la Tradition, qui n’a rien à voir avec la nostalgie de je ne sais quelle époque révolue, mais qui est cette longue chaine qui traverse le temps pour lui transmettre l’Évangile vivant. Le chrétien aime le présent où le Christ a promis qu’il serait avec nous et il aime le futur, parce qu’il est tourné vers l’accomplissement. Il tire de son trésor du neuf et de l’ancien. 

    Saint Charles de Foucaud disait que « L’Église est une apparente défaite dans une perpétuelle victoire ». Que les batailles perdues, les rendez-vous manqués de l’Église ne vous empêchent pas considérer cette victoire, qui est celle en elle du Ressuscité. Et le ressuscité se donne sans cesse, dans les sacrements qui sanctifient, purifient, rajeunissent incessamment l’Église. 

    On retrouve ce kainos à la fin de l’Apocalypse : Kaina poio panta « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (21, 5). Madeleine Delbrel écrivait : « Les chrétiens n’ont pas besoin d’une foi nouvelle ou rajeunie, ils ont simplement besoin de vivre la nouveauté et la jeunesse de la foi »

    Le vin nouveau de l’Évangile, a besoin d’outres neuves, de pères nouveaux, incessamment renouvelés par le Christ !

    Amen