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  • Teilhard de Chardin réhabilité ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Teilhard de Chardin est-il réhabilité ? Et de qui s'agit-il ?

    4 septembre 2023

    Le prêtre jésuite français Pierre Teilhard de Chardin a reçu de nombreux noms depuis sa mort à New York en 1955. Pour certains, il est un penseur créatif "au même titre qu'Einstein". Pour d'autres, il est "l'hérétique le plus influent du XXe siècle". Le théologien, philosophe, scientifique et enseignant - surnommé le "Darwin catholique" - était tout aussi controversé de son vivant. Il a suscité des appréciations très contrastées au sein de l'Église catholique et de l'establishment scientifique.

    Mais que représente-t-il pour le premier pape jésuite du monde ? François a donné quelques indices dimanche en célébrant le 100e anniversaire de l'une des œuvres les plus célèbres de Teilhard : L'essai "La messe sur le monde". Ce texte mystique est né d'une expérience vécue en 1923, alors que Teilhard traversait le désert de l'Ordus, dans le nord-ouest de la Chine, et qu'il n'avait pu célébrer la messe faute de pain, de vin et d'autel. Le texte, publié à titre posthume en 1961 dans le livre "Hymne de l'univers", a eu un impact culturel important, inspirant tout, d'un album de jazz à des prières personnelles pendant la pandémie de coronavirus.

    Après avoir célébré la messe pour la petite communauté catholique de Mongolie le 3 septembre, le pape François a déclaré : "'Eucharistía' : La messe est elle-même une manière de rendre grâce : "Eucharistía". Célébrer la messe dans ce pays m'a fait penser à la prière que le père jésuite Pierre Teilhard de Chardin a offerte à Dieu il y a exactement cent ans, dans le désert d'Ordos, non loin d'ici". "Il a prié : Je me prosterne, mon Dieu, devant votre Présence dans l'Univers devenu ardent et, sous les traits de tout ce que je rencontrerai, et de tout ce qui m'arrivera, et de tout ce que je réaliserai en ce jour, je vous désire et je vous attends." "Le père Teilhard de Chardin était engagé dans des recherches géologiques. Il désirait ardemment célébrer la Sainte Messe, mais il manquait de pain et de vin. Il composa donc sa 'Messe sur le monde', exprimant son oblation en ces termes : "Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l’aube nouvelle.". Le pape poursuit : "Une prière similaire avait déjà pris forme en lui lorsqu'il servait comme brancardier sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Ce prêtre, souvent incompris, avait eu l'intuition que "l'Eucharistie est toujours célébrée d'une manière ou d'une autre sur l'autel du monde" et qu'elle est "le centre vivant de l'univers, le noyau débordant de l'amour et de la vie inépuisable" (Laudato sì, 236), même en des temps comme les nôtres, marqués par les conflits et les guerres." Prions donc aujourd'hui avec les mots du père Teilhard de Chardin : "Verbe étincelant, Puissance ardente, Vous qui pétrissez le Multiple pour lui insuffler votre vie, abaissez, je vous prie, sur nous, vos mains puissantes, vos mains prévenantes, vos mains omniprésentes".

    La longue citation par le pape de l'œuvre de son confrère jésuite soulève plusieurs questions. Qui était Teilhard de Chardin ? Pourquoi est-il si controversé ? Et fait-il l'objet d'une réhabilitation au sein de l'Église ? Le Pillar y jette un coup d'œil.

    Qui était donc cet homme ?

    La vie de Teilhard a été marquée par les tensions et les bouleversements du XXe siècle. Il est né dans un château du centre de la France en 1881, quatrième d'une famille de 11 enfants. Son père est bibliothécaire et sa mère est l'arrière-petite-nièce de l'écrivain Voltaire, critique acerbe de l'Église catholique. La partie "de Chardin" du nom de famille était le vestige d'un titre aristocratique, de sorte que leur fils était officiellement connu sous le nom de Pierre Teilhard.

    Sa formation jésuite précoce est perturbée par la politique anticléricale du Premier ministre français Émile Combes, un ancien séminariste devenu franc-maçon. Il s'installe en Angleterre pour poursuivre ses études et devient un lecteur passionné de John Henry Newman.

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  • François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

    5 septembre 2023

    Le pape François est entré dans l'histoire la semaine dernière en devenant le premier pontife à visiter la Mongolie, mais l'importance de son voyage - pour de nombreux observateurs de l'Église - était que le pape se tenait à la porte d'un pays étroitement lié à l'héritage de François - le voisin de la Mongolie, la Chine. 

    Lors de sa tournée en Mongolie et de ses visites à la minuscule communauté catholique du pays, François a semblé garder au moins un œil sur la Chine, et le pape a même profité de son voyage en Mongolie pour faire ouvertement appel aux catholiques de Chine.

    Mais le gouvernement de la Chine continentale ayant effectivement nationalisé la nomination des évêques et évincé le Vatican de son propre accord historique avec la Chine, qu'est-ce que François espère obtenir - et est-ce réaliste ?

    Sous le pape François, et avec son soutien explicite, le Saint-Siège a fait de l'engagement avec la Chine une pierre angulaire de ses efforts diplomatiques internationaux ces dernières années. 

    Pour ceux qui soutiennent la tentative du pape de voir une Chine plus ouverte à l'Église, centrée autour de l'accord controversé de 2018 sur la nomination des évêques, François a renforcé les liens avec le gouvernement de la Chine continentale, amenant l'Église locale au grand jour et le PCC à la table diplomatique. 

    Les détracteurs des efforts du Saint-Siège soulignent toutefois la mauvaise foi du gouvernement chinois et son mépris de plus en plus affiché pour l'accord entre le Vatican et la Chine, preuve que le pape se bat contre des moulins à vent en Chine et qu'il sacrifie ainsi la crédibilité diplomatique de l'Église.

    Dans ses commentaires lors de la désormais habituelle conférence de presse en vol, le pape a présenté sous un angle positif les relations sino-chinoises, insistant sur le fait que "les relations avec la Chine sont très respectueuses, très respectueuses" et que "les canaux sont très ouverts".

    Mais avec une Chine de plus en plus ouverte sur sa volonté d'agir unilatéralement dans les affaires de l'Église, et alors que même des membres du département diplomatique du Saint-Siège expriment une sorte de frustration résignée face à l'ensemble du processus, qu'est-ce que François espère obtenir exactement ?

    Lors de son voyage en Mongolie, le pape a peut-être donné un indice.

    Faisant fi du décompte des nominations épiscopales effectuées par le gouvernement chinois sans l'avis du Vatican, François a déclaré : "Je pense que nous devons aller de l'avant dans le domaine religieux pour mieux nous comprendre et pour que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Église n'accepte pas leur culture et leurs valeurs et qu'elle dépend d'une autre puissance, étrangère".

    Le gouvernement de Pékin considère l'Église comme une "force extérieure", subversive de la culture chinoise et du parti communiste, ce qui a donné lieu à un certain nombre de mesures juridiques et d'actions de mise en œuvre de la sécurité nationale à l'encontre de personnalités de l'Église, tant sur le continent qu'à Hong Kong. 

    Dimanche, François a profité de sa messe publique dans la capitale mongole pour s'adresser directement aux catholiques de l'autre côté de la frontière méridionale et, par extension, au gouvernement chinois.

    Notant que le cardinal John Tong Hon et le cardinal élu Stephen Chow, l'ancien et l'actuel évêques de Hong Kong, se trouvaient à ses côtés devant l'autel, le pape a déclaré qu'il "souhaitait profiter de leur présence pour adresser un salut chaleureux au noble peuple de Chine". 

    "À tous, je souhaite le meilleur. Allez de l'avant, allez toujours de l'avant. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens".

    L'exhortation de François à ce que les catholiques chinois soient de "bons citoyens" a suscité des réactions en ligne, de nombreux observateurs de la Chine soulignant les politiques oppressives du régime, sans parler de sa campagne de génocide domestique contre le peuple ouïghour. 

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  • Angleterre : des milliers de manifestants pour la vie descendent dans la rue avec le soutien des évêques

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    De kath.net/news :

    7.000 militants ProLife et évêques catholiques à la March4LifeUK

    5 septembre 2023

    L'évêque Prolife de la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a prêché lors de la messe de la manifestation pour la protection de la vie.

    "Une société est appelée à donner à chacun la liberté de s'épanouir - mais l'avortement détruit la liberté de vivre. C'est ce que dit le thème de la Marche pour la vie de cette année. C'est ce qu'a déclaré Mgr John Sherrington, évêque directeur pour les questions de vie et évêque auxiliaire de Westminster, dans son homélie lors de la messe précédant la grande manifestation pour la vie, comme l'a annoncé la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles dans un communiqué de presse. "Bien que l'accent de cette 'March for Life' soit mis sur l'avortement, nos prières sont également nécessaires en ce qui concerne le débat sur la création de lois et l'autorisation du 'suicide assisté' ou de l'euthanasie, comme on l'appelle par euphémisme". Ce débat se poursuit "à un rythme soutenu et avec le soutien du public. Presque chaque jour, l'un ou l'autre article de journal soutient un tel choix". L'évêque Prolife a également attiré l'attention sur le service de guérison "Rachel's Vineyard", où les femmes qui souffrent de séquelles psychologiques après un avortement trouvent un soutien.

    Environ 7.000 militants ProLife étaient venus exprimer de manière visible leur soutien à l'idée de protéger la vie. En Grande-Bretagne, l'avortement est autorisé jusqu'à la 24e semaine de vie, soit environ le 6e mois de grossesse. Lors de la manifestation, une oratrice a déclaré qu'environ une femme sur cinq ayant avorté déclare avoir été poussée à avorter.

    Une photo montre des participantes portant des pancartes avec des inscriptions telles que : "Pro-Life est pro-femme", "Aimez-les tous les deux" [NdT : c'est-à-dire mère ET enfant]. Une jeune militante pro-vie brandissait avec un sourire radieux une affiche sur laquelle on pouvait lire : "Voilà à quoi ressemble une féministe pro-vie".

    Mgr Sherrington : "Témoignons du caractère précieux de la vie humaine".

    3 septembre 2023

    Mgr John Sherrington, évêque principal pour les questions relatives à la vie et évêque auxiliaire de Westminster, a prononcé cette homélie avant de participer à la "Marche pour la vie" annuelle qui s'est déroulée à Londres le samedi 2 septembre.

    Homélie

    Nous nous réunissons avant la Marche pour la vie pour prier et demander l'intercession du Christ et des saints pour le témoignage pacifique de la vie dans le sein maternel que plusieurs milliers de personnes rendront aujourd'hui.

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  • Pourquoi des évêques refusent l'Eglise synodale

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae (septembre 2023) :

    Des évêques pour refuser l’Église synodale

    Tout le monde constate, pour s’en réjouir ou en être horrifié, que le projet d’Église synodale qui sera étudié par la XVIème assemblée du Synode des Évêques emporte un infléchissement de la divine constitution de l’Église dans un sens démocratique. Mais cette novation vient de loin. La modification du mode d’être du magistère qui avait été opérée par le dernier concile, la pastoralité, était grosse de la démocratisation proposée aujourd’hui sous l’appellation de synodalité. L’enseignement faible du Concile pouvait en effet devenir tout naturellement un enseignement synodal, entendu comme une sorte d’auto-enseignement par les fidèles du Christ.

    Qu’est-ce que la synodalité ?

    L’adjectif synodal, comme d’ailleurs l’adjectif pastoral, renvoient à des réalités ecclésiales traditionnelles, celle, pour synodal, des réunions d’évêques, synodes, destinées à traiter de doctrine, de discipline, ou encore d’harmonisation du gouvernement d’un ensemble d’Églises particulières. Cela se pratique en Orient, où existe une organisation synodale de l’épiscopat, dans le cadre de laquelle on procède notamment à l’élection de nouveaux évêques, qui sont ensuite confirmés par le pape.

    Mais au cours du présent pontificat ce terme a reçu une acception nouvelle très spécifique : celui d’une amplification du thème de la collégialité de Vatican II. Le terme de synodalité a été forgé en utilisant d’ailleurs l’appellation de la principale manifestation de cette collégialité, le Synode des Évêques, institué par Paul VI et dont les assemblées se réunissent régulièrement à Rome. On entend donc passer de la collégialité conciliaire, qui ne concernait que les évêques, à la synodalité, qui va concerner l’ensemble du peuple chrétien. La collégialité voulait imiter, de loin (les assemblées ne sont que consultatives) et sans l’avouer, le parlementarisme de la démocratie libérale. La synodalité veut en quelque sorte imiter, également de manière lointaine et non avouée, une sorte de suffrage universel pour le Peuple de Dieu.

    La publication du document de préparation de la première session (il y en aura deux) de la XVIème assemblée du Synode qui traitera de la synodalité, dit Instrumentum laboris (“Instrumentum laboris” della XVI Assemblea Generale Ordinaria del Sinodo dei Vescovi (vatican.va)) a dévoilé de manière crue la réalité du projet d’Église synodale.

    Dans le but d’aider des membres de la hiérarchie à réagir en conséquence, nous avons pour notre part isolé au sein de cet Instrumentum laboris, cinq propositions, comme on le faisait jadis pour bien déterminer l’hétérodoxie d’un document :

    1. Sur l’ordination d’hommes mariés – Est-il possible, comme le proposent certains continents, d’ouvrir une réflexion sur la possibilité de revoir, au moins dans certains domaines, la discipline sur l’accès au presbytérat d’hommes mariés ? (IL, B 2-4 question 9)
      Dans l’Église latine, des hommes mariés accéderaient ainsi au presbytérat, et pas seulement dans de rares exceptions, ce qui constitue l’abandon d’une des plus saintes disciplines de l’Église basée sur les enseignements du Christ concernant le célibat.
    2. Magistère des laïcs – Comment faire de l’écoute du peuple de Dieu la forme habituelle de la prise de décision dans l’Église à tous les niveaux de sa vie ? (IL B 3-4 question 1 a)
      La consultation des fidèles d’une Église particulière ou de l’Église universelle devrait donc habituellement précéder les actes de gouvernement ou de magistère des pasteurs de l’Église.
    3. Laïcisation de l’Église – Est-il possible, en particulier dans les endroits où le nombre de ministres ordonnés est très faible, que des laïcs assument le rôle de responsables de communautés ? (IL B 2-4 question 8).
      Du fait de la pénurie de prêtres, des laïcs pourraient donc exercer, en lieu et place de ces prêtres, des fonctions impliquant le gouvernement et l’enseignement.
    4. Diaconat féminin – La plupart des Assemblées continentales ainsi que les synthèses de nombreuses Conférences épiscopales demandent que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée. Peut-on l’envisager et comment ? (IL B 2-3 question 4)
      Le diaconat, partie du sacrement de l’ordre, pourrait être conféré à des femmes.
    5. Soumission du Pape au consensus des Églises – Dans quelle mesure la convergence de plusieurs groupements d’Églises locales (Conseils particuliers, Conférences épiscopales, etc.) sur une même question engage-t-elle l’Évêque de Rome à la prendre en charge pour l’Église universelle ? (IL B 3- 4 question 4 c)
      Des décisions juridiques ou doctrinales prises par des réunions d’Églises locales pourraient obliger en quelque mesure le pape à les adopter.

    Toutes ces propositions produisent scandale. Les deux dernières au moins sont clairement non catholiques.

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