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  • "Tu n'es pas seul" ou les confidences calculées du pape François

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    De FSSPX NEWS :«

    " Tu n’es pas seul " : les confidences calculées du pape François

    15 novembre, 2023

    Depuis le 24 octobre 2023, le dernier livre-entretien de François est disponible en Italien : Non sei solo. Sfide, risposte, speranze, “Tu n’es pas seul. Défis, réponses et chemins d’espérance” (original en espagnol, El Pastor). Outre la réaffirmation de l’impossibilité de faire accéder les femmes à la prêtrise déjà évoquée sur FSSPX.Actualités, le Pape explique son programme par le choix des cardinaux qui l’ont élu.

    Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti sont présentés par la presse comme des « amis du pape ». Aussi, leur livre se situe-t-il dans le registre de la confidence : le pape François y parle à bâtons rompus, notamment du motif de son élection au souverain pontificat, c’était en 2013.

    A l’été 2022, l’ancien archevêque de Buenos Aires avait évoqué de façon sibylline son accession au trône de Pierre, déclarant à Telam : « Ce que j’ai mis en mouvement, c’est ce que les cardinaux m’avaient demandé durant les réunions précédant le conclave. » Sans préciser le contenu du programme sur lequel se serait engagé l’hôte actuel de Sainte-Marthe : une question qui a laissé libre cours à toutes les hypothèses.

    Le Pape en dit plus : corruption financière, méthode synodale et abus

    Dans Non sei solo, le pape lui-même lève un coin du voile dans l’extrait qui suit :Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti : En somme, vous vous êtes dit, en devenant pape, que vous aviez hérité d’un lourd passif dans l’Eglise, et que plusieurs défis s’offraient à vous ?

    François : En fait, mon programme de gouvernement était d’exécuter ce que les cardinaux avaient exprimé dans les congrégations qui ont précédé le conclave.

    Rubin et Ambrogetti : Oui, vous nous avez dit qu’il s’agissait de “Revitaliser l’annonce de l’Evangile, diminuer le centralisme du Vatican, éradiquer la pédophilie”.

    François : Et de lutter contre la corruption financière. On se dirigeait tout droit dans une impasse.

    C’est donc dans la perspective de ce programme élaboré en amont par une partie au moins des membres du Sacré-Collège en 2013, que l’on peut situer la création du Secrétariat pour l’économie et les réformes financières, ainsi que la tenue du procès sur les investissements de la secrétairerie d’Etat à l’étranger.

    La réforme de la Curie et la méthode synodale apparaissent également comme une mise en œuvre du programme des cardinaux souhaitant « revitaliser l’annonce de l’évangile et diminuer le centralisme ». Mais ces réformes, pour beaucoup, mettent en cause la Constitution divine de l’Eglise et sa Tradition.

    Enfin l’action du pape actuel contre les abus sur personnes vulnérables dans l’Eglise – héritage des décennies passées – a été suffisamment commentée. L’Histoire notera un jour que le « caractère systémique » donné arbitrairement à ces abus, a permis aux progressistes d’imposer leurs réformes.

    La vision politique de François

    Au fil de confidences savamment distillées, le Souverain pontife livre quelques réflexions politiques : pour lui, « le chaos politique et institutionnel dans lequel se trouvent de nombreux pays pauvres ou du Sud provient de l’échec de l’Occident dans sa tentative d’importer son type de démocratie dans certains pays avec une culture, je ne dis pas tribale, mais de forme similaire ».

    Réminiscence du péronisme qui a profondément marqué le pape actuel ? François, en tout cas, persiste et signe : « Je crois que nous ne devons pas exporter notre modèle de démocratie vers d’autres pays. (…) Ne faites pas la guerre pour importer une démocratie que leurs peuples ne sont pas capables d’assimiler. Il y a des pays qui ont un système monarchique et qui n’accepteront probablement jamais une démocratie.

    « Mais vous pouvez certainement contribuer à faire en sorte qu’il y ait une plus grande participation. Quoi qu’il en soit, je me considère ignorant en matière de politique internationale, mais je crois qu’il y a un choix occidental malheureux à l’origine de l’apparition de l’Etat islamique. » Un constat que le fiasco des interventions occidentales en Irak et en Libye semble bien corroborer.

    Enfin le Pape balaie les rumeurs de démission qui se chuchotent dans les couloirs des palais apostoliques, en citant les médecins qui le suivent : « C’est vraiment un mystère. En théorie, vous ne devriez pas pouvoir marcher ni même monter les escaliers ! » Encore un tour de ce “Dieu des surprises” si cher à François ?

    (Sources : Avvenire/In Terris/Sky tg24 – FSSPX.Actualités)

  • Vooruit fourbit ses armes et fait des questions éthiques un objectif prioritaire

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    Lu sur Het Laatste Nieuws :

    Vooruit se dirige vers les élections avec Freya Van den Bossche et fait de l'avortement un point de rupture : "Ce sera avec nous ou avec l'extrême droite".

    Freya Van den Bossche sera la tête de liste du Vooruit pour la Chambre en Flandre orientale. Le président Conner Rousseau l'a annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Gand. Dans le même temps, M. Rousseau indique que les questions éthiques telles que l'avortement, l'euthanasie et la gestation pour autrui constituent des points de rupture dans les négociations. "Ce sera avec Vooruit ou avec l'extrême droite", a-t-il déclaré.

    Igor Bulcke, Fleur Mees / 14-11-23

    Le député Joris Vandenbroucke sera deuxième sur la liste parlementaire. Rousseau lui-même deviendra la tête de liste en Flandre orientale pour le Parlement flamand, comme prévu. Van den Bossche est toujours député flamand et passe donc à nouveau au niveau fédéral.

    Là, Van den Bossche se profilera principalement sur les questions éthiques. "L'euthanasie, l'avortement et la maternité de substitution sont trois dossiers importants pour moi", a déclaré Mme Van den Bossche lors de la conférence de presse. "Je vais essayer d'unir le plus grand nombre de personnes autour de ces thèmes et de montrer à quel point l'adaptation des règles à la réalité est soutenue. Cela fait dix ans que ces dossiers éthiques sont au point mort".

    Les socialistes flamands affirment qu'ils sont fatigués de cette impasse sur ces questions et qu'ils veulent y remédier. La conférence de presse a clairement ouvert l'attaque contre le CD&V, mais des partis tels que le Vlaams Belang et la N-VA ont également été critiqués. "Ce sera avec Vooruit ou avec l'extrême droite. Et si c'est avec l'extrême droite, nous retournerons au Moyen-Âge", a déclaré M. Rousseau. "Le CD&V a profité de la crise de la corona pour organiser le statu quo complet sur les questions éthiques", a-t-il encore déclaré.

  • Belgique : La fréquentation des messes augmente mais baisse de 40 % par rapport à 2017

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Belgique : La fréquentation des messes augmente mais baisse de 40 % par rapport à 2017

    17 novembre 2023

    La fréquentation de la messe dominicale en Belgique a légèrement augmenté en 2022 après la levée des restrictions liées au COVID-19, mais elle reste en baisse de 40 % par rapport à 2017, selon de nouveaux chiffres publiés mercredi.

    Le dernier rapport annuel de l'Église, publié le 15 novembre, indique que la participation à la messe dominicale a augmenté de 6 183 personnes par rapport à 2021, année où 166 785 personnes ont assisté à la messe un dimanche moyen, en raison des mesures prises pour contenir la pandémie de coronavirus.

    Mais le site officiel de l'Église note que la participation à la messe dominicale a chuté de 286 393 en 2017 à 172 968 en 2022, soit une perte de plus de 113 000 fidèles au cours de la période de six ans.

    Le rapport "Église catholique en Belgique 2023" indique que 50% des quelque 12 millions d'habitants de la Belgique s'identifiaient comme catholiques en 2022 - en baisse par rapport à 53% en 2017 - et que 8,9% assistaient à la messe au moins une fois par mois.

    Les années 2017 à 2022 ont vu une profonde érosion du nombre de baptêmes (-15%), de confirmations (-21%), de mariages catholiques (-12%), de prêtres diocésains (-33%), de prêtres religieux (-22%), de diacres permanents (-5%) et de paroisses (-6%).

    L'Église a toutefois souligné que plusieurs des chiffres de 2022 étaient supérieurs à ceux de 2021. 

    Les baptêmes sont passés de 36 834 en 2021 à 43 327 en 2022 (+18%), tandis que les mariages ont grimpé de 4 032 à 6 947 (+72%). Le nombre de baptêmes d'adultes a également augmenté, passant de 162 en 2021 à 225 en 2022 (+39%).

    La Belgique est un pays de la taille de l'État américain du Maryland, bordé par les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg et la France.

    Le pays a également connu une recrudescence des pèlerinages l'année dernière. 

    Les quatre grands sanctuaires mariaux de Belgique - Banneux, Beauraing, Oostakker et Scherpenheuvel - ont reçu un total de 1,27 million de visiteurs en 2022. Banneux a accueilli 220 000 pèlerins, Beauraing 200 000, Oostakker 250 000 et Scherpenheuvel 600 000. 

    Par ailleurs, le nombre de demandes de "débaptisation" a fortement diminué en 2022, après un pic l'année précédente. Il y en a eu 5 237 en 2021 et 1 270 en 2022 (-75%).

    Lorsqu'un catholique demande à être "débaptisé" en Belgique, la demande est notée dans la marge du registre des baptêmes de l'Église, mais l'inscription du baptême n'est pas supprimée.

    L'Église catholique enseigne que "le baptême scelle le chrétien de la marque spirituelle indélébile de son appartenance au Christ". Bien qu'une personne puisse perdre la pratique de la foi, ou même y renoncer complètement, il est impossible d'inverser les effets du baptême.

    Les nouveaux chiffres ne tiennent pas compte de l'impact de la série documentaire "Godvergeten", qui a suscité un tollé lors de sa diffusion en Belgique en septembre dernier. Cette série, qui mettait en lumière les abus commis par des clercs et les dissimulations dont ils ont fait l'objet, a déclenché une enquête parlementaire et aurait incité un grand nombre de catholiques à quitter l'Église.

    Dans une introduction au nouveau rapport, le président de la Conférence épiscopale belge, Mgr Luc Terlinden, a déclaré : "La seule phrase qui convienne est : tolérance zéro : "La seule phrase qui vaille est : tolérance zéro. Il est plus important que jamais de poursuivre le chemin de la reconnaissance et de la réparation initié avec succès par la commission parlementaire de 2010. Seule la vérité nous libère".

    Mgr Terlinden, qui a été nommé archevêque de Malines-Bruxelles en juin, faisait référence à une commission parlementaire créée en octobre 2010, à la suite de la démission de l'évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, qui avait admis avoir abusé d'un neveu. Mgr Vangheluwe, aujourd'hui âgé de 87 ans, reste évêque malgré les demandes d'autres prélats belges de renoncer à son titre épiscopal.

    L'Église a déclaré que ses points de contact avaient reçu 47 rapports d'abus entre juillet 2022 et juin 2023. Sept cas ont été transmis à la justice parce que le délai de prescription pour les incidents n'était pas clair ou qu'un abuseur présumé pouvait représenter un risque. Vingt-trois personnes ont reçu une compensation financière.

    Le nouveau rapport note également qu'en septembre 2022, les évêques de la région flamande de Belgique ont créé un point de contact "homosexualité et foi".

    "Les évêques flamands souhaitent ainsi répondre concrètement au désir d'accorder une attention explicite à la situation des personnes homosexuelles, de leurs parents et de leurs familles dans le fonctionnement de l'Église", indique le rapport.

    L'initiative a été lancée avec un document de trois pages décrivant la nouvelle approche pastorale, qui comprenait un texte autorisant la bénédiction rituelle des couples de même sexe. 

    Les évêques de Flandre ont discuté du document avec des membres de la Curie romaine et le pape lors de leur visite ad limina de novembre 2022, mais le Vatican n'a fait aucun commentaire public sur le texte belge. 

    Répondant à des dubia, ou doutes, posés par cinq cardinaux en juillet, le pape François a déclaré que "la prudence pastorale doit (...) discerner correctement s'il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage". 

    Les nouveaux chiffres montrent que le nombre de prêtres diocésains en Belgique est passé de 2 774 en 2017 à 1 859 en 2022 - ce qui signifie que le pays compte 915 (un tiers) prêtres en moins. Le nombre de prêtres religieux a également diminué au cours de la même période, passant de 2 205 à 1 723 (-22 %).

    Le nombre de paroisses est passé de 3 846 à 3 613. Les huit diocèses belges regroupent actuellement les paroisses en unités pastorales plus importantes.

    En 2022, 22 églises ont été désaffectées et trois ont été données à d'autres communions chrétiennes.

    Les autorités fédérales belges paient les salaires des personnes désignées comme "ministres du culte" - un arrangement qui pourrait être révisé à la suite du documentaire "Godvergeten". 

    Dans l'Église catholique, les paiements couvrent les salaires non seulement des prêtres et des diacres, mais aussi des laïcs nommés par les évêques.

    L'Église belge compte 2 277 "ministres du culte", dont 509 femmes et 486 personnes originaires de l'étranger. On compte 162 personnes originaires de la République démocratique du Congo, qui a des liens historiques avec le pays, 42 personnes originaires de France et 22 personnes originaires de Pologne.

  • France : la culture catholique en déclin

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    De RCF :

    EN FRANCE, LA CULTURE CATHOLIQUE EN RECUL

    Un article rédigé par Frédéric Mounier, Odile Riffaud - RCF, le 15 novembre 2023
     
    80% des Français ne savent pas ce que signifient l'Assomption ou la Pentecôte. Il y a de moins en moins de baptêmes de nouveau-nés. Et en une vingtaine d'années il y aura en France autant de prêtres que... de tatoueurs. Que reste-t-il de l’influence culturelle du catholicisme en France ? Le politologue Jérôme Fourquet observe une évaporation de la matrice culturelle judéo-chrétienne et une "bascule anthropologique".

    "35% des catholiques allaient à la messe tous les dimanches en 1960" contre "3 ou 4% aujourd’hui". (Photo : basilique Saint-Sernin, Toulouse, le 16/09/2023 ©Jean-Marc Barrere / Hans Lucas)

    Le nombre de catholiques dans le monde est augmentation. En 2021, il a même franchi la barre du milliard, d'après Fides, l’agence du Vatican. À l'inverse, en France, non seulement on assiste à une baisse spectaculaire du nombre de prêtres et de pratiquants, mais aussi à une perte d'influence du catholicisme. Pour le politologue Jérôme Fourquet, la matrice judéo-chrétienne est en évaporation. Le directeur du département Opinion à l’Ifop, auteur de "La France d’après - Tableau politique" (éd. Seuil, 2023), parle d'une "bascule anthropologique".

    La disparition programmée des prêtres en France ?

    Va-t-on vers la disparition des prêtres catholiques français ? "Si on se base sur les chiffres de l’Église elle-même, publiés sur le site de la Conférence des évêques de France, observe Jérôme Fourquet, on constate que le nombre de prêtres en activité est passé de à peu près 25.000 au début des années 2000, à moins de 12.000 ces dernières années. Donc c’est une division par deux de l’effectif." L'analyste entrevoit, d’ici une trentaine d’années, "potentiellement", "la perspective d’une disparition ou quasi disparition des prêtres catholiques". Disparition qui serait de l’ordre du "tremblement de terre sans précédent", estime le politologue. "C’est une rupture tout à fait fondamentale avec notre histoire de longue durée." 

    Certes, l’épiscopat français fait venir dans l’Hexagone des prêtres étrangersen particulier du continent africain. Cela suffira-t-il à redonner une impulsion et susciter à terme de nouvelles vocations ? C’est en tout cas le signe d’un "retournement complet de perspective". Quand on pense qu’il y a un peu plus d’un siècle, autour de 1900, la France était pourvoyeuse des deux tiers des prêtres missionnaires que Rome envoyait évangéliser dans le monde entier... Aujourd’hui, en matière de vocations, la France apparaît au yeux du Vatican comme "une vieille filiale qui a beaucoup donné et qui est en déclin", selon l’auteur de "La France d’après".

    Une matrice culturelle en évaporation

    Que reste-t-il donc de l’influence du catholicisme en France ? On assiste selon Jérôme Fourquet à l’évaporation de toute une matrice culturelle chrétienne, catholique. "Matrice qui a structuré la société française." Ainsi, "35% des catholiques allaient à la messe tous les dimanches en 1960" contre "3 ou 4% aujourd’hui". En "deux générations" on a "une fonte tout à fait spectaculaire des effectifs".

    Plus significatif encore, le nombre de baptêmes. On peut en effet être croyant non pratiquant ou non croyant et faire baptiser son enfant au nom d’une coutume. En cela, le baptême est "une variable à cheval entre la pratique et l’influence culturelle", estime le politologue de l’Ifop. "Au début des années 80, les trois quarts des nouveau-nés étaient baptisés, aujourd’hui c’est un quart des nouveau-nés." Signe plus prégnant encore, le degré de culture religieuse des Français. 80% d’entre eux ne savent pas à quoi "l’Ascension", "l’Assomptionou "la Pentecôte" font référence, selon l’Ifop.

    À horizon 20, 25 ans, il y aura potentiellement autant de prêtres catholiques que de tatoueurs. Et donc là, vous avez donc bien la grande bascule anthropologique !

    "La bascule anthropologique"

    "Le rapport au corps" mais aussi "la sexualité, la conception du couple, la hiérarchie entre le règne animal et l’espèce humaine" : ce sont autant de données anthropologiques qui ont été "très profondément" structurées "par cette vieille matrice judéo-chrétienne". Or, sur tous ces points - y compris l'anthropocentrisme que dénoncent les courants écologistes - on assiste à un basculement. Il n’y a qu’à voir du côté des rites funéraires – donnée centrale selon l'anthropologue Claude Lévi-Strauss pour comprendre une société. "En 1980, 1% des sépultures donnaient lieu à une crémation, aujourd’hui c’est plus de 35%."

    Et cela peut sembler anecdotique mais c’est tout de même le signe d’un phénomène important : le tatouage, autrefois condamné par l’Église catholique, est de plus en plus plébiscité. "Il y a 4000 artisans tatoueurs en France, nous apprend Jérôme Fourquet. À horizon 20, 25 ans, il y aura potentiellement autant de prêtres catholiques que de tatoueurs. Et donc là, vous avez donc bien la grande bascule anthropologique !"

    La culture judéo-chrétienne au défi de la crise écologique

    La parole du chef de l’Église catholique trouve encore un écho en France, surtout quand il aborde certains sujets. Ainsi, "parler des migrants dans le contexte actuel à Marseille tout cela prenait du sens", admet Jérôme Fourquet. "Le pape François sait, en bon politique, doser sa parole et choisir ses sujets."

    Les catholiques ne sont pas non plus absents de la vie de la cité. Ils comptent même parmi "les pratiquants les plus investis". Beaucoup s’engagent dans des associations comme le Secours catholique ou l’entraide scolaire. Il est aussi à noter que plusieurs maires de grandes villes - Léonore Moncond'huy à Poitiers, Éric Piolle à Grenoble, Pierre Hurmic à Bordeaux, Grégory Doucet à Lyon, ou encore l’ancienne députée Cécile Duflot - "ont fait leurs classes dans cette matrice-là", notamment dans le scoutisme. Un certain nombre de "catholiques de gauche""se sont retrouvés dans ce nouveau combat pour l’écologie politique". D’un autre côté, "beaucoup de jeunes catholiques se sont manifestés lors de la Manif pour tous", défendant pour leur part un catholicisme plus traditionnel et conservateur.

    Il est d’ailleurs intéressant de constater que la crise écologique vient creuser l’écart entre catholiques. Le clivage ne porte pas tant sur la prise de conscience de la réalité du changement climatique. Il se fait autour de la question de l’anthropocentrisme : la hiérarchie du vivant et la place de l’être humain au sein des espèces. "Laudato Si' n’a pas encore véritablement pénétré dans toutes les couches du peuple chrétien et catholique", estime Jérôme FourquetLa culture judéo-chrétienne au défi de la crise écologique trouvera-t-elle dans ses racines de quoi le relever ?