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  • Le pape François oui, l'Eglise non : un sondage révèle que le pape est la personne la plus digne de confiance en Italie

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    De zenit.org (en) :

    Le pape François oui, l'Eglise non : un sondage révèle que le pape est la personne la plus digne de confiance en Italie

    Deux tiers des Italiens considèrent que l'engagement du pape François en faveur de la paix et de la fraternité est l'une des caractéristiques marquantes de son pontificat. Son insistance sur l'aide aux marginalisés et la promotion des valeurs de l'Évangile trouve un écho auprès de 60 % des personnes interrogées. De plus, son approche de la communication, qui allie, selon l'étude, clarté et compassion, lui a valu une admiration générale.

    21.01.2025

    Le pape François est la figure qui suscite le plus de confiance chez les Italiens, 76% d'entre eux exprimant leur confiance dans son leadership. Cette confiance va bien au-delà de la pratique religieuse. Ces résultats proviennent d'une  étude récente de l'Institut Demopolis , qui a interrogé plus de 3 000 Italiens pour explorer le sentiment public autour du Jubilé et des défis plus larges auxquels l'Église catholique est confrontée.

    L’espérance en temps de crise : un thème déterminant pour 2025

    Le thème central du Jubilé, « l’espérance », trouve une profonde résonance dans un monde où 75 % des Italiens estiment que l’espérance est en crise. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le renouveau spirituel, beaucoup considèrent l’Année Sainte comme une plateforme pour répondre aux problèmes sociétaux urgents. Un nombre significatif de 70 % espèrent que le Jubilé amplifiera les efforts en faveur de la paix dans les régions déchirées par la guerre, tandis qu’une majorité attend de l’Église qu’elle renforce son plaidoyer contre la pauvreté, la faim et les inégalités, caractéristiques du pontificat du pape François.

    Deux tiers des Italiens considèrent que l'engagement du pape François en faveur de la paix et de la fraternité est l'une des caractéristiques marquantes de son pontificat. Son insistance sur l'aide aux marginalisés et la promotion des valeurs de l'Évangile trouve un écho auprès de 60 % des personnes interrogées. De plus, son approche de la communication, qui allie, selon l'étude, clarté et compassion, lui a valu une admiration générale.

    Plus de 40 % des personnes interrogées soulignent notamment l’importance qu’il accorde aux jeunes et sa vision d’une Église inclusive et en phase avec le monde moderne. Son engagement en faveur de l’environnement, illustré par son encyclique « Laudato Si », est également considéré comme un aspect caractéristique de son leadership.

    Les défis auxquels l'Église est confrontée

    Si le pape François jouit d’un niveau de confiance élevé, la confiance dans l’Église en tant qu’institution est en retrait (45 %). Cet écart reflète des tendances sociétales plus larges, notamment une baisse de la participation religieuse. Bien que 72 % des Italiens se déclarent catholiques, seulement un sur six assiste régulièrement à la messe.

    Les principaux défis identifiés par l’opinion publique sont notamment la réconciliation de la foi avec les réalités modernes, la lutte contre les scandales d’abus sexuels et l’engagement des jeunes générations. En outre, beaucoup considèrent que l’Église doit maintenir sa place dans les discussions sur la paix et la justice tout en faisant face à un déclin des vocations.

    Appels au renouveau et à la créativité

    Le Jubilé est un moment de réflexion et de nombreux Italiens le voient comme une occasion pour l’Eglise d’évoluer. Une majorité d’entre eux, 57 %, plaident pour une expression plus créative de la foi afin d’attirer les jeunes générations. Près de 40 % appellent à une plus grande implication des laïcs et des femmes, tandis que d’autres suggèrent de tirer parti des technologies et des médias sociaux pour renforcer les liens au sein de la communauté religieuse.

    Il est intéressant de noter qu'un segment plus restreint mais très actif (environ 20 %) souligne l'importance de défendre la tradition comme moyen de revitaliser l'Église. Cette tension entre innovation et tradition souligne la complexité du chemin que doit parcourir l'Église.

    La capacité du pape François à répondre aux préoccupations du monde réel a fait de lui une figure de confiance non seulement parmi les catholiques, mais aussi dans toute la population italienne. Comme l'a observé Pietro Vento, directeur de Demopolis, « les Italiens apprécient la capacité du pape à s'adapter aux besoins réels des familles et sa capacité à communiquer avec clarté et authenticité ».

  • Les citoyens européens ne voudraient pas du droit à l’avortement

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    De Franziska Harter sur le Tagespost :

    Les citoyens européens ne veulent pas du droit à l’avortement

    Si l’on prend comme référence les propositions présentées au Parlement européen, les citoyens de l’UE ne veulent ni d’un droit fondamental à l’avortement ni d’une reconnaissance transfrontalière de la parentalité. Mais dans quelle mesure ces chiffres sont-ils significatifs ?

    23 janvier 2025

    L’Union européenne est accusée à plusieurs reprises d’être éloignée de ses citoyens et de manquer de la transparence nécessaire. Il n’est pas étonnant que très peu de citoyens européens sachent qu’il existe un service qui fait office d’interface entre les citoyens et le Parlement européen. L'unité des demandes de renseignements des citoyens, également connue sous le nom de Ask EP, répond aux lettres, courriels et autres demandes du public concernant les activités, les positions et les questions générales de l'UE du Parlement.

    L’avortement ne devrait pas être inclus dans la Charte des droits fondamentaux

    En 2024, « Ask EP » a reçu 10 578 demandes individuelles – telles que des questions sur des préoccupations personnelles, des opportunités de stage et d’emploi, ainsi que des possibilités de visiter le Parlement – ​​et 90 709 demandes de campagne coordonnées.

    Lors de la plus grande campagne jamais enregistrée par Ask EP, plus de 59 000 citoyens ont appelé les députés en 2024 à voter contre l'inclusion du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. En avril 2024, le Parlement a adopté une résolution appelant le Conseil européen à lancer un processus visant à inclure le droit à un avortement sûr et légal dans la Charte. La proposition d' inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE remonte au président français Emmanuel Macron . La France a inscrit le droit fondamental à l’avortement dans sa constitution en mars 2024.

    Pas de reconnaissance de la maternité de substitution à l’échelle européenne

    Début 2024, près de 16 000 messages ont également été reçus en allemand dans lesquels des citoyens exprimaient leurs inquiétudes face à une proposition de la Commission européenne visant à réglementer la reconnaissance de la parentalité dans l'UE. Les citoyens ont appelé les membres du Parlement à voter contre la proposition car elle empièterait sur les pouvoirs législatifs des pays de l'UE.

    La proposition prévoit la création d'un certificat européen de parentalité pour faciliter la reconnaissance de la parentalité établie dans un État membre dans d'autres États membres. En effet, tous les pays de l’UE seraient contraints de s’adapter au pays doté de la loi sur la filiation la plus progressiste. Un pays qui interdit la maternité de substitution devrait également reconnaître la parentalité des personnes qui ont eu recours à la maternité de substitution dans un autre pays de l'UE et qui y ont été reconnues comme parents de l'enfant ainsi créé. Il en va de même pour l'adoption par des couples homosexuels.

    En 2024, la demande de près de 6 000 citoyens de l’UE selon laquelle l’UE devrait fixer un objectif climatique strict pour 2040 afin de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C et d’éliminer progressivement les combustibles fossiles n’est qu’en troisième place en 2024. 

    Tant la modification de la Charte des droits fondamentaux de l’UE que l’introduction d’une reconnaissance transfrontalière de la parentalité nécessitent le consentement de tous les États membres et sont actuellement peu probables.

    Que disent les témoignages des citoyens ?

    Selon l'Office fédéral de la statistique, l'UE comptait 452,9 millions de citoyens en 2024. Sur 59 000 citoyens, 0,01 pour cent se sont prononcés contre un droit fondamental à l'avortement inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, ce qui pourrait être considéré comme un chiffre négligeable. Toutefois, pour évaluer l'importance de ces chiffres, trois éléments doivent être pris en compte : selon la règle empirique utilisée par les politiques pour évaluer le poids des lettres des citoyens, chaque lettre individuelle représente 1 000 personnes supplémentaires. Cela signifie que la proportion de citoyens qui rejettent le droit à l’avortement s’élève déjà à dix pour cent. En outre, il convient de tenir compte de la considération formulée au début : la possibilité de contacter directement le Parlement européen est probablement beaucoup moins connue des citoyens de l'UE que, par exemple, de leur propre membre du Bundestag. Troisièmement, le nombre de 59 000 citoyens, aussi petit soit-il, doit être comparé au nombre de communications sur d'autres sujets. La question de l’avortement y est clairement gagnante.

    Enfin, il convient de noter que les communications au sujet du droit à l'avortement et de la reconnaissance transfrontalière de la parentalité sont des demandes reçues dans le cadre de campagnes coordonnées. Peu importe ce que vous pensez du jeu des chiffres, une chose est claire : le réseau européen pour les droits à la vie et la protection de l’enfance fonctionne. Et c'est une bonne nouvelle.

  • L’autobiographie du Pape François est en vente; beaucoup de bruit pour rien

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    L’autobiographie du Pape François est en vente. Beaucoup de bruit pour rien

    Étrange autobiographie que celle réalisée dernièrement par Jorge Mario Bergoglio, lancée à grand renfort de publicité dans le monde entier. Une autobiographie dont la première partie, qui s’étale sur presque 400 pages, parle davantage de sa famille que de lui enfant puis adolescent, et dont la suite passe sous silence ce qu’on s’attendrait le plus à lire, c’est-à-dire sa vie d’adulte avant et après son élection comme Pape.

    « À chaque fois qu’un pape tombe malade, on sent souffler comme un vent de conclave », écrit-il. Avant d’ajouter tout de suite « je me sens bien », « je peux manger de tout », et « je suis vieux » (comme sur la photo ci-dessus, prise le 18 janvier, avec un bras en écharpe après une chute, mais que cela n’affecte en rien son agenda).

    Pour sa sépulture, il a déjà opté pour la basilique de Sainte-Marie-Majeure « dans la pièce où l’on range pour le moment les chandeliers ». Et quant au choix de son successeur, qu’on se débrouille. Il raconte son élection comme Pape en 2013 en une vingtaine de pages, pour dire que tout s’est passé sans le moindre plan établi à l’avance, et que les votes n’ont commencé à pleuvoir sur lui qu’à partir de l’avant-dernier scrutin, sans savoir d’où ils venaient, et que lui aussi a tout improvisé sur le moment, du nom de François, aux premiers mots prononcés depuis la loggia des bénédictions, on apprend aussi qu’il n’a pas fait le choix d’habiter à Sainte-Marthe par amour de la pauvreté mais « pour des raisons psychiatriques », parce que « je ne peux pas vivre sans des gens autour de moi ».

    Après avoir évacué le champ des conjectures sur le prochain conclave, auquel le livre ne fait d’ailleurs pas la moindre allusion, il est cependant utile de noter quelques déclarations, ainsi que de nombreux silences.

    *

    La raison, par exemple, pour laquelle il ne cesse d’évoquer et d’exalter, dans sa prédication actuelle, le rôle des grands-parents dans la transmission de la foi à leurs petits-enfants, en ignorant les papas et les mamans, est bien expliquée par l’histoire de son propre lien affectif très fort avec sa grand-mère paternelle Rosa, « la pierre angulaire de mon existence », et par la relation difficile avec sa mère, Regina Maria qui, oui, depuis son enfance, lui faisait écouter et aimer les opéras, mais qui le faisait aussi « pleurer toutes les larmes de mon corps avec une angoisse qui me prenait aux tripes », ainsi que par ses querelles fréquentes avec son père. Ce dernier n’a jamais accepté que de son fils entre au séminaire, et pendant des années, il n’y a d’ailleurs jamais mis les pieds jusqu’au jour de son entrée dans la Compagnie de Jésus, tout en « gardant une certaine réserve » même après.

    *

    Le Pape François évoque clairement dans son livre une autre aventure de jeunesse, à savoir son adhésion au péronisme. Sa famille, non — écrit-il — ils étaient tous antipéronistes et même « radicaux ». Son maître à penser en politique, Esther Ballestrino de Careaga, était une marxiste pure et dure. Et pourtant, depuis son adolescence, il avoue avoir eu de la « sympathie » pour « les réformes sociales que Perón mettait en œuvre », jusqu’à en venir presque aux mains avec un oncle qui « n’arrêtait pas de dire du mal » de Perón et d’Evita, au cours d’une rixe « qui a été un peu le baptême public de ma passion politique ».

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  • Les évêques américains critiquent les décrets de Trump sur le climat, la peine de mort et l'immigration

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    De

    Les évêques américains critiquent les décrets de Trump sur le climat, la peine de mort et l'immigration

    Concernant le décret exécutif sur le sexe biologique, le chef de l'USCCB a exprimé son accord avec le président.

    Le président de la Conférence épiscopale américaine a critiqué mercredi certains des premiers décrets du président Donald Trump sur des questions clés, notamment l'immigration et la peine capitale, avertissant que des dommages pourraient être causés aux « plus vulnérables d'entre nous ».

    Trump, dès son entrée en fonction lundi, a signé une série de décrets comprenant des restrictions sévères sur l'immigration , une directive en faveur de la peine de mort, un retrait d'un pacte climatique mondial clé et un décret affirmant la réalité du sexe biologique.

    Le président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), l'archevêque Timothy Broglio, a déclaré mercredi dans un communiqué qu'il était en désaccord avec certains ordres, les qualifiant de « profondément troublants ».

    « Certaines dispositions contenues dans les décrets exécutifs, comme celles qui portent sur le traitement des immigrants et des réfugiés, l’aide étrangère, l’extension de la peine de mort et l’environnement, sont profondément troublantes et auront des conséquences négatives, dont beaucoup porteront préjudice aux plus vulnérables d’entre nous », a écrit l’archevêque Broglio.

    Concernant le décret exécutif sur le sexe biologique, l'archevêque Broglio a exprimé son accord avec Trump.

    « D’autres dispositions des décrets exécutifs peuvent être considérées sous un jour plus positif, comme la reconnaissance de la vérité sur chaque personne humaine en tant qu’homme ou femme », a déclaré l’archevêque Broglio.

    L'archevêque Broglio a souligné que ni l'Église catholique ni l'USCCB ne sont alignées sur « aucun parti politique ». Les enseignements de l'Église « restent inchangés » indépendamment des dirigeants politiques, a-t-il déclaré.

    Le prélat a évoqué l'année jubilaire de 2025 et a déclaré que les évêques américains priaient pour que « en tant que nation bénie de nombreux dons, nos actions démontrent une réelle attention envers nos sœurs et frères les plus vulnérables, y compris les enfants à naître, les pauvres, les personnes âgées et infirmes, les migrants et les réfugiés ».

    « Nous espérons que les dirigeants de notre pays reconsidéreront ces actions qui ne respectent pas seulement la dignité humaine de quelques-uns, mais celle de nous tous », a déclaré l’archevêque.

    L'USCCB a déclaré qu'elle publierait des informations supplémentaires sur les décrets exécutifs sur son site Web.

    Le retrait de Trump de l'accord de Paris sur le climat représente la deuxième fois que le président retire le pays du pacte environnemental mondial ; il s'était retiré une première fois de l'accord en 2020. Le président de l'époque, Joe Biden, a rejoint l'accord en 2021.

    Le décret de Trump en faveur de la peine de mort a été largement perçu comme une réprimande des politiques antérieures de Biden sur la peine de mort, notamment un moratoire sur les exécutions fédérales en 2021 ainsi que la commutation par Biden en décembre 2024 de 37 prisonniers du couloir de la mort fédéral.

    Les décrets de Trump sur l'immigration sont le résultat de plusieurs années de promesses politiques visant à lutter contre les passages illégaux à la frontière sud des États-Unis. Le président s'est engagé à procéder à des expulsions massives d'immigrants illégaux vivant aux États-Unis.

    Plus tôt ce mois-ci, le pape François a fermement condamné les projets d'expulsion massive de Trump aux États-Unis, déclarant que « si cela est vrai, c'est une honte ».

    Lire également : Le décret de Trump interdit l'idéologie du genre et affirme que la vie commence à la conception

  • Les Noces de Marie et Joseph, une célébration à réintroduire

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    23 janvier 2025

    Les Noces de Marie et Joseph, une célébration à réintroduire

    Jusqu'en 1961, la liturgie rappelait à la date d'aujourd'hui le mariage virginal des deux saints Époux, signe de l'union et de l'union la plus parfaite qui existe : celles de Dieu et de son Église. Un message extrêmement actuel en temps de crise dans le mariage et la vie consacrée.

    Bernardino Luini, Mariage de Marie et Joseph (1528)

    Jusqu'en 1961, le calendrier liturgique du rite romain incluait le Mariage des SS parmi les fêtes à célébrer en certains endroits le 23 janvier. Vierge. Le grand promoteur de cette célébration liturgique, qui se répandit plus tard parmi certains ordres religieux, principalement les franciscains, fut le chancelier de l'Université de Paris, Jean Charlier de Gerson (1363-1429), également connu sous le nom de docteur Christianissimus , disciple d'une figure gigantesque. du cardinal Pierre d'Ailly (1350-1420), auquel il succéda comme chancelier en 1395.

    Le nom de Jean Gerson est fortement lié à celui de saint Joseph, car le théologien et mystique français a déployé de nombreuses énergies pour approfondir théologiquement la figure du père putatif de Jésus et diffuser sa dévotion. Il soutenait, par exemple, sa sanctification in utero, un peu semblable à celle de Baptiste ; mais surtout il œuvra pour qu'une fête liturgique soit reconnue et célébrée en l'honneur des noces de l'époux le plus chaste avec la très sainte Vierge.
    En août 1413, il écrit à ce propos une lettre, l' Épitre sur le culte de saint Joseph , adressée à toutes les églises, notamment celles dédiées à la Madone sous quelque titre que ce soit. Ce fut la première d'une longue série d'exhortations répétées pour sensibiliser le monde catholique, religieux et civil, à accorder une plus grande attention au culte de Saint Joseph et spécifiquement au Saint Mariage. Le 26 septembre de la même année, il fit une exhortation publique ; le 23 novembre, il s'adressa au duc de Berry, lui demandant d'être le premier à établir cette fête ; à la même époque, il publie les célèbres Considérations sur saint Joseph ; entre 1414 et 1417, il écrit Joséphine, un poème d'environ trois mille hexamètres latins et plus de trois cents notes en deux volumes, qui passe en revue les mystères de la vie du Christ en relation avec saint Joseph et introduit l'idée d'une « trinité » terrestre, celle de la Sainte Famille.

    On doit à Gerson une réflexion très intéressante sur le sens du mariage virginal de Marie et Joseph . Dans les Considérations , il soulignait comment dans ce mariage « est signifiée l'union de la sainte Église avec Jésus son époux, et de l'âme avec Dieu ». Il n'est pas difficile de reconnaître l'écho du texte fondamental de saint Paul (cf. Eph 5, 25-32), qui révèle le grand mystère du mariage en référence à la relation sponsale entre le Christ et l'Église ; mais il est particulièrement pertinent que l'expression de l'Apôtre soit attribuée au mariage de Marie et Joseph, presque comme pour souligner chez ce dernier le caractère exemplaire et archétypal de tout mariage.

    On retrouve la même insistance dans un discours qu'il prononça devant le roi, dans lequel Gerson rendait grâce « à l'époux virginal de Notre-Dame, saint Joseph, dont le mariage était le signe de l'union et de l'union les plus parfaites qui existent : celles de Dieu et de son Église. Nous devons honorer ce mariage virginal, cette union sacrée et sacro-sainte, nous qui désirons la paix et l'union." Le contexte historique était celui de la grande division du christianisme, due au grand schisme d’Occident ; le mariage de Marie et Joseph a été rappelé pour demander la paix et l'union, mais une fois de plus, nous voyons comment ce mariage s'élève au-dessus de tout autre en termes de sa capacité à signifier l'union entre Dieu et l'Église, non seulement pour la sainteté morale de ses membres, mais aussi pour sa caractéristique de mariage contracté entre un homme et une femme à qui Gerson prétendait avoir obtenu le singulier privilège de la sanctification dans le sein maternel, c'est-à-dire de naître sans péché originel.

    Aujourd'hui, nous avons la certitude que, dans le cas de la Vierge, c'était bien plus , c'est-à-dire le privilège singulier de l'Immaculée Conception ; dans le cas de saint Joseph, l'Église ne dispose pas d'un enseignement uniforme et définitif sur sa sanctification dans le sein maternel, ni sur sa conception immaculée, bien qu'un argument fort souligne la commodité au moins de sa sanctification in utero, puisqu'il était prédestiné à être non seulement le Précurseur du Fils de Dieu, comme saint Jean-Baptiste, dont nous connaissons avec certitude sa sanctification dans le ventre de sa mère, mais encore le Père putatif, car il est l'époux le plus chaste de la toujours vierge Marie .

    Faisons un pas de plus : « Et voici, au seuil du Nouveau Testament, comme déjà au seuil de l'Ancien, il y a un couple. Mais, tandis que celle d'Adam et d'Ève fut la source du mal qui inonda le monde, celle de Joseph et de Marie constitue le sommet d'où la sainteté se répand sur toute la terre. Le Sauveur a commencé l'œuvre de salut par cette union virginale et sainte, dans laquelle se manifeste sa volonté toute-puissante de purifier et de sanctifier la famille, ce sanctuaire de l'amour et ce berceau de la vie. Ainsi saint Jean-Paul II dans Redemptoris Custos (n. 7), citant saint Paul VI.

    Le texte est remarquable, car il reprend la grande idée théologique de la « récapitulation » de saint Irénée de Lyon., mais cette fois incluant le mariage de Marie et Joseph. Rappelons que la récapitulation considère la rédemption des hommes comme un renouveau de l'ordre ancien, défiguré par le péché. Et donc le premier Adam est récapitulé/renouvelé dans le nouveau, Jésus-Christ, comme la première Ève l'est dans la seconde, Sainte Marie, constituant ainsi un nouveau couple (Jésus-Marie) qui renouvelle et remplace l'ancien (Adam-Ève). . L'inclusion du couple marial-Joseph comble, pourrait-on dire, une lacune dans le parallèle, car la relation entre Jésus et Marie était mystiquement sponsale, mais dans leurs relations humaines, elle était celle de la mère et du fils. Il était donc opportun qu'un véritable couple nuptial au niveau humain inaugure les temps nouveaux, récapitulant et dépassant l'ancien couple, qui marquait le début des temps anciens. Le mariage de Marie et Joseph inaugure une « nouvelle création » : Dieu conduit à nouveau la nouvelle Ève à l'homme (cf. Gn 2, 22), mais cette fois dans une relation non seulement libérée de toute concupiscence, mais élevée à la virginité perpétuelle qui scelle et garantit l'intervention directe de Dieu tant dans la conception que dans la personne à naître.

    Le mariage de Marie et Joseph signifie ainsi l'union du Christ et de l'Église plus que tout autre mariage de la Nouvelle Alliance et devient l'archétype à la fois du mariage et de la virginité et du célibat consacrés. Le manque de consommation n'enlève en rien le don mutuel complet des époux, qui deviennent véritablement maîtres du corps de l'époux, mais il en sauvegarde l'intégrité au service de Dieu ; leur union maintient ainsi la note de la garde de la virginité, caractéristique de la relation entre le Christ et l'Église, sans sacrifier la véritable fécondité, que Dieu accorde d'une manière mystérieuse, supérieure à celle conçue dans la création. C'est dans ce mariage que Dieu a donc placé les origines de la vie chrétienne, exprimée à la fois sous la forme de la vie conjugale et dans celle de la virginité pour le Royaume des Cieux. Vraiment, « ce mystère est grand ! ».

    Et, face à la crise radicale du mariage et de la vie consacrée , ce pourrait être une grande grâce de réintroduire cette fête dans le calendrier liturgique. Mais cette fois, non seulement pour un ordre religieux quelconque, mais pour l’Église universelle, de sorte que là où le péché abonde, la grâce surabonde.